Le Murmure Des Anges
Par Zam Sana
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À propos de ce livre électronique
"The horizon has noequal,I watch thestarrynight
Andfinally seein front, whichis meant for me.
Takeflight, whichis notme, itdoes not happen.
The moonlight,beautiful,mystical,I can finallyadmit,
Andfinally seein front, whichis meant for me.
Takeflight, whichis notme, itdoes not happen.
I have longnoticed thislight,away frommy soul
Who wants memore thanmy being
An "after"uneventhat I cannotrefuse,or throw
Inthe depthsof my destiny ..."
"Le coursier frappait encore plus fort sur son cheval pour arriver destination. Lenfant allait natre dans cette petite demeure loin de la ville. Le messager approchait grand pas. Au palais de Jade, la fille de Shina donnait naissance un fils quelle appela Rod, petit fils dErwan 1 erdu nom. Aprs stre fait enlev, Dborah pris cette enfant dans les bras.
- Il est moi cet enfant ma chre, tu sais quel effet a fait quand on apprend que son enfant est mort-n
- Shina dormait, inconsciente, son fils venait dtre enlev ..."
Zam Sana
ZAMMAN Eva was born in 1979. She arrived in France with his family in 1980. She studied with his success and had a BTS and a degree in marketing. She had a passion for writing, painting, music and drawing from his very childhood. She wrote her first novel in 2001.She married in 2002 and had two children. She managed to access the property in a short time with their couple's situation rather well. Nowadays, she had a small jewelery business that is struggling to emerge. She continues to write books of poetry and love song. Thus the love of art is something unshakeable. Issu d'une famille nombreuse (2 frères et 2 soeurs), ZAMMAN Eva est née en 1979. Elle est arrivée en France avec sa famille en 1980. La situation familiale restait plutôt précaire. Elle déménagea plusieurs fois de suite en l'espace de cinq ans pour enfin réussir à trouver un appartement spacieux et idéal pour la famille. Elle a eu avec succès un BTS en Assistanat de direction et une licence en marketing. Elle avait une passion pour l'écriture, la peinture, la musique et le dessin depuis sa tendre enfance. Elle a écrit son premier roman en 2001.Elle s'est marié en 2002 et a eu deux enfants. Elle a réussi à accéder à la propriété dans un court laps de temps pour ainsi continuer à prospérer dans le business immobilier. Aujourd'hui, elle a une entreprise de bijouterie qui a du mal à émerger.Elle continue aujourd'hui d'écrire des recueils de poésie et élever ses enfants.
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Aperçu du livre
Le Murmure Des Anges - Zam Sana
Copyright © 2014 by ZAM Sana.
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Rev. date: 04/24/2014
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L’horizon n’a plus d’égale, j’observe la nuit étoilée
La lueur de la lune, belle, mystique, je peux enfin admettre,
Et enfin voir en face, ce qui m’est destiné.
Prendre au vol, ce qui n’est pas à moi, ça ne se fait pas.
J’ai longtemps aperçu cette lueur, loin de mon âme,
Qui veut de moi, plus que mon être.
Un « après » inégale que je ne peux refuser, ni jeter
Dans les abîmes de mon destin.
Je dois enfin assumer ce destin
Qui doit faire de moi, un futur guerrier.
Et enfin, prendre au vol, ce qui m’appartient,
Ce et ceux que je peux garder.
L’aurore de nos pensées, affaiblit le côté obscur de notre terre.
Les diamants perdus de nos contrées ne peuvent se briser,
Nous pouvons enfin regarder en face ce qui nous est destiné.
Je ne perds jamais, je retrouverai ce qui doit être à nos côtés.
J’ai tant appris en vivant dans ces mondes, si différent les uns des autres.
Toutes ces histoires n’auront pas trouvé de fin.
Les hommes sont nés pour vivre ensemble
et par-dessus tout passer le restant de leurs jours à se battre et se détruire.
La seule chose que nous avons très bien forgée jusqu’aujourd’hui
est bien l’autodestruction humanitaire.
