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Comme une envie de voir la mer: Roman pour ados
Comme une envie de voir la mer: Roman pour ados
Comme une envie de voir la mer: Roman pour ados
Livre électronique72 pages58 minutes

Comme une envie de voir la mer: Roman pour ados

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À propos de ce livre électronique

Fuir pour trouver des réponses

À seize ans, Ludivine vient d’avoir son bac. C’est une fierté pour ses parents. Pour elle, c’est surtout le moment tant attendu de prendre son envol et de se défaire des attentes qu’ils ont fait peser toutes ces années sur ses jeunes épaules. Entourée de tous ses amis, Ludivine fête l’événement comme il se doit. Rien ne pourrait gâcher cette journée. Sauf un message laissé sur son répondeur… Le message d’une inconnue qui va bouleverser sa vie. Du jour au lendemain, exit Ludivine, bonjour Ludie ! La jeune fille impose à tous, et surtout à ses parents, ce nouveau prénom. Mais ça amuse plus que ça n’interpelle. Alors, sans prévenir qui que ce soit, Ludie fugue vers la mer avec, en guise de bagage, son grand frère handicapé et l’espoir de trouver une réponse au mensonge qui a régi toute son existence jusqu’ici.

Un récit inspirant et optimiste

EXTRAIT

C’est quand elle s’est fait appeler Ludie que tout a commencé.
Ce n’était pas vraiment un prénom, Ludie. Un collage bancal de deux syllabes, tout au plus. Pourtant elle l’aimait, cette sonorité. Elle y tenait. C’est d’ailleurs elle qui l’avait imposée dès qu’elle en avait eu le droit. Non. Ce n’est pas exactement ça. Dès qu’elle avait pris ce droit. À la hussarde.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Journaliste pendant plus de quinze ans, à raconter les histoires des autres, Anne Loyer a eu envie de passer de l’autre côté du miroir, pour raconter les siennes. Depuis, elle écrit des romans et des albums, merveilleusement installée dans le Cantal, entre des montagnes de livres et des montagnes tout court. De quoi nourrir l’imagination et enchanter l’inspiration !
LangueFrançais
Date de sortie14 déc. 2015
ISBN9782511040225
Comme une envie de voir la mer: Roman pour ados

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    Aperçu du livre

    Comme une envie de voir la mer - Anne Loyer

    I

    C’est quand elle s’est fait appeler Ludie que tout a commencé.

    Ce n’était pas vraiment un prénom, Ludie. Un collage bancal de deux syllabes, tout au plus. Pourtant elle l’aimait, cette sonorité. Elle y tenait. C’est d’ailleurs elle qui l’avait imposée dès qu’elle en avait eu le droit. Non. Ce n’est pas exactement ça. Dès qu’elle avait pris ce droit. À la hussarde.

    Ludie donc. Parce que Ludivine, ce n’était plus possible. Et, le plus incroyable, c’est que personne n’avait moufté. Ludie s’était imposée comme une évidence au creux des oreilles, sur les langues, au bout des stylos, partout. Elle avait rayé Ludivine de la carte, l’avait définitivement rangée là-bas, au fond du rayon enfance.

    C’était le jour de ses seize ans, exactement. Elle venait d’avoir le bac – mention bien, s’il vous plaît – avec deux ans d’avance, M’sieurs dames. La précoce vous salue.

    Jusque-là, elle avait été l’image de l’enfant sage : celle qui va faire ses devoirs sans faire d’histoires ; celle qui révise le sourire aux lèvres ; celle qui ne donne que des motifs de satisfaction à ses parents ; la petite fille modèle ; l’ado parfaite. Un mirage…

    Elle avait décroché LE diplôme, sauté la dernière haie, atteint la ligne d’arrivée. Mais c’était juste sa ligne de départ. Ils ne le savaient pas encore. Ils allaient le comprendre…

