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Chroniques de Galadria I: L'Autre Monde
Chroniques de Galadria I: L'Autre Monde
Chroniques de Galadria I: L'Autre Monde
Livre électronique257 pages2 heures

Chroniques de Galadria I: L'Autre Monde

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À propos de ce livre électronique

Qu’arrive-t-il lorsqu’un homme réalise son rêve ? Perd-il toute raison d’avancer ? Ou bien au contraire utilise-t-il ce rêve comme source de courage et d’inspiration le propulsant vers d’autres rêves, peut-être plus grands encore ?
Ce sont là les questions que se pose Glaide, adolescent de 17 ans discret et philosophe, dont la seule raison de vivre est l’espoir qu’il réalisera son rêve : aller dans un Autre Monde... Un monde de mystères, de batailles épiques et d’aventures.
C’est pourquoi lorsqu’un jour un monstre de cauchemar apparait devant ses yeux et s’en prend à ses amies Gwenn et Emily, il n’hésite pas un instant à se jeter dans la mêlée avec à ses côtés son éternel complice Jérémy, porté par la joie et l’excitation à l’idée que ses prières aient été enfin entendues...
Un vieil homme inconnu apprendra alors au groupe que le temps est venu pour eux de se rendre sur Galadria : un autre monde où magie et monstres règnent en maitres. Les deux filles seraient des Maggs, ces magiciennes blanches altruistes dont Galadria a tant besoin, et dont la survie est assurée par des Protecteurs, rôle qui incombe aux deux garçons.
Cependant à peine les adolescents découvrent-ils cette nouvelle terre que leur guide perd la vie, les laissant seuls et désemparés...

Annoncés comme de simples Maggs et Protecteurs, les quatre amis découvriront bien vite qu’ils sont attendus par les uns, et redoutés par les autres. Tour à tour accueillis, protégés, puis traqués et pourchassés, ils finiront par se douter que l’acharnement avec lequel des ennemis qu’ils ne connaissent même pas cherchent à tuer Glaide cache quelque chose.

Leur aventure en quête de réponses va les amener à découvrir cette terre si incroyable, ses habitants, ses villes, mais aussi les maux qui l’accablent et leur rôle dans tout ceci. Et alors que ses compagnons cherchent désespérément un moyen de rentrer chez eux, refusant des responsabilités trop lourdes qu’on leur impose et fuyant une réalité trop dure, Glaide n’a plus qu’une seule idée en tête : commencer sa nouvelle vie dans ce qu’il appelait autrefois l’Autre Monde...

******

Les "Chroniques de Galadria" racontent l’histoire de Glaide, un jeune homme qui réalise son rêve en allant sur un Autre Monde, et par conséquent le récit est centré sur ce qui lui arrive et comment il l’expérimente, ainsi que sur sa manière de penser. Cela permet de comprendre ce qui le guide, d’où viennent ses doutes et sa force, et fait de lui un personnage auquel il est facile de s'identifier.

Ainsi les "Chroniques de Galadria" ont-elles la vocation de proposer au lecteur à la fois une aventure épique de Fantasy en six volumes pleine de rencontres, d’action et d’émotion comme il sied au genre, et un récit initiatique plus profond, amenant des questionnements sur notre manière de penser et de percevoir notre vie, où les obstacles rencontrés par le héros rappellent ce que nous vivons.

Cette histoire peut être découverte pour l’un ou l'autre de ces deux aspects mais ne prend toute son ampleur et tout son sens qu’une fois les deux combinés.

LangueFrançais
Date de sortie15 oct. 2011
ISBN9781466060791
Chroniques de Galadria I: L'Autre Monde
Auteur

David Gay-Perret

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    Aperçu du livre

    Chroniques de Galadria I - David Gay-Perret

    Avant-Propos

    Avant que vous ne vous lanciez dans l’épopée qui vous attend je souhaiterais indiquer ici que je cherche à rendre ce livre disponible dans un maximum de langues : si vous en maitrisez plusieurs et vous sentez tenté(e) par l’aventure, rendez-vous sur Babelcube pour prendre contact avec moi ! La langue originale est le Français (mais je suis prêt à étudier également les offres basées sur une langue traduite) et les langues cibles dépendent de vous, certaines étant déjà couvertes.

