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Au-delà des apparences (23)
Au-delà des apparences (23)
Au-delà des apparences (23)
Livre électronique214 pages2 heures

Au-delà des apparences (23)

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À propos de ce livre électronique

Si on m'avait dit, il y a quelques années, que je triperais sur Stéphanie Dubuc, je ne l'aurais jamais cru. Mais voilà, maintenant, je suis pris au piège. Je suis tombé sous son charme et je n'arrive plus à me la sortir de la tête.

Tous les autres considèrent Stéphanie comme une nerd, une rejet, mais pour moi, c'est la fille la plus parfaite de l'école. Toutefois, quand on est un sportif populaire, on n'a pas le droit d'aimer ce genre de personnes. On se fait juger et nos amis pensent qu'on est fou, qu'on est devenu loser, comme ces gens que tout le monde écoeure parce qu'ils sont différents. J'en ai assez. Faut que ça arrête. Ça va trop loin !

Stéphanie croit que je la niaise, mais c'est faux ! Je l'aime tellement… Je dois réussir à la convaincre que mes sentiments sont réels. Je dois faire changer les mentalités dans cette école. Je dois surtout faire du ménage dans mes amis, parce qu'ils n'ont peut-être pas tous une influence positive sur moi, finalement.

L'intimidation fait rage plus que jamais dans les écoles et elle a des conséquences désastreuses sur l'estime des adolescents. Quand on est témoin d'actes violents, et même de propos déplacés, on ne devrait pas garder le silence, mais dénoncer ceux qui s'amusent aux dépens de leurs victimes. Parce que les gestes font mal sur le coup, mais les paroles provoquent bien souvent des blessures pour la vie.
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie8 août 2014
ISBN9782896623419
Au-delà des apparences (23)

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    Aperçu du livre

    Au-delà des apparences (23) - Isabelle Boisvert

    Édition

    Les Éditions de Mortagne

    Case postale 116

    Boucherville (Québec)

    J4B 5E6

    Tél. : 450 641-2387

    Téléc. : 450 655-6092

    editionsdemortagne.com

    Tous droits réservés

    Les Éditions de Mortagne

    © Ottawa 2014

    Conversion au format ePub : Studio C1C4

    Dépôt légal

    Bibliothèque et Archives Canada

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale de France

    3e trimestre 2014

    ISBN 978-2-89662-339-6

    ISBN (epdf) 978-2-89662-340-2

    ISBN (epub) 978-2-89662-341-9

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) et celle du gouvernement du Québec par l’entremise de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

    Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

    Isabelle Boisvert

    À Andréanne,

    à qui j’ai fait promettre de toujours bien se comporter avec les autres.

    «  Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.  »

    Albert Einstein

    Prologue

    Je me réveille en sursaut. Les cris et les pleurs venant de la chambre de mes parents me glacent le sang. Je suis habituellement insensible à leurs querelles, mais, ce soir, c’est différent  : quelque chose ne va vraiment pas. La violence de leur dispute m’inquiète. Je me lève rapidement et regarde mon réveille-matin  : onze heures trente. Je décide d’aller voir ce qui se passe. Je passe la tête dans l’embrasure de ma porte et aperçois une valise noire dans le corridor qui mène au salon.

    – Je suis épuisée, Marc  ! crie ma mère de la pièce fermée. Tes mensonges, tes absences… Tu te moques de moi  !

    – C’est ça, accuse-moi d’infidélité encore une fois, rétorque mon père sur le même ton. Faut bien que l’un de nous deux travaille pour payer les factures, Sylvie. Pendant que tu fais rien, tu sauras que je me tue à l’ouvrage  !

    – C’est assez, j’en ai assez. Je sacre mon camp  ! Tu t’occuperas de ton fils. C’est toi qui voulais un enfant, pas moi  !

    Je me fige dans le noir. Ma mère n’a jamais été très affectueuse avec moi, mais entendre de sa bouche qu’elle ne m’aime pas me foudroie littéralement. Je m’avance davantage. Ils sortent de leur chambre. Mon père tire la valise pour l’y faire entrer, comme pour dissuader ma mère.

