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Le roi Osfrid ou l'instinct de survie Tome 1
Le roi Osfrid ou l'instinct de survie Tome 1
Le roi Osfrid ou l'instinct de survie Tome 1
Livre électronique172 pages2 heures

Le roi Osfrid ou l'instinct de survie Tome 1

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À propos de ce livre électronique

L’univers est divisé en neuf mondes qui, pour la stabilité du Tout, ne peuvent communiquer ensemble. Odin, dieu tout-puissant, y veille jalousement.

Mais sait-il que dans le royaume de Midgard, une prophétie annonçant au roi Didrik la mort de son fils allait menacer l’équilibre ?

Osfrid, prince de Midgard, est un adolescent superbe, mais voilà que sa santé décline. C’en est trop pour la fierté du jeune homme qui, un jour, décide de quitter le royaume.

Accompagné par Ralf, Falco et une inconnue, Osfrid entame le périple de sa vie. Le voyage est ralenti par les infirmités importantes d’Osfrid et contrarié par Ragnar qui veut s’assurer de la vacance du trône…

Vont-ils réussir la traversée du royaume des morts que défend la déesse Hel ? La déesse Freya pourra-t-elle leur apporter son aide jusqu’au bout ?

Lorsque les Dieux règlent leurs comptes à travers leurs créatures, ces dernières souffrent… beaucoup.
LangueFrançais
Date de sortie16 sept. 2020
ISBN9782897753764
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    Aperçu du livre

    Le roi Osfrid ou l'instinct de survie Tome 1 - Matilda Taupee Fortune

    Fortune

    PROLOGUE

    Il y a de cela fort longtemps, le monde n’existait pas encore. Tout restait à concevoir : l’existence humaine, animale et végétale. Dans cet univers dépourvu de toute forme de vie, les dieux décidèrent alors de créer neuf mondes. Dès lors, elfes de lumières, nains, trolls, géants et humains allaient pouvoir vivre en harmonie dans le royaume qui leur avait été assigné. Nul ne dérogeait à cette règle, le dieu du ciel Odin et ses acolytes, Hugin et Munin, y veillaient comme la prunelle de leurs yeux.

    Au cœur de cet ordre, Midgard, la terre des hommes, semblait se réjouir de l’arrivée du futur prince.

    Mais c’est un roi anxieux qui se retrouva dans la forêt de la cité. Murtagh, le sorcier le plus vénéré, lui asséna une terrible prophétie. « Ton fils, ce fruit de tes entrailles, sera atteint d’un mal dont nul n’a de remède, des souffrances le saisiront. À sa 18e année, la mort sera à son chevet. Prends, mon roi, cette fiole et dépose sur le front de ton nouveau-né quelques gouttes seulement. N’essaye pas de te rebeller contre le sort, il n’intercédera pas en ta faveur. Ce monstre n’est peut-être pas ton aîné, te diras-tu, or il provient bien de tes gènes. La reine est en train de donner naissance, accours au royaume et vois ce qui t’attend. Sa beauté t’éblouira, oublie-la dès l’instant où tes doigts se fermeront sur cette potion. Désormais, son destin sera, que les dieux nous en préservent, entre tes mains. »

    CHAPITRE I

    La vie au château était d’une douceur incontestable, le petit Osfrid se plaisait dans ce décor, appréciant tout particulièrement l’émerveillement qu’il suscitait, à chacune de ses apparitions en public. À mesure que les années s’écoulaient, Osfrid embellissait au grand ravissement de son père.

    Quiconque croisait par inadvertance ses yeux risquait d’être envoûté par la puissance de ses charmes.

    Sa beauté attirait à lui les autres sans qu’il eût le moindre effort à faire. Ses caprices semblaient des ordres à satisfaire, rien ne lui était interdit, excepté d’observer les limites du palais. Plus il grandissait, plus ses atouts s’intensifiaient.