    Je souhaiterais également mentionner mon dernier projet en date concernant ce livre : je compte en faire une série d’animation divisée en épisodes, un peu à la manière des Anime Japonais pour les connaisseurs. L’idéal serait de travailler en étroite collaboration avec un studio d’animation (peut-être à la recherche d’un scénario ?) pour bénéficier du savoir-faire, des conseils et des ressources de professionnels, tout en leur apportant mon point de vue, mes idées pour la réalisation, mes musiques, et bien entendu en m’assurant du respect de l’atmosphère et de l’histoire.

    Il faut bien comprendre que l’aspect conte initiatique des Chroniques est le résultat d’un patchwork de thèmes et d’idées ajoutés au fur et à mesure qu’ils me venaient, de manière spontanée, sans une réflexion globale en amont (un peu comme un journal intime). Cependant la fin de la rédaction de l’aventure a été marquée par une compréhension et une appréhension nouvelles de ma vie et du monde : des éléments que je souhaitais ardemment partager mais malheureusement l’histoire était terminée ! Toutefois en la relisant à la lumière de ce que j’avais nouvellement appris, j’ai réalisé que tout ce dont je voulais maintenant parler était déjà là, mais mal exprimé (puisque je n’avais pas construit l’aventure avec ça en tête). La création d’une série d’animation me permettrait donc de débuter le processus créatif avec ces thèmes et messages clés en tête, pour ensuite les transmettre à travers l’histoire de manière claire, structurée et logique.

    Donc si vous connaissez des personnes travaillant dans l’animation qui pourraient être intéressées, ou si vous-même êtes dans cette situation, n’hésitez pas à me contacter !

    Allez, il est plus que temps pour vous de découvrir l’aventure à suivre. Bonne lecture, et bon voyage…

    A tous ceux qui savent encore rêver…

    Prologue

    UN éclair sembla déchirer le ciel et un autre orque tomba. Glaide effectua un bond le propulsant derrière son dernier adversaire qu’il décapita d’un revers de lame. Tout en rengainant son épée, il jeta un regard alentour et ne décela aucun danger.

    « Bon, il faudrait peut-être que je trouve un endroit pour la nuit. Je n’ai pas envie de dormir une fois de plus à la belle étoile ou dans une grotte humide… », soupira-t-il d’un air sombre.

    Il se trouvait sur une petite colline. A sa droite s’étendait la route qu’il avait empruntée, faite de graviers et de terre mise à nue par les innombrables bottes qui l’avait foulée à travers les âges. Elle contournait la butte de manière à ne pas fatiguer inutilement les voyageurs en la gravissant, mais Glaide avait voulu jeter un œil en haut et bien lui en avait pris, car il avait découvert une bande d’orques qui s’apprêtait à fondre sur une petite chaumière.

    A sa gauche, il y avait une chaîne de montagnes recouvertes de sapins et d’autres arbres, dont les feuilles, en cette saison, prenaient des nuances rouges et or.

    Il regarda une dernière fois ses ennemis. « Ils ne gêneront plus personne ceux-là », pensa-t-il avec une moue de dédain en direction des corps sans vie. Puis il se dirigea tranquillement vers le bas de la colline, en direction de la demeure dont les occupants, sans le savoir, venaient d’échapper à la mort.

    Lorsqu’il arriva le soleil déclinait déjà et commençait à disparaître derrière les montagnes, et le torrent qui s’écoulait de ces dernières prenait des reflets vermeils et argentés. Des rayons dorés filtraient à travers les arbres, donnant à la forêt une robe de lumière verdoyante.

