Le compte à rebours - Tome 4: Vérité

Par Olivier Barbotin

Starnet est détruit… Mais est-ce la fin de tous les déboires de Nathan et Mickael… Ils vont s’apercevoir très vite que non… Une revenante vient leur annoncer qu’il va falloir lui faire confiance, que toute leur vie n’est que mensonges et faux-semblants… Entre mille doutes, ils vont enfin comprendre ce qu’il s’est passé, pourquoi ils ont vécu eux et leurs amis toutes ces aventures dramatiques… Mais là où ils se retrouvent, c’est sans doute pire que là où ils se trouvaient… La menace cybernétique est omniprésente et le danger d’une catastrophe programmée est semble-t-il inéluctable…
Ils vont devoir alors se lancer, avec des amis de galères retrouvés, dans une bataille entre le vrai et le faux… Ils devront aussi se battre contre leurs mémoires, avec des souvenirs qu’ils avaient occultés, mais qui sont primordiaux pour le futur… Nathan, lui, sera bouleversé par un souvenir en particulier, en extrême danger… Mais la menace n’a jamais été aussi présente et « les 13 » commencent à être éliminés, un par un, jusqu’à ce qu’un drame ultime touche de plein fouet Nathan…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Blois, Olivier Barbotin a vécu 25 ans en Touraine avant de descendre vers le sud. Après une vie classique, il écrit en 2015 le premier tome du Compte à rebours. ll écrit ensuite les tomes 2, 3 et 4 de la saga et prépare le 5e. Il adore l’écriture et faire vivre ses personnages est une passion.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 6 déc. 2019
• ISBN: 9791037702920

Aperçu du livre

Prologue

10 juillet 2030, au-dessus de l’océan atlantique, Airbus A780 Paris-New-York.

— Regarde comme c’est beau cette mer de nuage ! fait Nathan à son ami Mickaël, on dirait du coton.

— Magnifique oui, la terre est tellement belle…

— Dommage que l’homme la détruise ainsi, lance alors une femme assise avec son ami sur les sièges à côté.

— Effectivement ! répond Nathan en regardant cette jolie femme brune.

— Je m’appelle Margaux Follet, dit-elle en lui tendant la main et voici mon collègue Émile Duval.

— Enchanté, moi c’est Nathan Darmon et voici mon ami d’enfance Mickaël Lemoine.

— Alors qu’allez-vous faire à New York ? demande Margaux.

— Nous allons prendre une correspondance pour Anchorage pour tenter de gravir le mont McKinley en Alaska, répond Nathan.

— Ouah ! fait Margaux impressionnée. Ce sommet, paraît-il, est un des plus durs au monde !

— En effet ! mais avec le réchauffement climatique en cours, il devient plus accessible, alors que beaucoup de sommets des Alpes par exemple ne le sont plus, poursuit Nathan très sérieux.

— Oui… Mais quand même, bravo !

Mickaël, amusé, écoute leur conversation.

— Et vous alors où allez-vous ? demande Nathan.

— Nous nous rendons à New York pour voir un ami américain, répond Margaux.

À ce moment-là, passe dans l’allée centrale un homme d’une cinquantaine d’années, cheveux courts, poivre et sel. Il vient vraisemblablement de l’arrière de l’avion où se trouve la classe VIP et se dirige vers la cabine de pilotage. En passant à côté de la rangée de sièges de Nathan, l’hôtesse prononce :

— Nous y sommes presque Monsieur Delcourt.

— Très bien Mademoiselle, répond-il sur un air assez froid.

Nathan est surpris par cet homme froid et sans doute très riche, tout en répondant à Margaux.

— Ami ou petit ami… Pardon, ça ne me regarde pas, poursuit-il, s’apercevant de sa maladresse.

— Non non, pas de soucis, répond Margaux, ne soyez pas gêné.

Mickaël regarde au travers du hublot, comme pour fuir cette conversation qui l’étonne de son ami, d’habitude beaucoup plus réservé.

— Excusez-moi, je dois aller aux toilettes, fait Nathan embarrassé.

Il se hisse délicatement entre le siège de la rangée précédente et les genoux de Margaux et se dirige vers l’avant de l’avion où se trouvent les toilettes. Pendant son trajet il scrute à droite et à gauche les différents passagers, déformation professionnelle oblige. En effet il est avec Mickaël journaliste à Toulouse. Il aperçoit alors sur une rangée de sièges 3 personnes, sans doute Italiennes qui s’expriment assez énergiquement. L’un d’entre eux lance :

— Credimi che mi-pagherà questo bastardo !

— calma, Enzo, calma, vendetta sarà terribile, répond celui qui semble être son père.

