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Des sciences sociales à l'ergothérapie: Mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l'occupation
Des sciences sociales à l'ergothérapie: Mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l'occupation
Des sciences sociales à l'ergothérapie: Mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l'occupation
Livre électronique918 pages10 heures

Des sciences sociales à l'ergothérapie: Mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l'occupation

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À propos de ce livre électronique

Acquérir des connaissances en sciences sociales, particulièrement en sociologie et en anthropologie, est aujourd’hui nécessaire pour devenir un ergothérapeute compétent, capable d’agir de manière professionnelle, peu importe la situation ou le contexte.

Plus encore, ces notions sont primordiales pour être en mesure de jouer les différents rôles d’un spécialiste en habilitation à l’occupation, dont celui d’agent de changement.

Le présent ouvrage, principalement conçu pour la formation initiale en ergothérapie, s’adresse à tout ergothérapeute en devenir ou en exercice, et peut également être utile à la formation dans d’autres domaines de la santé et de la relation d’aide. Écrit dans un style clair et accessible, ce guide pédagogique propose une introduction à plusieurs concepts en sciences sociales jugés pertinents pour la pratique de l’ergothérapie. Il facilite leur apprentissage et explicite leurs liens avec l’ergothérapie.

La société, la culture, la santé, l’intégration sociale, la justice sociale et occupationnelle, le contrôle social, les inégalités socioéconomiques et la pauvreté, la diversité culturelle ainsi que la diversité sexuelle et les relations de genre sont les thèmes tour à tour abordés à travers les neuf chapitres de cet ouvrage. Chacun d’entre eux comprend des objectifs d’apprentissage, une mise en situation, des implications pour l’ergothérapie, et propose des messages clés ainsi que des questions intégratives et réflexives. Des encadrés décrivant divers contextes de pratique en ergothérapie permettent d’enrichir la réflexion.
LangueFrançais
Date de sortie28 août 2019
ISBN9782760551879
Des sciences sociales à l'ergothérapie: Mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l'occupation
Auteur

Emmanuelle Jasmin

Emmanuelle Jasmin est ergothérapeute, professeure titulaire et directrice du programme d’ergothérapie à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Elle détient une maîtrise en science de la réadaptation de l’Université McGill et un doctorat en éducation de l’Université de Sherbrooke. Elle a exercé l’ergothérapie auprès d’enfants dans divers contextes, notamment en pédopsychiatrie et en pédiatrie sociale. Elle est l’autrice de l’album illustré «Les maladresses d’Agnès», chez Dominique et compagnie (2015), et de l’ouvrage pédagogique «Des sciences sociales à l’ergothérapie», aux Presses de l’Université du Québec (2019).

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    Aperçu du livre

    Des sciences sociales à l'ergothérapie - Emmanuelle Jasmin

    La collection Santé constitue un lieu de référence pour les lecteurs de tout horizon intéressés par les différents enjeux associés à la santé des populations et à l’organisation du système de santé.

    La collection vise à informer et à outiller les différents acteurs du système de santé et des services sociaux de même que la personne et ses proches dans le but de contribuer au développement des savoirs cliniques, méthodologiques et organisationnels. Les ouvrages publiés abordent des sujets en lien avec les déterminants médicaux (p. ex. problèmes de santé, maladies, santé mentale et bien-être psychologique) et non médicaux de la santé (p. ex. conditions et qualité de vie des personnes, facteurs environnementaux, approches préventives, individu, famille et entourage). Ils couvrent également les enjeux associés à la mise en place de pratiques innovantes (p. ex. robotique, imagerie, télé-intervention, technologie de l’information et des communications, technoclinique) et les nouveaux modèles de gouvernance (p. ex. gouvernance clinique). En somme, la collection contribue à une réflexion collective sur l’amélioration et le maintien de la santé ainsi que de la qualité de vie de la population, que ce soit en centres urbains ou en régions rurales.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: Des sciences sociales à l’ergothérapie: mieux comprendre la société et la culture pour mieux agir comme spécialiste en habilitation à l’occupation / sous la direction de Emmanuelle Jasmin.

    Noms: Jasmin, Emmanuelle, 1978- éditeur intellectuel.

    Collections: Santé (Presses de l’Université du Québec)

    Description: Mention de collection: Santé | Comprend des références bibliographiques.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190022396 | Canadiana (livre numérique) 2019002240X | ISBN 9782760551855 | ISBN 9782760551862 (PDF) | ISBN 9782760551879 (EPUB)

    Vedettes-matière: RVM: Ergothérapie—Aspect social. | RVM: Ergothérapie—Pratique.

    Classification: LCC RM735 D47 2019 | CDD 615.8/515—dc23

    Révision

    Catherine Vaudry

    Correction d’épreuves

    Christian Bouchard

    Conception graphique

    Julie Rivard

    Mise en page

    Interscript

    Images de couverture

    iStock

    Dépôt légal: 3e trimestre 2019

    >Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    >Bibliothèque et Archives Canada

    © 2019 – Presses de l’Université du Québec

    Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

    Imprimé au Canada

    D5185-1 [01]

    PRÉFACE

    On peut façonner l’avenir, mais rien ne peut changer

    sans un début de compréhension de la réalité.

    – Noam Chomsky (2013).

    Le bien commun, p. 190.

    La pratique de l’ergothérapie ne se déroule pas en vase clos: elle se déploie dans un contexte qui comporte des éléments physiques, sociaux, culturels et institutionnels. L’affirmer ne suscite guère d’émoi. Depuis longtemps, il est admis et documenté que la pratique influence et est influencée par ce contexte, et ce, de multiples façons. D’ailleurs, tout ergothérapeute exerçant la profession pourrait offrir de nombreux exemples de la façon dont le contexte module sa capacité d’intervenir efficacement auprès d’une personne, d’un groupe d’individus ou d’une population. D’autres exemples pourraient porter sur la façon dont des ergothérapeutes ont modifié favorablement des aspects du contexte par leurs actions d’agents de changement.

    L’influence des éléments sociaux et culturels du contexte demeure généralement plus implicite. Contrairement aux facteurs physiques, par exemple, la part d’intangibilité de ces éléments exige une attention particulière de l’ergothérapeute. Dans une situation donnée, l’ergothérapeute doit, d’une part, être capable de reconnaître en lui les influences sociales et culturelles à l’œuvre. D’autre part, l’ergothérapeute doit être apte à comprendre la façon dont ces influences se manifestent chez l’autre. Enfin, lorsqu’il rencontre des obstacles ou des facilitateurs, l’ergothérapeute a avantage à appréhender leurs composantes sociales et culturelles avant d’envisager des pistes d’action. Voilà tout l’intérêt du livre de ma collègue, Emmanuelle Jasmin: offrir un ouvrage de référence de base pour outiller l’ergothérapeute en devenir et l’ergothérapeute en exercice en ce sens.

