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Les écrous du temps percé Partie 1
Les écrous du temps percé Partie 1
Les écrous du temps percé Partie 1
Livre électronique227 pages3 heures

Les écrous du temps percé Partie 1

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À propos de ce livre électronique

Depuis un certain temps déjà, le dieu Loki surveille le quotidien de Marie-Élise Duchet à Montréal, en 2009. En attendant l’arrivée du fils prodige, cette dernière fait son deuil puisque le dieu s’est joué d’elle en tuant sa mère.

Dans la perspective de parfaire l’évolution de son fils, qui deviendra le premier voyageur du multivers, trois gardiennes épient tout le temps. Les sœurs Mortifères, protectrices des écrous, veillent à ce que rien ne s’oppose aux desseins de leur maître.

Après tout, au royaume des géants, Surt parviendra-t-il à en faire un véritable guerrier ?

En effet, sur Midgard, le dieu Loki perturbe les négociations en cours pour la signature du traité commercial visant une alliance avec le roi d’Aboudabard. Il veut récupérer son fils Eivind, seule la reine Gisela ressentira la douleur de la séparation.

Assurément, elle fait bien de s’inquiéter ! Les contrecoups des voyages spatio-temporels s’accompagnent de séquelles… irréversibles.
LangueFrançais
Date de sortie21 janv. 2021
ISBN9782897754280
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    Aperçu du livre

    Les écrous du temps percé Partie 1 - Matilda Taupee Fortune

    Partie 1

    Prologue

    Dans le royaume d’Ashaagard, le roi Osfrid peaufinait la préparation de ses réunions, entouré de ses sages, même s’il ne les appréciait pas, il se détendait avant le grand moment. Sa femme Gisela, prévenante, l’attendait près de son trône. Elle avait souffert du manque de maturité d’Osfrid après la naissance de l’enfant mais maintenant tout semblait calme, et la reine affichait un air satisfait dans l’atmosphère qui s’en dégageait. Elle aimait que son roi lui rappelle combien son fils était charmant, comme il le fut lui-même autrefois.

    Bien que la date des fiançailles ne soit pas arrêtée, la reine avait prévu d’arranger un pacte d’amour avec deux fillettes d’autres royaumes. Le premier était Aboudabard, où ils se rendraient à l’occasion du baptême de la petite Séraphina, son père avait le pouvoir immense d’ouvrir des voies maritimes, ainsi le commerce pourrait s’intensifier entre les différents pays. Ils iraient donc rencontrer le roi à la fois pour traiter des affaires politiques, mais aussi personnelles.

    C’est ce qui dérangeait Osfrid, il n’aimait pas se mêler des histoires de cœur surtout à propos d’un fils qui n’avait pas l’âge de se marier ! À 14 ans, il en avait lui-même fait les frais, et les disputes ne manquaient pas à ce sujet… Mais bon !

    La reine l’avait décidé, il s’y soumettait en acceptant ce compromis si banal comparé au vaste monde qu’était Midgard.

    C’est en arrivant audit royaume que le roi Osfrid comprit l’excitation de Gisela, elle embrassait le roi et la reine d’Aboudabard avec chaleur. Avec tout cela, en apercevant la petite Séraphina, elle suggéra sans complexe :

    — Voilà une belle demoiselle prête à venir avec nous ! Oh, pardonnez-moi… je ne voulais pas être… grossière.

    — Non, dit la reine en reprenant son enfant, nous avons à faire maintenant.

    — Je te l’avais bien dit, rudoya Osfrid, en marchant.

    Peu de temps après, la cérémonie se déroula sous le regard fier des parents lorsque le prince Eivind poussa un cri qui faillit briser les tympans des invités. La reine Gisela essaya, tant bien que mal de le faire taire, mais elle dut se rendre à l’évidence, elle devait quitter la salle pour retrouver un semblant de paix. L’horrible sentiment de se sentir comme une étrangère aux yeux des autres la ramenait à son enfance où elle n’était qu’une femme de la campagne. Son titre de reine était bien loin de tout cela, elle respira fort, et tapota la cuisse de son mari en espérant qu’il lui pardonne l’affront. Il resta de glace. Elle se leva et se dirigea vers la sortie.

    Gisela ne savait plus où se mettre, elle pria pour que la cérémonie ne durât pas trop.

    Elle éprouvait un sentiment de solitude, même si le petit avait cessé de pleurer. À vrai dire, elle se sentait dépassée, elle avait envie de s’enfuir de ce royaume, et elle se rappela la vie qu’elle avait menée avec Ralf et Falco.

