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Le compte à rebours - Tome 2: Le rescator
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Le compte à rebours - Tome 2: Le rescator
Livre électronique344 pages4 heures

Le compte à rebours - Tome 2: Le rescator

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À propos de ce livre électronique

Malgré une menace cybernétique grandissante, Nathan et Mickaël avancent dans leur mise à jour de la vérité.

Le Rescator… Qui est ce mystérieux personnage ? Nathan et Mickaël avancent et en apprennent de plus en plus sur leur passé. Avec l’aide précieuse de nouvelles amitiés, ils vont découvrir que leurs vies ne sont que mensonges, alors que la menace cybernétique se fait de plus en plus présente. Malgré un nouvel amour, Nathan n’a pas oublié Sophie et met tout en œuvre pour la retrouver. Mais le pire est à venir. Le Rescator met son plan machiavélique en route, semant la destruction et la mort derrière lui. Nathan, Mickaël et leurs amis vont-ils se sortir de cette périlleuse aventure ? Vont-ils pouvoir démasquer et stopper le Rescator ? Ou bien est-ce lui qui vaincra ?

Les deux frères pourront-ils stopper le plan du Rescator ? Dévorez la suite de leurs aventures dans le second tome de ce roman d'anticipation !

EXTRAIT

Le Commandant Hamilton et le Lieutenant Delattre, sont conduits, yeux bandés, devant le Rescator, qui les attend avec impatience. Toujours à cinq mètres de l’estrade, quand le bandeau est enlevé, ils aperçoivent le Rescator, dans son fauteuil. Il est furieux et sa colère arrive jusqu’à eux.
— Bravo ! Je vous félicite Messieurs ! Quel merveilleux travail !
— Je suis désolé Rescator, dit John.
— C’est le moins que l’on puisse dire ! Comment avez-vous pu louper cette mission ? Que s’est-il passé ?
— Voilà, tout se passait comme prévu. L’équipe 1, avec les quatre mercenaires que j’ai engagés, était bien en place au refuge comme prévu. J’ai eu la confirmation que Darmon et Lemoine étaient bien arrivés par radio. Les trois de Galápagos, sont arrivés comme prévu aussi. Je suis arrivé avec mon équipe vers minuit. Tout le dispositif était en place. À 1 heure 30, les alpinistes ont commencé à se lever, les trois Galápagos ont rejoint nos quatre mercenaires sur l’avant du refuge, comme il leur a été demandé. L’échange a eu lieu et j’ai lancé l’assaut. Mais un imprévu est venu casser notre plan. Les deux porteurs des mallettes sont tombés dans le vide. Pour récupérer au plus vite les mallettes et l’argent, j’envoie immédiatement Delattre et trois hommes sur le glacier. Au refuge, je déclenche l’assaut et donne l’ordre de tuer tout le monde. Je descends ensuite sur le glacier et retrouve Delattre, qui me dit que les mallettes ont disparu. De retour au refuge, nous cherchons Darmon et Lemoine parmi les cadavres. Rien, ils ne sont pas là…
— Mais c’est impossible !
— Nous avons cherché, ratissé tout le refuge et les environs. Puis très vite, il est 4 heures du matin, nous sommes descendus pour ne pas être repérés.
— Et c’est tout ? Mais où sont-ils ? crie le Rescator en rage.
— Je ne sais pas Rescator…
— Mauvaise réponse, John, mauvaise réponse ! J’avais confiance en vous John, vous étiez un grand mercenaire et là, vous me foirez cette mission ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Blois, Olivier Barbotin a vécu vingt-cinq ans en Touraine avant de descendre vers le sud. Après une vie classique, il écrit en 2015 le premier tome du compte à rebours. Changement de vie personnelle, de travail, il est à présent vérificateur de Système incendie. Il écrit en suivant les tomes 2 et 3 du compte à rebours et prépare le 4e. Il adore l’écriture et le fait de faire vivre des aventures palpitantes à ses personnages.
LangueFrançais
Date de sortie22 juil. 2019
ISBN9782851138576
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    Aperçu du livre

    Le compte à rebours - Tome 2 - Olivier Barbotin

    Chapitre 1

    Samedi 23 mars 2019, base de Cardoline

    Bientôt six mois que la construction du sous-marin est en route. Ce matin-là, une réunion importante est en cours, pour faire le point sur les avancées. Sont présents, Enzo, Paolo, Nathan, Mickaël, Margaux, Mathias et contre toute attente, contre l’avis de son père, de son frère et de son mari, Alice. Paolo termine son topo.

