Le quartier du Fleuve
8 RÉSUMÉ : Hugo revient voir la maison de son enfance, au numéro 117, là où quelques jours plus tôt il a conduit Marguerite. Et les souvenirs affluent : la mort de Poupée, sa petite sœur, la misère, Sacha, ce petit frère qu’il a à peine connu. Il frappe à la porte : son père lui ouvre, empestant l’alcool. Sa belle-mère, Jenny, et Sacha sont là aussi, froids et distants. Il lui est impossible de s’attarder davantage. Il fuit, mais son enfance le poursuit. Quant à Gabriel, son état ne s’améliore pas. Le médecin a diagnostiqué une dépression mais il refuse de prendre ses médicaments. Alors une fois encore, il se rend en Ardèche, avec l’espoir de retrouver ses parents de cœur. Les Plantier sont bien là. Marthe l’écoute avec tendresse et tente de lui remonter le moral. (Voir Veillées nos 3447 et suivants.)
Avant de rejoindre Hugo Moritz, Marguerite est passée au local et elle a vu les portes fermées. Où est Gabriel ? À présent, elle s’explique pourquoi son compagnon ne répond pas quand elle l’appelle au téléphone. Ce n’est sûrement pas la première fois qu’il déserte sa brocante. Il devient si distant, s’enfermant dans un mutisme dont rien ne peut le tirer ! Ou bien il se met à parler de tout et de rien, fébrilement. Il se comporte à son égard avec une indifférence appliquée, coupée d’élans qui le jettent vers elle, avant de se recroqueviller de nouveau dans sa coquille.
Si, au moins, il pouvait retrouver du travail ! C’est cela qui le ronge, comme la plupart des gens qui ont perdu leurs repères avec leur emploi. Et ils sont nombreux, au quartier du Fleuve et même sur la commune, comme partout ailleurs.
Marguerite se promet de se montrer encore plus patiente, plus attentive.
Pourtant elle réfléchit aussi à son roman, un roman qu’elle tire peu à peu de la réalité et qui prend forme. Quand elle a accompli son travail de correspondante, elle enquête pour son propre compte. Elle questionne certains habitants des Cabanes. En général elle est bien reçue, on lui répond volontiers; les gens, d’ailleurs, devinent combien elle est sensible aux problèmes des futurs relogés qui, eux, se voient d’abord
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