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Au cœur de la révolte: Une saga d'intrigue historique
Au cœur de la révolte: Une saga d'intrigue historique
Au cœur de la révolte: Une saga d'intrigue historique
Livre électronique200 pages2 heures

Au cœur de la révolte: Une saga d'intrigue historique

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À propos de ce livre électronique

Margot sur les traces de la révolte vendéenne.

Margot a repris le cours de sa vie et se concentre dorénavant sur sa petite fille, Blanche, avec laquelle elle vit seule. Bien décidée à rester loin des énigmes historiques, elle ne peut pourtant pas s'empêcher de répondre à l'appel de son ami Marc Véret, commissaire à Angers. La découverte d'un tableau sauvé in extremis dans l'incendie d'une vieille maison saumuroise, va l'entraîner sur les traces de la révolte vendéenne. Sceptique quant à un lien probable avec la Reine Rose, un événement va lui prouver le contraire et la précipiter dans une enquête haute tension.

Grâce à ce troisième volet des aventures de Margot, replongez-vous dans la ville d'Angers et ses énigmes !

EXTRAIT

Je ne peux plus arrêter la machine, les larmes se rebellent. Je m’approche de son lit. Son doudou a disparu. Cela ne m’étonne même pas. Ils savent. Ils savent tout. Ils m’observent. Je déplace la petite couverture. Une enveloppe se soulève. D’abord prise au dépourvu, je me jette finalement sur le papier, prenant soin de vérifier que Fabien n’est pas là. Une feuille accompagne une seconde enveloppe plus petite. Les lettres se dessinent identiques à celles des courriers précédents : « Margot, Ton choix est fait. À toi d’aller jusqu’au bout de ta quête. Rien ne doit t’en écarter maintenant. Ta victoire te rendra ta fille. Les gardiens. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Delphine Bilien, 35 ans, formatrice-coordinatrice, est née à Blois. Un goût prononcé pour la lecture et l’histoire l’ont incitée à se lancer à son tour dans l’écriture. Déformation professionnelle : les romans sont un moyen, pour elle, de combiner une soif de connaissance et un moyen de voyager grâce à l’imagination.
LangueFrançais
Date de sortie22 juin 2018
ISBN9791035301514
Au cœur de la révolte: Une saga d'intrigue historique

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    Aperçu du livre

    Au cœur de la révolte - Delphine Bilien

    PROLOGUE

    La pluie vient encore de s’abattre sur la ville. Ce mois d’août gardera les marques de ce temps triste et confus. L’homme lève les yeux vers le ciel, guettant le signe d’une amélioration. Il remonte le col de sa veste. Protégé du vent qui souffle, étonnamment intense pour la saison, il traverse le boulevard Foch. Son journal calé sous le bras, il pénètre dans le jardin du mail. Les passants ne s’y attardent pas. Les bancs ont été désertés et le sol a perdu son éclat sous les éclaboussures répétées des intempéries. Il dépasse la large fontaine, terrain de jeu parfois improvisé, lieu de rendez-vous des jeunes amoureux. Le long de la haie, des barrières accueillent pour quelques après-midis les poneys que les plus petits montent sous le regard attendri de leurs grands-parents.

    Il longe le kiosque, abri souvent réquisitionné pour des piques-niques entre lycéens ou étudiants.

    L’homme essuie son visage, comme pour se sortir d’un mauvais rêve. Il l’imagine lui raconter l’histoire de ce parc, lui expliquer qui l’a créé ici même et pourquoi.

    Ce n’est pas possible, ce qui est en train d’arriver, ce n’est pas croyable.

    Atteignant l’aire de jeux, il reste immobile. Des enfants se sont aventurés entre les tubes de métal et les toboggans, s’extirpant de leur domicile pour profiter des rayons qui acceptent enfin de caresser leurs jeunes peaux.

    Il s’assoit sur un banc. Une petite fille est en train de jouer avec sa poupée. Elle parait paisible et, discrète, s’amuse silencieusement. Un regard vers sa mère pour s’assurer de sa présence puis elle se replonge dans son activité. L’inconnu sourit. Cela lui rappelle des souvenirs, des bribes de souvenirs, des instants fugaces vécus de loin. De trop loin.