    – Sylvie… je t’en prie. Pense à David. Il vient tout juste d’avoir huit ans, la supplie mon père, tentant manifestement de la retenir.

    – Il est temps que je pense à moi d’abord, Marc Godin, répond ma mère, déterminée. Ma décision est prise, je pars. Donne-moi ma valise  !

    Ne pouvant pas croire que ma mère s’en va pour de bon, je sors de ma chambre en pleurant. Elle ne peut pas nous quitter, c’est impossible.

    – Maman  ?

    Lorsqu’elle me voit, elle me prend par le bras et me dit sur un ton sec  :

    – David, promets-moi de ne jamais devenir comme ton père. Prends soin des filles, sois gentil et galant avec elles. Elles détestent la tromperie, la manipulation et la méchanceté. Respecte toujours les gens qui t’entourent.

    Elle se détourne et marche vers la porte, son bagage sur les talons. Tandis que mon père demeure immobile, résigné, je tente le tout pour le tout.

    – Maman, ne pars pas, s’il te plaît  ! crié-je en m’accrochant à sa taille.

    – Laisse-moi  ! rétorque-t-elle.

    Elle me repousse, mais je fonce de nouveau sur elle pour lui bloquer le chemin. Des larmes inondent son beau visage et je ne comprends pas pourquoi elle part si ça la rend si triste.

    – J’vais m’occuper de toi, maman  ! Promis  ! Pars pas…

    Elle me bouscule de nouveau et sort en claquant la porte.

    Ce soir-là, sans même se retourner, maman est partie, me laissant seul avec mon chagrin. Elle n’a jamais donné de ses nouvelles. Et moi, j’ai cru mourir.

    -1-

    – Eille, Godin, focus, me crie Éric avec un sourire moqueur.

    – Ta gueule, Joyal, on est en train de perdre  !

    Mon ami patine vers moi et me donne une bonne claque dans le dos, signe qu’il est satisfait de mes performances exceptionnelles au hockey, dont mes trois buts de la journée. J’enlève mon casque et prends une gorgée d’eau. Je jette un coup d’œil au sommaire du match. Non seulement nous allons perdre la partie, mais nous allons aussi être éliminés du tournoi.

    – Faut juste nous assurer de rester forts en défensive si on veut s’en sortir…, nous dit André, l’entraîneur de l’équipe.

    Je trouve qu’il rêve en couleurs. Effectivement, la sirène de fin de partie retentit sans que mon équipe ait pu marquer de but supplémentaire. Mes coéquipiers viennent me voir à tour de rôle et me félicitent. J’ai encore une fois sauvé l’équipe de la honte malgré la défaite. Je dois reconnaître que, sans mes points, nous n’aurions jamais été aussi bien classés dans la catégorie midget AAA de la ligue municipale dans laquelle je joue.

    – On va fêter ça, man  ? me demande Éric, de retour de la douche. Me semble qu’une p’tite bière nous ferait du bien.

    – Fêter quoi  ? On vient juste d’être éliminés, niaiseux…, lancé-je, de très mauvaise humeur.

    – Ben, on peut quand même se payer la traite, non  ?

    – J’sais pas…, réponds-je, plus ou moins certain qu’il s’agisse d’une bonne idée. T’oublies qu’on a failli se faire pogner la dernière fois…

    Depuis qu’il a seize ans, Éric se croit majeur et passe son temps dans les bars. Frondeur, arrogant et déterminé, mon ami se croit infaillible depuis un moment. Je tente parfois de le suivre dans ses plans pas toujours très intelligents, mais m’inquiète tout de même de la réaction que mon père aurait s’il apprenait que son fils mineur fréquente les tavernes de la ville après les matchs de hockey. Et puis, son attitude baveuse envers tout le monde commence à me taper sérieusement sur les nerfs. Il peut parfois être tellement méchant qu’il a réussi à traumatiser plusieurs élèves de notre polyvalente qu’il s’entête à écœurer.

    – Regarde la belle tapette qui a peur de son ombre  ! me lance Éric en s’habillant. Come on  ! Arrête de pleurnicher comme une fille.

    – Non, je retourne chez nous.

