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Ranch Phénix
Ranch Phénix
Ranch Phénix
Livre électronique182 pages2 heures

Ranch Phénix

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À propos de ce livre électronique

Livre précédemment édité sous le titre Des cendres renaîtra l'amour

 

Je m'appelle Beth Gracy

Ma vie n'a jamais été facile. Je me bats depuis des années pour élever seule ma fille Océane, quatorze ans, en pleine crise d'adolescence. Je voulais prendre un nouveau départ et j'ai considéré comme un signe d'hériter du ranch de mon grand-père, le ranch du Phénix. C'était l'occasion de tourner la page et de repartir sur de nouvelles bases au Texas. Seulement rien ne se passe comme prévu. Ma fille m'en fait voir de toutes les couleurs, je n'y connais rien en élevage de vaches et les cow-boys du coin sont bien trop sexy. Je ne dois pas me laisser perturber par eux.

LangueFrançais
ÉditeurVirginie T.
Date de sortie18 avr. 2023
ISBN9798223801559
Ranch Phénix

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    Aperçu du livre

    Ranch Phénix - Virginie T.

    Virginie T.

    © 2022. T. Virginie

    Dépôt légal : Avril 2022

    À ma fille aînée, ma source d’inspiration.

    Chapitre 1

    Beth

    Nous voilà arrivées à bon port. Enfin, presque. Le panneau indique fièrement « Bandera », Texas. Un ranch dans une petite bourgade de moins de mille habitants ne devrait pas être difficile à trouver.

    — Maman ? Tu te fous de moi ?

    Océane, ma charmante adolescente de quatorze ans, tout en sourire et en bonne humeur. Je plaisante, bien sûr ! Elle est comme toutes les ados de son âge : perpétuellement insatisfaite et en colère.

    Bref, un vrai rayon de soleil qui n’a pas levé le nez de son portable depuis que nous avons pris la route il y a dix heures, hormis pour les pauses pipi et notre repas du midi.

    — C’est charmant, tu ne trouves pas ?

    — On est revenu au Moyen âge ! Non, mais regarde autour de nous !

    Je dois bien avouer que le cadre est pittoresque. Je ne serais pas surprise si une balle de foin se mettait à rouler au milieu de la route.

    La ville annonce clairement la couleur avec ses poteaux d’attache pour chevaux, la représentation de taureaux sauvages sur des panneaux géants et des hommes qui traversent la rue éperons aux pieds et chapeaux de cow-boy vissés sur la tête.

    Je soupire de frustration face au visage renfrogné de ma fille.

    — Écoute, Océane. Mon grand-père m’a légué un ranch et c’était l’occasion idéale pour prendre un nouveau départ. On va se plaire ici.

    — Mais je t’ai rien demandé, moi ! Je me plaisais à La Nouvelle-Orléans. Tu m’as obligée à quitter mes amis et papa sans même me demander mon avis. Je voulais vivre avec papa !

    Je me mords la langue pour retenir ma réplique cinglante. Je comprends sa déception d’avoir tout quitté. Néanmoins, la vérité, c’est que son père ne voulait pas d’elle avec lui. Il n’a d’ailleurs rien fait pour la voir depuis plusieurs mois et, si je ne lui forçais pas la main de temps en temps, je crois qu’il aurait oublié jusqu’à son existence.

    Même quand je lui ai annoncé notre déménagement, il n’a rien fait pour nous retenir. Cela ne lui pose aucun problème de ne pas voir sa fille durant des mois. La seule chose qu’il a retenue, c’est que j’avais reçu un héritage. Il m’a d’ailleurs affirmé que je ferais mieux de vendre le ranch pour récupérer l’argent plutôt que de m’y installer.

    Toutefois, ma fille ignore ces aspects de la situation. Je préfère donc arrondir les angles avec elle ou, je la connais, elle va me faire vivre un enfer et, de ce côté, j’ai déjà donné.

    — Tu te feras de nouveaux amis. Et puis, on va habiter au ranch du Phénix. C’est un signe, non ?

    J’avais besoin de tourner la page et tout plaquer pour venir vivre à Bandera a été une décision facile à prendre. Mon grand-père était ma dernière famille encore en vie et, inconsciemment, je crois que c’est une manière pour moi de retrouver mes racines.

    Océane ne m’écoute déjà plus. Elle a renfoncé ses écouteurs dans ses oreilles et a remis sa musique de sauvage à fond pour ne pas m’entendre. Je crois même qu’en réalité, elle déteste le métal, mais c’est la musique idéale pour s’isoler du reste du monde.

    Je traverse toute la ville et finis par revenir dans le même désert que nous avons traversé durant la majorité de notre voyage. Je commence à me décourager quand, par miracle, une flèche en bois indique le ranch que nous cherchons. Un petit chemin caillouteux et quelques bosses plus tard, nous voilà devant notre nouvelle maison.

    Je ne m’attendais pas à ça. La bâtisse est juste immense et splendide.

    Et il doit falloir un temps fou pour l’entretenir ! Je n’ai pas le temps d’ouvrir ma portière que quelqu’un le fait pour moi. Un véritable Texan pur jus me tend la main pour m’aider à m’extirper de la boîte de métal qui me sert de voiture.

    — Vous devez être Beth Gracy.

    Je hoche la tête, me sentant minuscule à côté de cette force de la nature qui me dépasse de plus d’une tête.