    Jusqu’ici et en dépit de l’importance du sujet pour une pratique ergothérapique compétente, l’ergothérapie francophone ne bénéficiait pas d’un tel ouvrage. Ainsi, pour la première fois, une œuvre fouillée, rigoureuse, appuyée par des données probantes multidisciplinaires, validée par de nombreux collaborateurs, et rédigée en français, porte sur les facteurs sociaux et culturels dans lesquels la pratique de l’ergothérapie se déroule. Rédigé dans un langage accessible, ce livre constitue un outil essentiel pour accompagner le développement des connaissances en matière de société et de culture de tous les étudiants en ergothérapie de la francophonie. En effet, dans chaque chapitre, Emmanuelle a su tisser des liens théoriques clairs entre la pratique de l’ergothérapie et les sciences sociales. Ces liens permettent une meilleure compréhension des facteurs sociaux et culturels à considérer pour créer une relation de confiance, susciter l’engagement occupationnel et thérapeutique, et apporter des changements individuels ou collectifs. Tout au long du livre, au plus grand plaisir des membres du corps enseignant, Emmanuelle présente des outils pédagogiques indispensables, tels que les objectifs d’apprentissage, les messages clés, les questions intégratives et les questions réflexives. De surcroît, des exemples concrets issus de la pratique ergothérapique ancrent les concepts théoriques dans la réalité pragmatique de l’ergothérapie.

    Bref, ce volume deviendra un ouvrage de référence incontournable pour toute la profession. C’est d’ailleurs avec une grande fierté que je vous invite à le lire, à le réfléchir et à le mettre en action dans votre pratique professionnelle quotidienne.

    Annie Carrier, ergothérapeute, Ph. D. en sciences cliniques

    Professeure adjointe, programme d’ergothérapie, École de réadaptation,

    Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de cet ouvrage pédagogique aurait été impossible sans la collaboration de plusieurs personnes. D’abord, je tiens à souligner l’importante contribution des membres de mon comité de spécialistes en sociologie, en anthropologie, en philosophie et en ergothérapie, que ce soit pour la corédaction de chapitres ou pour la validation du contenu. Parmi ces membres, on retrouve Marie-Josée Drolet, Kavin Hébert, Nadine Larivière, Julie Masse, Virginie Stucki, Jean-Luc Blaise, Annie Bourgeois, Daniel Côté, Valérie Dubé, Véronique Foley, Jean-François Fortier, Mathieu Lavoie et Géraldine Poriel (voir les notices biographiques et le comité scientifique à la fin du livre). Leur apport a contribué à assurer la qualité de l’ouvrage, en particulier sur le plan du contenu. J’ai aussi reçu des suggestions de Fanny Soum-Pouyalet, anthropologue et ergothérapeute française, sur la culture, et de Julie Lemay, sexologue québécoise, sur la diversité sexuelle. Par ailleurs, j’ai grandement apprécié l’implication et le point de vue de Natasa Obradovic, de Sem Pasche et d’Andréa Dépelteau à titre de personnes étudiantes au Québec et en Suisse. Merci également à mes amis philosophes Nicolas Beaudoin et Pierre Blackburn, qui ont commenté, de manière critique, certains chapitres.

    D’autres acteurs ont joué un rôle crucial dans la réalisation de cet ouvrage. Je sais gré à l’École de réadaptation et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke de m’avoir accordé un congé d’éducation continue (année sabbatique), afin que je puisse me consacrer, entre autres, à ce projet d’écriture. En outre, je suis reconnaissante aux Presses de l’Université du Québec (PUQ) pour leur engagement et leur accompagnement. Merci spécialement à Dany Lussier-Desrochers et à Frédéric Banville, directeurs de la collection «Santé» aux PUQ, d’avoir pris le temps de lire et de commenter tous les chapitres de l’ouvrage.

    Je trouve important de reconnaître le travail considérable des auteurs sur lesquels je me suis appuyée. Sans leur contribution au développement et au transfert des connaissances en sciences sociales, en ergothérapie, en science de l’occupation et dans d’autres domaines, je n’aurais pu concevoir cet ouvrage, qui se veut, essentiellement, une synthèse à finalité pédagogique.

    En terminant, je remercie mes collègues, mes camarades, mes proches et mon amoureux pour leur compréhension, leur soutien et leurs encouragements, principalement en fin de parcours. Durant les trois derniers mois du projet, pour le mener à terme dans le délai prévu, je me suis isolée socialement et mise en situation de stress et de «déséquilibre occupationnel». Heureusement, je pouvais compter sur ces personnes. De surcroît, la présence de mon amoureux et son attitude rassurante et ludique ont sans contredit facilité cette fin de parcours.

    AVANT-PROPOS

    Une connaissance véritable doit pouvoir être expliquée

    et comprise […] et pas seulement appliquée. Mais une

    telle visée synthétique à finalité pédagogique tire son

    sens d’une approche compréhensive et critique de la

    réalité, dans laquelle la recherche de connaissances

    s’efforce d’abord d’affronter les grands problèmes qui

    se posent à l’humanité.

    – Michel Freitag (1935-2009) (1998).

    Le naufrage de l’université, p. 79.

    L’idée de cet ouvrage pédagogique a émergé dans le cadre d’un cours dont je suis responsable et qui s’inscrit dans le programme de formation initiale en ergothérapie de l’Université de Sherbrooke. Il s’agit d’un cours obligatoire de deux crédits sur les sciences sociales, en particulier la sociologie et l’anthropologie, destiné aux étudiants en première année de formation en ergothérapie. Ce cours vise à préparer les étudiants à jouer leurs futurs rôles de spécialistes en habilitation à l’occupation ainsi que d’agents de changement, en mettant l’accent sur les facteurs sociaux et culturels à prendre en compte dans le cadre de la pratique en ergothérapie. Lors de ce cours, échelonné sur deux semaines, la principale méthode pédagogique utilisée est l’approche par problèmes. Cette méthode permet aux étudiants d’apprendre, à partir de mises en situation, un processus de résolution de problèmes, tout en acquérant de manière active des connaissances. L’activité se déroule en petits groupes collaboratifs formés de huit à dix étudiants, qui sont, par ailleurs, accompagnés d’un tuteur ergothérapeute. L’échange en petit groupe aide les étudiants à mieux comprendre la mise en situation et favorise la rétention de leurs nouvelles connaissances. Le tuteur agit comme guide du processus ainsi que comme gardien du savoir.

    Depuis sa création, ce cours se révèle fort apprécié par les tuteurs ergothérapeutes ainsi que par les étudiants en ergothérapie, lesquels en reconnaissent la pertinence (Jasmin, 2016). Néanmoins, les étudiants considèrent difficile, en première année de formation, de relier leurs nouvelles connaissances à la pratique de l’ergothérapie, puisque les liens ne sont pas clairement explicités dans les lectures proposées jusqu’ici. De plus, en deux semaines seulement, les étudiants ont un temps limité pour lire et acquérir de nouvelles connaissances. Dans un tel contexte, il me semblait utile d’avoir recours à un ouvrage pédagogique qui contient l’ensemble des notions en sciences sociales pertinentes pour la pratique de l’ergothérapie. Or peu d’ouvrages pédagogiques – et aucun connu en français – portent à ce jour sur les sciences sociales et l’ergothérapie. En outre, aucun ne permet de répondre à l’ensemble des objectifs d’apprentissage du cours.

