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UNE SORTIE HONORABLE

1950, la France s’enlise dans la guerre d’Indochine. Commencé en 1946 et officiellement terminé en 1954, le conflit s’achève en réalité cette année-là quand, après des pertes humaines et matérielles records, est décidée l’évacuation de toute la région bordant la frontière chinoise. Reste à trouver une sortie honorable – d’où le titre… Au début du nouveau récit d’Éric Vuillard, nous sommes dans les plantations d’hévéa en Indochine. Des inspecteurs du travail enquêtent sur une chez les travailleurs indigènes de cette colonie française, qui vient contredire les préceptes de Frederick W. Taylor selon lequel Puis, nous arrivons à l’Assemblée nationale où les députés s’écharpent sur le coût de la guerre, l’intérêt de la poursuivre. Montrer le décor et son envers pour mieux exposer les véritables ressorts (économiques) de l’Histoire sous les grands discours et les effets de manche, telle est la manière de Vuillard depuis . On retrouve ici l’abondance de détails et l’attention aux visages, aux corps, aux voix – ce que la sociologie appelle « habitus » : la manière d’être des individus, liée à leur appartenance sociale. Ainsi du président de l’Assemblée qui, à 12 h 15, quand sonne l’heure du[a]

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