    — Voilà, ça avance correctement, mais il va falloir encore plusieurs mois pour terminer notre engin. Mais ce n’est pas ce qui nous inquiète le plus avec Enzo.

    — Le fait que nous n’ayons pas eu de représailles pour l’instant, c’est ça ? dit Nathan.

    — Oui, c’est plus que bizarre en effet, dit Enzo. Ce n’est pas normal, ils doivent savoir… Toujours pas pu joindre ton père Nathan ?

    — Non, le portable ne répond jamais. J’ai laissé des centaines de messages, rien, pas de réponse. Il a sûrement d’autres téléphones. Les trois villas sont à présent à vendre et les trois gouvernantes ont disparu. Margaux ne peut pas le tracer, il est introuvable.

    — Comme tout le reste, dit Margaux. Plus de six mois que j’essaie, avec pourtant du matériel de pointe et tout mon savoir d’informaticienne. Rien, je n’arrive toujours pas à craquer quoi que ce soit. Donc, aucune avancée sur les fiches vierges. Rien non plus sur Moulin, à part ce qui peut apparaître sur internet pour le grand public, à savoir que Moulin est un ancien militaire de l’armée de terre et que depuis 1990, il est l’adjoint de Delcourt. D’abord secrétaire du parti nouvelle France et depuis 2017, ministre de l’Intérieur. Je n’ai toujours pas trouvé qui sont les petits sur la photo ni ce que veulent dire les initiales MD et CL.

    — On sait que la femme s’appelle Lydie Calvet, dit Nathan.

    — Oui, mais je n’ai pas accès à sa fiche non plus, dit Margaux décontenancée. En cherchant Lydie Lemarchand, cela ne donne absolument rien, aucune trace sur l’état civil, police, rien !

    — Je sais, dit Nathan, on tourne en rond. Les petits doivent être à mon avis, les deux enfants de Lemarchand et Lydie. Sophie est l’un d’eux, c’est certain, mais qui est l’autre ?

    — Nous avons encore beaucoup de travail ! dit Enzo. Ne vous découragez pas, on va finir par y arriver.

    — Je peux vous dire, en tout cas, que le hacker qui bloque tout ça est très fort ! dit Margaux, je n’ai jamais vu ça, toutes les parades que j’ai apprises et j’en ai assimilé beaucoup, sont obsolètes. Dès que j’envoie un programme pour entrer, il est bloqué systématiquement. Les pare-feu sont pour l’instant inviolables. Regarde, même nos Facebook sont bloqués et comme à présent il faut inscrire son vrai nom, car ton identité est contrôlée à l’inscription, on ne peut plus ouvrir d’autres comptes.

    — Tous nos noms sont marqués au rouge ! dit Enzo, moi aussi tous mes comptes de réseaux sociaux sont verrouillés. À croire que nous sommes tracés en direct.

    Tout le monde se regarde…

    — Quoi ? tu veux dire qu’il y aurait une taupe parmi nous, Enzo ? demande Nathan.

    — Non, ce n’est pas possible ! dit Mathias, nous sommes tous des amis loyaux. Fouillons tout le monde dans ce cas !

    — Non ! dit Enzo, j’ai confiance en vous et en tous les gars que j’ai emmenés ici. Il doit s’agir d’autre chose…

    — Il suffit que leur hacker ait mis des logiciels espions dans nos ordinateurs, via internet, dit Margaux.