Nous resterons tels quels jusqu’à la fin des mondes.
Seule devant ce peuple qui pour la plupart me voulait comme garante
et gouvernante de cette terre. Ils m’observent tous comme si je n’étais
qu’un enfant, je renaissais parmi eux, je devrais …
Pourtant, il est passé près de moi, cet être, ou ange, je ne sais pas …
Maintes fois, il est passé, pour chaque instant où la lutte
sans fin viendra me prendre et me demander de me surpasser.
Ces combats m’ont demandé d’aller au-delà de moi-même.
Ils ont tracé mon chemin, avec d’autres personnes.
Un destin qui trouve son chemin, sans lâcher prise
et braver avec fierté et courage l’épée du savoir et de la vie.
Je pense à vous chaque instant et n’arrive toujours pas à trouver
la cause des souffrances éternelles de mes soldats.
Il est passé près de moi et m’a demandé d’aller le plus loin possible,
d’être aussi forte que ma propre nature.
La nature d’une femme qui ne connaît toujours pas le but de nos peuples,
resté près d’eux pour le bien et par-dessus tout empêcher les côtés obscurs
de refaire surface, pour l’instant le seul moyen de gagner la paix.
La paix … une paix, comme nous n’en avons encore jamais vu jusqu’aujourd’hui.
Cette paix que nous espérons tous, venir un jour, pourrait-elle un jour naître ?
Etre dans nos livres, éternellement dans chaque âme, prête à renaître
Pour entraver ce qui ne peut exister.
Je monte les marches, je m’assieds sur le trône, et je garde près de moi cette chaise,
Qui aurait pu accueillir une dernière fois cet être, peut être, prêt à renaître.
Je n’attendrais pas, et je continue la lourde tâche qui m’est demandé, sans toi.
Je pense retourner là d’où je viens et enfin, laissé ce destin
Au main d’une autre personne, plus forte que moi
Pourrais-je procédé aux choses inhabituelles ? Utiliser une mère porteuse ?
Et renaître, prêt d’une famille, aussi merveilleuse que la mienne.
1949, la date propice à laquelle je m’en irai, enfin, sur une terre
dont je ne connais pas le chemin
Je ne me demande pas non plus comment je serais accueilli, encore, une deuxième fois.
Près d’une famille, qui pourrais peut être comprendre mon dessin.
Le temps passe, défile, dans ma mémoire et je pense à Adam, Kad, et les autres.
Comme aujourd’hui, ils seront toujours près de moi plus tard, dans cette autre vie.
Et je continue le procédé de la mère porteuse,
j’observe la carte du monde pourtant sans notre terre.
Je ferme les yeux, dirige ma main sur la map, et aperçoit une lueur blanche près de l’Asie :
Une terre merveilleuse, cette terre pourtant, à un avenir improbable, incertains.
C’est une de ses terres tant convoité par des peuples se croyant maître de tout.
TOME I
I
Le coursier frappait encore plus fort sur son cheval pour arriver à destination. L’enfant allait naître dans cette petite demeure loin de la ville. Le messager approchait à grands pas. Au palais de Jade, la fille de Shina donnait naissance à un fils qu’elle appela Rod, petit fils d’Erwan 1 er du nom. Déborah pris cette enfant dans les bras.
- Il est à moi cet enfant ma chère, tu sais quel effet ça fait quand on apprend que son enfant est mort-né …- Shina dormait, inconsciente, son fils venait d’être enlevé.
Le messager frappe à grands coups comme si l’ombre de la mort le suivait. Il arrive face à Déborah
- Où est le maître !? dit le messager
- Que se passe-t-il !
- L’enfant est née, elle est née ! … Elle vient de naître !
- Mais … ? Nous avions tous fait pour que ça ne se produise pas … Je ne comprends rien, quelqu’un s’est moqué de nous dit-elle en serrant l’enfant dans ses bras.