    Dans les écrits anglophones, seuls deux ouvrages pédagogiques sur les sciences sociales et l’ergothérapie ont été répertoriés, soit Sociology & Occupational Therapy: An Integrated Approach (Jones et al., 1998) et Culture and Occupation: Effectiveness for Occupational Therapy Practice, Education, and Research (Wells, Black et Gupta, 2016). Comme l’indique leur titre, le premier se centre sur la sociologie et le second, sur la culture. Ainsi, aucun ouvrage pédagogique en ergothérapie ne traite à la fois de la sociologie et de l’anthropologie ni de la société et de la culture. Le présent livre constitue donc le premier ouvrage connu en ergothérapie qui intègre ces deux disciplines et ces deux objets d’étude, tout en abordant d’autres thèmes issus des sciences sociales – et d’autres domaines – considérés comme pertinents pour l’ergothérapie.

    La pertinence de créer un ouvrage pédagogique sur les sciences sociales en relation avec l’ergothérapie a aussi été confirmée par des professeurs au Québec, en France et en Suisse. Bien que les cursus des programmes d’ergothérapie diffèrent entre les universités et entre les pays, ces professeurs reconnaissent tous que l’enseignement de notions en sciences sociales s’avère primordial dans la formation des futurs ergothérapeutes. De plus, avoir recours à un ouvrage pédagogique est jugé utile pour soutenir l’enseignement de ces notions. Conséquemment, cet ouvrage pédagogique permet non seulement de combler un manque dans les écrits, mais également de répondre à un besoin partagé lié à l’enseignement en ergothérapie.

    Si la nécessité de concevoir un tel ouvrage apparaît évidente, on peut se demander pourquoi je me suis lancée dans ce projet. Différents événements et rencontres m’ont amenée à développer mon intérêt pour les sciences sociales et mes connaissances dans ce domaine. D’abord, dans le cadre de ma pratique comme ergothérapeute, j’ai dû affronter divers enjeux sociaux et culturels, et même éthiques, comme la ségrégation des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble de santé mentale, la pauvreté, les préjugés envers les personnes de milieux défavorisés, les défis d’intégration sociale des familles immigrantes, les problèmes relationnels dus à de l’incompréhension culturelle et les rapports de pouvoir. Puis, durant ma formation au doctorat en éducation et lors d’échanges avec des camarades en sociologie, en anthropologie et en philosophie, l’acquisition de connaissances en sciences sociales m’est apparue incontournable à la formation initiale en ergothérapie. En effet, ce domaine du savoir aide à situer et à comprendre les êtres humains et leurs occupations dans leur contexte social ou sociétal, ce qui est essentiel à la pratique de l’ergothérapie. Par ailleurs, mon projet de doctorat s’appuyait sur une approche écosystémique, laquelle permet d’aborder, de manière holistique et dynamique, le développement de l’individu dans son contexte de vie. Considérant mon intérêt pour les sciences sociales, on m’a ensuite attribué la responsabilité du cours dont je parlais au début de cet avant-propos. Depuis, je ne cesse de lire et d’apprendre sur ce vaste domaine, lequel contribue à accroître toujours plus ma compréhension du monde et à la rendre plus claire, ainsi qu’à enrichir mon enseignement et mes recherches.

    Bien que je ne sois pas experte de tous les thèmes abordés ici, j’ai choisi d’être l’auteure principale de l’ouvrage afin de m’approprier l’ensemble des contenus et d’en faire une synthèse reliée à l’ergothérapie et accessible à des personnes novices en sciences sociales. Je voulais également m’assurer de la cohérence et de l’uniformité du style de l’ensemble de l’œuvre, lequel se veut clair et didactique. Néanmoins, je tiens à souligner que je n’aurais pu mener à bien et à terme ce projet sans la collaboration des membres de mon comité de spécialistes en sociologie, en anthropologie, en philosophie et en ergothérapie, ainsi que celle de mon comité étudiant (voir les remerciements).

    À QUI S’ADRESSE CET OUVRAGE?

    Cet ouvrage pédagogique a été conçu, en premier lieu, pour des étudiants en ergothérapie, peu familiers avec les sciences sociales. C’est donc dire qu’il n’est pas destiné prioritairement aux lecteurs aguerris qui souhaitent approfondir, en spécialistes, leurs connaissances en sciences sociales ou en ergothérapie.

    Le présent ouvrage constitue une introduction à des notions en sciences sociales jugées pertinentes pour la pratique de l’ergothérapie. Il s’adresse à tout ergothérapeute, en devenir ou en exercice, considéré comme novice dans le domaine des sciences sociales. Bien que le contenu soit mis en lien avec l’ergothérapie, des chapitres ou des sections de chapitre pourraient être utiles à la formation dans d’autres domaines de la santé et de la relation d’aide. À vrai dire, ce livre est recommandé à toute personne qui souhaite s’initier aux sciences sociales ou à l’ergothérapie, afin d’acquérir des connaissances générales sur ces champs du savoir.

    Bonne lecture!

    Emmanuelle Jasmin, ergothérapeute, Ph. D. en éducation

    TABLE DES MATIÈRES

    Préface

    Remerciements

    Avant-propos

    Liste des encadrés, des figures et des tableaux

    Liste des abréviations

    Introduction

    1.1Ergothérapie: expertise en habilitation à l’occupation

    1.2Science de l’occupation: une science fondamentale

    1.3Pertinence des sciences sociales en ergothérapie

    1.3.1Santé mondiale, internationale, publique et communautaire

    1.3.2Contexte et processus de pratique en ergothérapie

    1.3.3Pratique centrée sur la clientèle

    1.3.4Habilitation au changement social

    1.4Pertinence de l’ouvrage

    1.4.1Visées d’apprentissage

    1.4.2Structure de l’ouvrage

    PARTIE I

    DES OBJETS D’ÉTUDE EN SCIENCES SOCIALES

    1La société

    Emmanuelle Jasmin et Kavin Hébert

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Michel, un ergothérapeute en fin de carrière

    1.1Concept de société

    1.1.1Société et culture

    1.1.2Société et communauté

    1.2Raison d’être des sociétés

    1.3Types de sociétés

    1.3.1Société traditionnelle

    1.3.2Société moderne

    1.3.3Société postmoderne

    1.4Étude de la société

    1.4.1Phénomène social

    1.4.2Construction sociale

    1.4.3Problème social

    1.4.4Représentations sociales

    1.4.5Changement social

    1.5Niveaux d’analyse de la société

    1.6Unités d’analyse de la société

    1.6.1Systèmes sociaux

    1.6.2Institutions

    1.6.3Organisations

    1.6.4Groupes

    1.6.5Individus

    1.6.6Interactions sociales

    1.7Rapport entre l’individu et la société

    1.7.1Déterminisme social

    1.7.2Individualisme méthodologique

    1.7.3Interdépendance

    1.8Approches théoriques pour étudier la société

    1.8.1Fonctionnalisme

    1.8.2Marxisme

    1.8.3Féminisme

    1.8.4Interactionnisme symbolique

    1.9Implications pour l’ergothérapie

    1.9.1Influence du contexte sociétal sur la pratique de l’ergothérapie

    1.9.2Influence du contexte sociétal sur les occupations humaines

    1.9.3Influence de l’ergothérapie et des occupations sur la société

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    2La culture

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Anna, une étudiante en ergothérapie

