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Le sentier aux épines
Le sentier aux épines
Le sentier aux épines
Livre électronique166 pages2 heures

Le sentier aux épines

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À propos de ce livre électronique

Vivre sans effort, sans jamais quitter sa zone de confort ou tout risquer pour un espoir de félicité : un dilemme auquel toute personne est confrontée un jour ou l’autre. Sous une plume aussi légère que cinglante, ce recueil de contes vous invite à replonger dans l’ambiance médiévale des contes d’antan. Venez découvrir l’histoire de personnages ayant choisi de ne plus courber l’échine face au sentier aux épines. Toute fin n’est pas morale et toute morale n’est pas fin.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Pour Lucas Maclard, la littérature est un moyen de transcender le réel, de voyager dans des mondes que notre propre esprit n’aurait pas pu inventer. Découvrir un auteur, c’est découvrir un nouvel univers. Il écrit Le sentier aux épines, une aventure introspective où chacun peut se retrouver et se laisser surprendre. Si vous êtes las des joies clandestines, saisissez le mal par la racine.
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2023
ISBN9791037795151
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    Aperçu du livre

    Le sentier aux épines - Lucas Maclard

    Les ciels rouge sang

    Il était une fois, un jeune prince fort et courageux nommé Clément en quête d’amour et d’aventure. Au cours d’un voyage, il tomba sous le charme de la princesse du royaume voisin, la douce et délicate Eulalie dont tous contaient la beauté légendaire. La liste de ses prétendants était longue comme l’éternité et son père ne savait qui choisir pour le bonheur de son enfant et l’avenir de son royaume. Mais aucun d’entre eux n’avait le charisme ou la noblesse d’esprit de Clément, et bientôt la princesse s’éprit de lui passionnellement. Témoin de ce tendre amour réciproque et lui-même séduit par les qualités du garçon, le roi accorda la main de sa fille au prince et annonça la tenue prochaine de leur mariage. La nouvelle fit instantanément le tour du continent et devint le sujet de toutes les conversations. L’union des deux amants allait assurer la pérennité de la couronne et de son peuple.

    Un jour, à une semaine de la cérémonie, un messager hors d’haleine vint à la rencontre du prince. Il était porteur d’une terrible nouvelle. Un sorcier avait enlevé sa promise et la retenait captive. Le père de sa fiancée l’appelait à ses côtés afin de chercher ensemble un plan pour la délivrer. Aussitôt, le prince sauta sur son cheval et le rejoignit au galop.

    Dans la salle du trône l’attendait le roi, renfoncé dans son siège d’or. Les membres de la famille royale et ses conseillers l’entouraient, les visages marqués par l’inquiétude et le chagrin. D’une voix forte et solennelle, il déclara :

    « Il y a de ça deux jours, un sorcier maléfique a violé l’enceinte de mon château et s’est emparé de ma fille. Ce monstre a agi pendant la nuit, usant de sa magie pour tromper mes gardes. »

    Il se leva d’un coup.

    « Il doit être retrouvé et châtié ! s’époumona le monarque, rouge de colère. »

    Puis, retrouvant son calme, il avança jusqu’au jeune homme agenouillé face à lui.

    « Prince Clément, fils du roi Hermance, acceptez-vous de vous lancer à la recherche de ma fille, votre promise, et de punir le coupable de cet enlèvement ?

    — Assurément, mon roi, je suis dévoué à votre cause, répondit le prince avec ferveur. Je la retrouverai et la sauverai. Ce sorcier passera au fil de mon épée, soyez-en assuré.

    — Voilà de belles paroles qui ravivent mes espoirs. Partez à présent, voyagez jusqu’au village de Sombrepin à cinq lieues vers le nord. Là-bas vit une voyante dont la réputation n’est plus à faire. J’ai déjà eu recours à ses services maintes fois par le passé, elle saura vous guider dans votre quête. Partez, mon enfant, combattez vaillamment et ramenez-nous Eulalie.

    — Il sera fait selon vos désirs, sir. »

    Ainsi débuta la grande aventure du prince Clément. Accompagné de son fidèle destrier à la crinière de jais, il galopa tout le jour durant à travers champs. De multiples senteurs fleuries venaient l’assaillir, des plantes colorées se dressaient fièrement sur son passage. La route vers le nord effectuait de multiples détours pour desservir tous les villages. Or il n’avait pas le temps de s’attarder, couper au plus court s’imposa comme une évidence.

    Sa monture bien entraînée et habituée aux terrains accidentés se déplaçait avec aisance. Les aspérités du sol ne ralentissaient en rien sa course, aussi bien en plaine qu’en forêt. Le prince put atteindre Sombrepin avant la tombée de la nuit.

    L’endroit n’était pas très engageant. Une dizaine de bâtisses formaient l’ensemble de la commune. Sur la devanture de la maison la plus excentrée, une enseigne représentait un œil grand ouvert. Nul doute que s’y trouvait la personne qu’il recherchait.