    La maison était de ce style bien particulier si cher à ce monde : la porte, comme pour la plupart des habitations, était faite d’un bois sombre et simple, et les façades de bois laqué, subtil mélange d’orient et d’occident. Les murs brillaient de mille feux sous l’astre couchant.

    Glaide frappa.

    Lorsque le vieil homme ouvrit, il eut un moment de stupeur en découvrant devant lui, dans la lumière déclinante du jour, un garçon portant une longue cape lui mangeant une bonne partie du menton.

    « Bonsoir », lui dit Glaide.

    L’homme sembla retrouver ses esprits et le salua à son tour. Puis son visage s’éclaira :

    « Mais… mais… je… je te connais, je t’ai déjà vu, tu… tu es le Destructeur ! »

    Glaide garda un moment le silence et un éclair de tristesse traversa ses yeux sombres. Un éclair dans lequel on aurait pu déceler le regret, les souvenirs, et très certainement une profonde mélancolie… Il répondit :

    « Oui, c’est ainsi que l’on me nomme.

    - Oh mais, si je m’attendais… Mais je t’en prie : entre, entre ! Hé, venez voir qui nous rend visite ! » S’exclama l’individu.

    Et toute une troupe composée d’hommes, de femmes et d’enfants descendit l’escalier. « C’est bien ma veine de tomber en pleine réunion de famille », songea Glaide tout en levant les yeux au ciel.

    L’ambiance était chaleureuse et il ne fut pas autorisé à s’en aller comme il le demandait : on lui assura qu’il ne gênait aucunement. Quelques bonnes poignées de main et embrassades plus tard, tout le monde passait à table.

    Après un repas aussi copieux que délicieux et de multiples questions sur tout et sur rien, l’adolescent, qui n’en était déjà plus vraiment un, et ses hôtes se déplacèrent pour prendre place dans le salon, où les attendaient de très beaux et très confortables sièges. La maison, bien que petite, possédait un salon suffisamment spacieux pour accueillir tout le monde, autrement dit une dizaine de personnes. L’homme prit la parole :

    « Vois-tu jeune homme, je comptais me rendre à Shinozuka prochainement, et maintenant que tu es là j’aimerais écrire ton histoire pour en amener une copie à la Grande Bibliothèque. J’ai cru comprendre en effet que personne, mis à part toi, n’était en mesure de raconter la véritable histoire du Destructeur, si bien que rien ne figure sur ton avènement dans les chroniques de ce monde. »

    Puis il ajouta en riant :

    « Cela fera également une bonne histoire pour endormir les petits ! »

    Le garçon eut un sourire poli, mais dans son cœur il ne souriait pas. « Non, je ne suis pas le seul à connaître mon histoire. Mais peu importe pour le moment », songea-t-il.

    Il prit la parole :

    « Mais, c’est que… c’est une longue histoire !

    - La nuit suffira-t-elle ? » Lui demanda une femme.

    Glaide hocha lentement la tête, puis il regarda à travers une fenêtre la nuit enveloppant doucement le paysage. La lune était pleine, tout semblait propice à ce que l’un des plus grands secrets de Galadria soit enfin et pour la dernière fois révélé…

    « Suis-je prêt ? Songea le jeune homme. J’ai gardé ce passé éloigné durant les derniers mois, redoutant mes propres souvenirs… Qui suis-je aujourd’hui ? Que reste-t-il de celui que je fus ? Les gens célèbrent celui qui a donné naissance à ce nouvel âge : ils célèbrent le Destructeur même s’ils connaissent la vérité… Bien que ma joie d’être ici soit toujours présente, j’ai renoncé à ce statut que l’on m’avait octroyé en même temps qu’aux souvenirs de cette aventure tant espérée. Mais… se pourrait-il que mon errance m’ait destiné à me trouver ici, ce soir ? Dois-je revivre ce temps dont je ne sais si je le regrette ou le crains ? J’ai toujours redouté de vivre dans le passé, mais peut-être aujourd’hui est-ce dans ce passé que je dois puiser pour construire mon avenir… Oui, je veux vivre à nouveau…