    Un jour, le roi fut enchanté par la nouvelle qui venait de lui parvenir. Il ordonna que l’on apprête le prince pour une occasion d’exception. Vêtu d’une étoffe de soie couleur ocre, Osfrid approchant de sa 14e année ne se doutait pas qu’il allait à la rencontre de celle qui lui avait été promise. Le carrosse attendait le couple royal suivi du prince qui était impatient d’entrevoir les abords de la cité. Perdus dans leurs pensées, le roi et la reine ne discutèrent guère. Les heures semblaient se perdre dans l’infini, ce qui ne fut pas le cas pour le prince Osfrid.

    À leur arrivée, ils purent admirer le château de la cité de Mangomra. Puis ils levèrent la tête et ils remarquèrent une silhouette qui les observait de loin, la princesse Sunniva, dans son donjon, ne voyait pas d’un bon œil leur visite. Elle scrutait le visage de son soi-disant prétendant.

    Les présentations furent brèves pour le couple en âge de se marier. Les parents s’éloignèrent donc pour laisser l’amour s’immiscer entre eux. Mais rien ne leur laissa présager à ce qui arriva dans le verger. Leurs héritiers marchaient, quand la princesse prit la parole :

    — Comment osez-vous aspirer à la conquête de ce qui ne vous a nullement été permis ? Votre rang vous assigne une place privilégiée aux égards de père et mère, certes. En revanche, vous n’êtes pas un de mes préférés, à ne point en douter. Vos pommettes sont d’autant plus creuses que vos dons sont dérisoires. Vous n’êtes pas de taille à relever ce défi.

    — Mes intentions, aussi complaisantes soient-elles, préserveront un délicieux souvenir des paysages flamboyants que recèle la cité de Mangomra sans épargner l’accueil chaleureux du couple royal. Votre effronterie salit le peu d’estime qui me restait de vous. Le défi dont vous parlez ne mérite guère qu’on s’y acharne, répliqua le prince, conscient du stratagème établi par les souverains, désireux de les marier.

    — Malotru ! Vous n’êtes pas le bienvenu ici. Veuillez donc quitter les lieux sur-le-champ ! dit la princesse, hors d’elle.

    Peu décontenancé par cette remarque, Osfrid répondit avec une audace démesurée :

    — Je n’en demandais pas moins, votre présence m’exaspère. Et je vous saurais gré de bien vouloir vous abstenir de…

    Osfrid s’arrêta net à la vue des souverains qui s’avançaient vers eux. Surpris par le silence qui régnait entre leurs enfants, les rois acceptèrent que l’alliance entre les deux royaumes ne soit plus. Fâché, le prince Osfrid dut faire preuve de patience pendant toute la durée du parcours. Son silence aggravait la déception du roi.

    La reine, ne sachant où se mettre, se remémorait les embrassades et le regard froid du roi de Mangomra. C’est ainsi que le trajet parut s’éterniser en plus les rebonds du carrosse rendaient l’atmosphère sinistre. Loin de s’en incommoder, le prince Osfrid s’exprima sur les manigances orchestrées, à son insu, ce jour-là :

    — Permettez-moi de vous révéler l’embarras qui m’est apparu lors de cette conversation fastidieuse ou du moins sans aucune originalité. Par conséquent, vous conviendrez qu’il serait fort déplaisant que le prénom de cette princesse soit prononcé en ma présence. Malgré le respect que je vous dois, elle n’est pas digne de ma personne, dit-il avec un sourire.

    Cette révélation provoqua l’anéantissement des projets du roi afin de le marier à la princesse la plus sollicitée du royaume. Ce dernier ne prêtait plus attention au carrosse, qui s’immobilisait déjà dans la cour royale. Chacun prit ses quartiers. Pour tous, les jours qui suivirent ressemblèrent à la relation du fils et de son roi : mornes et monotones. Pour en venir à bout, la reine leur demanda de mettre fin à ce conflit et de lui octroyer la paix tellement désirée. En vain, la situation empirait.