- Il faut prévenir Jade
- Non ! Surtout ne le préviens d’une aucune manière ! crie-t-elle
La discussion s’acheva ainsi, seule au courant, elle avança face à la fenêtre, gardant l’une des clés du destin d’Attalante.
- Je détiens une partie du puzzle ma chère Sarah.
C’est ainsi que le peuple prit connaissance de mon arrivée. Et je continue à comprendre pourquoi ils étaient tant décidés à me réduire, me vider de tous pouvoirs et sentiments. Aujourd’hui, tout se passe au niveau de mes pensées, mon âme, que je laisse aller sur les frontières du Trial qui est la source de notre arrivée sur cette terre. Je le laisse aller, souvent trop fort, vers ceux que j’aime, et parfois, trop vite vers des choses qui me dépassent, qui me redonnent vie, mais d’autres contrées, en moi, indéfinissable. Quelque chose d’étrange s’était emparée de moi, à l’époque. Je préciserai tout dans ses mémoires, en 1997 exactement ou même avant. Des lieux ou des personnes d’avant guerre me reviennent en mémoire, j’avais tout fait pour ne pas brusquer cet avenir incertains. Et ils restent près de moi sans que je ne veuille leur faire de mal. Aujourd’hui je continue sans prendre mal, et l’on pense que ça me fait souffrir.
Et le combat continue, mais je n’arrive pas à comprendre, le fait d’avoir tué tant de personnes dans ces années, pour le bien du peuple. Ces êtres sans scrupules ayant tué des nouveau-nés, des enfants, des femmes, personnes âgées et les aimés de Dieu … Comment pouvait-on les laisser faire ? Des choses que l’on ne peut changer au bout d’un siècle, des moments qui resteront gravés dans nos mémoires et je n’ai voulu que la victoire du bien contre le mal.
10 octobre 1997, j’étais très impatiente d’aller à l’université. Nous étions une vingtaine dans le hall. Une dame âgée venait nous chercher « Suivez moi, nous allons dans l’amphi 3 ». Arriver près de l’amphi, des couloirs serrés, l’odeur de la cigarette me donnait la nausée. Et ces étudiants qui étaient tous en train de bouquiner et fumer à volonté. Les murs gris vert me donnaient l’impression que j’arrivais dans une autre dimension.
Je m’assieds au premier rang, un homme d’une grande taille venait nous distribuer quelques imprimés. Il fit un discours qui dura à peu près une heure en comptant l’appel de tous les élèves. Je fis immédiatement la connaissance de Cathy et Alexandre.
Je savais dès le départ que je ne m’y plairais pas. Je prenais le temps de m’habituer à ce nouvel atmosphère. Plus le temps passait et plus je me posais un tas de questions sur mon avenir, je n’en voyais aucun ici. Je décidais de m’inscrire dans une école supérieure de commerce. Alex et Cath m’ont suivi, l’école supérieure de … préparait plusieurs formations. Alex avait choisi la filière multimédia et Cath la filière styliste. Ayant perdu un mois de cours de commerce, il me fallait rattraper tout le retard, pour moi comme pour mes amis. Le commerce était bien différent du droit que j’apprenais à l’université. Après les cours, je prenais le premier bus en direction du gymnase pour me décompresser et révisais mes cours le soir.
L’école de commerce se trouvait à …, une heure de trajet en tramway, sans compter une marche d’environ dix minutes à un quart d’heure. Avant de m’en aller, ma mère tentait de me protéger des mauvais sorts. J’aimais beaucoup les histoires de magie, et toutes ces histoires à dormir debout sur les fées et les lutins. Le plus grandiose c’est que ma mère avait vu ces choses étranges de ses propres yeux. En effet, mes parents étaient nés dans l’une des contrées les plus belles et des plus mystiques du monde, c’était pour moi merveilleux. Le Cachemire, je rêvais d’y aller depuis mes 10 ans. Cinq ans passent s’en pouvoir réaliser mon rêve. Néanmoins, j’ai pu aller dans une très belle ville de mon pays, à Sopur, un endroit où tous vos rêves sont à porter de mains. L’amour et la joie abondent cet endroit merveilleux. Fini ces instants de stress et de surmenage, j’arrivais en direction du paradis sur terre. J’avais l’impression de renaître, de vivre une nouvelle vie. D’arriver dans un monde magique, un saphir illuminé de mille feux. Et cette sensation de vouloir vivre éternellement, je l’avais ressenti si fort. Cet amas de tendresse qui vous enveloppe sans savoir où ces chaleureux chemins vont vous mener. Le rêve devait bien s’arrêter, je me mis à pleurer deux jours avant mon départ.
