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Chroniques de Galadria IV: Insouciance
Chroniques de Galadria IV: Insouciance
Chroniques de Galadria IV: Insouciance
Livre électronique277 pages3 heures

Chroniques de Galadria IV: Insouciance

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À propos de ce livre électronique

Après de longs mois passés à suivre les instructions de Kezthrem, Glaide est finalement parvenu au terme de son entrainement : il sait manier l’épée, son maitre l’a écouté et a répondu à ses questions pour ainsi l’aider à grandir et à acquérir un peu de sagesse, ses connaissances du monde se sont accrues grâce à Ralon et Koeris, sa perception plus juste de ce qui l’entoure alliée aux rencontres faites sur le chemin l’ont amené à voir le Destructeur et Galadria différemment, et il a finalement compris que ce discernement nouvellement acquis lui permettra d’être plus efficace dans sa quête, même s’il apporte aussi son lot de tristesse et de peur.
Le temps est donc venu de reprendre la route. Première étape : retrouver ses amis, qu’il a l’impression d’avoir quittés il y a une éternité. Pour ce faire, et malgré les mises en garde de son maitre, Glaide prend la direction de Zakorth : la seule ville des Terres Connues aux mains de l’ennemi, mais aussi et surtout le seul endroit où il pense pouvoir obtenir des informations sur ses trois compagnons...

Confiant en l’avenir et en ses capacités nouvelles, le jeune homme va découvrir que, même si ce qui l’attend une fois sa destination atteinte est bien différent de ce qu’il était venu y chercher, il va pour la première fois pouvoir clamer sa place sur Galadria en choisissant délibérément comment il convient d’agir face aux situations impliquant d’autres que lui, prouvant qu’il n’est plus l’adolescent enthousiaste mais ignorant balloté par les évènements ou les instructions de son maitre et dont les décisions n’engageaient que lui. Et c’est bien de Glaide et non du Destructeur dont ceux qu’il aidera se souviendront...
Quant à sa décision d’aider une inconnue à rentrer chez elle, c’est pour lui l’opportunité de s’éloigner volontairement de sa quête, pendant un temps au moins. Il va alors découvrir qu’une autre vie est possible, loin de son aventure et des tourments qu’elle implique, et avec cette réalisation viendra un choix : poursuivre ou non la quête du Destructeur... Quelle que soit sa décision, il devra en assumer la responsabilité et faire face aux conséquences.

Bien que toujours heureux d’être sur Galadria, l’insouciance qui va petit à petit faire de ce voyage un instant magique n’est plus celle d’un garçon inconscient des réalités qui l’entourent, mais bien celle d’un homme qui choisit délibérément de savourer ces instants de paix que lui offre le Destin.

******

Les "Chroniques de Galadria" racontent l’histoire de Glaide, un jeune homme qui réalise son rêve en allant sur un Autre Monde, et par conséquent le récit est centré sur ce qui lui arrive et comment il l’expérimente, ainsi que sur sa manière de penser. Cela permet de comprendre ce qui le guide, d’où viennent ses doutes et sa force, et fait de lui un personnage auquel il est facile de s'identifier.

Ainsi les "Chroniques de Galadria" ont-elles la vocation de proposer au lecteur à la fois une aventure épique de Fantasy en six volumes pleine de rencontres, d’action et d’émotion comme il sied au genre, et un récit initiatique plus profond, amenant des questionnements sur notre manière de penser et de percevoir notre vie, où les obstacles rencontrés par le héros rappellent ce que nous vivons.

Cette histoire peut être découverte pour l’un ou l'autre de ces deux aspects mais ne prend toute son ampleur et tout son sens qu’une fois les deux combinés.