    – Ben, on va se reprendre samedi soir pour ta fête de dix-sept ans, d’abord. Surtout que ton vieux sera pas là…

    Je fronce les sourcils, soudainement inquiet. Je fais beaucoup moins confiance à Éric depuis quelque temps.

    – Qui t’as invité, finalement  ?

    – Tout le monde  ! s’écrie Éric en riant. Surtout la belle Mélissa Campeau. J’te jure que j’vais finir par l’avoir dans mon lit, celle-là. Regarde-moi ben faire.

    – J’pensais que tu voulais sortir avec Sonia Labrie  ?

    – Bof, plus ou moins, répond-il en mettant sa casquette. Elle veut pas coucher avec moi.

    Il s’avance et me bouscule de l’épaule. Je perds l’équilibre et me rattrape de justesse grâce à mon bâton de hockey, qui me sert d’appui.

    – En tout cas, si j’étais beau comme toi, man, je baiserais tout ce qui bouge. Je comprends pas pourquoi t’en profites pas plus, poursuit Éric en me dévisageant.

    Je souris et lance mon sac de sport sur mon dos. Il est vrai que j’ai hérité du meilleur du physique de mes parents. Mes cheveux châtain clair qui ondulent lorsque je les porte plus longs, mes grands yeux bleus, ma mâchoire carrée et mon corps musclé de sportif attirent beaucoup le sexe opposé. Contrairement à Éric, dont la peau du visage est ravagée par l’acné, j’ai l’air tout droit sorti d’une publicité de cosmétique avec ma dentition parfaite, mes lèvres pleines et mon teint naturellement hâlé. Grâce à mes prouesses dans presque tous les sports et à une ceinture noire de karaté, je suis probablement le gars le plus convoité par les filles de la polyvalente, au grand désespoir de mes amis.

    En apercevant mon père au téléphone à la sortie de l’aréna, je perds instantanément mon sourire. Il réussit à me mettre de mauvaise humeur sans même m’avoir adressé la parole. Lui seul est capable d’un tel exploit.

    Je salue Éric et monte dans la voiture de Marc, qui ne daigne pas m’adresser un regard.

    *       *

    *

    Je termine de ranger la cuisine, perdu dans mes pensées. J’ai décidé d’aller laver la vaisselle quand mon père a répondu à son portable en plein milieu de notre conversation, à la table, ce soir.

    – J’ai compté trois buts. Mais on a perdu le tournoi…

    – Bravo, m’a dit mon père, désintéressé.

    – Écoute, Marc, j’ai invité des amis pour ma fête, samedi soir…

    – Pas d’alcool, pas de fille qui reste à coucher, tout le monde sorti à onze heures. M’as-tu compris, David Godin  ? m’a-t-il lancé sévèrement avant que son cellulaire ne sonne. C’est pas parce que je serai en voyage d’affaires que tu pourras te permettre de foutre le bordel dans ma maison.

    – La confiance règne…, ai-je marmonné tandis qu’il se levait déjà pour répondre.

    Je termine d’essuyer la vaisselle en souriant amèrement. S’il pense que je fêterai mes dix-sept ans sans la moindre bouteille de bière et dans le calme absolu, mon père se met le doigt dans l’œil. S’il m’accordait un peu plus d’attention, il aurait peut-être le droit de me donner ce genre de consignes. Mais il n’a rien à faire de moi. Seul son travail compte pour lui.

    Lorsque je passe près du salon, je le vois assis sur le sofa, en train d’écouter la télévision. Je pourrais aller le rejoindre pour essayer de lui parler, mais je décide d’aller dans ma chambre, au sous-sol. Il y a belle lurette que j’ai abdiqué avec Marc, préférant me concentrer, mettre toute mon énergie dans les sports pour oublier ma peine et ma colère reliées au départ de ma mère. De toute façon, il est difficile, quasi interdit de parler d’elle. Mon père s’est débarrassé de tout ce qui pouvait être associé à sa femme  : il n’y a aucune photo, aucun souvenir d’elle dans la maison. Pour lui, Sylvie n’a jamais existé. Il n’en parle pas, n’y fait jamais référence. Je crois que c’est sa façon de vivre sa tristesse. J’aurais aimé qu’il tente de communiquer avec moi, qu’il se soucie un peu de ma propre souffrance. Mais, s’il est lui-même incapable de s’en remettre, comment pourrait-il m’aider  ?