    « Et puis peu importe, je dois me concentrer et retranscrire mon histoire. Peut-être offrira-t-elle une aide future, qui sait ? Vous aviez raison maître : toutes les histoires ont une fin, et la mienne est très certainement terminée… »

    Il se tourna alors vers ses interlocuteurs et vit le vieil homme relever la tête du morceau de parchemin qu’il tenait entre les mains et s’arrêter d’écrire. Puis, à voix haute cette fois, Glaide débuta :

    « Alors voilà… »

    Et l’homme reprit sa plume et en déposa la pointe à la suite de ce qu’il avait déjà rédigé. Des caractères, dressés avec une certaine arrogance, qui lisaient :

    « Chroniques de Galadria : l’Avènement du nouveau Destructeur »

    Chapitre 1

    DEPUIS combien de temps cela avait-il commencé ? Il n’aurait su le dire avec précision. La seule chose dont il était certain, c’était la manière dont tout avait débuté : d’abord juste des pensées, puis une histoire avait germé dans son esprit, toujours dans un autre monde. Mais tout cela le rendait heureux : oui, il avait un rêve. Lorsqu’il lui arrivait de songer qu’il puisse ne jamais découvrir ce monde si fabuleux, le désespoir le gagnait. Cependant il se targuait de posséder une volonté de fer, et combattre ce désespoir était un défi qu’il se faisait un devoir de relever. Il lisait beaucoup, et par conséquent voyageait beaucoup.

    Ce monde dans lequel il vivait, ou plutôt cette époque, n’était pas la sienne. Il voulait un monde sans technologie, un monde resté à l’époque du moyen-âge, mais avec des monstres, de la magie. Les auteurs appelaient cela Heroic Fantasy … Mais après tout, qu’importait le nom ? Et même si l’on ne cessait de lui répéter que cela n’existait que dans son imagination, que les monstres qu’il rêvait d’occire et qu’il nommait orques, comme dans tout bon récit, n’étaient que l’invention d’un homme, il se plaisait à rêver, fait trop rare de nos jours aimait-il à penser.

    Il avait plusieurs fois discuté de ce sujet avec un ami, et il leur arrivait fréquemment à tous deux de se demander comment un tel monde pourrait exister. Gamineries, peut-être… Imagination débordante, sans doute. Lui-même n’était pas de ces gens qui vivaient dans leurs songes : il se montrait au contraire très lucide, trop peut-être… Ses rêves ne prenaient jamais le pas sur la réalité : ils le faisaient avancer, et c’était là leur unique rôle.

    Néanmoins il s’était plus d’une fois demandé s’il lui serait possible, un jour, de découvrir un monde comme celui dont il rêvait. A ses moments perdus il s’amusait à réfléchir à sa manière de réagir, à ce qu’il lui faudrait emmener… Mais il arrive parfois que les événements se montrent imprévisibles et surtout, fait plus rare, il arrive que les rêves deviennent réalité…

    Glaide était dans son bus pour rentrer chez lui. Du haut de ses dix-sept ans, cheveux châtains plutôt longs, yeux marron foncé et le visage franc, il tentait tant bien que mal de garder l’équilibre malgré les cahots du véhicule. Il avait un regard profond qui laissait transparaître une grande force morale, et sa bouche pouvait former des sourires magnifiques mais il était plutôt discret et souriait donc rarement. Il parlait peu mais réfléchissait beaucoup, sans doute trop selon certains, si tant est que cela soit possible. Bien que peu désireux d’être mis en avant, il savait prendre des décisions si le besoin s’en faisait sentir.