    2.1Concept de culture

    2.1.1Concept d’habitus

    2.1.2Cultures individuelle et collective

    2.1.3Sous-culture et contre-culture

    2.2Rôle de la culture

    2.3Éléments de la culture

    2.3.1Symboles

    2.3.2Langues

    2.3.3Normes

    2.3.4Valeurs

    2.3.5Croyances

    2.3.6Idéologie

    2.3.7Productions matérielles et artistiques

    2.3.8Traditions et coutumes

    2.4Caractéristiques de la culture

    2.5Approches théoriques pour étudier la culture

    2.5.1Fonctionnalisme

    2.5.2Marxisme

    2.5.3Féminisme

    2.5.4Interactionnisme symbolique

    2.5.5Constructivisme

    2.5.6Culturalisme

    2.5.7Structuralisme

    2.6Implications pour l’ergothérapie

    2.6.1Réflexion sur soi et sa pratique

    2.6.2Pratique centrée sur la clientèle

    2.6.3Habilitation à l’occupation et pratique centrée sur l’occupation

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    PARTIE II

    DES FINALITÉS OU VALEURS DE L’ERGOTHÉRAPIE

    3La santé

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Claire, une enseignante en situation d’épuisement professionnel

    3.1Concept de santé

    3.1.1Constructions sociales

    3.1.2Norme et déviance

    3.1.3Phénomènes sociaux

    3.2Indicateurs de santé

    3.3Développement du savoir sur la santé et la maladie

    3.3.1Paradigmes dans le domaine de la santé

    3.4Représentations de la santé et de la maladie

    3.4.1Dimensions de la maladie

    3.4.2Systèmes de référence culturelle en matière de santé et de maladie

    3.4.3Systèmes de croyances liés à la maladie

    3.4.4Milieu socioéconomique et représentations de la santé et de la maladie

    3.5Déterminants de la santé

    3.5.1Stress social

    3.6Inégalités sociales de santé

    3.6.1Théorie de la sélection sociale

    3.6.2Théorie des conditions de vie

    3.6.3Théorie de la distance culturelle

    3.7Médicalisation de la société

    3.8Implications pour l’ergothérapie

    3.8.1Pratique centrée sur la clientèle

    3.8.2Vision holistique et approche systémique

    3.8.3Pratique fondée sur les preuves

    3.8.4Prévention et promotion de la santé

    3.8.5Limites d’une pratique centrée sur l’occupation

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    4L’intégration sociale

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Trajectoire de vie de Léo

    4.1Concepts d’intégration sociale, d’inclusion sociale et d’insertion sociale

    4.1.1Intégration sociale

    4.1.2Inclusion sociale

    4.1.3Insertion sociale

    4.2Rôle de la culture dans le processus d’intégration sociale

    4.3Socialisation: processus d’intégration sociale

    4.3.1Construction de l’identité

    4.3.2Processus continu et évolutif

    4.4Agents de socialisation

    4.5Mécanismes de socialisation

    4.6Implications pour l’ergothérapie

    4.6.1Paradigmes liés à l’intégration sociale

    4.6.2Prise en compte de l’engagement occupationnel et de l’appartenance sociale

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    5La justice sociale et occupationnelle

    Nadine Larivière, Marie-Josée Drolet et Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Histoire de Khaled et Sophie

    5.1Concept de justice

    5.1.1Formes de justice dans les sociétés démocratiques

    5.2Concept de justice sociale

    5.2.1Injustice sociale

    5.3Concept de justice occupationnelle

    5.3.1Théorie évolutive de la justice occupationnelle

    5.3.2Injustices occupationnelles

    5.4Droits de la personne

    5.4.1Droits occupationnels

    5.5Implications pour l’ergothérapie

    5.5.1Cadre de la justice occupationnelle participative

    5.5.2Contribution de l’ergothérapie à la justice occupationnelle

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    PARTIE III

    DES ENJEUX SOCIAUX ET CULTURELS À CONSIDÉRER EN ERGOTHÉRAPIE

    6Le contrôle social

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Trajectoires de vie de Pierre et Paul

    6.1Contrôle social

    6.1.1Normalité

    6.1.2Légalité et légitimité

    6.1.3Mécanismes de contrôle social

    6.2Adaptation sociale

    6.2.1Conformité

    6.2.2Variance

    6.2.3Adaptation novatrice

    6.3Adaptation sociale pathologique

    6.3.1Surconformité

    6.3.2Déviance

    6.4Inadaptation sociale

    6.4.1Marginalité et marginalisation

    6.4.2Stigmatisation

    6.4.3Exclusion sociale

    6.5Suicide

    6.6Implications pour l’ergothérapie

    6.6.1Avantages d’une pratique s’appuyant sur la «normalité»

    6.6.2Limites d’une pratique s’appuyant sur la «normalité»

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    7Les inégalités socioéconomiques et la pauvreté

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Trois personnes en situation de pauvreté

    7.1Inégalités socioéconomiques

    7.1.1Pauvreté

    7.2Évaluation des inégalités socioéconomiques

    7.2.1Évaluation de la pauvreté

    7.3Facteurs explicatifs des inégalités socioéconomiques

    7.3.1Facteurs explicatifs de la pauvreté

    7.4Conséquences des inégalités socioéconomiques

    7.4.1Conséquences de la pauvreté

    7.5Hiérarchie et classes sociales

    7.5.1Mobilité sociale

    7.5.2Reproduction sociale

    7.5.3Habitus de classe

    7.6Culture des milieux défavorisés

    7.7Pistes d’action pour réduire les inégalités socioéconomiques et la pauvreté

    7.8Implications pour l’ergothérapie

    7.8.1Principes d’intervention auprès d’une clientèle en situation de pauvreté

    7.8.2Services d’ergothérapie dans un contexte de pauvreté

    7.8.3Contribution de l’ergothérapie à la réduction des inégalités socioéconomiques et de la pauvreté

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    8La diversité culturelle

    Emmanuelle Jasmin, Julie Masse et Virginie Stucki

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Trois personnes en situation d’immigration

    8.1Diversité culturelle

    8.2Différenciation sociale

    8.2.1Différenciation ethnique

    8.2.2Attitudes face à la différence culturelle

    8.3Migration et immigration

    8.3.1Gestion nationale de la diversité culturelle

    8.3.2Intégration des personnes immigrantes dans la société d’accueil

    8.3.3Défis occupationnels des personnes en situation d’immigration

    8.4Approche écosystémique auprès des personnes en situation d’immigration

    8.5Modèles culturels individualiste et collectiviste

    8.6Approche interculturelle

    8.7Implications pour l’ergothérapie

    8.7.1Prise de conscience de ses préjugés

    8.7.2Ouverture et compréhension au sujet de la diversité culturelle

    8.7.3Établissement d’une relation égalitaire

    8.7.4Adoption d’une approche écosystémique

    8.7.5Compétence culturelle de l’équipe ou de l’organisation

    8.7.6Promotion du bien-être, de l’inclusion sociale et de la justice occupationnelle

