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La lumière de Tchernobyl: Nouvelle contemporaine
La lumière de Tchernobyl: Nouvelle contemporaine
La lumière de Tchernobyl: Nouvelle contemporaine
Livre électronique33 pages23 minutes

La lumière de Tchernobyl: Nouvelle contemporaine

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À propos de ce livre électronique

Tout commence à partir d'une simple photographie...

Une femme, baignée par une lumière pâle, dans une grande pièce nue, se tient devant sa fenêtre.
Elle détourne la tête, sa chevelure masque son visage. Se dérobe-t-elle délibérément ? Est-elle saisie à l’instant où elle s’éloigne de la fenêtre ? Une inquiétude sourd de cette image et de son hors-champ.
Ce récit, inspiré d’une œuvre photographique de Guillaume Herbaut, nous plonge dans l’histoire d’un couple qui, trente ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, part s’installer dans la zone contaminée, pour y vivre et y travailler. Une réflexion sur la force narrative de la photographie.

Un récit de l’après-catastrophe à Tchernobyl, servi par une plume pudique, élégante et précise.

EXTRAIT

Il faudrait se laisser pénétrer par la lumière pâle de cette image et s’absorber dans ses pastels. Il faudrait se glisser dans cette vibration douce et froide, se laisser intriguer par cette fenêtre voilée, d’où entre un rayon de soleil vif et sans couleur. On ne saurait pas ce que regarde la jeune femme qui se trouve devant. On verrait seulement le vide derrière et au-dessus d’elle la hauteur inhabituelle du plafond, l’absence de meubles, l’absence de tout ornement. On s’attacherait à la tendresse de son pull rose et à l’abandon de sa main. On goûterait la pureté géométrique du cliché, constitué de lignes simples et d’angles droits. La sensualité des teintes et de la pose apparaîtrait alors, au milieu de cette pièce vide, comme une incongruité et comme un miracle.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Paul Engélibert enseigne la littérature comparée à l’université Bordeaux-Montaigne.
LangueFrançais
Date de sortie22 déc. 2017
ISBN9791092173390
La lumière de Tchernobyl: Nouvelle contemporaine

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    Aperçu du livre

    La lumière de Tchernobyl - Jean-Paul Engélibert

    « Peut-être suffit-il d’entrer dans le monde sur la pointe des pieds

    et de s’arrêter sur le seuil ? »

    Svetlana Alexievitch, La Supplication

    I

    D’abord, il faudrait ne rien savoir.

    Ignorer le lieu. Ignorer les circonstances.

    Il faudrait se laisser pénétrer par la lumière pâle de cette image et s’absorber dans ses pastels. Il faudrait se glisser dans cette vibration douce et froide, se laisser intriguer par cette fenêtre voilée, d’où entre un rayon de soleil vif et sans couleur. On ne saurait pas ce que regarde la jeune femme qui se trouve devant. On verrait seulement le vide derrière et au-dessus d’elle la hauteur inhabituelle du plafond, l’absence de meubles, l’absence de tout ornement. On s’attacherait à la tendresse de son pull rose et à l’abandon de sa main. On goûterait la pureté géométrique du cliché, constitué de lignes simples et d’angles droits. La sensualité des teintes et de la pose apparaîtrait alors, au milieu de cette pièce vide, comme une incongruité et comme un miracle.

    On remarquerait ensuite son format presque carré, un format rare, qui indique un souci particulier du cadre, et on noterait que le personnage se trouve au milieu de la composition. La rigueur du cadrage va jusqu’à placer sa tête au centre de la photo, comme s’il s’agissait d’un portrait. On regretterait alors que le photographe ait choisi de soustraire son visage aux regards et on s’inquiéterait de la torsion de son corps dont les hanches sont droites, mais dont la tête tourne légèrement vers la gauche, soit pour n’offrir à l’objectif qu’un casque de cheveux, soit pour ne pas regarder la fenêtre en face.

    On se dirait qu’il s’agit d’un portrait dérobé. Par pudeur peut-être, ou à cause de la crainte irrationnelle, réflexe, de ce qu’il y a de l’autre côté

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