LangueFrançais
ÉditeurDavid Gay-Perret
Date de sortie22 déc. 2011
ISBN9781466169432
Chroniques de Galadria IV: Insouciance
Auteur

David Gay-Perret

Me llamo David Gay-Perret, nacido en 1989 en Annecy, donde he vivido los 20 primeros años de mi vida. Sin embargo he vivido y trabajado en Suecia, ¡el país de mi corazón! He escrito el libro “Crónicas de Galadria” durante 7 años, de los 13 a los 20 años. De hecho, el fin coincide con mi partida a Suecia, principio de una “nueva vida”… Durante estos 7 años, las “CG” me han tomado todo el tiempo, me tomaba como deber transcribir en la historia todo lo que vivía, veía, descubría o experimentaba. En cierta manera vivía en ese libro más que en la realidad. A decir verdad esta idea central de sueño estaba inspirada en mi situación, yo soñaba vivir sobre ese “Otro Mundo”, y la respuesta a ese deseo tomó la forma de un libro… Y he tenido que esperar hasta el fin de la obra para darme cuenta de que ¡la vida misma es un sueño! Otro punto interesante es la correspondencia perturbadora entre los hechos de la “verdadera” vida y los pasajes que se están produciendo. Las dificultades que afrontaba o las enseñanzas que dibujé naturalmente para buscar su lugar en la historia, haciéndome avanzar al mismo ritmo que Glaide (¿o a la inversa?) Pero no he estado solo en mi trabajo, es cierto que empecé a los 13 años pero fue solo a los 17, gracias al apoyo de mi profesor de francés, que encontré el coraje de ponerme a escribir seriamente. La redacción ha pasado de ser una vaga actividad en segundo plano a algo central en mi vida, y es en esta época que Arthur Clement llegó a ser una de las personas mas importantes para mí, ha estado presente en cada etapa para discutir todos los aspectos de CG y es probablemente la persona que mide todo el alcance de esta epopeya En fin tengo que subrayar la importancia de la música, las grandes líneas de Crónicas de Galadria me han llegado a los sentidos después de haber jugado a Final Fantasy X y sobretodo escuchando música. Mucho de BO y

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    Aperçu du livre

    Chroniques de Galadria IV - David Gay-Perret

    Avant-Propos

    Avant que vous ne vous lanciez dans l’épopée qui vous attend je souhaiterais indiquer ici que je cherche à rendre ce livre disponible dans un maximum de langues : si vous en maitrisez plusieurs et vous sentez tenté(e) par l’aventure, rendez-vous sur Babelcube pour prendre contact avec moi ! La langue originale est le Français (mais je suis prêt à étudier également les offres basées sur une langue traduite) et les langues cibles dépendent de vous, certaines étant déjà couvertes.

    Je souhaiterais également mentionner mon dernier projet en date concernant ce livre : je compte en faire une série d’animation divisée en épisodes, un peu à la manière des Anime Japonais pour les connaisseurs. L’idéal serait de travailler en étroite collaboration avec un studio d’animation (peut-être à la recherche d’un scénario ?) pour bénéficier du savoir-faire, des conseils et des ressources de professionnels, tout en leur apportant mon point de vue, mes idées pour la réalisation, mes musiques, et bien entendu en m’assurant du respect de l’atmosphère et de l’histoire.

    Il faut bien comprendre que l’aspect conte initiatique des Chroniques est le résultat d’un patchwork de thèmes et d’idées ajoutés au fur et à mesure qu’ils me venaient, de manière spontanée, sans une réflexion globale en amont (un peu comme un journal intime). Cependant la fin de la rédaction de l’aventure a été marquée par une compréhension et une appréhension nouvelles de ma vie et du monde : des éléments que je souhaitais ardemment partager mais malheureusement l’histoire était terminée ! Toutefois en la relisant à la lumière de ce que j’avais nouvellement appris, j’ai réalisé que tout ce dont je voulais maintenant parler était déjà là, mais mal exprimé (puisque je n’avais pas construit l’aventure avec ça en tête). La création d’une série d’animation me permettrait donc de débuter le processus créatif avec ces thèmes et messages clés en tête, pour ensuite les transmettre à travers l’histoire de manière claire, structurée et logique.

    Donc si vous connaissez des personnes travaillant dans l’animation qui pourraient être intéressées, ou si vous-même êtes dans cette situation, n’hésitez pas à me contacter !

    Allez, il est plus que temps pour vous de découvrir l’aventure à suivre. Bonne lecture, et bon voyage…

    A tous ceux qui savent encore savourer l’instant présent…

    Chapitre 1

    « VOYONS voir, qu’est-ce que j’ai bien pu en faire ? »

    Il plongea sa main dans son sac, mais il ne trouva que de la nourriture.