La jeune femme qui est à leurs côtés semble tout aussi nerveuse. Des mafieux ? se demande Nathan.

Il continue son chemin vers les toilettes quand il est interpellé sur sa gauche par 2 hommes, le premier ayant les cheveux très courts et le second mi-long, discutant apparemment de disc-jockey…

— Jack, je te dis qu’il faut aller voir ce mec ! dit celui aux cheveux mi-longs.

Il croise ensuite le regard de trois personnes assises autour d’une table en première classe. Ils discutent ardemment de médecine. Nathan arrive enfin aux toilettes et rejoint ensuite sa place non sans déplaisir…

— Alors ? ça va mieux demande Margaux hardiment.

— Oui, oui, répond Nathan sentant une chaleur lui envahir imperceptiblement le visage. Et vous alors que faite vous de beau dans la vie ? relance-t-il.

— Je suis informaticienne et Émile est mon patron. Lui est un génie des algorithmes.

— C’est gentil de votre part Margaux, mais n’exagérons rien, répond Émile pourtant flatté.

— Et vous ? demande Margaux curieuse.

— Nous sommes journalistes dans un grand quotidien de Toulouse, journalistes d’investigations.

— Ouah ! cool. Et…

Elle est coupée par un trou d’air qui leur fait remonter l’estomac dans la gorge. Sans autre répit les masques à oxygène tombent devant eux alors que l’avion pique droit vers le sol. La panique s’installe en quelques secondes dans l’appareil. La descente est vertigineuse…

— « Non pas maintenant, j’ai encore trop de choses à faire, pas maintenant » ! pense Nathan en maintenant son masque sur son visage.

Il regarde tour à tour Mickaël et Margaux assis chacun à ses côtés et sombre dans l’inconscience…

Île de la Serpe, à 30 kilomètres à l’est de la Martinique, le même jour.

Dans un complexe flambant neuf, le Professeur Mathias Régnier regarde de la fenêtre de son bureau atterrir un avion de ligne sur le tarmac de l’île. Il s’immobilise et aussitôt 3 véhicules s’en approchent.

— Vous ! allez superviser le transfert des passagers, demande le Professeur a un ses DR2 sur un ton ferme sans même se retourner.

— Bien Monsieur ! répond le DR2 en quittant la pièce.

— Mademoiselle Delorme, fait Régnier en se retournant cette fois-ci, allons ensemble choisir les 13 qui vont participer à l’expérience. C’est excitant n’est-ce pas ? ajoute-t-il en gesticulant…

Chapitre 1

5 août 2030, dôme de la Coupole.

15 jours se sont écoulés depuis le retour du Barracuda de « Starnet 2 ». Chacun essaie de vivre tant bien que mal sous ce dôme qui est à présent leur chez eux. Comme tous les matins, Nathan se rend dans la chambre médicale où est retenue Rose. Cette dernière est toujours aussi éteinte et ne veut ou ne peut pas communiquer. Il va aussi voir Morgane, dans une chambre voisine. Elle est très malade, son corps est de plus en plus faible. Rien ne peut d’après le Professeur Haywood et le Docteur Pelisse la sauver… Ses fonctions vitales s’amenuisent de jour en jour. Nathan reste près d’elle plusieurs minutes. Elle ne peut plus parler. Mickaël lui, tente de trouver une quelconque raison de continuer à vivre ainsi. Il passe ses journées avec ses enfants et est soutenu par Nathan, Lauren, Lucas et Esther. Émile est décédé il y a 5 jours d’un arrêt cardiaque soudain, alors que sur ordre de Michel, le Professeur Spencer et le Docteur Ford sont toujours emprisonnés. Michel est dans son bureau avec Delphine, quand il reçoit un mail sur son ordinateur. Il l’ouvre… Expressément il demande à Delphine de sortir. Cette dernière s’exécute non sans étonnement tellement Michel est blême. Il relit alors le message :

« Cher Michel, ce petit mot pour te dire que malgré tout tes efforts pour m’anéantir, je suis bien là. Je te poursuivrai toi et Nathan, ainsi que tous vos amis, tous les traîtres qui m’ont désobéi. Je vais continuer de faire de vos vies un enfer ! Vous vous croyez à l’abri sous votre dôme. Il n’en est rien ! Ton frère Thomas alias le Rescator… »

Michel ne peut quitter des yeux l’écran de son ordinateur. Ce n’est pas possible… Le Rescator est mort, il a vu sa dépouille, ses cendres sont là devant lui, sur son étagère. Alors… Qui a écrit ce message ?

Il décide contre toute attente de garder ça pour lui pour l’instant.