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    9La diversité sexuelle et les relations de genre

    Emmanuelle Jasmin

    But du chapitre

    Objectifs d’apprentissage

    Mise en situation: Trois situations liées à la diversité sexuelle ou aux relations de genre

    9.1Diversité sexuelle

    9.1.1Sexe

    9.1.2Genre

    9.1.3Orientation sexuelle

    9.2Attitudes et comportements discriminatoires face à la diversité sexuelle

    9.3Construction de l’identité sexuée

    9.3.1Socialisation différenciée

    9.3.2Modèles culturels de féminité et de masculinité

    9.4Inégalités entre les femmes et les hommes

    9.4.1Théories sur les différences entre les femmes et les hommes

    9.5Implications pour l’ergothérapeute

    9.5.1Principes d’intervention et pistes d’action concernant la diversité sexuelle

    9.5.2Principes d’intervention et pistes d’action concernant l’identité sexuée

    9.5.3Pistes d’action concernant les inégalités entre les femmes et les hommes

    Messages clés

    Questions intégratives et réflexives

    Épilogue

    Bibliographie

    Notices biographiques

    Glossaire

    Index

    LISTE DES ENCADRÉS, DES FIGURES ET DES TABLEAUX

    Encadrés

    Figures

    Tableaux

    LISTE DES ABRÉVIATIONS

    INTRODUCTION

    [S]i l’on conçoit qu’un homme ne peut se développer qu’en se tissant avec un autre, alors l’attitude qui aidera les blessés à reprendre un développement devra s’appliquer à découvrir les ressources internes imprégnées dans l’individu, autant que les ressources externes disposées autour de lui.

    – Boris Cyrulnik (2004).

    Les vilains petits canards, p. 27.

    Née au début du XXe siècle en Amérique du Nord, l’ergothérapie – ou plutôt l’occupational therapy – a d’abord été implantée dans des milieux anglophones, tant des hôpitaux que des ateliers communautaires (Prud’homme, 2011a; 2011b). Le travail des ergothérapeutes visait à aider des personnes considérées comme malades, blessées ou «handicapées» à retrouver la santé ou à exercer une activité qui leur procure un revenu, principalement en utilisant l’artisanat comme moyen d’intervention. Le terme francophone ergothérapie n’existait pas encore. Avant sa création, on parlait de «thérapie d’occupation» au Québec, une traduction littérale de occupational therapy (Ferland et Dutil, 2012), et de «rééducation par le travail» en France (Pibarot, 2013). Cependant, la conception de l’occupational therapy, telle que fondée, ne se limitait pas au travail, mais englobait la diversité des activités humaines (Kielhofner, 2009). Par contre, dans le langage courant, le mot occupation est associé aux loisirs en français et au travail en anglais (Meyer, 2013). La «thérapie d’occupation» n’avait donc pas la même connotation que l’occupational therapy.

    Le terme ergothérapie a été créé en 1943 par le médecin et écrivain français Georges Duhamel (1884-1966) pour traduire le mot allemand arbeit therapie, soit littéralement «thérapie par le travail» (Pibarot, 2013). Ce mot a d’abord remplacé la notion de rééducation par le travail en France, puis, dans les années 1960, celle de thérapie d’occupation au Québec (Ferland et Dutil, 2012). Aujourd’hui, son usage est préconisé dans la francophonie mondiale. L’étymologie du mot ergothérapie dérive du grec: ergo vient de ergon, qui veut dire «action, tâche humaine, ouvrage», voire activité ou travail, et thérapie de therapeia qui signifie «soin, cure» (Synapse Développement, s. d.). Selon l’ergothérapeute française Isabelle Pibarot (2013), le sens étymologique du mot ergon évoque aussi un «processus créatif». Ainsi, le sens premier du mot ergothérapie peut désigner une «thérapie par l’activité créative». De nos jours, le terme ergothérapie a un sens plus large, qui dépasse les notions de thérapie, d’activité créative et de travail.

    I.1 ERGOTHÉRAPIE: EXPERTISE EN HABILITATION À L’OCCUPATION

    Selon la Fédération mondiale des ergothérapeutes, l’ergothérapie est une profession de la santé qui vise à promouvoir la santé¹ par le biais de l’occupation (World Federation of Occupational Therapists, 2019). En ergothérapie, l’occupation correspond à un ensemble d’activités qui structure la vie et qui est porteur de sens pour l’individu ou la collectivité, comme l’alimentation, l’éducation, le travail, le jeu ou le repos (Polatajko, Davis et al., 2013). Le but principal de l’ergothérapie est de permettre à toute personne de s’engager dans des occupations nécessaires ou signifiantes dans son ou ses milieux de vie.

    FIGURE I.1 Engagement occupationnel: résultat de l’interaction dynamique entre une personne, son environnement et ses occupations

    Source: Adapté de la figure 4 dans Law et al. (1996), p. 19.

    Au Canada, l’ergothérapie est aussi définie comme l’art et la science de l’habilitation² à l’occupation, c’est-à-dire l’action de rendre possible l’engagement occupationnel des personnes, en vue de favoriser leur santé (Townsend et Polatajko, 2013). Cela implique d’aider des personnes à s’engager dans des occupations, mais également de créer avec les autres un contexte social ou sociétal juste et inclusif qui permet l’engagement occupationnel de tous. Au-delà de la capacité à réaliser des occupations nécessaires ou signifiantes, l’engagement occupationnel renvoie au fait de les choisir, de s’y impliquer, de s’y investir, d’y contribuer, de s’y mobiliser, d’y participer et d’y donner un sens positif (Meyer, 2013; Polatajko, Davis et al., 2013). Aujourd’hui, l’engagement occupationnel est au cœur de la profession d’ergothérapeute, à la fois comme moyen et but d’intervention. Au Canada, l’ergothérapeute est également reconnu comme étant spécialiste³ en habilitation à l’occupation (Association canadienne des ergothérapeutes [ACE], 2012). En d’autres mots, l’ergothérapeute a pour rôle principal, ainsi que comme expertise et compétence clés, de rendre possible l’engagement occupationnel des personnes.

    Comme l’engagement occupationnel repose sur l’interaction dynamique entre la personne, son environnement et ses occupations (figure I.1) (Polatajko, Davis et al., 2013), les ergothérapeutes se doivent d’adopter une vision holistique ainsi qu’une approche systémique (ACE, 2012). En ergothérapie, la vision holistique implique de concevoir et d’aborder la personne avec l’ensemble de ses dimensions (p. ex. affectives, cognitives, physiques et spirituelles) dans son environnement (ACE, 1997). L’approche systémique permet à l’ergothérapeute de considérer plusieurs systèmes ou facteurs, à la fois individuels, environnementaux et occupationnels, de rendre compte des liens dynamiques entre eux et, conséquemment, de faire une analyse des besoins occupationnels⁴ de sa clientèle⁵. Pour adopter une vision holistique et une approche systémique, l’ergothérapeute doit préalablement acquérir un ensemble de connaissances sur l’être humain, son environnement et ses occupations. Ces connaissances proviennent de diverses disciplines, dont la biologie, la psychologie, la sociologie, l’anthropologie et la science de l’occupation.