    « Je me souviens l’avoir emportée. Elle doit être là ! »

    Cette fois il secoua sa besace jusqu’à ce que tout son contenu soit éparpillé par terre, et enfin il découvrit l’objet de ses convoitises.

    « Ma carte ! Ha ha, je savais bien que je ne l’avais pas oubliée ! »

    Glaide se saisit du morceau de parchemin avec un grand sourire, puis il sembla réaliser que toutes ses provisions pour le voyage étaient répandues autour de lui.

    « Misère… », marmonna-t-il.

    Il récupéra rapidement la nourriture en vérifiant toutefois que rien n’était sale ou abîmé. Il avait eu la bonne idée de s’installer un peu à l’écart du chemin, là où l’herbe était épaisse, si bien que l’intégralité des aliments réintégra son sac, sauf une pomme qu’il commença à mâchonner distraitement.

    Le jeune homme était parti la veille au matin. Il s’était tout d’abord demandé quelle direction son maître avait bien pu prendre, mais il n’était pas parvenu à le déterminer : selon lui, Kezthrem avait probablement décidé de voyager sans destination précise, s’arrêtant çà et là au gré de ses envies.

    L’adolescent, au contraire, avait un objectif très clair : retrouver ses amis. Cependant pour ce faire, il avait besoin d’informations. Ne sachant pas si ceux-ci s’étaient fait remarquer par quelque action spectaculaire, il ne savait absolument pas si leur position était connue de tous, sauf de lui, ou non. Il se dirigeait donc vers le nord, puisque c’était dans cette direction que se trouvaient le plus grand nombre de villes.

    Pourtant, après une longue réflexion, il avait fini par conclure que ce n’était pas une si bonne idée : il avait toujours en tête que Baras le cherchait, et à partir du moment où il se montrerait dans un village on pourrait le reconnaître. En outre, s’il demandait des renseignements sur ses amis, quelques oreilles indiscrètes auraient tôt fait d’en déduire son identité, et cela devait être évité à tout prix.

    C’était aussi pour cette raison qu’il ne voulait pas aller à Shinozuka, car il savait qu’une fois là-bas Rozak annoncerait forcément qui il était, et alors même si ses amis apprenaient la nouvelle et le rejoignaient, il y avait tout à parier que Baras rassemblerait une armée pour assiéger la ville. Or dans les conditions actuelles, sans l’aide des autres peuples, les Hommes n’auraient aucune chance de l’emporter…

    Ces conclusions l’avaient préoccupé toute la journée précédente, et aujourd’hui il voulait se choisir une destination en tenant compte de son but et des risques encourus.

    Ainsi donc, en ce début d’après-midi, étudiait-il sa carte pour savoir où ses pas le conduiraient.

    « Alors, marmonna-t-il, si je me fie à mes précédents voyages, je dois être à environ une journée d’Adrish. Si je me débrouille bien je peux l’atteindre demain avant le crépuscule. »

    Néanmoins il chassa cette idée : Adrish était le village où, la capitale mise à part, il avait le plus de chances d’être reconnu !

    « Un peu plus au nord il y a Endre… Je n’y suis jamais allé, et normalement personne ne peut savoir qui je suis. »

    Pourtant, sans vraiment savoir pourquoi, cette solution ne lui plaisait pas…

    « Il y a toujours un risque que l’on me reconnaisse, grommela-t-il. Et puis c’est trop proche de Fyth : la seule fois où Baras m’a parlé, c’était aux alentours de ces montagnes… Je peux éventuellement continuer jusqu’à Heidro, mais ça me rapproche de Shinozuka. »

    Avec un soupir de résignation il laissa le parchemin lui glisser des doigts et atterrir mollement sur l’herbe. Il était évident que collecter des informations sur ses amis tout en restant discret relevait de l’impossible… Sans même parler des renseignements erronés qu’on ne manquerait pas de lui fournir et qui le conduiraient à voyager aux quatre coins des Terres Connues, rendant l’anonymat encore plus difficile…

