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Bienvenue à Bangandoland: Roman
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Livre électronique127 pages1 heure

Bienvenue à Bangandoland: Roman

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À propos de ce livre électronique

Quand jungle urbaine et ONG se rencontrent...

Montana est un bangando : un enfant de la rue.
Il rencontre Merco, nouveau débarqué dans le ghetto, et le forme. Ce dernier, un brin naïf, doit faire ses preuves et ne pas oublier les principes qui guident le bangando dans la jungle urbaine librevilloise. « Dans la rue, si tu vois quelqu’un courir, fais attention. Si tu vois quelqu’un faire attention à toi, cours. Si tu vois une voiture de police s’arrêter, cours. Si tu vois des policiers courir dans ta direction, arrête-toi. Et si tu vois ton ami courir, cours. »

Mais qui est donc cet homme ventripotent aperçu au niveau du bâtiment de la WWF qui provoque une réaction d’effroi chez Montana ? À la suite d’un événement inattendu, Merco va ouvrir les yeux sur la société qui l’entoure et découvrir ce que cache son mentor.

Qui est donc cet homme ? Quel secret cache Montana ? Quel est le rapport entre les deux hommes ? Découvrez sans plus attendre ce thriller haletant !

EXTRAIT

Assis aux marches, les deux bangandos ne se parlaient pas. Chacun comptait les voitures, et tuait les moustiques. Montana se leva et se dirigea vers la société PMUG où les nombreux agents de sécurité qui veillaient autour d’un thé chaud, le saluèrent. Ils se connaissaient depuis longtemps. Et, solidarité de fumeur de cannabis, ils se dépannaient. Montana revint avec un large carton, et deux mottes de joint. Il tendit la main et Merco prit sa part. Ils fumèrent en silence puis se couvrirent et s’allongèrent sur les marches. Le sommeil les gagna. Il était 19 heures. Il y avait encore du monde au ministère. À 21 heures, un bruit sec les réveilla. Un fou giflait avec rage un lampadaire. Montana rangea son carton et traversa le mur, suivis de son jeune ami. Une forte odeur de chanvre emplissait les marches de la tribune officielle. Ils étaient nombreux à venir se taper des joints dans cet endroit, une fois la nuit tombée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marcel Nguiayo Effam est né en 1979 à Libreville au Gabon. À l’âge de 13 ans, il tombe amoureux des livres quand sa mère l’inscrit au Centre Culturel français.
Bienvenue à Bangandoland est son premier roman.
LangueFrançais
Date de sortie27 juil. 2018
ISBN9782378772802
Bienvenue à Bangandoland: Roman

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    Aperçu du livre

    Bienvenue à Bangandoland - Marcel Nguiayo Effam

    1

    Merco fumait, adossé au bâtiment du ministère des Affaires étrangères, en regardant les automobiles s’arrêter aux feux tricolores et reprendre leur défilé. Face à lui, l’église Sainte Marie, belle et majestueuse. À sa droite, l’ancien site commercial Gabon-Expo, devenu un chantier fantôme baptisé la baie des rois. Il est 9 heures du matin et Montana n’est pas encore là. En général, ils arrivaient ensemble et attaquaient la journée. Merco devait se résoudre à bosser seul, comme un grand. Dans la nuit d’hier, son ami Montana s’était absenté sur la pointe des pieds. Il savait où son acolyte s’était rendu nuitamment, mais il se demandait pourquoi ce dernier s’entêtait à le lui cacher. C’est là qu’il vit une silhouette non loin de l’édifice religieux. Un petit corps qui marchait dans sa direction, d’un pas lent et soutenu, comme tous les vrais bangandos¹. Lorsqu’il fut à sa hauteur, Montana lui fit sa salutation habituelle :

    — On dit quoi, Merco ? 

    — On est là, Mani.

    — Ça roule ce matin ou bien ?

    — Pas encore d’erreurs à corriger, type, le terrain est sec.

    — Ah, il faut que ça mouille vite, hein, moi j’ai faim. Mon ventre est vide djo, quelqu’un peut habiter dedans, dit-il sans faire de l’humour.

    — Y a pas encore les mougous², Mani.

    — Il est même quelle heure même ?

    — 9 heures ou 10 heures.

    — C’est bon, les mougous vont arriver.

    Montana prit une portion de brique de parpaing qui traînait là et s’assit dessus. Il sortit de sa poche une cigarette tellement amollie qu’il dût tenir avec beaucoup d’attention pour ne pas qu’elle se coupe. À l’aide d’un briquet, il alluma sa clope et fuma paisiblement. La circulation s’intensifiait. Les rues s’animaient de voitures garant et stationnant un peu n’importe comment. Il n’y avait pas encore assez de piétons. Donc pas de quoi commencer la chasse aux erreurs pour les deux bangandos. Les « erreurs », c’était le fonds de commerce des gars de la dure, comme ils s’appelaient. Les enfants de la rue, comme on les appelait. Les gens étaient souvent généreux avec eux, désireux de prendre soin de la veuve et de l’orphelin. Pour les bangandos, ils étaient tout simplement des mougous. Autrement dit, des erreurs qu’il fallait corriger.