    — La barbe ! fait Nathan, je mettais des infos sur mon compte pour qu’éventuellement Sophie puisse nous retrouver…

    — Tout cela est très étrange, dit Enzo. Méfions-nous du moindre message sur internet et continuons à travailler. Ce qui m’inquiète le plus encore une fois, c’est que nous sommes surveillés, c’est certain, mais ils nous laissent faire et ça, c’est extrêmement alarmant… Il faut que je retourne en Italie, Luciano est au plus mal, je te tiens au courant Paolo, toi, il faut que tu restes ici. À bientôt, les amis, je dois encore passer la douane, dans ce sens ça va, mais pour entrer en France, ils contrôlent tout le monde à présent. Bientôt, cela va être compliqué, j’ai peur de devoir rester ici et ne plus pouvoir retourner en Toscane.

    Paolo raccompagne son fils à sa voiture, une Ferrari testa rossa.

    — J’ai trouvé un terrain, en Sardaigne, pour notre projet, dit Enzo. Un petit port privé en fait partie. Je pense que les travaux pourront commencer d’ici un mois.

    — Parfait ! pas un mot, pour leur sécurité, OK !

    — Pas de soucis, allez ciao.

    Depuis le début de l’année, comme prévu, le gouvernement a rétabli les frontières de la France. Tous les postes sont actifs et même plus qu’avant. Les contrôles pour entrer en France sont très stricts et les personnes ne présentant pas patte blanche ne passent pas. Pour cela, des milliers de douaniers sont formés depuis plus d’un an. Le Président Delcourt a annoncé un référendum pour la sortie de la France de l’Europe et pour le retour de la monnaie nationale. Sept pays sont déjà partis. D’autres s’y préparent. L’Europe est en train d’éclater et chacun veut reprendre sa souveraineté et se libérer de Bruxelles. La France a une armée de plus en plus forte et l’emploie pour libérer les zones de non-droit, dans les banlieues notamment. La lutte contre le terrorisme est incessante. La politique extérieure, menée depuis un an et demi, avec les Russes et les Américains, dans les pays arabes et notamment en Syrie, porte ses fruits. Tous les individus fichés sont extradés, toutes les mosquées salafistes sont fermées et rasées. Tous ceux qui ne veulent pas se plier aux lois de la République Française sont reconduits avec arme et bagages, par les puissants soldats du gouvernement, que les gens commencent à appeler, les nettoyeurs… Des scènes inévitables de guérilla ont lieu un peu partout, quelques policiers et soldats sont tués, mais il y a beaucoup plus de victimes dans l’autre camp. Un couvre-feu est obligatoire, dès 22 heures dans les grandes villes. Cela commence à gêner certains pays, car les méthodes du Président Delcourt sont expéditives, mais la sécurité des Français est rétablie. Dans un même temps, le climat se dérègle de plus en plus et aucun pays n’est d’accord sur la conduite à tenir. Le système salarial a du mal à tenir debout, les gens sont obligés de se débrouiller pour vivre et de se mettre à leur compte, pour faire des petits boulots, à droite, à gauche. L’Euro perd de sa valeur et tout devient cher, très cher. Nathan et Mickaël viennent de prendre une année sans solde et se consacrent maintenant entièrement à la mission qui leur est chère. Avec tous ces événements, Mathias est de plus en plus souvent présent à Cardoline, car les gens ne se précipitent plus pour faire de la montagne.

    2 janvier 2019, La Rochelle.

    Un homme, sort d’une belle demeure Rochelaise des années trente, avec accès direct sur la plage. Il rejoint une jeune femme et son fils, courant pieds nus dans l’écume de la mer montante. Un vent doux souffle en ce début d’année.

    — Lionel ! fait le petit Lucas, et il lui saute dans les bras.

    — Salut, mon petit gars, fait Lionel. Et il s’approche de Sophie.

    — Ça va, Sophie ?

    — Oui, très bien Docteur Lazare.

    — Il est temps Sophie de faire une petite plongée hypnotique, nous avançons bien, il ne faut pas lâcher.