    Exceptionnellement il avait avec lui Jérémy, son éternel complice, dont les yeux noisette et l’aspect jovial attiraient immédiatement la sympathie. Avec son visage avenant et son sourire facile, d’aucun l’aurait qualifié d’insouciant, voire même superficiel. Mais s’arrêter aux apparences eut été une erreur, car sa loyauté était un modèle pour beaucoup, et ses actions avaient plus d’une fois prouvé qu’il était un compagnon digne de confiance. Il venait de fêter ses dix-sept ans au début de ce mois de juin.

    Les deux jeunes gens avaient décidé de se retrouver ce vendredi car c’était la veille des grandes vacances d’été ! D’ailleurs, les cris et la joie débordante qui résonnaient dans le véhicule ne laissaient planer aucun doute. Seul le chauffeur semblait ne pas partager la gaîté ambiante… Certainement à cause des hurlements qui lui matraquaient les oreilles !

    Après être descendus du bus, les deux amis discutèrent de leurs projets pour les jours à venir, tout en remontant un petit chemin de pierre menant au lotissement de Glaide.

    « Alors Jérémy, tu vas descendre dans le sud comme chaque année, hein ?

    - Et oui, triste fatalité…, soupira le jeune homme. Et toi ?

    - On va sûrement passer deux ou trois semaines au soleil en famille, on verra bien. »

    Le temps était radieux pourtant, en cette fin du mois de juin, le soleil ne semblait pas vouloir réchauffer quoi que ce fût, et chacun s’emmitouflait dans son pull tout en pestant contre cet été qui s’annonçait frais.

    Pendant qu’ils marchaient, derrière eux deux filles de la classe et de l’âge de Glaide faisaient de même. L’une d’entre elles avait les cheveux bruns et fins, des yeux émeraude et un très beau sourire qu’elle montrait volontiers. Répondant au doux nom d’Emily, elle parlait assez peu mais disait ce qu’elle pensait. Glaide l’admirait car sans être associable, ce qu’on lui reprochait souvent, elle n’était pas extravagante.

    Sa compagne avait des cheveux mi-longs qui prenaient parfois des reflets dorés suivant la lumière du soleil, phénomène que le jeune homme n’était jamais parvenu à expliquer. Elle s’appelait Gwenn et sa tendance naturelle à la crédulité lui valait de nombreuses farces. En revanche ses magnifiques yeux gris teintés de bleu lui attiraient de nombreuses remarques et prétendants.

    Les deux filles étaient très amies et elles appréciaient bien Glaide, malgré son apparence froide et parfois dure.

    Plongés dans leurs discussions, les quatre adolescents ne remarquèrent pas l’étrange lueur violette qui faisait son apparition. Une lueur d’autant plus intrigante qu’elle n’était pas projetée : elle apparaissait, grossissant à vue d’œil, dans le vide…

    Les deux garçons étaient largement devant, mais le cri fut si puissant qu’il parvint à leurs oreilles. Instinctivement ils firent volte-face, et Glaide découvrit alors une scène à laquelle il s’était résigné à ne jamais assister de son vivant, une scène qu’il n’espérait plus : un monstre se tenait devant lui. Oui, un monstre : il ne voyait pas d’autre terme pour qualifier la créature de plus de trois mètres de haut aux griffes acérées qui avait entrepris d’attaquer Emily et Gwenn. Un poil ras couvrait une peau noire qui semblait dure comme l’acier.

    Pourtant cette vision d’horreur, qui n’avait finalement fait que surprendre Glaide, ne tarda pas à être remplacée par d’autres sentiments. Ces mêmes sentiments que l’on ressent lorsque quelque chose que l’on attendait depuis longtemps arrive enfin : une joie mêlée de surprise et d’incrédulité, car après avoir imaginé différentes situations toutes plus improbables les unes que les autres, Glaide découvrait enfin la réalité… Il était incapable de faire un geste ou de prononcer un mot : son esprit travaillait à toute vitesse, tentant de concevoir l’inconcevable tout en lui criant que le temps était venu.

