Confinements INTIMES
Olivier Véran, ministre de la santé : Ce matin-là, je reçois un message Telegram du président de la République sur mon téléphone. Il m’écrit : « On est OK pour le confinement. » On voit l’évolution du nombre de malades, la vague épidémique qui monte... On a déjà installé un conseil scientifique indépendant pour guider nos décisions. Si on veut freiner la diffusion du virus, on ne peut jouer ni sur sa contagiosité ni sur la durée de sa contagiosité. Le seul paramètre sur lequel on peut peser, c’est la réduction du nombre de contacts des personnes malades. Donc, il faut de la distanciation sociale.
Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron annonce à 20 heures que les Français doivent s’enfermer chez eux pour lutter contre un virus invisible.
Augustin de Romanet, président d’Aéroports de Paris : Moi, je suis déjà confiné depuis un moment ! La première semaine de mars, je suis très fatigué. Je ne pense pas une seconde au Covid. Le médecin de [l’aéroport Roissy-] Charlesde-Gaulle est sûr que je ne l’ai pas, mais il m’envoie quand même faire un test à [l’hôpital de la] Pitié-Salpêtrière. Je me retrouve plongé dans une ambiance de fin du monde. Les ambulanciers, les infirmiers sont en scaphandre. Je n’ai jamais vu ça. Le lendemain, un médecin de la Salpêtrière m’appelle pour me dire que je suis positif. Je commence à être très fatigué. J’ai de la fièvre. Je suis cloîtré dans mon appartement. Mon équipe décide de faire une dépêche AFP pour dévoiler mon état. Je reçois une centaine de SMS d’amitiés. J’ai l’impression d’assister à ma propre mort, c’est bizarre. Et puis, je me rends compte, en voulant fêter la fin de ma fièvre, que j’ai perdu le goût et l’odorat. J’ouvre une bouteille de médoc, mais je ne sens rien d’autre que l’alcool fort. Je ne sais pas pour les complications respiratoires. Je ne sais pas que la maladie tue autant.
Le bouleversement pour moi, c’est l’annonce de la fermeture des écoles quatre jours plus tôt. Je comprends la gravité de cette épidémie. Au 20-heures, c’est notre première édition spéciale. C’est brutal, c’est
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