    I.2 SCIENCE DE L’OCCUPATION: UNE SCIENCE FONDAMENTALE

    La science de l’occupation est une discipline qui étudie les occupations humaines, autrement dit l’être humain en tant qu’être occupationnel (Hocking et Wright-St. Clair, 2011). En ergothérapie comme en science de l’occupation, l’être humain est considéré comme un être occupationnel, parce qu’on estime que l’engagement dans des occupations signifiantes fait partie de ses besoins fondamentaux (Polatajko, Davis et al., 2013). La science de l’occupation a été fondée à la University of Southern California à la fin des années 1980 par l’ergothérapeute et professeure étatsunienne Elizabeth J. Yerxa en collaboration avec ses collègues. Cette discipline est maintenant instituée et diffusée dans d’autres universités. Il s’agit d’une science fondamentale sur laquelle s’appuie la pratique de l’ergothérapie. Cette science soutient une pratique à la fois centrée sur l’occupation et fondée sur les preuves.

    Une pratique centrée sur l’occupation implique de concevoir l’occupation comme un moyen et un but d’intervention (Polatajko, Cantin et al., 2013). Cela signifie également de mettre l’accent sur l’engagement occupationnel des personnes plutôt que sur la réduction de leurs déficiences ou incapacités. D’ailleurs, il importe de savoir que la présence d’une déficience ou d’une incapacité ne mène pas nécessairement à une situation de handicap (tableau ou à une restriction de l’engagement occupationnel. En effet, cela ne dépend pas uniquement des facteurs personnels, mais de l’interaction entre la personne, son environnement et ses occupations. Ainsi, axer seulement sur les facteurs personnels de sa clientèle pourrait ne pas mener à l’atteinte de ses buts en matière d’engagement occupationnel.

    En ergothérapie, une pratique fondée sur les preuves⁶ renvoie au fait d’utiliser de manière critique des données probantes issues de la recherche – mais pas uniquement⁷ – dans sa prise de décision professionnelle afin d’agir de manière compétente et efficace (Townsend, Egan et al., 2013). Cela se réfère aussi au rôle de praticien érudit (ACE, 2012).

    En tant que science fondamentale, la science de l’occupation vise, en premier lieu, à développer des connaissances sur les occupations humaines, soit leurs formes (les aspects observables), leurs fonctions ou leurs significations (Hocking et Wright-St. Clair, 2011). Selon les questions ou les objectifs de recherche, les occupations humaines peuvent être examinées avec différentes perspectives ou disciplines, dont l’anthropologie, l’économie, l’ergothérapie, l’éthique, la géographie, la psychologie et la sociologie. La science de l’occupation révèle la complexité et les dimensions multiples des occupations humaines, puisque celles-ci sont influencées par divers facteurs contextuels, notamment sociaux, culturels et économiques. Par ailleurs, les occupations humaines varient selon le contexte sociohistorique ou socioculturel dans lequel elles se réalisent. En fait, les occupations jugées nécessaires ou signifiantes diffèrent selon la société ou la culture. Ainsi, bien comprendre les occupations humaines implique de considérer la société et la culture.

    TABLEAU I.1 Des termes liés à une situation de handicap

    Source: Fougeyrollas et al. (2018).

    I.3 PERTINENCE DES SCIENCES SOCIALES EN ERGOTHÉRAPIE

    La société et la culture sont des objets d’étude⁸ centraux en sciences sociales, particulièrement en sociologie et en anthropologie. Acquérir des connaissances issues des sciences sociales est donc incontournable pour comprendre la société et la culture et, de ce fait, les occupations humaines. Les sciences sociales comprennent l’ensemble des disciplines qui s’intéresse aux êtres humains dans leur dimension collective (R. Legendre, 2005; Vallée, 2013). Parmi ces disciplines, on retrouve, entre autres, l’anthropologie, le droit, l’économie, l’éducation, l’histoire, la psychologie sociale, la politique et la sociologie. Comme ce livre s’appuie principalement sur la sociologie et l’anthropologie, seules ces deux disciplines sont définies ici.

    La sociologie se centre sur l’étude des sociétés humaines (Denis et al., 2013; Fortier et Pizarro Noël, 2018; Rocher, 2012). Plus encore, cette discipline s’intéresse à tout ce qui est «social» chez les êtres humains, dont leurs manières d’interagir et d’organiser leur vie collective. Elle aide à comprendre et à expliquer la réalité humaine sous l’angle social de même que l’organisation et le fonctionnement des sociétés. De plus, la sociologie permet d’analyser des injustices ou des problèmes sociaux et de s’interroger à leur sujet⁹.

    L’anthropologie, quant à elle, est une discipline qui étudie la diversité biologique et culturelle, passée et actuelle, des êtres humains (Haviland, Roy et Trudeau, 2013; St-Denis, 2006). L’étude de la diversité culturelle renvoie à un domaine précis de l’anthropologie, soit l’anthropologie sociale et culturelle, appelée aussi l’«ethnologie». Ce domaine est particulièrement utile pour reconnaître et apprécier la valeur de chaque culture ainsi que pour prévenir les attitudes ou comportements hostiles dus à l’ignorance, à la peur ou à l’intolérance face à l’altérité.

    Acquérir et intégrer des connaissances en sciences sociales est utile non seulement pour bien comprendre la société et la culture, mais également pour saisir les aspects sociaux et culturels liés à la santé, à l’inclusion sociale et à la justice sociale et occupationnellei¹⁰, soit trois finalités ou valeurs de l’ergothérapie (Townsend et Polatajko, 2013). Cela est aussi pertinent pour mieux appréhender certains enjeux sociaux ou culturels, voire éthiques, pouvant être rencontrés dans le contexte de la pratique en ergothérapie, comme la déviance ou l’inadaptation sociale, les inégalités socioéconomiques et la pauvreté, la diversité culturelle, la diversité sexuelle et les relations de genre¹¹. Avec la mondialisation, soit le processus qui rend les sociétés encore plus interdépendantes les unes des autres et plus conscientes de cette interdépendance (Fortier et Pizarro Noël, 2018), ces enjeux sont de plus en plus inévitables dans le contexte de la pratique, particulièrement quand on travaille en santé mondiale, mais pas uniquement.

    I.3.1

    Santé mondiale, internationale, publique et communautaire

    La santé mondiale, internationale, publique et communautaire renvoie à des domaines de recherche, de formation et de pratique qui sont interreliés et non exclusifs les uns des autres. La santé mondiale a pour but l’amélioration de la santé et l’équité en matière de santé pour tous les êtres humains, peu importe leur nation (Koplan et al., 2009). Elle cible principalement les individus et les groupes désavantagés sur le plan social ou économique. Les ergothérapeutes qui travaillent en milieu défavorisé, que ce soit dans leur pays d’origine ou ailleurs dans le monde, pratiquent généralement en santé mondiale. La santé mondiale se distingue de la santé internationale, publique et communautaire (tableau I.2), mais peut aussi s’inscrire dans ces contextes de pratique.