    — Oui, allons-y ! Tu viens Lucas, on rentre.

    La maison appartient à un ami du Docteur Lazare, qui lui prête gracieusement et anonymement pendant l’hiver. Une pièce a été réservée pour les séances d’hypnose que fait Sophie deux fois par semaine. Ils sont là depuis la mi-septembre. Après la phase de préparation, Sophie est rapidement plongée dans un état second. La séance peut commencer.

    — Sophie, vous m’entendez ?

    — Oui !

    — Bien ! N’écoutez que ma voix. Vous êtes sur l’île, avec Nathan et votre frère. Vous ne vous souvenez toujours pas de son prénom ?

    — Non, rien à faire Docteur, je vois très bien son visage, mais son prénom, je ne m’en souviens pas.

    — Concentrez-vous et revenez où vous en étiez la dernière fois. Rappelez-vous, il y a Nathan et votre frère et vous surprenez une conversation entre votre père et son ami Pierre. Vous êtes tous les trois cachés dans l’escalier qui mène à l’étage de la maison. Il est environ minuit et ils discutent dans le salon.

    — Oui… Je me souviens… Il y a de la musique, assez forte. Mon père semble saoul, Pierre aussi. Ils parlent fort et traitent de tous les noms un certain… heu… Professeur, je crois… Dans la maison, il y a aussi un autre homme, avec sa fille…

    — Comment s’appelle-t-il ?

    — Je ne sais plus…

    Sophie s’agite et tremble. Lazare lui injecte un calmant par piqûre.

    — Ça va aller Sophie, ça va aller, calmez-vous. Voilà, continuez à vous souvenir, vous êtes la clef, Sophie.

    — Lamarque… Le Docteur Lamarque, c’est ça, il habite avec nous depuis longtemps, avec sa fille… Il arrive… Il tente de calmer mon père et Pierre. La fille de Lamarque et la sœur de Nathan nous rejoignent dans l’escalier…

    — Oui, et ensuite Sophie ? Que voyez-vous ?

    — Ma mère et celle de Nathan arrivent aussi de leur chambre, qui se trouve en bas… Elles essaient de les calmer… Mais…

    — Quoi ? Sophie

    — Un homme surgit dans la maison avec cinq hommes armés… Oui, c’est lui qu’ils appellent le Professeur… Il est assez grand, brun, les cheveux longs, la barbe… Oui, c’est ça…

    Les yeux de Sophie bougent de droite à gauche, très vite, sous ses paupières fermées.

    — Savez-vous en quelle année cela se passe ? Quel âge avez-vous ?

    — Je ne sais pas, il n’y a jamais eu de calendrier à la maison… Mais j’ai environ 13 ou 14 ans… Je suis avec Nathan, on s’aime et on sort ensemble depuis quelques mois…

    — D’accord Sophie, cela se passe donc en 2005 ou 2006. Continuez, vous êtes cachée dans l’escalier, que voyez-vous ?

    — Je vois ce Professeur… Darmon… Oui, c’est comme ça qu’ils l’appellent… Il leur passe un savon, avec force. La musique est éteinte, mon père, saoul, le traite de tous les noms d’oiseaux possibles… Pierre aussi. Nous, dans l’escalier, sommes pétrifiés… Oh ! non… Je revis le moment, j’y suis, je me souviens…

    — Allez-y Sophie, je vous écoute.

    Ils sont ainsi transportés par le récit de Sophie, sur l’île, plusieurs années en arrière.

    11 septembre 2006, 0 heure 15, île de Ferrera, Els Columbrets.

    — Qu’est-ce qui vous prend à tous les deux ? demande le Professeur, vous êtes fous ?

    — Non ! Ras-le-bol, dit Yves excédé et saoul.

    — Oui, c’est fini ! poursuit Pierre, pas plus sobre que son ami.

    Yves et Pierre, sous les regards de leurs femmes et de Lamarque, sont encerclés par les cinq hommes armés et stoppés, alors qu’ils se dirigeaient vers le Professeur.