Pour me consoler, ma mère me regardait avec ses grands yeux noirs pour me dire enfin qu’elle avait les plus beaux enfants du monde. Ses cheveux bruns retombaient sur ses épaules et son sourire était tout mon univers. Mes parents avaient forgés une part de mes caractères, grâce à eux, je pouvais gravir toutes les montagnes du monde. Sa peau brune lui donnait un air de fée, ses caractères sévères me faisaient souvent rire. Mon père n’aimait pas la voir dans ces états, mais elle était si gentille qu’il ne disait rien. Il avait du mal à rester en banlieue, il cherchait plutôt un endroit où il pourrait trouver un nouvel emploi. Il prit ses bagages pour 1 mois au Canada. Il voulait un avenir meilleur pour nous tous, surtout pour les plus petits.
Ma grande sœur avait une petite fille de deux mois. Elle était très heureuse chez nous. Toute la famille nous disait qu’elle ressemblait trait pour trait à notre grand-père paternel, que je n’ai eu la chance de voir qu’une seule fois. Je n’avais que quatre ans, mais son visage reste encore dans ma mémoire. Je le vois si souvent dans mes rêves. Ma mère me faisait souvent rappeler cette époque : Je n’étais encore qu’un enfant en bas âge que mon Grand-père voulait me garder près de lui. J’étais à ses côtés nuits et jours, et je l’aime encore de tout mon cœur. Je crois bien avoir hérité de son courage merveilleux. Pourtant mon père me disait toujours, parce qu’il était si candide, ses enfants restaient toujours à ses côtés pour qu’il ne fasse pas de faux pas. Et nous l’adorions pour ces petits riens qui faisaient rager les gens trop intelligents.
Quant à mon petit frère, il était toujours collé devant ses jeux vidéos, déconner avec ses copains et se regarder dans la glace tout en arrangeant ses cheveux. Il avait toujours cet air que toutes les filles adoraient, il en faisait tomber plus d’une. Plus le temps passe et plus je le sens s’éloigner de moi, mais c’est ainsi.
Grâce à ma sœur, j’ai pu m’orienter comme bon me semblait, j’avais réussit à trouver la filière qui me plaisait.
La deuxième journée c’était très bien passée. Je fis connaissance avec Mickaël et Emilie.
Mickaël était quelqu’un de très discret, il parlait rarement et passait ses journées à lire des bouquins. Cheveux châtains, yeux noisette, assez grand de taille, on peut dire que c’était un beau garçon. Il avait un malin plaisir à se laisser entraîner par le charme de quelques idiotes croyant avoir une chance avec lui. Continuait jusqu’à qu’elle fasse le premier pas et terminait par le leitmotiv : j’ai une petite amie, désolée
- Mais pourquoi tu réagis comme ça avec elles
- Parce que j’ai du mal à gérer les trois que j’ai en ce moment
- T’es un vrai con ! Lui dis-je en rigolant
- Merci ! Tu es la bienvenue dans mon club tu sais !
On se voyait presque tous les jours. Alexandre ne l’appréciait pas. Ils étaient tous les deux très différents. L’un sérieux, travailleur et sans histoire, l’autre gardait ce côté banlieusard et jouait le voyou alors qu’il n’en était pas un. C’est ce côté que toutes les filles adoraient chez Mike. Il m’arrivait de calmer la situation quand il était presque prêt à se disputer, juste pour des questions idéologiques.
