Le quartier du Fleuve
16 RÉSUMÉ : Comme promis, Marguerite a appelé Jessica mais celle-ci, exaspérée, a écourté la conversation. De quoi se mêle-t-elle, cette grand-mère d’un autre siècle ? Marguerite est fatiguée, d’autant que Gabriel est retombé dans ses mauvais travers et déprime. Hugo de son côté, devrait avoir le cœur léger, Rébecca lui a avoué qu’elle l’aimait et était d’accord pour l’épouser dès qu’il le lui demanderait. Mais Hugo est préoccupé. Il se sent responsable de son petit frère Sacha. Il se rend aux Cabanes, qui sont en cours de démolition, et rencontre Graziella et Jorge, mais évite de devoir affronter son père, ce serait au-delà de ses forces. (Voir Veillées nos 3447 et suivants.)
Selon un rite bien établi, Marguerite dessert, Gabriel lave la vaisselle et la range. Le soir c’est le contraire. Il a revêtu son survêtement et le voilà prêt pour courir un moment le long des berges du Rhône. Elle est contente qu’il s’y soit remis. Elle bouge beaucoup elle aussi. Elle laisse la voiture et continue à pied quand elle a un rendez-vous dans le centre ou ailleurs.
– Nous irons marcher en Ardèche, un de ces jours, dit-elle comme il s’apprête à partir. – C’est vrai ?
– Bien sûr. J’aime autant l’Ardèche que toi. Enfin, presque autant, rectifie-t-elle, car toi ce n’est plus de l’amour c’est de la rage.
Elle a voulu le faire rire, pourtant il ne rit pas. Il lui dit : « À plus tard ! »
Quand elle rejoint Hugo dans l’aprèsmidi, elle a le sentiment qu’elle commet une erreur. Pourtant elle ne peut pas lui faire faux bond. Elle le trouve pâle et nerveux. Abandonnant sa petite Panda, elle monte dans la belle voiture d’Hugo. Ils roulent le long du chantier en pleine activité. Le temps est lourd pour la saison, et le ciel est d’un bleu insensé.
Ils laissent la voiture et parcourent à pied ce qui reste du lieu-dit des Cabanes. Les engins se rapprochent en grondant de la maison que Jorge et sa grand-mère vont quitter bientôt.
– Je dois parler à Sacha, je dois absolument le voir, soupire le jeune architecte.
– Eh