    Une dame apparut, à première vue, une erreur facile à corriger. Elle marchait en direction du Boulevard Triomphal, un sac à la main. Merco cligna de l’œil à l’attention de Montana, et partit à la rencontre de l’inconnue, main tendue.

    — Maman, cent francs s’il te plaît.

    Au premier abord, la femme ne manifesta aucune sympathie à son égard.

    — Cent francs seulement, maman, j’ai faim.

    Là, elle s’arrêta et le fixa méchamment.

    — Ah ! Cesse de me suivre comme un chien, c’est comment ?

    — Mais j’ai faim, maman, juste cent francs, dit-il en poursuivant la dame.

    — C’est moi qui t’ai mis au monde ? Hein ? lança-t-elle. Fiche-moi le camp !

    — Ah, pourquoi tu es mauvaise comme ça ?

    — Ah quitte là ! Tu me connais ? Va à l’école et ne m’emmerde pas.

    — Mais je peux pas aller à l’école, maman, j’ai trop faim. La dame s’arrêta.

    — Oh ! D’abord, cesse de m’appeler comme ça, je ne suis pas ta mère. Tu as compris, non ? Et puis, si je te donne cent francs, tu vas revenir demain et tous les jours jusqu’à ce que tu m’aies ruinée. Tu crois que je ne sais pas comment vous escroquer les gens, ici ?

    — Mais si tu me refuses cent francs, je vais encore revenir demain parce que j’aurais trop faim.

    C’est Montana qui lui avait appris cette réplique, et souvent, elle faisait mouche.

    — Oh, mais qui t’a dit que c’est mon problème ? 

    — Donne-moi seulement cent francs, ça, c’est quoi ?

    Cette fois, la femme fit les grands yeux et s’énerva plus encore.

    — Mais tu es même comment, hein ? Ça, c’est quelle malchance même… Fiche-moi la paix ! Si tu me suis encore je vais me fâcher, tu m’entends non ? J’ai des enfants plus grands que toi, ils vont venir te frapper oh.

    — Tu es mauvaise. Une mauvaise vilaine femme, voilà.

    Elle s’arrêta une fois encore.

    — C’est ta mère qui est mauvaise ! Franchement, regardez-moi la personne qui me parle le matin-là. Va emmerder ta mère et fous-moi la paix imbécile !

    Et joignant le geste à la parole, d’un coup de coude, elle envoya Merco à terre. Au sol, des idées intéressantes lui traversèrent l’esprit. Par exemple répandre de la poussière sur ses vêtements ou tirer sa jupe vers le bas afin que tout le monde voie ses fesses. Mais, alors qu’il réfléchissait, l’insolente s’éloignait. D’un bon il se projeta en avant et courut vers la dame. Il prit la décision de passer au plan B. Mais avant, il jugea nécessaire d’essayer une dernière fois de l’avoir par les sentiments.

    — Mais si je meurs de faim maintenant, hein ? Juste cent francs, mon dieu. Ah !

    — Si tu mourais de faim, tu ne serais pas là à m’embêter. Tu serais en train de mourir ! dit-elle sans se retourner. Faut aller mourir chez ta mère.

    Voilà la phrase qui précipita les choses. Aussitôt dit, Merco arracha le sac qu’elle tenait dans les mains, et courut en direction du feu tricolore, slalomant entre les voitures. Quelques minutes de course et l’affaire serait terminée, pensa-t-il. Généralement, la victime abandonnait au bout d’une poignée de minutes, lorsqu’elle comprenait ce qui se passait, et y voyait une volonté divine. Il vit soudain Montana lui faire de grands gestes avec les mains, et sentit une présence derrière lui. L’inconnue n’avait pas abandonné. Elle courait plus vite qu’il ne l’avait imaginé, et s’apprêtait à lui lancer un morceau de bois. Un zigzag habile lui permit d’éviter le projectile. A hauteur de son complice, il envoya le sac en l’air. Montana le saisit et courut en direction du port-môle, passant aussi près des véhicules qu’il put afin de décourager la victime. Dix minutes plus tard, ce qui devait arriver arriva. La dame abandonna et s’assit à même le sol, comme une folle à lier. Dans le sac, il y avait un porte-monnaie contenant six mille francs, et une pièce d’identité nationale. Un rouge à lèvres et un déodorant. Montana prit l’argent et revint jeter le sac dans le caniveau en contrebas de l’immense propriété de l’église Sainte Marie de Libreville. Le canal était engorgé d’eau sale et de détritus de toute

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