    Je m’assois à mon bureau et sort le roman que je dois lire cette année pour mon cours de français. Je regarde le livre, découragé. Si j’excelle au hockey, au soccer et au football, je suis relativement médiocre en français. Une chance que j’arrive à bien m’en sortir en mathématiques et en sciences, sinon j’aurais des ennuis avec la direction.

    Les semailles et les moissons, d’Henri Troyat, murmuré-je à moi-même, vaincu d’avance. Ça me tente autant de le lire que d’avoir une maladie incurable.

    Je dépose mon livre et soupire. J’essaie de me remonter le moral en pensant à la fête qui m’attend samedi soir, seul moment excitant de ce triste début de mois de mars qui me rappelle trop le départ de ma mère, il y a neuf ans. Éric s’occupera d’apporter la bière et d’inviter des filles. Depuis que j’ai rompu avec Jade Leroux il y a trois mois, mon ami tente désespérément de me trouver une autre copine. Pourtant, je lui ai dit que j’étais bien, célibataire, et que je n’avais pas l’intention de retourner en couple, ma dernière expérience s’étant avérée un lamentable échec. Fière, superficielle et centrée sur elle-même, Jade était plus occupée à raconter aux autres qu’elle couchait avec le très beau David Godin qu’à apprendre à connaître le David Godin en question. J’ai effectivement fait l’amour avec elle à quelques reprises et je n’ai jamais senti que Jade appréciait mes caresses. Selon moi, elle le faisait plutôt dans le but de me garder près d’elle, dans son entourage immédiat, parce que ça la faisait bien paraître d’être ma blonde. De plus en plus convaincu qu’elle ne m’aimait pas vraiment, j’ai fini par la laisser. Elle a alors semblé plus déçue de perdre son trophée que peinée de ne plus sortir avec moi.

    La sonnerie de mon téléphone cellulaire me tire soudainement de mes pensées.

    – Qu’est-ce que tu fais, le gros  ? me demande Éric au bout du fil.

    – J’essaie de commencer la lecture du roman obligatoire.

    – Viens écouter le hockey chez moi, me tente Éric d’une voix convaincante.

    – Non, je dois vraiment lire quelques pages. Sinon, j’y arriverai jamais. Je t’encourage à faire pareil si tu veux pas avoir des ennuis.

    – Eille, j’te jure que t’es plate, toi, se moque-t-il. On dirait que je jase avec ma mère.

    Agacé par le jugement rapide et cinglant de mon ami, je décide de changer de sujet.

    – Qui t’as invité pour ma fête  ? J’aimerais savoir qui va venir faire le party chez nous samedi soir.

    – J’sais pas, moi… une trentaine de personnes.

    – Quoi  ? Trente personnes  ? m’écrié-je, stupéfait. Tu me niaises  ?

    – Calme-toi, man, la maison de ton père va pas exploser.

    – J’avais dit pas plus que quinze, Éric. Cibole…

    – J’ai invité plein de belles filles pour toi, poursuit-il, confiant. Arrête de t’inquiéter, mon Dave, pis pense plutôt à la belle soirée qui s’en vient. Bon ben, j’te laisse, le match commence. Bonne lecture  !

    Je raccroche, furieux. Éric a dépassé les bornes. Mon ami a beaucoup changé dans les dernières années. De timide et réservé, il est passé à arrogant, agressif et déplaisant. Depuis le divorce de ses parents, non seulement ses notes ont chuté, mais son attitude est devenue détestable envers les autres. J’ai tenté de lui en parler à plusieurs reprises, sans succès.

    Fuck… trente personnes, marmonné-je, paniqué. J’vais te tuer, Éric Joyal. J’te jure…

    *       *

    *

    Si l’idée d’une fête pour mes dix-sept ans était de moi, les invitations relevaient d’Éric. De la trentaine de personnes entassées chez moi en ce moment, je connais seulement la moitié. Ce sont des élèves de cinquième secondaire que je vois tous les jours à la polyvalente mais

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