    — Ça suffit ce cinéma ! crie le Professeur. Je vous conseille de vous calmer tout de suite, sinon vous allez le regretter amèrement, croyez-moi !

    — C’est ça, espèce d’enfoiré va ! 13 ans que tu nous retiens ici et que tu nous obliges à travailler pour tes combines de merde ! lance Yves.

    Yves reçoit un coup de poing, de la part d’un des militaires qui accompagnent le Professeur. Pierre, à son tour essaie de s’en approcher, mais il est stoppé énergiquement de la même manière.

    — Vous vous croyez fort, hein ! Avec vos gardes du corps, mais viens là connard et je te démonte la tête, allez ! viens ! dit Pierre, le visage tuméfié.

    — Messieurs, donnez une petite correction bien méritée à ces deux inconscients, dit le Professeur avec son air arrogant.

    — Non ! laissez-les, dit Claire.

    — Vous, la ferme ! lance le Professeur, sinon vous risquez de le regretter.

    — Ça ne vous suffit pas d’avoir volé nos noms, nos vies ? Sale égocentrique de riche ! crie Pierre. C’est moi qui m’appelle Darmon, pas vous ! C’est mon nom ! Vous nous avez tout volé, sale con !

    Yves, à terre et trop ivre pour confirmer, fait un geste avec la main en direction du Professeur, comme s’il lui tirait une balle avec un pistolet.

    — Et je ne m’appelle pas Pierre Hamilton, je m’appelle M… Il reçoit à ce moment-là, un coup sur l’arrière du crâne qui le fait taire.

    Soudain, du haut de l’escalier surgit un :

    — Non ! Arrêtez !

    Aussitôt, deux hommes grimpent et trouvent dans l’escalier les enfants.

    — Descendez ! Vite ! fait l’un des militaires.

    Les cinq jeunes, penauds, descendent les marches, sous les yeux affolés de leurs mères et de Lamarque.

    — Tiens, tiens, voyez-vous ça ! lance le Professeur. Puis-je savoir ce que vous faisiez ?

    — Rien ! Monsieur, dit Nathan.

    — Oui, oui… Comme c’est dommage. Jamais vous n’auriez dû entendre cette conversation les enfants… Que vais-je pouvoir faire de vous maintenant, hein ? C’est très fâcheux cette histoire.

    — Laissez-les ! dit Lydie, ils n’ont rien fait, ce sont des enfants !

    — Ah ! ma chère Lydie… Allez ! dit-il en s’adressant aux soldats, emmenez-moi les deux poivrots au labo et vous, restez bien sage ici, je reviens demain matin pour voir ce que je fais de vous ! Vous Lamarque, venez avec moi.

    Sophie revient peu à peu.

    — C’est bon, Sophie, réveillez-vous, dit Lazare. Ça va ?

    — Oui, ça va, la seule chose que je me souviens, après cette nuit-là, c’est que je me suis retrouvée avec Nathan et mon frère, mais aussi avec… Ça y est Docteur, je me souviens de leur prénom, Angélique et Sandrine !

    — C’est bien Sophie, on avance vraiment là, et alors, vous vous êtes retrouvés où ?

    — Ah ! oui, dans une pièce… On est venu chercher en premier Nathan, puis mon frère. Vient ensuite mon tour. On m’a assise sur un siège, comme un fauteuil de dentiste et là, plus rien…

    — Je vois… Sophie, je n’y croyais pas jusqu’à présent, mais je pense que vous avez été victimes de manipulations mentales.

    — Quoi ?

    — Oui, c’est incroyable, mais pas impossible dans l’absolu…

    11 septembre 2006, 8 heures, île de Grossa.

    Yves et Pierre sont mis en cellule de dégrisement, dans le laboratoire de Lamarque. Le lendemain matin, ils sont transférés dans une pièce, où à travers une vitre teintée, ils peuvent voir une salle, avec un fauteuil et tout un appareillage qu’ils n’ont jamais vu. Peu de temps après, ils voient entrer dans la pièce, Lamarque et le Professeur. Ils peuvent entendre la conversation, car des micros sont posés et les haut-parleurs sont connectés.