- Vraiment, si tu crois que c’est con qui gouvernent nos pays étaient moins dans leur jeu de la paix, soi disant, qu’ils veulent tout faire pour améliorer la situation disent-ils « Agissons ensemble » crie-t-il ironiquement. Franchement, j’vois pas ce que notre pauvre terre pourrait subir de pire que d’avoir des leaders pareils !
- Faut pas tous les mettre dans le même sac, attend, tiens voir Kennedy !
- Qui s’est fait descendre, eh ouais, pareil pour tous ceux qui veulent la paix.
- Encore un optimiste de la paix sur terre …
- Non mon p’tit, ceux qui croient en la paix c’est les idiots et les crétins, pas de paix tant que y’a des hommes sur terre tu saisis
- Vraiment ?! Quel con celui là me chuchote Alex dans les oreilles
- Faut admettre la vérité …
Alexandre était toujours en retard dans ses révisions, mais il gagnait toujours les meilleures notes. Tout le monde le reconnaissait à sa coupe de cheveux. Blond avec quelques dégradés rouges, un petit veston en cuir et toujours habillés de jeans délavés ou déchirés. Il était l’un des élèves les plus sérieux du lycée.
Cath avait un petit faible pour Mike. Elle avait tendance à venir en minijupe, on pouvait presque l’assimiler à barbie avec des cheveux bruns bouclés. Ses airs de petites filles coquines la rendaient plus jeune qu’elle n’en avait l’air. Très sensible, elle ne supportait pas la vue d’une petite goutte de sang ou bien d’une araignée en caoutchouc. Elle passait ses soirées à faire connaissance avec tous les branchés de mode.
Alex et Cath me taquinaient souvent pour mes caractères un peu masculins « espèce de monstre, tu n’as pas de cœur » me disait Cath en larmoyant. Mike répétait sans cesse ces phrases justes par moquerie en pliant ses jambes rien que pour imiter notre amie.
Je n’avais pas à me plaindre concernant mon petit cercle d’amis et mon année à l’école de commerce. Malheureusement, Il fallait bien que certaines choses fassent surface. En ce qui concerne les professeurs, je pouvais avoir la meilleure note, les appréciations n’étaient jamais ce qu’elles devaient être. Je me demandais quelquefois si je réussirai à décrocher mon diplôme.
Ma santé se faisait de plus en plus faible au fur et à mesure de l’année. J’avais une atroce douleur à l’épaule et je restais fatigué à longueur de journée. Le docteur me répétait souvent la même chose, manque de fer, « varier vos plats et faites du sport ». Je l’écoutais comme ma mère mais rien à faire. Je me défoulais un peu plus fort pendant mes cours de Taekwondo. « Calme toi, c’est pas comme ça que tu décrocher la médaille, t’as vraiment besoin de zen toi ». Mon prof était un peu à côté de ses pompes, on avait l’impression qu’il était juste là pour recevoir son salaire.
- Tiens qu’en t’élances ton bras ! Tu mets tes pieds en parallèle … comme ça, tu vois, non ! … Bon j’vous laisse on s’casse cinq minutes avant la fin, ça vous gêne pas !?
II
- Sarah ! Veuillez m’écouter quand je vous parle !!
Je m’étais endormi en cours de gestion. Les thèmes étaient tellement passionnants qu’en cinq minutes je partais dans un sublime sommeil.
Je regardais la classe comme si je les voyais pour la première fois. Alex me secouait le bras discrètement. Il ne se faisait pas remarqué en cachant ses dessins tout le long du cours : « J’vais en faire un max ! Ca va déchirer tu vas voir … plus une coupe de dingue qu’on voit à perpète ! » Mike l’interrompit d’un coup sec « Ferme là tu veux ! Eh poupée, j’aime pas trop la façon dont les profs te traitent, je travaille trois fois moins que toi et j’me paye des notes, terrible »
- Laisse tomber, mon diplôme je l’aurais, et j’en suis sûr.