    — J’espère que là où vous êtes tout va bien, se soucia-t-elle.

    Le petit gloussa.

    — Oui, c’est ça, fais ton malin.

    Plus tard, le prêtre ouvrit la porte. Il prit un instant et s’arrêta près d’elle.

    — Il n’a pas pu naître !

    Le visage décomposé, il continua.

    — Il sera votre perte ! Ne le laissez pas vous manipuler. Il n’est pas fait pour vivre !

    — Reprenez votre souffle, dit Gisela en posant la main sur son épaule, et dites-moi de qui parlez-vous, Monseigneur ?

    — De lui !

    Quand son doigt pointa délibérément le prince Eivind, les rois et les reines venaient à peine d’apparaître. Gisela semblait confuse, et le temps qu’elle remarque le roi derrière son dos, le prêtre les avait déjà quittés.

    Chapitre I

    Gisela était à bout de nerfs et le roi Osfrid le sentait, probablement le fait de l’écarter de la cérémonie, se dit-il. Il la ramena près des invités en espérant qu’elle se tienne correctement. Bien que Gisela fût dans la lune, elle les suivit comme une automate.

    — Mais que t’arrive-t-il, bon sang ? dit Osfrid, énervé et en retrait.

    — Je… J’ai vu…

    — Veuillez vous approcher. Roi et Reine d’Ashaagard, pourriez-vous nous faire l’honneur de venir à notre table ? dit la reine du royaume.

    — Bien entendu, répondit Gisela encore dans ses tourments.

    — Cela serait avec un immense plaisir. Mais qu’est-ce qui te prend ? la sermonna le roi Osfrid.

    Déjà la reine s’avançait vers eux, le sourire aux lèvres. Elle leur demanda si elle pouvait prendre le petit des bras de Gisela. Quelques instants plus tard, quelqu’un le conduisit avec Séraphina dans une chambre commune aux deux enfants.

    — Ne vous inquiétez pas, il sera en sécurité. Dans la même chambre. Mais pas dans le même lit ! s’exclama-t-elle, provoquant l’hilarité de la salle.

    Le roi Osfrid dut se contenir pour ne pas désavouer sa femme, mais elle sut se montrer digne et s’installa aux côtés de la reine. Il remarqua sa forte assurance, ses épaules droites et sa rhétorique, il sut pourquoi il l’avait choisi. Au cours des festivités, il parla au roi des changements à apporter au sein de leur nouvelle compagnie maritime, des ponts et des conséquences pour les riverains affectés.

    Le roi argua que le bien des vassaux était en jeu et que pour leur plaire à tous, il faudrait des efforts et du financement.

    Ils s’associèrent et, le jour suivant, ils signèrent le pacte de libre-échange. Gisela avait accepté – non sans hypocrisie – de demeurer plus longtemps dans la cité d’Aboudabard.

    Ce soir-là, à la veille du départ, elle marcha vers la chambre des enfants alors qu’un froid sec emplit la pièce. Elle ferma la fenêtre et déposa un baiser sur le front de son fils en vérifiant que la princesse ne manquait de rien. Puis, elle les laissa dormir.

    La fenêtre se rouvrit et le dieu Loki entra. Il fut submergé d’une émotion si intense qu’il faillit crier, c’était la première fois qu’il le voyait ainsi.

    Il avait appris à rester en retrait pendant toutes ces années, mais dans quelques jours il l’enlèverait à sa mère et le prendrait sous son aile à la manière d’un vrai père.

    Oui, Osfrid connaissait la vérité mais il l’avait refoulée comme une graine coincée au fond de sa gorge dissoute avec le temps. Gisela, elle, n’avait jusqu’alors rien soupçonné.

    Loki souleva l’enfant et le petit se mit à agiter ses doigts.

    Le dieu du mal n’avait pas perdu sa fougue depuis l’enlèvement de Gisela, quand il avait été araignée. À chaque fois qu’il y pensait, il se remémorait les détails : il lui avait tendu un piège après qu’elle ait succombé au miel. Oh !

    Il lâcha l’enfant et le rattrapa. Il lui fallait partir, mais il reviendrait et cette fois l’étau se resserrerait sur le royaume qui avait vu naître le prince Eivind. Mettre son grain de sel là où il fallait l’excitait tant et si bien qu’il se remit à jouer avec son fils.

    La nuit commençait à tomber et il dut se résoudre à quitter les lieux en déposant l’enfant dans le berceau doré, il entendit la princesse.

    — Tu ne m’intéresses pas ! Ne fais pas trop de cauchemars, vilaine petite fille !