    — Vous êtes sûr, Professeur ? demande Lamarque. Et si cela ne fonctionnait pas et qu’ils décèdent ? Je ne l’ai jamais testé sur des humains !

    — Lamarque ! Vous êtes un génie, non ? Et puis il faut bien l’essayer, c’est l’occasion ! De toute façon, nous n’avons pas le choix ! Après ce qu’il s’est passé cette nuit, les enfants se poseront trop de questions et cela peut mettre en péril notre organisation et tuer nos projets. Il est temps, de toute manière, de les séparer de leurs parents, après tout, ils ont le droit de vivre leur vie en dehors de cette île, ils n’y sont pour rien eux !

    — Ils pourraient mourir, Professeur !

    — Ce sont les ordres ! Lamarque. Le Rescator en a décidé ainsi ! Voulez-vous lui désobéir ? Ce ne serait pas très sage !

    — Non ! Bien sûr que non, Professeur, allons-y !

    — J’espère que vous n’avez pas perdu une miette de notre conversation, Messieurs, dit le Professeur en se tournant vers la vitre, où se trouvent Yves et Pierre. Faites-les venir dans la pièce, demande-t-il à un des gardes.

    Yves et Pierre sont dirigés dans la pièce et assis sur une chaise contre le mur. Un morceau de gros sparadrap leur est mis sur la bouche.

    — Voilà ! dit le Professeur, comme ça, vous êtes aux premières loges pour voir ce qu’il se passe, vous allez voir, c’est passionnant ! Faites entrer le premier !

    Un soldat accompagne Nathan, tétanisé de peur. Il est assis sur le fauteuil et attaché solidement. Lamarque s’approche de lui, sous les yeux du Professeur et des deux amis. Il lui colle une électrode derrière chaque oreille et connecte celle-ci sur un ordinateur. Lamarque injecte à Nathan, une dose de tranquillisant, le rendant comme quasi inconscient.

    — Bien ! Le programme est réglé pour un effacement des souvenirs de sa naissance à aujourd’hui ! Bien sûr, toutes les fonctions comme l’apprentissage de la langue, des gestes courants, etc… ne seront pas touchés, juste les souvenirs personnels.

    — Allez-y, procédez à l’effacement, dit le Professeur avec une froideur incroyable.

    L’effacement commence, sous les yeux haineux de Pierre et Yves. Cela dure plusieurs minutes, Nathan n’a pas l’air de souffrir, on dirait qu’il dort.

    — Ça y est Professeur. Je vais maintenant exécuter la procédure d’implantation de sa nouvelle mémoire. Tout sera pour lui normal. Vous êtes sûr du contenu ? On ne pourra pas revenir en arrière.

    — Oui, il en a été décidé ainsi, donc implantez ce fichu programme !

    — Bien Professeur, c’est parti !

    Le programme de la nouvelle vie de Nathan lui est ancré dans le cerveau. Des nouveaux souvenirs, tous neuf, depuis sa naissance…

    Il se passe la même chose quelques instants plus tard avec le fils d’Yves, les mêmes souvenirs lui sont mis en place, ou presque. Vient le tour ensuite de Sophie. Là, les souvenirs qui lui sont implantés sont complètement différents. Plus rien ne la reliera avec les garçons. Ensuite, c’est au tour de Sandrine, la fille de Lamarque. On l’oblige à effacer la mémoire de sa fille, ainsi que celle de la sœur de Nathan. L’effacement sera moins féroce.

    — Voilà ! c’est fait ! dit Lamarque avec dégoût.

    — Parfait ! Lamarque, ne soyez pas en colère, ce sera mieux pour votre fille de ne rien savoir. Et puis c’est votre machine, votre invention, ne l’oubliez jamais !

    Le Professeur se tourne à présent vers Pierre et Yves.