Il est 21 heures au moment où Mickaël, sorti prendre l’air, trouve Nathan assis sur la plage, face au lac du dôme, l’urne des cendres de Margaux dans les mains.

— Ça va ? se risque à demander Mickaël, qui connaît bien son ami.

Nathan reste de marbre, regardant le lac. Mickaël s’assied près de lui, sans un mot.

— Elle aurait voulu que ses cendres soient dispersées dans le lac, lance alors Nathan calmement.

— Ah bon… répond Mickaël surpris par cette déclaration.

— Oui… Elle aimait beaucoup l’eau, la mer…

Mickaël comprend alors que Nathan est beaucoup plus touché par la mort de Margaux qu’il ne pensait.

— Fais-le si tu penses que c’est ce qu’elle voulait !

— Pourquoi tout ça Mickaël ? Pourquoi tout ça ?

Nathan n’a pas encore quitté des yeux le lac, il serre entre ses mains cette urne.

— Et moi qui pensais être le plus faible de nous deux, fait Mickaël, tu laisses enfin ton armure tomber ?

— Quelle armure ? Je n’ai pas d’armure… Puis avec tout ce que l’on a vécu tu n’es pas faible petit frère, continu Nathan en tournant la tête vers lui. Nous avons vécu des choses hors du commun, nous n’avions pas le choix, il fallait réagir ou mourir !

— Et résultat nous sommes bloqués à vie sous ce dôme… Nous avons perdu tellement de personnes… La vie ne nous a pas épargnés. Nous sommes vivants mais pour quoi faire à présent ?

— Je ne sais pas… répond Nathan dubitatif. Je ne sais pas…

Arrive alors sur la plage Lucas et Esther, avec Lucie et le petit Steve. Lauren toujours anéantie par la mort de sa sœur est là aussi.

— Fais ce que ton cœur te dit ! fait Lucas à son père, nous sommes tous là avec toi.

Nathan, ne comprenant pas comment ils ont entendu sa conversation avec Mickaël, se lève et ouvre l’urne.

Chacun alors se tient la main, formant une ligne. Ils s’avancent au bord du lac et Nathan y jette les cendres de Margaux. Elles se dispersent sous les regards mélancoliques. Ils s’asseyent ensuite sur le sable, en tailleur.

Les 15 jours qui viennent de s’écouler ont été très durs à supporter pour tous. Le fait d’être coincé sous ce dôme et de savoir qu’ils n’en sortiront sans doute jamais est plus que perturbant. Chacun va devoir maintenant trouver une raison de continuer à vivre, s’occuper, trouver quelque chose à faire, un but. Mais que faire sous ce dôme ?

— Qu’allons-nous devenir ici ? se demande tout haut Lauren.

— Nous allons continuer à vivre et voir ce qui arrivera, répond Lucas, nous n’avons pas d’autre choix.

— Facile à dire pour toi ! lance Lauren, tu as Esther !

Lucas ne répond pas. Il sait qu’elle souffre. Esther, touchée par Lauren, va vers elle et la prend dans ses bras. Lauren y pleure…

Nathan et Mickaël s’approchent et les entourent avec leurs bras. Lucas les rejoint avec Lucie et tous se serrent fort. Nathan lève les yeux vers le dôme de verre en mu métal et imagine toutes les personnes à l’extérieur, prisent de plein fouet dans l’électromagnétisme. Comment tout ça a pu se passer, que vont-ils devenir sous ce dôme ? Il ne peut croire que cela finisse ainsi… 5 jours plus tard, Michel reçoit à nouveau un message des plus menaçant du Rescator…

Chapitre 2

5 octobre 2030, île de la Serpe.

— N’ayez pas peur, je suis Manon Delorme ! Respirez profondément, je vais vous libérer de votre alimentation et de votre combinaison, ensuite je vous enlèverai vos lunettes Holoband.

Le regard affolé de la femme brune allongée sur le siège de laboratoire, en dit long sur la panique qui l’envahit. Elle cherche à se lever mais bras et jambe sont attachés au siège.

— Calmez-vous, tout va bien, vous êtes en territoire ami, dit d’une voix calme Manon, je vais vous détacher mais promettez-moi de ne pas vous enfuir, d’accord ?

D’un mouvement de tête, elle donne son accord, malgré la peur qui lui parcourt le corps.

— Où suis-je ? Je suis morte c’est ça ? demande la femme brune incrédule.

— Non, au contraire Margaux, vous êtes vivante, bien vivante, répond Manon en terminant de la détacher du fauteuil.

— Mais… je ne comprends pas, fait Margaux en regardant du sol au plafond cette salle terrifiante et froide.