    Il déplie le journal, comme pour se rappeler à la réalité et survole l’article. Il secoue la tête, sceptique. Les dernières lignes lui glacent le sang : « Aucun corps n’a été retrouvé pour le moment. Il est impossible de dire si les passagers ont survécu à cet accident. Les recherches se poursuivent. »

    « Aucun corps n’a été retrouvé ». Sans prêter attention aux femmes présentes, il ne peut s’empêcher d’exprimer tout haut ce que lui dicte son cœur.

    – Il n’y a pas de corps, parce qu’il n’y a pas de mort… Et il n’y en aura pas.

    CHAPITRE 1

    Je sors de la voiture et referme mon manteau. Un vent frais continue à souffler en cette fin de mois de mai. Après un court espoir de beau temps, les températures ont à nouveau baissé redonnant aux Angevins le tempo d’une saison encore incertaine, coincée entre l’hiver qui fut doux et pluvieux et un été qui s’annonce chaud… Enfin, espérons-le ! Les tempêtes qui ont sévi en Bretagne ne sont plus qu’un mauvais souvenir mais ont marqué bien tristement décembre 2013 et janvier 2014.

    Parvenue à trouver une place devant la cathédrale, j’ai abandonné avec plaisir mon véhicule pour me joindre aux piétons qui flânent dans les rues entre deux nuées. En entrant dans la Galerie David d’Angers, impossible d’être insensible au silence religieux qui y règne comme pour respecter l’office originel de ce lieu.

    Je salue l’hôte d’accueil et me présente, expliquant l’objet de ma visite. L’homme me propose de patienter quelques instants, le temps pour lui de passer un coup de fil. J’observe les voûtes en verre de l’ancienne abbatiale Toussaint qui a connu bien des modifications avant une restauration complète il y a de cela une trentaine d’années. Ces murs invitent au recueillement et les voix se font murmure.

    Raccrochant, l’agent lève le nez et me gratifie de son plus beau sourire, un peu surfait à mon goût mais après tout, il se doit d’être accueillant.

    – Le responsable vous rejoint rapidement. Je vous laisse l’attendre dans la galerie si vous le souhaitez.

    J’acquiesce et double un petit groupe d’élèves. Difficile pour certains de suivre l’ensemble des explications et des bâillements prononcés me font sourire. Il est vrai que pour des adolescents qui vivent tout en 2D mais en mouvement, des statues et des tableaux, c’est préhistorique !

    J’erre donc seule entre les majestueuses et monumentales pièces. Plus impressionnantes les unes que les autres, je me perds dans leur contemplation, me replongeant inconsciemment dans les périodes représentées par ces personnages. Mythiques ou bien réels, ils nous rappellent les événements tragiques qui ont fait notre Histoire.

    L’une attire plus précisément mon attention : celle de Bonchamps. Une œuvre extraordinaire de David d’Angers. Il s’agit d’un chef vendéen ayant accordé la vie aux prisonniers républicains après la bataille de Cholet, le 17 octobre 1793 alors que lui-même était mourant.

    Bonchamp y est représenté allongé, légèrement redressé sur son lit et implorant la grâce pour les prisonniers. Son vœu fut respecté. Le père de l’artiste était des leurs et ce travail fut réalisé en hommage à celui qui sut se montrer magnanime. Trois cent vingt ans que ces horreurs se sont passées, trois cent vingt ans entre la guerre de Vendée et les massacres qui ont suivi en 1794.

    Combien de ces sculptures et peintures rappellent à notre mémoire les atrocités que nous avons pu commettre ? Cependant, rien n’est blanc ou noir et l’Histoire elle-même est écrite par des hommes, généralement vainqueurs qui peuvent influencer notre vision du bien ou du mal…

    Je sors de mes rêveries et jette un coup d’œil sur ma montre. 16 h 45 ! Déjà ! Et je ne suis pas sortie de l’entretien. Ce rendez-vous professionnel devrait encore me prendre une bonne heure. La nounou va grogner et Zora va me coller l’étiquette de l’éternelle retardataire. Elle a beau me connaître depuis notre plus tendre enfance et rester mon amie éternelle, je vais finir par épuiser sa patience.