    Même les sujets ressentaient cette tension et s’informaient sur ce qui en adviendrait. Quand les pupilles du roi Didrik et de son fils se croisaient, leurs lèvres se scellaient. La reine Emma s’en trouvait fort humiliée. Exaspérée par ce spectacle si disgracieux, elle préférait s’isoler et vaquer à ses occupations. Le verger, situé aux abords du donjon, était sa principale source de distraction. Elle aimait, au gré du vent, s’attarder à de longues rêveries où mésententes et discordes ne subsistaient guère. Chacune des plantes médicinales qui poussaient dans ce paradis fermé exaltait ses sens les plus affinés. Elle ne manquait pas ses rendez-vous aux allures cérémoniales où la présence des merles noirs égayait ses heures de tranquillité.

    Or, un jour, profitant d’une brèche au pied de la muraille, un serpent se faufila et pénétra au centre du verger. Son mouvement subtil accentua ses envies bestiales invoquées par des forces mystérieuses. Quelques instants plus tard, un cri se propagea jusqu’au fin fond du royaume.

    Le roi Didrik, attelé à ses charges, reconnut l’appel d’une voix familière, et sans remercier ses sujets, s’engagea à la hâte vers la source de ses craintes. Son cœur se comprima dès qu’il aperçut le corps de la reine Emma au sol. Le serpent, ayant mordu sa proie, s’engouffrait dans la forêt. La respiration haletante et la figure blême, la reine posa une de ses mains sur celle du roi :

    « Préservez, je vous prie, ma requête ultime comme un gage éternel. Écartez donc l’infâme mal qui prédestine votre fils héritier… » 

    Une fine pluie de larmes tombait de son visage captif de l’air incandescent. À bout de souffle, elle prononça :

    — Je veux qu’il me survive, comprenez-vous ? N’omettez pas ses gouttes… les gouttes…

    Totalement déboussolé par cette mort, le roi Didrik acquiesça en déposant un baiser sur les paumes de sa bien-aimée.

    À compter de ce jour, le roi fut habité par une rage constante. Tous tremblaient d’effroi au grondement de sa voix craignant la menace d’un châtiment. Dans sa fureur, il condamna non seulement l’accès au verger, mais également tous les passages prévus à cet effet.

    En ce temps-là, la cité d’Ashaagard hurlait son déplaisir à ceux qui percevaient au loin son deuil.

    Mais étrangement, la joie de deux hommes aux desseins assouvis se mêlait aux échos du peuple. Murtagh frissonnait de plaisir au retour de l’animal. Il n’en fallut pas moins à Ragnar pour attiser sa soif de pouvoir et, les traits défaits par un chagrin simulé, il consola le prince et le roi pour la perte qu’ils venaient d’éprouver.

    La cité d’Ashaagard se laissa transporter au rythme vacillant des rituels en hommage à une reine disparue.

    Osfrid se sentait abattu, son regard flottait parmi des vagues de souvenirs venues submerger son âme. Le roi Didrik l’effleurait d’une épaule, tout en se promenant le long du chemin de ronde désert. Soudain, une chaleur s’empara de son avant-bras, la main du roi s’y était posée. Par ce geste, le roi lui proposait une réconciliation, un pardon informulé. Osfrid s’en accommoda sans façon, et sous une brise émergeant d’horizons insoupçonnés, ils s’accrochèrent à cette affection nouvelle, à ce désir inavoué de se consacrer l’un à l’autre. Ils évoquèrent les temps anciens où l’intolérance primait. Une honte s’installa entre eux et les tortura, ils se mirent d’accord pour passer régulièrement du temps ensemble. Quel ne fut pas leur enthousiasme quand ils découvrirent que la chasse, la pêche et l’escrime figuraient parmi leurs activités favorites ! Un jour, le prince fut alors attendu pour une chasse au faucon, ses habiletés divertissaient ceux qui avaient l’opportunité de le voir accomplir de tels exploits. Sa lame effrayait ses adversaires les plus tenaces, ses gibiers se décuplaient au son de festins grandioses et son charme séducteur fascinait les dames de la cour. Dès lors qu’il se mettait à penser à tous ces gens qui le surestimaient, il riait, d’un rire cruel et mesquin. Il les méprisait tous autant qu’ils étaient. Déchaîné par ce regain de supériorité, il rentra dans sa chambre, s’empara d’un flacon qui entre ses doigts glissa et faillit se retrouver au sol. Les sens à l’affût, Osfrid ressentait une ardeur qui ne pouvait être détruite. Il était convaincu qu’il possédait les bienfaits d’un monde qu’il pouvait exploiter.