    L’autre solution consistait à passer son temps sur les routes et à ne se rendre en ville que pour acheter des provisions. Le mieux étant même de se fournir dans les villages épars et les demeures isolées que l’on rencontrait au hasard lors du voyage, mais Glaide savait pertinemment que la probabilité de revoir ses amis serait alors très mince… « Je ne peux pas tout miser sur la chance, se dit-il. Il me faut impérativement des informations ! J’ai certes rencontré Kezthrem par pure coïncidence, mais il est impensable que cela se reproduise… »

    Le garçon regarda un moment autour de lui en se disant qu’il trouverait peut-être une solution en contemplant le paysage, mais malheureusement cela ne fonctionna pas : son esprit restait désespérément vide. Alors il se souvint que, au fond de son sac, se trouvait le shakuhachi offert par son maître…

    Il n’avait pas encore pris le temps d’en jouer, préférant économiser son souffle pour marcher, mais en cet instant il n’avait aucune envie de reprendre la route puisqu’il n’avait pas de destination.

    Avec d’immenses précautions il se saisit de l’instrument. Les arabesques gravées dessus le rendaient vraiment unique, et il se félicita de posséder une telle œuvre d’art ! Mais il n’était pas là pour le regarder, aussi le porta-t-il à ses lèvres.

    Les premiers sons à sortir de la flûte ne furent que le souffle de l’adolescent dans le meilleur des cas, et des bruits stridents dans le pire. Mais, loin de se décourager, il commença progressivement à contrôler sa respiration de manière à entendre des notes dignes de ce nom.

    Fort de cette première victoire, il décida de tenter de les enchaîner ! Kezthrem lui avait expliqué que la mélodie dépendait de ce que l’on ressentait et qu’il n’était pas bien compliqué de jouer, mais le jeune homme ne parvint pas pour autant à obtenir une réelle musique : ce qu’il faisait était hésitant et manquait de fluidité.

    Finalement, après un bon quart d’heure, il replaça le shakuhachi à sa ceinture. Il n’était pas parvenu à un résultat exceptionnel, mais il savait très bien qu’il aurait d’autres occasions de s’entraîner !

    En revanche ce petit moment de détente avait rempli son office : il avait trouvé le nom de sa destination, ou plutôt un nom s’était peu à peu imposé à son esprit. Cependant il ne se leva pas et ne fit pas mine de s’en aller. En fait, il n’était pas question de bouger avant d’avoir soigneusement étudié toutes les conséquences liées à son idée. Et elles étaient nombreuses, car il ne songeait ni plus ni moins qu’à se rendre à Zakorth…

    « Zakorth, murmura-t-il. La ville maudite, le repère des adorateurs de Baras… Le refuge de tous ceux qui ont préféré le suivre plutôt que de le combattre. »

    Il était passé aux alentours de la cité un peu plus d’une semaine auparavant, en rentrant de son voyage au temple d’Aras. Son maître et lui avaient alors découvert avec horreur un village ravagé, témoin que les frontières adverses s’étaient étendues…

    Le souvenir était encore douloureux dans la mémoire du jeune homme, et les quelques mentions de Kezthrem concernant la ville damnée laissaient sous-entendre qu’il s’y déroulait des atrocités sans nom pour les malheureux qui n’auraient pas été tués lors d’une attaque quelconque…

    Pourtant l’adolescent ne pouvait pas ignorer cet endroit : si Baras gardait un œil sur ses amis, ce qui était fort probable, il devait forcément communiquer ses informations aux habitants de Zakorth. C’était par conséquent le lieu de prédilection pour obtenir des renseignements valables et précis. Et puis son identité ne l’inquiétait pas : jusque-là ses seuls adversaires avaient été des monstres, dont la majorité s’étaient fait tuer. En outre, Baras ne s’attendait certainement pas à ce que celui qu’il recherchait se jette dans la gueule du loup.