    Le prince laissa son cheval se désaltérer dans un abreuvoir puis alla frapper à la porte de la voyante. Trois coups secs martelés en rythme sur le bois.

    Silence.

    Aucune réponse ne vint. Loin de se décourager, le jeune homme réitéra l’appel. Cette fois, des pas se firent entendre. La porte s’ouvrit en douceur dans un grincement sinistre.

    « Ne soyez pas si impatient, prince Clément, une vieille femme ne peut se mouvoir aussi facilement qu’un jeune homme tel que vous. »

    À l’écoute de son nom, le prince prit un air surpris qui n’échappa pas à la voyante.

    « Voyons, vous venez faire appel à mes services, vous savez donc quel est mon don. Ne soyez pas si déconcerté. »

    Elle s’écarta du seuil et libéra le passage.

    « Je vous en prie, entrez dans mon humble demeure. »

    Clément suivit son hôte jusqu’à une salle circulaire à l’ambiance mystique. Le sol et les murs étaient recouverts de runes et une épaisse fumée s’élevait des multiples encens disséminés aux quatre coins de la pièce.

    La voyante alla s’installer sur un coussin. Devant elle trônait sur un piédestal une boule de cristal dont la profondeur semblait infinie. Le prince n’osa la fixer de crainte d’être happé dans l’immensité s’ouvrant devant lui.

    « Prenez place, susurra la vieille femme. Asseyez-vous en face de moi et commençons la séance. »

    Toujours sans dire un mot, Clément obéit. La femme en face de lui le fascinait, aucun son ne parvenait à sortir de sa gorge serrée. Elle était vêtue d’une vieille robe élimée violette. Ses longs cheveux blancs descendaient jusqu’au sol et traînaient avec nonchalance autour d’elle. Le plus impressionnant était son regard. Quand elle posait ses yeux sur quelqu’un, ce n’était pas la personne en elle-même qu’elle semblait observer mais sa vie dans son ensemble. Une vision au-delà des barrières du temps et de l’espace, inaccessible pour le commun des mortels.

    « Bien, débutons. »

    La voyante ferma les yeux et apposa ses mains sur la sphère de cristal. Aussitôt une étrange lumière bleutée s’en dégagea et illumina la pièce. Une multitude d’images et de sensations paraissaient émerger de l’orbe pour ensuite y replonger. La voyante saisissait au passage des informations du bout de ses doigts et s’en imprégnait. Ses mains tremblaient de plus en plus fort et une longue litanie s’échappa bientôt de ses lèvres.

    La transe dura une dizaine de minutes. Une éternité pour le prince. Quand la divination prit fin, la lumière s’effaça et les émanations regagnèrent le cristal. La faille temporelle était refermée. La voyante rouvrit enfin les yeux.

    Après une courte pause, la vieille femme prit la parole d’une voix claire et profonde que Clément ne reconnut pas. C’était comme si les mots prononcés ne venaient pas directement d’elle mais d’un autre temps.

    « Les portes de ton futur m’ont été ouvertes, prince Clément. Si tu désires sauver celle que tu aimes, il te faudra contrer la magie maléfique du sorcier qui l’a enlevée. Pour cela tu auras besoin de l’aide de la fée Mélice qui vit dans les montagnes à l’Est. Elle seule pourra t’aider dans ta quête. Sauve-la du péril qui la guette et elle saura t’en être reconnaissante. Ta bien-aimée est retenue captive non loin de là, sur un plateau boisé où coule une rivière qui se jette en cascade au pied des montagnes. Maintenant, va, jeune prince, affronte ton destin. Et surtout, sois prudent, ou le ciel rouge sang dédoublé aspirera ta vie.

    — Merci pour vos enseignements, madame, réussit enfin à articuler le prince. Je saurai mettre à profit ces informations. Au retour de mon voyage, je vous octroierai une récompense à la hauteur de votre aide. »

    La voyante sourit.

    « La plus belle des récompenses serait que vous réussissiez votre entreprise. Je ne suis pas matérialiste mais j’aime me rendre utile. Si mes conseils vous permettent de réussir alors je serai comblée.

    — Je vous promets alors de vaincre. Votre humilité est d’une grande noblesse, je vous ferai honneur. »

    Clément remercia la voyante une dernière fois et sortit. Entre-temps, la nuit était tombée. Reprendre la route à cette heure n’était pas raisonnable. Il décida donc de dormir à la belle étoile auprès de son cheval. En cette saison estivale, il était des plus agréables de contempler le ciel nocturne et de se laisser bercer par les étoiles. Avant de rejoindre les bras de Morphée, le prince pria pour Eulalie et se jura de la délivrer coûte que coûte. Aucun obstacle ne se dressera assez haut pour l’empêcher de l’atteindre.