    Son attention se posa sur cette fiole opaque qui contenait un liquide étonnant. Transmis par le roi, il l’utilisait de telle sorte qu’elle lui était indispensable. Il adorait ses arômes et l’attrait dont il bénéficiait lors de ses déplacements variés. Aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle et il le savait pertinemment. En chevauchant au milieu des arbres centenaires, il s’amusait à épier sa meute. Ses journées se succédèrent ainsi, soulignant aussi bien son dédain, que son élégance au quotidien.                       

    Mais il ne se souciait pas des boutons, semblables à ceux d’une acné, qui marquaient depuis peu sa peau. Au fur et à mesure, ces imperfections s’accentuèrent sur ses pommettes et son front. Osfrid se consolait de leur caractère naturel. Or une terrible infection rongeait ses membres de l’intérieur.

    L’annonce de ses 18 ans anima la cité d’Ashaagard. Plusieurs rois et reines défilèrent un à un auprès du prince, lui remettant leurs merveilleuses offrandes. La princesse Sunniva, prétextant une légère indisposition, n’assista pas à la célébration, seul Osfrid s’en moquait éperdument. Il maudissait les taches rougeâtres qui apparaissaient sur certains endroits de son corps. Il les cachait, tirant ses vêtements de manière à ce que d’autres personnes ne puissent les voir. Elles provoquaient des brûlures qui l’irritaient constamment alors Osfrid s’asseyait, cherchant les ruses pour soulager ses membres endoloris. Les nuits ne lui octroyaient désormais plus le droit de rêver, l’inconfort le pourchassait tellement qu’il se réveillait en sueur.

    Ce soir-là le prince, accoudé sur son lit, convoitait un moment de répit. Il s’endormit jusqu’aux premières lueurs matinales, mais ce qu’il vit, à son réveil, l’étonna. De minuscules cloques s’étalaient sur ses bras, ses genoux et son cou. Cela le rendit furieux et progressivement sa gorge fut alourdie par une toux grasse qui dérangeait le roi.

    Préférant s’isoler plutôt que de répondre aux questionnements de son père, Osfrid pensait que ces symptômes ne nécessitaient pas toute cette attention. En quittant son bain, quelques semaines plus tard, le prince eut une frayeur en regardant ses pieds. Plusieurs verrues hideuses s’incrustaient sur ses orteils.

    Osfrid apprit à les camoufler car il niait leur existence. Un matin, une lumière perçante entra dans sa chambre et aggrava les douleurs qui martelaient sa tête. Embarrassé par son absence grossière devant ses hôtes au dîner et à la chasse, le roi viola sa porte.

    Les yeux à peine entrouverts, Osfrid ramena sa couverture vers lui en signe de mal-être. Des fièvres le tenaillaient, l’empêchant de distinguer l’homme qui se tenait près de lui. En soulevant ses paupières, Osfrid remarqua le roi, au centre de la pièce, mal à l’aise, ce dernier repartit s’interrogeant sur le pacte illusoire qu’il partageait avec sa tendre épouse. La prédiction du vieux sage hantait ses réflexions, le martyrisant depuis dix-huit années. Osfrid était… condamné. Rien ni personne ne pourrait le sauver. Se tournant de gauche à droite pour trouver une meilleure position, Osfrid se demandait ce qui lui arrivait, puis il soupira et se résigna. Il vécut ensuite les pires mois au château.

    Sa maladresse captiva les gens du peuple. Il fléchissait sur sa monture, glissait, tombait et se relevait pour s’écrouler brusquement au milieu des chuchotements masqués. Ses blessures ne cicatrisaient

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