    « Il faut que j’aille là-bas, déclara l’adolescent. Telle que je l’ai aperçue, de loin, cette cité n’a pas l’air si terrible. Je pense que, si je reste discret et que je récolte des informations rapidement, je devrais pouvoir entrer et sortir sans mal. »

    Il savait pertinemment que ce qu’il comptait faire était risqué, et que si qui que ce soit apprenait qu’il était le Destructeur non seulement il mourrait, mais les espoirs des peuples de Galadria avec lui. Pire : il ne serait pas parvenu à tenir la promesse faite à ses amis, la promesse de les revoir… « Si je n’y vais pas de toute façon je ne pourrai jamais me montrer en ville, et je ne veux pas passer ma vie sur les routes. Il faut que j’obtienne l’aide des différents peuples avant de révéler mon identité, et je n’ai aucune idée de comment faire. De plus je dois être avec ma Magg au plus tôt. »

    Le garçon prit encore le temps de tourner et retourner la question dans sa tête, mais quelle que soit la manière dont il envisageait le problème il finissait toujours par conclure qu’aller à Zakorth était la solution la plus rapide et la plus efficace…

    Bien sûr, en plus de la ville elle-même, il fallait compter avec la zone l’entourant, dangereuse elle aussi. S’il se faisait attaquer par tout un régiment, malgré son entraînement, il avait peu de chances de s’en sortir. Pourtant, à force d’y penser, il en vint même à trouver une solution à ce problème : il lui suffirait de faire croire à tout individu qu’il croiserait qu’il était un allié de Baras ! Quel imbécile pouvait se diriger vers la ville la plus dangereuse des Terres Connues s’il n’en était pas lui-même un habitant ? « Moi ! » Pensa le garçon avec un sourire.

    Néanmoins il s’imposa tout de même une limite : si, en s’approchant, il se rendait compte que Zakorth était un endroit où il risquait de se retrouver piégé, soit par la topographie des lieux qui ne favoriserait pas une fuite soudaine, soit par la présence de gardes un peu trop zélés, il n’entrerait pas. Le but était de récupérer des renseignements, pas d’être fait prisonnier pour une durée indéterminée…

    Sur ces réflexions, Glaide se mit en route. Une rapide estimation de la distance à parcourir lui apprit qu’en moins d’une semaine il pourrait être devant les portes de la ville. La veille, lorsqu’il avait croisé le relais pour chevaux que son maître et lui avaient découvert en arrivant au dojo, le tenancier l’avait informé que la monture que Kezthrem avait louée pour lui était déjà en route pour Vlatendirt. Légèrement déçu, le garçon était de toute façon conscient qu’il n’aurait pas pu la monter : sans personne à suivre, il aurait été incapable de partir au galop ou même de chevaucher correctement.

    Mais rien ne valait la marche ! Et puis cela lui laissait le temps de méditer comme il le faisait si souvent. Il se souvenait que sa solitude, après avoir quitté Tyv et Paeh, lui avait énormément pesé : n’avoir personne avec qui parler était parfois bien difficile à supporter… Mais heureusement cela n’avait duré que quelques jours, puisqu’il avait rencontré des nains, et après eux un dragon !

    Ces pensées le remplissaient d’excitation car il imaginait alors tout ce qui pourrait lui arriver dans les jours à venir : allait-il revoir Ayrokkan ? Croiserait-il la route d’aventuriers ? Aurait-il la chance de voir des elfes ? Tout était possible désormais !

    Comme le lui avait dit Kezthrem, après avoir gouté à l’aventure, il était bien difficile de s’en passer. Cependant, et Glaide le gardait toujours à l’esprit même dans ses moments d’euphorie, c’était aussi cette aventure qui apportait mort et peine… Pour le moment néanmoins, il se sentait bien, et le spectre de la solitude paraissait s’être éloigné, au moins pour un temps.

    L’après-midi se déroula tranquillement alors que Glaide parvenait peu à peu à retrouver son rythme de marche.

    Le soir il ne s’arrêta pas pour manger et prit plaisir une fois encore à voir le soleil décliner sur sa gauche, bientôt remplacé par une multitude d’étoiles qui contrastaient avec le ciel d’un noir d’encre. En levant la tête il fut pris de vertige, et les ombres alentour qui faisaient disparaître tous ses repères renforcèrent cet effet. La lune, presque pleine, laissait des traînées de lumière sur les prairies qu’il traversait.