Nous devions passer par la librairie, acheter un livre en français pour notre examen de fin d’année. Mike voulait passer sur Paris. Je n’aimais pas trop ces bruits continuels à chaque coin de rues, l’odeur du pétrole qui montait au nez, me donnant la nausée au fur et à mesure du voyage. Nous étions en voiture et nous sommes passés juste à côté d’un merveilleux parc. Quelques personnages disposés d’une certaines manière, des couples d’hommes et de femmes qui s’accrochaient l’un à l’autre … Je demandais à chacun d’entre eux si l’on pouvait passer par ce bel endroit. J’avais l’impression de voltiger, puis un violent souffle venait interrompre cet impression de voltige. Une odeur étrange, une sensation de déchirement, d’étirement … une poussée à droite puis à gauche. Un écartèlement invisible et l’impression d’étouffer. Je contemple une dernière fois ce parc. Quelque chose, mais quoi ? Approche doucement, je n’y arrivais pas, je ne comprenais pas. Et j’observe au loin un homme très âgé tenant un enfant par la main. Celui-ci lui fait signe vers moi et lui chuchote quelques paroles. Je détournais vite mon regard et retournais vers les autres.
Mon petit frère, Daniel, s’ennuyait à mourir, la seule motivation qu’il avait avec nous était l’humour de Mike et la beauté de Cath.
- J’en ai marre, j’suis fatigué dit-il
- On est là pour admirer cet endroit, je crois qu’on ne va pas y rester longtemps, j’ai des vertiges. Dis-je avec maladresse.
- Ok ben on y va, dit Daniel
- Rentre si t’en a envie, nous on reste dit Mike
En fin de compte, il nous regarde tour à tour, décide de contempler ce paysage qui me m’était hors de moi même. J’avais la sensation de m’élever dans un ascenseur, mon cœur bondissait et rebondissait sans cesse, j’allais tomber à terre.
- Non … soupirais-je en tenant la main de Dan.
- Qu’est ce qui passe ! Eh ça va pas, faut rentrer, y’a un problème, crie Alex
Nous nous pressâmes pour acheter nos livres, nous étions dans un coin du village « La librairie de Montfort ».
- Quel est l’idiot qui a voulu s’ramener ici ! Criais-je
- Moi, fit d’un signe Mike
- L’vieux pépé a passé sa vie dans c’trou à rat. Chuchote Daniel en regardant le libraire.
A peine s’il faisait attention à nous, regardait d’un air furieux, d’une manière à croire que l’on était des simples voyous. Il me regarda fixement, de la tête aux pieds, des pieds à la tête.
Je restais perplexe, il gardait un sourire qui cachait une certaine tristesse. J’avais encore la tête qui tournait, je regardais les livres, cherchait la lettre S, puis St, je me retrouvais aux auteurs « Ste », je pris un livre au hasard avec une date marqué en gros dessus 1944. Puis un gros souffle d’air entra dans ma gorge, un frisson parcouru tout mon corps. J’avais du mal à respirer, j’entendis une voix assez belle qui disait « Balzac s’il te plaît » une autre voix « Salut Hugo ! Comment qu’ça va alors ! » J ‘avais l’impression de faire un bond en arrière. Dan et les autres avaient disparu, où avais-je atterri ? Je me retrouvais face à l’étagère avec ce même livre à la main. Puis ce jeune homme me regardait d’un air … Il avait un béret sur la tête, un blouson orange, une chemise blanche et un pantalon marron. Il m’observait,… je regarde rapidement vers l’extérieur … la rue n’était plus la même ! Je cours vers la porte vitrée de la librairie, l’endroit était plein de … d’hommes et femmes vêtues … comme dans les années 20 !? Puis tout à coup, je me retrouvais en haut d’une colline, mon cœur bondissait sans cesse, cette étrange impression d’être dans un ascenseur à allure maximum me terrifiait. Cet homme qui me prit par les joues « ne t’inquiète pas, je serais toujours près de toi quoi qu’il arrive, fais attention à toi, les doublures sont souvent mauvaises dit-il en m’embrassant sur le front. Il s’éloigna, cette fois il était habillé tout en blanc, son visage était si parfait que j’en tombais amoureuse. Ses yeux noirs profonds, son visage maigre et souriant était sublime, si seulement je pouvais le voir en réalité. Un bruit étrange parcourut ce … rêve ? Pourtant j’étais consciente.
