SVHS : Les confinements vécus lors du Covid ont rappelé que nous avons en nous une envie irrépressible de nature. Pourquoi, malgré l’urbanisation de nos sociétés, notre attachement à la nature est-il aussi persistant ?
Michel Le Van Quyen : Les premiers fossiles d’Homo sapiens, vieux de 300 000 ans, attestent que les peuples européens vivaient en contact permanent avec la nature. Le naturaliste américain Edward O. Wilson propose une hypothèse évolutionniste que j’aime beaucoup : la biophilie. Elle dit que nous sommes attirés par les environnements naturels parce que nous avons appris à apprécier les éléments qui ont assuré notre survie. Cette symbiose avec la nature a laissé des traces. Il suffit d’une promenade en forêt pour comprendre que tout ce qui nous entoure fait partie de nous.
D’un point de vue biologique et écologique, nous faisons effectivement partie de la nature. Ce sentiment d’appartenance est d’ailleurs nécessaire à notre équilibre psychique. Il nous aide à réfléchir