    Alors que la santé mondiale transcende les frontières, la santé internationale met l’accent sur les problèmes de santé et l’aide apportée à l’étranger, en particulier dans les pays en développement. Pratiquer l’ergothérapie à l’étranger, surtout dans un pays en développement, fait partie de la santé internationale. Si les interventions y ciblent des individus ou des groupes défavorisés socialement ou économiquement, on peut aussi parler de santé mondiale.

    Quant à la santé publique, elle aborde la santé de manière populationnelle et mise sur la prévention et la promotion de la santé. En santé mondiale, l’approche d’intervention peut être à la fois populationnelle et individuelle, de même que préventive et clinique. En ergothérapie, faire des activités de prévention ou de promotion de la santé cadre avec la santé publique. Si ces activités ciblent un groupe ou une population de milieux défavorisés, cela s’inscrit aussi en santé mondiale.

    TABLEAU I.2 Comparaison de la santé mondiale, internationale, publique et communautaire

    Source: Traduit du tableau de Koplan et al. (2009), p. 1994.

    L’approche en santé mondiale s’apparente également à la santé communautaire, laquelle découle de la santé publique (Goodman, Bunnell et Posner, 2014). Alors que la santé mondiale fait fi des frontières, la santé communautaire cible les membres d’une collectivité vivant à l’intérieur d’une zone géographique définie (p. ex. un quartier, un village). Reposant sur une démarche collective et collaborative dans laquelle des membres de la collectivité sont engagés, la santé communautaire peut s’inscrire dans le cadre de la santé mondiale, d’autant plus si les membres de la collectivité sont désavantagés sur le plan social ou économique. Pour mieux répondre aux besoins occupationnels des populations, les ergothérapeutes sont de plus en plus appelés à agir en santé communautaire, ce qui renvoie aussi à l’approche communautaire¹² et aux services de proximité, c’est-à-dire ancrés dans le ou les milieux de vie des personnes.

    Pour bien comprendre la santé mondiale, internationale, publique ou communautaire, il faut nécessairement tenir compte de divers enjeux, notamment sociaux, culturels, économiques et politiques. Afin de mieux saisir ces enjeux, il est recommandé d’acquérir des notions en sciences sociales pour intervenir de manière compétente dans ces contextes de pratique.

    I.3.2

    Contexte et processus de pratique en ergothérapie

    Comme l’illustre le modèle canadien du processus de pratique en ergothérapie, le contexte et le processus de pratique se situent à l’intérieur d’un contexte sociétal (figure I.2) (Craik, Davis et Polatajko, 2013). De ce fait, la pratique de l’ergothérapie est façonnée par la société dans laquelle elle se situe et par la culture dominante de celle-ci, tout comme le sont les individus et leurs occupations. Inversement, par leurs actions et leurs interactions sociales, les individus peuvent aussi influencer la société et la culture, de même que le contexte et le processus de pratique. Par ailleurs, la culture de l’ergothérapeute peut teinter son processus de pratique, dont sa manière d’entrer en relation avec sa clientèle. Comme cette dernière est aussi porteuse de culture, l’ergothérapeute doit également en tenir compte pour lui faire preuve de respect, établir un lien de confiance avec elle et susciter son engagement, à la fois thérapeutique et occupationnel, de même que pour agir de manière compétente sur le plan culturel. Comprendre la société et la culture est donc utile pour saisir leur influence sur le contexte et le processus de la pratique, sur soi et sur sa clientèle, de même que pour agir et interagir de manière respectueuse et compétente avec différentes clientèles et dans divers contextes sociétaux et de pratique.

    I.3.3

    Pratique centrée sur la clientèle

    Alors que le mot clientèle¹³ peut être associé au monde des affaires, voire à une approche néolibérale des soins et services de santé, son emploi en ergothérapie s’inscrit plutôt dans la pratique centrée sur la clientèle, laquelle s’inspire de la psychologie humaniste, en particulier l’approche du psychologue étatsunien Carl Rogers (1902-1987) (ACE, 1997). La notion de clientèle repose sur l’idée qu’il s’agit non pas de personnes consommatrices de services, mais de participants actifs, tant en ergothérapie que dans leur vie (Townsend, Beagan et al., 2013). Le client peut être une personne, mais aussi une famille, un groupe, une communauté, une organisation ou une population.

    En ergothérapie, la clientèle est invitée à participer activement, dans la mesure du possible, à l’ensemble des décisions et des actions la concernant, dont la définition de ses buts en matière d’engagement occupationnel et la détermination des moyens d’intervention. La pratique centrée sur la clientèle s’appuie sur divers principes, dont la collaboration avec la clientèle ainsi que la considération et le respect de sa dignité, de ses valeurs, de ses choix, de ses croyances et de ses connaissances. Le but principal de la pratique centrée sur la clientèle est de soutenir son pouvoir de décider et d’agir, ce qu’on appelle l’«autonomisation» (em-powerment). De manière plus précise, l’autonomisation est le processus qui permet d’acquérir une plus grande maîtrise sur son existence ou sur l’atteinte de buts signifiants (Vallerie et Le Bossé, 2006).

    FIGURE I.2 Modèle canadien du processus de pratique

    Source: Townsend et Polatajko (2013), p. 274.

    La pratique centrée sur la clientèle implique donc de s’ouvrir à la diversité humaine, culturelle et occupationnelle, ainsi que de reconnaître les rapports de pouvoir ou de domination, ce à quoi contribuent la sociologie et l’anthropologie. La domination correspond à une relation sociale inégalitaire dans laquelle un individu, un groupe, une institution ou une société, par sa position sociale supérieure, impose sa volonté ou ses manières de penser ou d’agir aux autres (Fortier et Pizarro Noël, 2018). Quand c’est la culture qui est imposée, on parle de domination culturelle, et quand c’est la culture occidentale, de domination coloniale, et même de domination impérialiste (Hammell, 2009).

    Afin d’éviter de faire preuve de domination, il importe de réfléchir sur soi et sa pratique pour prendre conscience de sa manière de concevoir sa clientèle ainsi que d’agir et d’interagir avec elle. Il faut aussi être capable d’empathie, c’est-à-dire de comprendre l’autre à partir de sa vision du monde et non à partir de la sienne (American Psychological Association [APA], 2009). Considérant cela, l’ergothérapeute doit reconnaître et accepter que l’autonomisation puisse ne pas être attendue ou souhaitée par tous. De plus, comme le révèlent les sciences sociales, l’autonomisation ne dépend pas que de la personne ou du groupe, mais aussi de sa situation ou de son contexte de vie. En effet, des facteurs liés à son environnement physique, social, culturel ou institutionnel peuvent limiter son autonomisation. Conséquemment, accroître l’autonomisation de sa clientèle, tout comme son engagement occupationnel, peut nécessiter d’agir sur le contexte social ou sociétal.