    Loki se dépêcha car il devait concevoir sa machine au plus vite avant que les dieux ne s’intéressent de plus près à son bijou. La fenêtre demeura ouverte toute la nuit.

    La reine d’Aboudabard se leva plus tôt que d’habitude, le vent frais qui s’engouffrait dans la chambre des enfants ne lui donna que des inquiétudes. Étaient-ils morts ? Qui, délibérément, avait ouvert cette maudite fenêtre ? Comment réagir face à l’urgence ? En se précipitant près de sa fille aînée, elle vit le prince bouger, son cœur se mit à battre si vite qu’elle posa sa main sur le bord du berceau.

    Cette vipère, cette soi-disant reine d’Ashaagard, avait veillé tard et elle avait placé son fils dans la couche de sa fille ! Offusquée, elle alerta les gardes pour chasser celle qu’elle ne voulait plus voir dans son palais. Réveillé par les bruits de pas en direction de sa chambre, le roi Osfrid se leva.

    — Quelle est la cause de ce tapage ? demanda-t-il aux gardes postés devant sa porte.

    — Nous sommes chargés par la reine de vous faire quitter les lieux.

    — Elle n’en a pas indiqué le motif, je présume, dit Osfrid en se retournant discrètement pour regarder la reine Gisela.

    — Vos poupons ont été placés dans le même berceau, répondit l’un d’entre eux, sur un ton désinvolte.

    — Suffit ! s’exclama Osfrid. Préparez vos affaires, ordonna-t-il à la reine qui se demandait pourquoi elle se sentait si coupable.

    Le roi claqua la porte et s’empressa de tout ranger dans la mesure où Gisela ne participait guère. Accroupie sur le lit, elle demanda :

    — Quand nous apporteront-ils notre enfant ?

    Un silence les séparait, puis Osfrid explosa de colère en jetant un vêtement sur le lit qu’elle occupait toujours.

    — Tu ne peux pas te tenir, n’est-ce pas ? Est-ce si dur ? Je t’ai demandé d’être une femme digne du palais et de ne pas te faire remarquer. Mais non ! Madame veut jouer les entremetteuses et voilà où cela nous mène… À rien ! Range tes affaires !

    Pendant que Gisela se tenait docilement assise à l’écouter, le roi Osfrid continuait tout aussi fort :

    — Je ne veux pas un mot. Pas un seul !

    Elle ne put résister.

    — Je n’ai absolument rien fait.

    Le regard noir que lui jeta le roi la glaça.

    Elle se tut jusqu’au moment où elle monta dans le carrosse, son fils dans les bras.

    Honteuse à l’égard de son roi, elle se cantonna à ce qu’elle savait faire, jouer la comédie.

    — Merci de nous avoir accueillis. Qu’importe le mauvais souvenir que vous pourriez en avoir…

    — Nous serions heureux de vous voir très bientôt dans de meilleures circonstances, cela va sans dire que nous nous comporterons de façon plus appropriée, dit le roi Osfrid.

    — Cela va sans dire, souligna Gisela au fond du carrosse.

    — Veuillez faire attention durant le trajet, les routes sont pleines de voleurs et de surprises. Soyez prévenus, dit sèchement la reine.

    — Que notre collaboration soit fructueuse, rétorqua le roi en serrant la main du roi Osfrid et il se pencha pour ajouter : Meilleure que celle de nos reines !

    Osfrid avait hâte de rentrer car des enjeux politiques l’attendaient. Il ne voyait pas la reine se pencher pour caresser son enfant, elle lui murmurait tout bas des mots doux. Il n’entendait rien, plongé dans ses pensées, il s’imprégnait du décor pour se détendre et admirer les chênes le long du trajet.

    Quand il sentit une présence, le dieu Loki pointait ses yeux dans le carrosse. Depuis longtemps, il l’avait oublié et maintenant qu’il avait fait de son mieux, le dieu en profitait. Ses orbites formaient deux trous noirs sur les parois, Osfrid se sentit surveillé, puis son regard se posa sur l’enfant et une angoisse l’envahit.

    — Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! intima-t-il à Gisela. Je ne veux plus vous voir fouiner dans les affaires politiques, préférez l’éducation d’Eivind. 

    — Eh oui, mon petit bout de chou, dit Gisela à son fils en le regardant rigoler d’un air enfantin… Je… Vous parlez du prince !

    — Qu’importe !