    – Ne t’engage pas si tu ne peux pas tenir ta promesse !

    Mais comment ne pas lui promettre de l’accompagner pour préparer son mariage ? Elle a enfin trouvé son double, si j’ose dire. Cela va dans la logique des choses. Zora ne manque pas de charme. Elle va franchir le pas et le grand jour approche. Un mois et demi et nous y serons. Les festivités sont prévues pour le 5 juillet.

    En attendant, ce sont des milliers de détails à régler et, en tant que témoin, je n’ai pas le droit à l’erreur. Sans compter qu’il va me falloir être plus que présentable ! Savoir accorder les vêtements et autres accessoires n’est pas dans mes cordes. Zora m’a toutefois promis de m’aider à choisir ma tenue ainsi que celle de Blanche. Il était impensable pour elle de voir sa filleule mal habillée.

    Je baisse les yeux sur ma tenue : une jupe droite et sombre, un court chemisier crème, des escarpins noirs et relativement raisonnables en ce qui concerne la hauteur des talons. Rien d’extraordinaire, mais j’ai au moins quitté mes vieux pantalons. Mes cheveux sont parvenus à atteindre tant bien que mal mes épaules, quoique je ne les trouve pas pratiques mais c’est « tendance » comme me dit Zora.

    Mon reflet dans une vitrine me permet de m’assurer qu’aucune mèche ne cherche à s’échapper de la coiffure que j’ai tenté de faire ce matin. Blanche s’est moquée de moi en me voyant grimacer devant le miroir. 2 ans et demi et pas la langue dans sa poche ! Il va être temps pour elle d’entrer à l’école. La nourrice est adorable mais ma fille commence à s’ennuyer et aspire à la découverte du monde qui l’entoure et à la rencontre de nouveaux amis.

    Elle ressemble de plus en plus à son père. Lorsque je l’observe, je ne peux m’empêcher de retrouver les mêmes mimiques, les mêmes expressions. Surtout lorsqu’elle est contrariée. Elle ne me pose pas encore de questions sur lui et je ne sais pas ce que je pourrais lui dire. Nous avons tant été noyées dans le mensonge. Je n’ai plus envie de cela. Et pourtant, il me semble que c’est la seule façon de la protéger. Tout le monde ignore que Ben est encore en vie et ce secret est bien lourd à porter. Après sa prétendue mort lors d’un cambriolage qui aurait mal tourné, les artorius l’ont caché et lui ont créé une nouvelle identité.

    Je n’en aurais jamais rien su si ma dernière enquête ne m’avait pas entrainée à Vannes où j’ai découvert la vérité. Cependant, impossible de mener une vie normale. Pour sa propre sécurité et pour garantir la réussite des missions que la confrérie lui confie, il se doit de poursuivre cette nouvelle existence loin de nous.

    La perspective de devoir mentir à ma fille me rend malheureuse. Elle était bien trop petite la dernière fois que nous avons vu Ben. Nous étions sur le parking de la Rochefoucault et les adieux avaient été déchirants. Aucune nouvelle depuis, c’était le deal. Mais je sais qu’il n’est pas loin. Je le sens. Et puis, j’ai toujours ce moyen pour le joindre…

    – Mme Brigot ?

    Je me retourne vivement et saisis la main qui m’est tendue.

    – Oui, c’est moi-même. Je vous remercie d’avoir accepté ce rendez-vous.

    – C’est avec plaisir. Je vous propose de vous recevoir dans mon bureau, nous serons plus tranquilles pour discuter de votre demande pour l’Université.

    – Entendu, je vous suis.

    Il me précède dans le sens inverse emprunté quelques minutes auparavant. Ma montre me donne encore quelques palpitations. 17 h. Il va me falloir être concise, très concise !

    *

    – Maman, on va au ‘yé des fies ?

    Je regarde Blanche. Ses grands yeux étonnamment bleus m’interrogent avec angoisse. Ses cheveux châtains ont enfin accepté de rester sagement attachés en couette, seule coiffure que je sois en mesure de lui faire et que ma fille tolère. Elle porte son petit sac rose, prête à partir.