    Adeline d’abord. Celle qui l’avait poussée, entraînée comme une jument de compète. Aussi loin qu’elle se souvienne, sa mère avait voulu qu’elle soit en avance pour tout : qu’elle sache lire avant d’aller à l’école ; qu’elle sache écrire son nom avant l’heure ; qu’elle apprenne ses tables de multiplication avant les autres. Avant, avant, avant… Toujours avant. Comme si prendre de l’avance était une nécessité impérieuse pour « réussir dans la vie ». Ces quatre mots-là, Adeline les avaient répétés en boucle à sa fille. Jusqu’à plus soif. C’était un peu la deuxième peau de Ludivine. Son survêtement pour s’entraîner, répéter, réviser. Elle devait réussir dans la vie. Rien d’autre n’avait d’importance à part prendre de l’avance, de l’élan pour doubler les autres, les dépasser, être meilleure qu’eux, briller. Et Adeline exhibait sa fille comme un diamant à son doigt.

    — Ludivine sait déjà lire. Ludivine sait déjà écrire. Ludivine sait déjà jouer du Mozart au piano. Ludivine sait déjà…

    Et le petit singe savant s’avançait, souriait et exécutait le numéro que sa mère lui donnait à jouer devant l’assemblée. Une assemblée composée, au choix, d’admirateurs – la famille –, de bien élevés – les amis –, de sceptiques – les connaissances – , d’indifférents – les voisins. Mais ils se devaient d’écouter, de hocher la tête, d’approuver, d’applaudir, qu’importe, pourvu qu’ils réagissent. Ludivine pouvait alors tirer sa révérence et retourner à ses études.

    Patrick ensuite. Avec une fierté aussi large que ses épaules, il faisait tourner Ludivine au-dessus du sol à chaque nouvel exploit : premier poème, première récitation, premier problème… Chaque note de Ludivine, chaque appréciation de ses profs l’émouvait. Sa fille, c’était son héroïne.

    Un monde parfait. Une enfance sans fausse note. Un petit chef-d’œuvre parental. Ludivine avait réalisé toutes les ambitions de sa mère, répondu à toutes les attentes de son père, avec tellement d’aisance que sa voie paraissait toute dégagée, toute tracée : elle allait réussir dans la vie. C’était sûr, écrit, ancré. Même l’éducation nationale confortait cette certitude : sauts de classe, félicitations à gogo, encouragements à foison. Il fallait continuer, ne pas s’arrêter en si bon chemin.

    S’arrêter ? La bonne blague ! Adeline et Patrick étaient d’accord depuis longtemps : ce serait les classes prépas, les concours et le choix « haut du panier ». La crème de la crème des études. La suite logique d’un parcours d’excellence. Aucun souci, aucun doute.

    Sauf que le jour de ses seize ans, une lubie lui a pris : Ludivine s’est appelée Ludie. Une douce lubie qui n’a rencontré aucune résistance. Tout au plus des sourires amusés. Après tout, c’était bien la première fois que Ludivine se démarquait ; elle avait bien le droit de se choisir un diminutif. C’était une grande jeune fille maintenant.

    À force de prendre de l’avance, elle était en retard sur sa crise d’adolescence. C’est ce qu’Adeline et Patrick ont dit, c’est ce qu’ils ont cru, quand, après Ludie, ça a continué. Parce que Ludie n’était que la préface d’une histoire à inventer. Une histoire bien différente de celle déjà écrite. Une histoire bien à elle. Son histoire. Et ça, c’était vraiment nouveau.

    II

    Dans sa chambre, il tourne en rond, son casque sur les oreilles. Il y a l’espace d’une ou deux enjambées entre le lit, la fenêtre et le bureau. Mais ça lui suffit. Il tourne sans se presser, ritournelle à deux jambes. Il attend ou fait comme si. Ses journées se passent à attendre. Là, entre ces quatre murs qui sont les siens depuis… il ne se rappelle plus. Bientôt, elle sera là. Elle lui a promis et Violette lui a rappelé tout à l’heure :

    — C’est aujourd’hui que ta sœur vient

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