    — Et voilà, Messieurs… C’est à cause de vous tout ça ! Entre votre numéro de casse-cou de cette nuit et ce qu’il s’est passé avec ma sœur récemment, c’est trop ! À présent, Messieurs, voilà ce qu’il va se passer. Vous allez sagement continuer à travailler ici, à terminer ce que l’on a commencé. Hamilton, vous restez sur l’île, sur Ferrera, avec votre fille, qui maintenant, croit qu’elle a toujours vécu ici. Je compte sur vous pour le lui faire croire, un topo complet va vous être fait, sur ce qui lui a été implanté. Vous vivrez avec Lamarque et sa fille et une femme, une surprise pour vous… Quant à vous, mon cher Lemarchand, je vous transfère en France avec votre fille. Ses souvenirs et ce que vous allez devoir respecter vont vous être aussi donnés. Vous viendrez travailler ici, plusieurs jours par semaine. Quoi qu’il arrive, souvenez-vous d’une chose, jamais les enfants ne devront se rencontrer. Pour eux, ils ne se connaissent pas. Vos femmes ont été emmenées dans une autre île, où elles seront isolées. Il va sans dire que si vous faites le moindre problème, votre famille entière sera exécutée !

    La Rochelle, 2 janvier 2019

    — En tout cas, merci pour tout, Docteur Lazare, dit Sophie. Je vous dois tant.

    — De rien, Sophie. Maintenant, il va falloir vous reconstruire et nous allons rechercher ensemble Nathan et votre frère. Nous avons pas mal d’indices, je vous promets que l’on va y arriver.

    3 septembre 2018, Suisse, Valais

    Tout est calme dans le petit chalet, au milieu des alpages suisses. Laurent vient de partir faire des courses. Sophie est attachée sur son lit, avec de la corde, aux pieds et aux mains, un bandeau dans la bouche. Le petit Lucas, lui, est enfermé à double tour, dans sa chambre. Sophie, tente désespérément de défaire ses liens, mais sans résultat. Voilà trois nuits qu’elle subit les assauts de Laurent, sur son corps. Elle est fatiguée et remplie d’hématomes. Soudain, elle entend du bruit. Impossible que ce soit Laurent qui rentre déjà, ou alors il a oublié quelque chose. Sophie est en panique, va-t-il encore la frapper de colère. Une des fenêtres, sans doute dans le salon, est cassée. Quelqu’un entre. Sophie gesticule avec force pour essayer de se délier. La corde serrée lui lacère les poignets encore un peu plus. La peur au ventre, elle entend des pas qui viennent vers elle. Une silhouette se présente sur le pas de la porte, elle entre, une arme de poing à la main. Sophie regarde l’individu qui s’approche d’elle, n’en croit pas ses yeux.

    — Vous ?

    Il détache les liens de Sophie avec un couteau, qu’il sort de sa poche.

    — Vite ! Suivez-moi ! Où est Lucas ?

    Sophie se lève difficilement et tombe à terre, la fatigue la terrassant.

    — Venez ! il l’attrape par les aisselles.

    — Je ne peux pas Docteur, je suis trop faible, dit Sophie d’une blancheur morbide.

    — Je sais Sophie, je vous demande un dernier effort, il faut fuir d’ici, très vite. Où est la chambre de Lucas ?

    — Dans le couloir, troisième porte à droite, mais il a dû la verrouiller.

    Le Docteur soutient Sophie jusqu’à la porte de la chambre de son fils.

    — Restez là ! dit-il après avoir constaté que la porte est effectivement bloquée.

    Il essaie de l’enfoncer en se projetant dedans, sans résultat. Il donne alors un puissant coup de pied juste sous la serrure et la porte cède. Lucas, apeuré, s’est réfugié sous le lit. Le Docteur s’approche et s’allonge près du lit et tend la main au petit Lucas.

    — Viens Lucas, viens ! Tu ne risques plus rien, regarde, ta maman est à la porte, regarde !

    Sophie, de la porte, lui fait signe de venir. Il sort alors de sous son lit et se jette dans ses bras. Elle a mal quand son fils la serre, les hématomes présents un peu partout sur son corps, lui rappellent l’enfer de ces derniers jours.