    Jérémy, quant à lui, restait pétrifié et ne cessait de répéter les mêmes mots :

    « C’est impossible… c’est impossible… »

    Glaide lui donna une bourrade pour lui faire retrouver ses esprits autant que les siens :

    « Hé, tu te réveilles ! Et arrête de dire n’importe quoi : tu vois bien que c’est possible ! »

    Malheureusement ce coup rappela au jeune homme qu’il possédait des jambes, et il fit instantanément volte-face pour tenter de s’échapper, réaction pour le moins normale ! Mais Glaide se planta devant lui, interdisant la fuite. Jérémy essaya de le repousser pour passer mais il reçut un nouveau coup dans le ventre et en eut le souffle coupé. Il mit un genou à terre tout en essayant de respirer tandis que son compagnon prenait la parole :

    « Regarde ! Regarde ce monstre là-bas ! C’est ce que je t’avais dit : l’Autre Monde est ici ! C’est mon rêve Jérémy : enfin je vois ce que j’ai espéré ! C’est maintenant ou jamais : j’ai la chance de pouvoir réaliser mon souhait le plus cher, et crois moi je ne vais pas la laisser filer. »

    L’adolescent, tout en respirant par saccade, regarda son ami dans les yeux. Etait-ce la détermination qu’il y voyait briller qui le calma ? Ou peut-être cette lueur bien particulière, presque folle, qu’il n’avait remarquée que lorsque Glaide lui parlait de cet Autre Monde ? Ou peut-être encore la volonté de suivre un ami ? Quelle que fût la réponse il se releva. Bien que toujours fébrile, il déclara d’une voix calme :

    « En effet, on dirait que tu avais raison : cet Autre Monde existe bel et bien, et il ne sera pas dit que le meilleur ami de Glaide l’abandonna lorsque celui-ci réalisa son rêve.

    - Ca veut dire… ça veut dire que tu m’accompagnes ? Demanda timidement le jeune homme.

    - Je ne sais pas si nous verrons quoi que ce soit de formidable, et à vrai dire je ne sais même pas ce que nous allons faire face à cette… chose, et il désigna la créature. Mais oui : je pense que cela vaut le coup d’essayer. »

    Et il afficha un grand sourire. Glaide se sentit submergé par la joie, à tel point qu’il en oublia momentanément la créature de cauchemar qui se trouvait quelques mètres derrière lui. Réaliser son rêve était déjà fantastique en soi, aussi incroyable celui-là puisse-t-il être, mais ne pas être seul et avoir à ses côtés un ami relevait du miracle !

    Un nouveau cri parvint alors à leurs oreilles, les ramenant dans le présent. La scène n’avait duré que quelques minutes et le monstre passait à l’attaque. Il semblait avoir jeté son dévolu sur Emily. Le sang de Glaide ne fit qu’un tour : il bondit, Jérémy sur les talons, en direction de la jeune fille sans vraiment savoir ce qu’il comptait faire une fois arrivé. Gwenn se tourna alors vers eux : une peur indicible se lisait dans ses yeux. Elle était incapable de bouger et assistait impuissante à la scène cauchemardesque qui se déroulait devant elle.

    Au moment où les deux garçons arrivèrent cependant, une chose surprenante se produisit : Emily s’arrêta instantanément de bouger, se laissant volontairement à la merci de son adversaire… Toutefois, alors que Glaide allait lui hurler de courir, il remarqua que le monstre semblait lui aussi pétrifié, de même que Gwenn, les arbres alentour, et à vrai dire toute chose… Le temps s’était arrêté et seuls Glaide et Jérémy pouvaient encore bouger.

    Seuls ? Non, pas tout à fait : un vieillard qui flottait devant eux le pouvait aussi. Il avait de longs cheveux blancs et une barbe lisse d’une taille impressionnante de la même couleur. Il portait une robe d’une blancheur immaculée elle aussi, et tout son corps irradiait d’une lueur presque éblouissante. Son regard, en se posant sur les deux adolescents, était bienveillant et il leur inspira immédiatement le

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