Elle fait face à une boule blanchâtre de 2 mètres de circonférence. À sa gauche et à sa droite se trouvent d’autres fauteuils comme le sien, positionnés en cercle autour de cette boule. Elle regarde effarée Manon.

— Tout va bien Margaux, vous êtes en sécurité ici pour l’instant, promet Manon.

— Mais je ne comprends pas, j’étais… mais… vous êtes Manon, la dame blanche ?

— La dame blanche ? C’est comme ça que vous me surnommez ? fait Manon en esquissant un sourire amusé.

— Oui… mais je ne capte rien, que se passe-t-il ? Où est Nathan ?

— Il n’est pas ici, ou du moins pas vraiment… Je vais tout vous expliquer…

— Allez-y ! lance alors Margaux reprenant du poil de la bête.

Alors que Manon s’apprête à se lancer dans des explications compliquées, Margaux se redresse et s’assied sur le bord du fauteuil.

— J’ai soif ! s’il vous plaît.

— Bien sûr, pardonnez-moi. Lucas ! apporte un verre d’eau à Margaux s’il te plaît.

Margaux voit alors arriver un beau jeune homme très brun aux yeux marron. Il est grand, très grand…

— Margaux, voici mon demi-frère Lucas. Il travaille avec moi ici.

— Merci ! fait Margaux énergiquement en saisissant le verre. Allons-y ! dite moi ce que je fais ici alors que je suis a priori morte d’un AVC !

— Margaux… Vous êtes ici dans la réalité… la vraie vie.

Margaux regarde Manon avec un air qui semble dire : « Toi, tu te fous de moi ! ».

— Tout ce que vous avez vécu ces derniers mois et qui est dans votre tête est faux. Il s’agissait d’un jeu…

— Quoi ? vous vous foutez de moi ? J’ai vécu et vu beaucoup de choses, mais là c’est le pompon !

— Je vous jure que c’est la vérité ! Nous sommes le 5 octobre 2030, nous sommes sur une île qui se nomme l’île de la Serpe, dans les Caraïbes. Regardez cette boule (elle lui montre la sphère qui se trouve au centre du cercle que forment les fauteuils), c’est un puissant ordinateur qui vous avait plongé dans un jeu virtuel plus vrai que nature. Tous vos souvenirs viennent de ce serveur. Venez voir !

Margaux suit Manon qui l’entraîne de l’autre côté de la sphère. Elle visualise bien qu’effectivement des fauteuils sont positionnés tout autour de cette boule. Là, se trouvent allongés Nathan, Mickaël et le Docteur Pelisse.

— Mais… que font-ils ici ? Qu’est-ce que vous leur avez fait ?

— Regardez Margaux, ils sont branchés au jeu grâce aux lunettes que vous voyez sur leur nez et un tuyau de nutrition leur permet de se nourrir. Ils sont actuellement connectés au jeu, ils sont où vous vous trouviez avant d’y mourir pour que vous puissiez revenir ici.

— Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de fou ? Qui êtes-vous ? Détachez-les vite ! 

Margaux s’approche alors de Nathan et tente de lui débrancher le tube qui lui est connecté au bras.

— Non malheureuse, ne faites pas ça ! vous les tueriez !

Il faut l’intervention de Lucas pour empêcher Margaux d’agir.

— Mais laissez-moi ! hurle Margaux en se débattant.

Lucas alors l’encercle avec ses bras pour la maintenir.

— Margaux, s’il vous plaît, fait Manon, calmez-vous, ça ne sert à rien d’agir ainsi. Je vous répète que l’on ne vous veut aucun mal. Je comprends que vous soyez perdue, mais laissez-moi vous expliquer.

Margaux qui sait qu’elle ne peut pas faire grand-chose à l’instant T, choisi d’écouter Manon.

— OK ! je vous écoute…

Restant auprès des trois derniers « cobayes » à être connectés au jeu, Manon poursuit.

— Voilà ce qu’il s’est passé : Je suis effectivement celle que vous appelez la dame blanche. Vous m’avez vu dans le jeu sous la forme d’un hologramme. J’apparaissais pour tenter de vous prévenir que vous viviez dans une fausse réalité, un jeu. Je n’ai pas réussi à me connecter correctement pour vous parler et je ne pouvais pas m’y connecter via les fauteuils… Je me nomme en réalité Stéphanie Delorme, Manon est mon deuxième prénom.

Margaux fixe cette femme lui débiter cette histoire hallucinante.

— Vous êtes ici depuis le 10 juillet, jour où mon patron Mathias Régnier a détourné votre avion et l’a fait atterrir sur cette île. Il a fait transférer tous les passagers drogués dans un grand hall près d’ici et en a ensuite choisi