    — Venez ! fait le Docteur, filons, j’ai une voiture garée devant.

    Sans prendre aucune affaire, ils se précipitent dans le véhicule, avec une seule envie, quitter cet endroit. La voiture tout-terrain descend rapidement le petit chemin caillouteux et étroit. Dans sa tête, le Docteur se dit : Pourvu que l’on ne croise pas Laurent. Ce ne sera pas le cas et la voiture est à présent sur la route principale. Sophie est derrière avec son fils. Il la regarde, à l’aide du rétroviseur intérieur. Elle a les yeux dans le vide, elle est blanche, fatiguée et remplie de bleus et de coupures sur le visage. Tout à coup, elle reprend ses esprits.

    — Merci Docteur Lazare, vous nous avez sauvé la vie ! dit-elle d’une voix tremblante.

    — Ce n’est rien Sophie, reposez-vous, nous passons en France et allons dormir à l’hôtel ce soir. Ensuite, je vous expliquerai ce que nous allons faire.

    Le tout-terrain Toyota fonce vers la frontière Française.

    Au même moment, Laurent arrive au chalet. La porte est restée ouverte. Il se précipite à l’intérieur et de suite se dirige vers la chambre où était retenue Sophie. Quand il voit le lit vide, les cordes coupées, il pique une crise de nerfs et casse tout dans la chambre. Il se dirige ensuite dans la chambre de Lucas. Il comprend alors qu’il s’est fait doubler et hurle de rage.

    — Sophie ! espèce de salope, je te retrouverai, tu entends, je te retrouverai et je te tuerais toi et ton sale bâtard de fils ! Je t’aime, pourquoi tu m’as fait ça, je t’aime !

    Il hurle encore plus fort et part vider une bouteille de bourbon.

    Il est 18 heures, quand arrivent Lazare, Sophie et Lucas dans un petit hôtel, dans la banlieue de Bourg-en-Bresse. Lazare a réservé une chambre pour Sophie et son fils. Après une bonne douche, Sophie se fait examiner par le Docteur, qui bien que Psychiatre, n’en est pas moins médecin. Il peut constater les innombrables bleus, hématomes et coupure liés au mauvais traitement et à la violence que Sophie a subie. Évidemment, pas question de porter plainte. La situation de Sophie ne le permet pas, il faut fuir et se mettre à l’abri. Il va falloir aussi que le Docteur Lazare gère le traumatisme de Sophie et de son fils, après les heures terribles qu’ils viennent de passer. Les premiers soins sont effectués avec ce qu’il a dans sa mallette, ayant pris soin de faire le plein avant d’intervenir. Il commande ensuite à manger, pour ne pas sortir de la chambre.

    — Il faut manger Sophie. Je sais, ce n’est pas facile, mais il faut reprendre des forces. Lucas, viens mon petit, mange !

    Sophie se force à manger. Elle a confiance en Lionel Lazare.

    — Merci Docteur, merci pour tout. Mais comment avez-vous fait pour nous retrouver ? Je vous ai cru mort, puis il m’a dit qu’il était venu vous voir pour vous dire de fuir.

    — Non, c’est faux Sophie. Je ne l’ai jamais vu ! Ce n’est pas moi qu’ils ont tué, comme vous pouvez le voir, c’est mon associé qui était dans mon bureau, malheureusement pour lui. Voilà comment cela s’est passé. Juste après notre dernière entrevue, le 17 août, j’étais persuadé que votre mari n’était pas clair. Que toute cette histoire était très louche. Je me suis donc renseigné sur lui à l’hôpital, où je connais beaucoup de monde. Tous ceux qui ont travaillé avec lui, lors de son internat et ensuite comme médecin, décrivent un homme assez lunatique et coléreux. Bizarre dans sa vie de tous les jours, très peu de monde est allé chez lui. Une fois marié à vous, personne n’était invité.

    — Oui, c’est vrai,

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