- Eh Sarah ! Tu réponds ? Hou hou c’est Mickaël, ici la terre, ouvre tes yeux.
- Désolé, je ne me sens pas très bien, je dois rentrer chez moi, j’ai … où étiez-vous passés ?
- Bah mam’selle c’est toi, t’as gardé tes yeux ouverts tout en cherchant des bouquins et tu t’es arrêté quelques secondes comme si t’avais pris peur, T’es sur que ça va ?
- C’est … que … je préfère rentrer.
- A un d’ses quat’ et soignes toi bien chuchote Mickaël. Daniel me prit le bras de peur que je ne tombe.
Assise sur le fauteuil, ma tante nous observait de la tête aux pieds, appela son fils et lui chuchota les niaiseries de d’habitude. Je regarde ma mère allongée dans son lit, si belle et merveilleuse. Elle n’est pas ce qu’elle est devant les yeux du monde. Moi je la vois comme la plus belle femme du monde. Jusqu’à l’âge de douze ans, mes parents étaient pour moi les héros du monde. Mais quand je pense à tout ce qui nous est arrivé, notre courage et nos combats … Raconter ce qui s’est passé à ma mère ? Elle pourrait me ramener chez le psy, être pris pour une folle n’était pas le but. Cette impression, que quelqu’un s’était emparé de mes pensées. Bref, ce n’était peut être qu’un rêve éveillé.
Mon père détestait les histoires paranormales, je ne le verrai jamais me parler de ces « débilités » comme il le disait. Je regardais par la fenêtre et me remémorais ce que cet homme appelé Hugo me disait. Je me répétais sans cesse cette phrase « Fait attention, les doublures sont souvent mauvaises, les doublures sont souvent mauvaises … » Que voulait-il me dire ? J’observe en même temps le soleil, l’odeur des jasmins et le parfum de ma mère, l’absence de mon père. Ces sensations qui m’amènent vers l’inconnue, tout se confond en moi et je n’arrive pas à faire le vide dans ma tête. « Hugo », un rêve ? Il avait une beauté incomparable, son sourire dessinait un amour qu’il n’avait jamais consolé, comment expliquer ce que je ressentais. Je ne faisais que penser à lui, parce qu’il me venait en rêve, qui avait un sens, il me mettait à chaque fois en garde. Ces mots revenaient sans cesse « fais attention à toi ».
Une semaine après, j’avais l’air d’un mort. Je ne fermais pas l’œil de la nuit. Le seul rêve qui dure et qui dure : un homme dont je ne vois pas le visage court après moi, m’attrape et me lance une lampe qui se brise sur mon corps. Il se met à rire, un rire affreux qui me glace les os. Je commence à avoir mal dans tout mon corps, un mal qui me fait crier. Il y a des gens partout autour de moi, ils prennent tous la fuite « Faite attention, il arrive !!!! » « Au secours ! ». Je ne comprenais pas mais je me sentais mal quand je me levais de bonne heure. Il y avait certains jours où je ne pouvais rester debout plus d’une minute. Je décidais de prendre congé pendant une semaine. Cath, Alex et Mickaël venait me voir de temps en temps.
Mickaël venait m’aider à réviser les cours en droit d’entreprise.
- Alors Sarah ! Aujourd’hui on a vu les relations fournisseurs, clients, entreprises
- Et alors ?
- Bah tu dois réviser … toutes ces pages, on y va
- J’suis fatigué, j’réviserai le soir
- On a un exam’ dans une semaine
- J’m’en fiche, lâche moi !