    Hélas ! son sommeil fut tumultueux. En rêve, toutes sortes d’interrogations vinrent l’accabler et le priver de repos. Ce fut l’aube qui le délivra des affres de la nuit. Clément s’étira longuement et chassa d’un revers de main toutes les pensées qui lui pesaient sur le cœur. Il représentait le dernier espoir de salut pour sa bien-aimée, l’heure n’était pas au doute. D’autant plus qu’il avait les moyens de la sauver. En dépit de son jeune âge, le prince était rodé au combat. Son instructeur à la cour, le meilleur du royaume, l’avait emmené à maintes reprises parcourir les terres de son père combattre brigands et autres malandrins pour parfaire son apprentissage.

    Cependant la magie risquait d’être un problème hors de son domaine de compétences. Les sorciers étaient rares dans ces contrées et, préférant rester à l’écart des sociétés, tout savoir les concernant était limité. La voyante lui avait affirmé que la fée Mélice saurait le conseiller en échange d’un service. Clément devait lui faire confiance pour remporter cette bataille. Il espérait aussi qu’elle lui apprendrait les raisons ayant poussé le sorcier à enlever sa fiancée. Si la fée ne pouvait le renseigner à ce sujet, il se ferait un plaisir de faire parler l’intéressé après l’avoir défait.

    Les montagnes de l’Est étaient en temps normal à plus d’une demi-journée de route du village. Les chevaux n’étaient pas suffisamment endurants pour tenir la distance et faire le trajet d’une traite. Toutefois, sa monture n’était pas un simple étalon. D’une vigueur exceptionnelle, il pouvait galoper des heures durant avant que les premiers signes de fatigue se fassent ressentir. Grâce à lui le prince gagna un temps précieux.

    Ils traversèrent toutes sortes de paysages, et ce, sans jamais ralentir. La nature ne les freinait pas et semblait même au contraire encourager leur course folle. Le vent sifflant avec force à leurs oreilles les fouettait dans le dos comme pour les porter vers leur destination, si bien qu’au zénith les monts étaient déjà en vue.

    Face à l’immensité devant lui, le prince réalisa à quel point il allait être difficile de trouver Mélice en dépit des informations que lui avait fournies la voyante. Il pria intérieurement pour que sa bonne étoile le guide à bon port. Les fées vivaient couramment dans les bois ou les grottes où coule une eau pure. La zone était large mais les possibilités restreintes. Clément arpentait inlassablement de long en large le pied des monts, les sens aux aguets. Les heures défilaient et rien ne lui indiquait qu’il se rapprochait du but. Pourtant il ne perdait pas espoir.

    Sa persévérance finit par être récompensée. Le prince repéra une petite cavité cachée par la végétation grimpant le long de la roche. L’épée au poing, il se fraya un passage et pénétra avec prudence dans la caverne. La seule source de lumière à l’intérieur provenait des minces rayons du soleil parvenant à se faufiler par l’entrée.

    Malgré l’obscurité Clément constata que la grotte était bien plus grande que ne le laissait supposer la fine ouverture dans la paroi. Une imposante voûte naturelle soutenue par des piliers stalagmitiques massifs s’offrait à sa vue. L’endroit ressemblait à un temple majestueux et mystique, dissimulé au regard des simples mortels.

    Le bruit de ses pas se répercutait sur les parois et emplissait la caverne. Le prince avait l’impression de bafouer un lieu sacré par sa présence, la solennité pesante l’écrasait.

    Soudain, une petite lueur se dégagea d’un bassin près de l’un des piliers. Sa douceur irréelle apaisa le cœur tourmenté du prince. Il s’en approcha lentement, complètement hypnotisé par l’apparition. Immergé dans l’obscurité, il se noyait dans la clarté s’élevant devant lui.

    Une petite silhouette se détacha de la lumière. Tout d’abord des bras, puis des jambes, une tête parée de bouclettes et enfin de fines ailes diaphanes.

    « Êtes-vous la fée Mélice ? » demanda le prince sans préambule.

    La frêle créature voleta jusqu’à lui. Une multitude d’étincelles suivaient son sillage.

    « C’est bien moi, répondit-elle d’une voix cristalline. Je suis la fée des monts de l’Est. Je protège cette région grâce à ma magie et je viens en aide aux personnes parvenant à dénicher ce sanctuaire. Seul un être au cœur pur peut en trouver l’entrée. »

    La fée étudiait le prince et semblait sonder son âme.

    « Je décèle un profond trouble en toi, ton cœur me parle. Ses battements crient ta détresse. »

    Elle appuya ce dernier mot avant de continuer d’un ton plus léger.

    « Tu connais déjà mon nom, j’en déduis que tu me cherchais.

    — Oui, concéda le prince. Je me nomme Clément, fils du roi Hermance. La princesse Eulalie, fille aînée du monarque de ce royaume, a été enlevée par un sorcier. Cette demoiselle est ma fiancée et je suis venu la délivrer. Une voyante m’a prédit le succès de ma quête si jamais

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