Monsieur Nicolaï était mon instituteur en CM2. Monsieur Nicolaï était aussi le directeur de l’école primaire qui fut la mienne. Il arrivait chaque matin avec cinq paquets de Gauloises bleues qu’il posait sur son bureau. Il fumait dans la classe sans discontinuer de 9 à 17 heures. Aucun élève ne s’est jamais plaint. Aucun parent n’a appelé le rectorat ou Amnesty International.
Monsieur Nicolaï avait tort sans doute, mais voyez-vous – et ce paradoxe illustre le vague à l’âme qui saisit les quinquagénaires quand ils regardent dans le rétroviseur –, je préfère l’année 1975 qui épargne un instituteur à 2023 qui célèbre les sycophantes. Je préfère une époque qui tolère à une société qui accuse. Je n’en peux plus