- Eh oh, on se calme … qu’est qui t’arrive ?
Puis d’un coup sec, Hugo, mais cette fois je le voyais avec moi. Nous étions en train de courir dans une cité merveilleuse, mais j’étais si triste, l’air du bonheur n’était pas au rendez-vous. « Non laisse moi, je peux pas ! » « Viens avec moi, tu n’as pas le droit de me laisser tomber ! » : c’était moi « Laisse moi Sarah, va t’en ! » « Non Karel ! Donne-moi la main s’il te plait » Puis un bruit sourd venait au loin, comme une meute de taureau en furie. L’ascenseur du passé atterrit d’un coup sec.
- Eh Sarah ?! T’es sûr que ça va ?Eh oh ! Arrête de me fixer comme ça, tu me fais peur.
Je repris mes esprits. Quelques secondes après, Mike me raconta en détail ce qu’il s’était passé et là je n’arrivais pas à le croire, comment ai-je pu être aussi bête. J’avais de plus en plus de mal à me contrôler. Je répétais des mots sans suite logique. Je me mis à réfléchir longuement et par conséquent décidait d’aller voir un psychologue.
Madame Johnson, me regardait de la tête aux pieds. Il est certain que j’étais très mal habillé, je ne savais plus trop que faire.
- Vous êtes sorti de votre lit il n’y a pas longtemps à ce que je vois, tout doucement en arrangeant ses lunettes et m’observant de la tête aux pieds. Assieds-toi je t’en prie. Je prends d’abord note, comment t’appelles-tu ?
- Sarah.
Je me mis à faire un exposé sur ce que je faisais et je parlais d’abord de mes maux de tête quand un homme vint nous interrompre brusquement. Il était très grand, et d’un charme envoûteur.
- Excusez-moi mais on vous appelle
L’homme en question parlait de mon frère qui venait d’appeler au standard. Il me ramène dans un bureau un peu trop éclairé, je ne voyais de téléphone nulle part. Celui-ci me regarde l’air effrayé, ses traits de visage changent d’une seconde à l’autre. Il m’ouvre grand les yeux, regarde rapidement mes cheveux, surveille mon pou.
- Désolé de te dire ça mais tu ressembles à un mort, bien, je suis secrétaire intérimaire.
- Mais qui êtes-vous ?! Et d’abord je ne vous connais pas !
- Ne pose pas de question et écoute moi s’il te plaît ! dit-il d’un coup sec en me regardant droit dans les yeux et serrant ses mains sur mes épaules. Il n’y a rien de grave, je te conseillerai de rentrer chez toi sans parler de tout ça à Mme Johnson. C’est pour ton bien. Me dit-il en me fixant droit dans les yeux.
- Merci … euh … j’vais conclure avec la dame quand même - Bizarre.
III
Le printemps faisait revivre la ville. Les couleurs réanimaient le monde. Le soleil faisait son apparition. Je ne voyais plus le temps de la même manière. Je respirais chaque instant comme une nouvelle ère, qui s’approche ? L’odeur de la nouvelle saison faisait revivre les cœurs. Ma mère m’avait beaucoup aidé, mon père revenait de son voyage au Canada, pas très fier de lui. Il n’était pas au mieux de sa forme et avait trop espéré de son projet qui n’a malheureusement pas abouti : s’installer près de Saint Laurent et acheter quelques locaux pour créer un restaurant.
Il pose son blouson après avoir fait les magasins avec ma mère. Il s’assied sur le fauteuil et prépare son café, regarde ma mère et répète sans cesse « Ca fait trois mois, on dirait que plusieurs années ont défilé, ah, soupire-t-il, nous sommes mieux ici qu’ailleurs, mais j’aimerai tellement retourner au Cachemire, alors ma petite Samira, comment vont les enfants ? ». Il commençait à vieillir, fatigué par l’âge je le voyais complètement différent.
- Sarah s’il te plaît, je suis si fatigué, amène moi un verre d’eau
Je repensais à ce