    I.3.4

    Habilitation au changement social

    L’ergothérapeute est appelé à «habiliter au changement social», c’est-à-dire à agir pour rendre possible des transformations au sein d’un groupe, d’une communauté ou d’une société (Townsend, Cockburn et al., 2013). Cela renvoie au rôle d’agent de changement en ergothérapie. Lorsque l’ergothérapeute joue ce rôle, il utilise son expertise et son pouvoir d’influence pour revendiquer, avec et pour sa clientèle, des modifications environnementales, soit physiques, sociales, culturelles, institutionnelles ou politiques, jugées nécessaires pour permettre son engagement occupationnel (ACE, 2012). Le rôle d’agent de changement renvoie également au fait de contribuer à rendre la société juste et inclusive pour favoriser l’engagement occupationnel de tous. Pour ce faire, l’ergothérapeute peut, par exemple, participer à des activités de sensibilisation relative à la diversité occupationnelle ou encore dénoncer des situations d’injustice occupationnelle¹⁴. Évidemment, cela demande préalablement de valoriser la diversité occupationnelle ou de reconnaître des situations d’injustice occupationnelle. Être agent de changement peut aussi impliquer de sortir des sentiers battus en développant des services qui répondent mieux aux besoins occupationnels de certains groupes ou populations. Comprendre la société et la culture, de même que divers enjeux sociaux et culturels, est particulièrement utile pour jouer le rôle d’agent de changement.

    I.4 PERTINENCE DE L’OUVRAGE

    Acquérir des connaissances en sciences sociales, particulièrement en sociologie et en anthropologie, est aujourd’hui primordial pour devenir un spécialiste en habilitation à l’occupation, capable d’agir de manière compétente, peu importe la situation ou le contexte. En fait, ces connaissances sont pertinentes pour les divers rôles et responsabilités de l’ergothérapeute (figure I.3), puisqu’elles aident à reconnaître et à considérer, de manière compréhensive et critique, l’ensemble des facteurs sociaux et culturels en lien avec les occupations humaines, la relation et le processus thérapeutiques, les attitudes et les comportements, la communication, la collaboration avec divers collègues ou partenaires, le contexte de la pratique, les contextes de vie, la recherche, etc. Elles peuvent également appuyer la mise en œuvre d’une pratique centrée sur l’occupation et sur la clientèle, de même que fondée sur les preuves.

    Considérant cela, il importe que les ergothérapeutes, en devenir ou en exercice, se familiarisent avec des notions de sciences sociales jugées pertinentes et utiles à la pratique de l’ergothérapie. Toutefois, il peut être difficile, surtout pour un étudiant en formation initiale, de relier ces notions à la pratique si les liens ne sont pas clairement explicités. Cet ouvrage a donc pour but de faciliter l’acquisition de connaissances en sciences sociales et leur mise en relation avec l’ergothérapie.

    La lecture de cet ouvrage permettra à l’ergothérapeute, en devenir ou en exercice, – et à toute personne qui souhaite s’initier aux sciences sociales ou à l’ergothérapie – de mieux comprendre la société et la culture, les aspects sociaux et culturels liés à la santé, à l’inclusion sociale et à la justice sociale et occupa-tionnelle, ainsi que divers enjeux sociaux ou culturels, voire éthiques, comme la déviance ou l’inadaptation sociale, les inégalités socioéconomiques et la pauvreté, la diversité cultuelle ainsi que la diversité sexuelle et les relations de genre. Plus encore, l’ergothérapeute possédera, à la suite de cette lecture, des clés de compréhension qui l’aideront à agir de manière compétente avec différentes clientèles et dans divers contextes de pratique, dont la santé mondiale.

    FIGURE I.3 Rôles et responsabilités de l’ergothérapeute

    Source: Adapté de la figure 1 dans ACE (2012), p. 2.

    Évidemment, les connaissances en sciences sociales ne sont pas des «techniques» à appliquer et encore moins des «recettes» à suivre, mais des repères conceptuels et théoriques qui permettent de comprendre les êtres humains et leurs occupations dans leur environnement socioculturel ainsi que de guider la prise de décision professionnelle pour agir et interagir de manière compétente et pertinente. En effet, le raisonnement professionnel de l’ergothérapeute est influencé par sa vision du monde, incluant ses idées sur la réalité (Unsworth, 2004). Pour s’assurer de bien saisir et interpréter la réalité des autres, il doit donc élargir et éclaircir le plus possible sa vision du monde. De surcroît, développer ses connaissances sur l’environnement social, culturel, politique et économique fait partie d’une pratique réflexive en ergothérapie, laquelle aide à agir de manière réfléchie et pertinente selon la situation ou le contexte (Kinsella, 2001).

    I.4.1

    Visées d’apprentissage

    Après avoir lu et étudié cet ouvrage, l’apprenant devrait être en mesure:

    1de reconnaître et de considérer les facteurs sociaux et culturels qui façonnent les personnes, leur environnement et leurs occupations;

    2de saisir les facteurs sociaux et culturels qui peuvent influencer l’engagement occupationnel, l’établissement du lien de confiance, l’implication dans un suivi thérapeutique, la santé, l’intégration sociale ainsi que la justice sociale et occupationnelle;

    3de relever des principes d’intervention ou pistes d’action pour promouvoir la santé, l’intégration sociale ainsi que la justice sociale et occupationnelle;

    4de relever des principes d’intervention ou pistes d’action pour agir de manière compétente auprès de clientèles en situation d’injustice occupationnelle, de déviance, d’exclusion sociale, de pauvreté, d’immigration, de discrimination, d’infériorité ou d’oppression;

    5d’adopter une approche respectueuse et inclusive de la diversité humaine, culturelle, sexuelle et occupationnelle;

    6d’adopter une approche compréhensive, critique et réflexive de la société, de la culture, de la santé, de l’intégration sociale, de la justice, de la politique, du contrôle social, de l’économie, de l’immigration et des relations de genre.

    I.4.2

    Structure de l’ouvrage

    L’ouvrage est divisé en trois parties: 1) des objets d’étude en sciences sociales; 2) des finalités ou valeurs de l’ergothérapie; 3) des enjeux sociaux et culturels à considérer en ergothérapie. La première partie est consacrée aux notions de société (chapitre 1) et de culture (chapitre 2). La deuxième partie porte sur la santé (chapitre 3), l’intégration sociale¹⁵ (chapitre 4) et la justice sociale et occupationnelle (chapitre 5). La troisième partie cible quatre enjeux sociaux ou culturels, voire éthiques, soit le contrôle social (chapitre 6); les inégalités socioéconomiques et la pauvreté (chapitre 7); la diversité culturelle (chapitre 8); la diversité sexuelle et les relations de genre (chapitre 9). En plus du contenu général, chaque chapitre comprend un but, des objectifs d’apprentissage, une mise en situation, des implications pour l’ergothérapie, des messages clés ainsi que des questions intégratives et réflexives. Des encadrés décrivant, notamment, divers contextes de pratique en ergothérapie sont aussi intégrés dans les chapitres, afin d’illustrer la pertinence ou l’application

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