    Le carrosse s’arrêta et ils purent rejoindre leurs quartiers, et tandis que la reine bordait le prince Eivind, Osfrid discutait avec ses conseillers des bonnes nouvelles qu’il apportait d’Aboudabard. Les dispositions furent prises pour mettre en place le système de navigation, commander des navires et l’on choisisse les meilleurs pour un appareillage dans les dix prochains mois. La reine s’occupait de son fils chéri et elle oublia tout le reste. Mais un soir qu’elle se trouva très près des conseillers du roi, elle entendit tout ce qu’ils se disaient.

    — Ce n’est pas sans avertissement que je vous préviens, le roi et la reine ne s’aiment plus, dit-on. La fin est peut-être plus proche pour ce royaume qu’on ne pourrait le croire. Qu’en dites-vous, messire Simon ?

    — Vous savez, les femmes sont très volatiles. Mais la reine est malgré tout solide. L’amour est telle une créature des profondeurs qui attire, s’étire puis mord.

    — Vous n’êtes pas invité chez madame de Vermont ce soir ? dit l’autre, intrigué par le côté charmeur de cet homme.

    — C’est ce qu’elle verra, laissa-t-il en suspens.

    Quand ils se mirent à rire comme deux gamins, la reine Gisela ne sut pas vraiment où se mettre. Après avoir entendu cela, elle se sentit à l’écart de ce qui se disait à la Cour. Elle avait tant mal au cœur qu’elle devait souvent s’appuyer contre un poteau, ce fut pire pour elle quand elle alla se coucher ce soir-là, elle ne semblait pas regarder le roi d’une manière loyale. Elle se promit de l’interroger une autre fois sur ce qui l’affligeait et aussi d’être plus à l’écoute de ses besoins. Mais comme il prenait pour habitude de ne pas s’occuper de son fils, elle s’inquiéta. Alors un soir, elle n’y tint plus.

    — Il vous répugne autant ? lui cria-t-elle.

    Le regard qu’il lui lança lui glaça le sang, il ne l’aimait plus, cela était évident. Pourquoi ne l’avait-elle pas remarqué plus tôt ? Trop concentrée sur la naissance, la préparation des fiançailles, l’organisation du mariage… Comment aurait-elle pu penser que son roi ne lui accorderait plus son affection ? Mais sur quelle planète vivait-elle ? Gisela soupira, elle savait que sur Midgard, la terre qui regroupait les humains, elle avait été une campagnarde élevée par des paysans alors qu’elle n’était qu’une enfant, maintenant devenue reine, elle était moins aimée. Elle regarda par la fenêtre le verger en se rappelant son mariage. Splendide, se remémora-t-elle, comme si ce fut le meilleur jour de sa vie. Elle se souvint de Sunniva, une princesse qu’Osfrid avait connue et qu’il avait sans doute désirée, plus qu’elle en ce moment. Peut-être faudrait-il la convier au royaume pour voir ce qu’il en était ? Elle ne savait pas si c’était le cas, mais elle jugeait que c’était une bonne idée à mettre sur pied. Bien que son fils pleurât, elle sourit. Il rayonnait, ses cheveux flottaient sur son crâne et sa peau laiteuse lui donnait envie de lui croquer les mains. Sa mère prit ses doigts, les compta pour s’amuser, ce qui amusa aussi l’enfant. Elle voulait le protéger, contre le manque d’amour de son père et contre toutes sortes d’ennemis.

    — J’aimerais tellement te le promettre, lui susurra-t-elle en larmes, mais je ne suis pas sûre d’y arriver. J’ai l’impression que quelque chose m’en empêchera, je t’aime.

    Le prince grandissait paisiblement, mais sans l’attention de son père qui ne voulait le voir que pour le coucher. C’est alors qu’il vérifiait l’état de l’enfant, s’il ne portait pas de tache le mettant en garde contre le dieu qu’il détestait au plus haut point. Le dieu Loki lui avait joué un très mauvais tour, en rendant enceinte Gisela, il avait gâché tout ce que lui, Osfrid, pouvait faire de concret avec elle. Ils ne dormaient plus ensemble, ne partageaient plus rien et il en était presque satisfait. Quelque part au fond de lui, il l’aimait, enfin il aimait la part de pureté qu’il y avait en elle. Lors d’un Conseil du roi, il apprit qu’elle voulait organiser une fête, et il acquiesça. Au moins, serait-elle affairée pendant un certain temps, tandis que lui, il continuerait à exercer son pouvoir sur le royaume et veiller à la mise en place de son projet de navigation. Le royaume allait devenir si riche qu’il en était tout excité, de partout des marchandises allaient arriver jusqu’à lui, lui apportant les fruits et les légumes qu’il ne connaissait pas et surtout de l’or. Beaucoup d’or.

    Quand le grand jour arriva, il ne se doutait

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