    Je lui souris.

    – Tu n’as pas dormi.

    – Si ! J’a dormi bien achez !

    – Bien assez… Vraiment ? Je t’ai entendu parler tout le long de ta sieste.

    – J’a dormi comme cha.

    Elle incline la tête et ferme les paupières qui s’obstinent à trembler malgré sa volonté farouche de me démontrer un profond sommeil. Je me mords pour ne pas rire devant tant de sérieux. Un coup d’œil sur l’horloge de mon bureau m’indique que nous pourrions raisonnablement partir sans totalement dérégler le rythme de cette fillette de deux ans et demi. Je ne passerais pas pour une mère indigne ! Le déclic du capuchon de mon stylo éclaire son visage encore poupin.

    – OK, on y va.

    – Ouais !

    Le sac saute en l’air manquant de ruiner définitivement mes talents de coiffeuse. Juste le temps de mesurer la température extérieure et nous grimpons dans ma vieille Simca, direction les Ponts de Cé. Nous longeons l’avenue Yolande d’Aragon et reprenons le pont du château.

    – Maman, le château du roi Réné !

    Nous devons passer 15 fois par semaine devant, cela n’empêche pas Blanche de me le préciser à chaque coup. Je bifurque sur la 4 voies. Il n’y a que peu de monde sur la route en ce jeudi de l’Ascension. Le week-end prolongé a donné des envies de voyage aux Angevins malgré ce temps changeant. D’épais nuages menacent en effet la ville bien qu’il fasse assez lourd, ce qui nous allège de nos manteaux hivernaux.

    À l’approche du lieu de l’événement, les voitures ralentissent et nombreux sont ceux qui ont préféré délaisser leur moyen de locomotion au profit de leurs pieds. Je fais de même et trouve une place dans une petite ruelle. Nous suivons le mouvement de la foule et je sens la petite main de ma fille se serrer davantage dans la mienne alors que nous entendons les échos des animations.

    Cela fait deux semaines que je lui ai expliqué que nous irions à cette fête médiévale : La Baillée des filles. Blanche a ouvert de grands yeux.

    – Avé des princesses ?

    – Oui, avec des princesses.

    – Ouiiiiiiiiiii !

    Il a fallu force d’histoires pour calmer l’excitation que cela avait provoquée chez ma fille hier soir. Mais nous y sommes enfin.

    Historiquement, c’est justement le roi René qui l’avait mis en place. Vieille tradition qui perdure encore dans cette belle commune aux abords d’Angers.

    Alors que le château apparaît, nous surplombons un vaste champ transformé pour la journée en camp médiéval. Une belle occasion de faire un bond de 600 ans en arrière ! Des chevaliers présentent leurs armures, des archers, des paysannes exposent les rudiments alimentaires de l’époque… Tout ce beau monde vêtu à l’ancienne « mode » se mélange avec le public.

    Nous arpentons les allées, à l’écoute des explications des uns et des autres.

    La main de ma fille m’échappe. Je m’arrête et l’observe. Son attention se porte à nouveau sur un homme en armure. Il explique à un jeune garçon ainsi qu’à son père le fonctionnement des gants de l’époque. Blanche approche lentement de l’épée déposée sur un carré de paille.

    – Non, Blanche !

    – Laissez, Madame.

    L’homme se tourne vers ma fille, soulevant l’arme, il la lui tend.

    – Tu veux essayer ?

    Elle hoche la tête et saisit doucement le manche.

    – Ça va ? C’est pas trop lourd ?

    Ajustant discrètement son poignet sous la lame, il soutient le poids de l’objet, laissant penser à ma fille qu’elle la porte seule. Cette image me soulève brusquement le cœur. Blanche, cette épée à la main ! C’est trop dur.

    – C’est bon, Blanche, tu peux laisser maintenant.

    Je remercie l’homme et nous nous éloignons. Pourquoi est-ce que je réagis ainsi ? Pourquoi cela me fait-il si mal ?

    – T’as vu, maman,

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