    Le regard toujours plongé dans le ciel infini, il songea « C’est drôle, je réalise maintenant que lorsque j’ai voyagé avec Kezthrem, je n’ai pas vraiment fait attention aux paysages que nous traversions. Nous discutions longuement, surtout le soir, si bien qu’ensuite je me couchais, complètement extenué ! »

    Il poussa un profond soupir. « Tout comme les premiers temps qui ont suivi ma rencontre avec mon maître, il me faut m’habituer à un nouveau mode de vie. Petit à petit je vais retrouver d’anciennes habitudes acquises lorsque j’ai quitté Emily, Jérémy et Gwenn. »

    A voix haute cette fois, il ajouta :

    « Quand je pense que mon entraînement est terminé ! C’est incroyable : j’ai appris à manier mon épée, j’ai croisé la route d’un homme formidable et je connais la véritable histoire de Dzen et Novak, au-delà des souvenirs erronés des habitants de Galadria, ainsi que bien d’autres choses encore ! Il y a six mois j’étais effrayé, je ne savais pas si je devais partir, et aujourd’hui je suis à la recherche de mes amis ! Avais-je réellement imaginé que ce jour viendrait ? N’était-il pas, dans mon esprit, rien de plus qu’un improbable futur ? Une utopie dans laquelle j’aurais réalisé tout ce que je souhaitais ? »

    Profondément heureux, Glaide s’enroula dans sa cape et passa une nuit paisible, emplie de rêves de victoire et de promesses d’avenir...

    Chapitre 2

    LE lendemain, sa détermination commença pourtant à vaciller : à mesure qu’il progressait il avait tout le temps de se poser des questions et de raviver des souvenirs, et cela l’amena à reconsidérer plusieurs fois son choix. Il se força à ne pas y penser car il savait que cette réflexion serait sans fin : d’un côté il pourrait trouver toutes sortes d’arguments pour changer de direction, et de l’autre il ne cesserait de répéter que c’était la meilleure solution…

    Deux nouvelles journées s’envolèrent sans que le jeune homme ne s’en rende compte. Il n’avait croisé absolument personne, et il savait que d’ici quelques kilomètres maintenant, cela deviendrait impossible : en effet, les frontières de Zakorth n’étaient plus loin…

    Cependant, pour être absolument certain qu’il les avait dépassées, l’adolescent savait qu’il lui faudrait trouver des preuves d’une grande activité ennemie. Celles-ci se présentaient souvent sous la forme de cadavres, ou de traces de lutte et de sang…

    Voyant le soleil décliner, il préféra s’arrêter. Il ne savait pas s’il était réellement très proche des frontières de la ville maudite, mais il ne voulait pas prendre le risque de les franchir par erreur, et du même coup se retrouver à passer la nuit en terrain hostile. « Et dire que je me dirige là-bas de mon plein gré : c’est moi qui ai décidé d’aller à Zakorth, alors que j’ai pu voir de mes yeux à quel point ses habitants et les plaines qui l’entourent sont dangereux ! »

    Mais avant que le dilemme qui le torturait ces derniers temps ne s’impose à lui une fois encore, il s’endormit.

    Quelques heures plus tard néanmoins, le garçon dut se mettre en marche. Toutefois il ne s’autorisa aucun questionnement : il devait rester extrêmement concentré sur ce qui l’entourait pour parvenir à se situer.

    Après un moment il découvrit des traces de pas qui paraissaient fraîches : l’herbe avait été piétinée et elle ne s’était pas encore redressée. Il tourna un moment autour de ces indices pour essayer de deviner à qui il avait affaire, et étrangement il découvrit non-loin les restes d’un feu de camp… « Cela m’étonnerait que les orques aient besoin de lumière », songea Glaide. Il en déduisit que les traces laissées n’appartenaient pas à un quelconque type de monstre. Ce ne fut pourtant pas un soulagement, car cela signifiait qu’il existait par ici des humains tout aussi dangereux…

    Après une courte réflexion il décida de suivre les empreintes et d’essayer de rattraper leurs propriétaires. Ensuite il lui suffirait de s’assurer qu’ils n’étaient pas hostiles et il profiterait d’un peu de compagnie ! Dans le cas contraire, soit il resterait caché, soit il se battrait.

    Le jeune homme commença donc

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