    — Je suis Cody Mc Coy, le contremaître du ranch. Le notaire m’avait prévenu de votre arrivée.

    — Enchantée. Effectivement, je suis Beth, et voici ma fille Océane.

    Ma fille regarde cet homme qui est désormais mon employé comme s’il était un extraterrestre.

    — Mademoiselle.

    Océane n’a même pas la politesse de le saluer et lui tourne le dos pour se rendre sur le porche.

    — Je rentre. Je suis fatiguée.

    Elle ouvre la porte d’entrée sans plus attendre et la claque derrière elle dans un bruit fracassant. Je suis mortifiée.

    — Désolé. Elle n’est pas très sociable et le voyage a été long.

    — Aucun souci, madame. Mon fils n’est pas plus souriant. Il faut bien que jeunesse se passe, comme on dit.

    Bon. Au moins, je n’ai pas froissé mon employé dès mon arrivée.

    Je porte ma main en visière sur mon front pour l’observer plus attentivement. Cody doit approcher de la cinquantaine, les tempes grisonnantes et le teint tanné par les heures passées au soleil.

    — Beth. Appelez-moi Beth, s’il vous plaît.

    Son sourire fait ressortir ses yeux chocolat. Cet homme me fait penser à mon père. Lui aussi inspirait la confiance au premier regard.

    — Je vais vous laisser vous installer. Ma journée est finie pour aujourd’hui. Si ça vous convient, je vous ferai une visite guidée demain et je vous présenterai le reste du personnel.

    — Bien sûr. Ce sera parfait. À demain.

    — À demain. Et bienvenue à Bandera.

    Cody quitte la propriété après un dernier salut avec son chapeau.

    Je prends le temps d’observer les alentours en m’appuyant sur ma voiture. Hum, je sens que je vais me plaire ici. Tout y calme, reposant.

    Des plaines à perte de vue. Et la maison ! J’ai quitté un petit appartement pour me retrouver dans un château ! Rien que l’extérieur fait rêver. Le porche, qui sert également de terrasse, est aussi grand que mon ancien salon ! La balancelle qui y trône est une invitation à la détente le soir au soleil couchant. La suite se gâte un peu. L’intérieur est poussiéreux et pour le moins vieillot. Je n’espérais pas du mobilier dernier cri, après tout, c’était l’habitation d’un vieil homme, mais, là, on peut dire que tout est resté dans son jus. Je crains presque les meubles ne tombent en ruine si je m’appuie dessus. Et ne parlons pas de la décoration inexistante représentée par de la peinture écaillée et du papier jauni. C’est un sacré choc et un retour à la réalité un peu brutal. Et ce n’est certainement pas le regard incendiaire qu’Océane porte sur moi qui va m’aider à me détendre.

    — Alors ? Tu as choisi ta chambre ?

    Si ma fille était un chien, elle m’aurait mordue ! Elle montre les dents comme un rottweiler en colère.

    — J’hésite encore. J’ai le choix entre celle qui sent le moisi et celle avec le papier peint déchiré.

    Parfait. Elle en est au sarcasme. Plus qu’un stade et nous en serons au mutisme, ce que je commence à considérer comme le meilleur moment dans ma relation avec mon ado rebelle et entêtée.

    — Tu nous as conduites dans un trou paumé, maman, et je te détesterai toute ma vie pour cela.

    Sa sortie aurait eu plus de panache si elle n’avait pas glissé sur les moutons de poussière cotonneuse et ainsi manqué de se retrouver les fesses par terre. Je retiens de justesse le gloussement moqueur qui m’aurait valu un nouveau regard réprobateur et suis la même direction qu’elle, supposant qu’elle se dirige vers la partie nuit. Elle me ferme la porte au nez à mon passage. Finalement, elle avait bien choisi sa chambre. Moi, ce que je cherche, c’est la salle de bains. Je rêve d’une bonne douche pour m’enlever toute la crasse du voyage.

    Il fait une chaleur étouffante et mes vêtements me collent à la peau.

    La première porte que j’ouvre donne sur un placard rempli de bazar et la deuxième, sur un bureau qui déborde littéralement de papiers qu’il va me falloir trier. La troisième est la bonne, une salle de bains fonctionnelle avec toutes les commodités qu’on peut y attendre : une grande baignoire, une cabine de douche, une double vasque et des toilettes. Génial. Le plus urgent : soulager ma vessie. Tirer la chasse s’avère moins agréable toutefois. J’ai beau appuyer sur la chasse d’eau, rien ne se passe. Rien de rien. Bon, la douche va devoir attendre. La priorité sera finalement de trouver l’arrivée d’eau de la maison.

    Je ressors à l’extérieur et la chaleur s’abat sur moi comme une chape de plomb. On est loin du climat de La Nouvelle-Orléans, alliant soleil torride et vents marins qui rendent le tout supportable. Dans cette partie du Texas, tout est désertique, d’une chaleur humide étouffante et moite. Il va me falloir un temps d’adaptation.

    Je fais le tour de la maison sur des jambes qui ne pèsent pas loin de cinquante kilos chacune. J’ai l’impression d’être une grosse vache allant à l’abattoir. Ce n’est pas une sensation plaisante. J’accueille donc la découverte de la pompe à eau avec une joie sans doute excessive, mais j’avoue que m’imaginer dans une douche sous le jet d’eau frais y est pour beaucoup. Une fois enclenchée, je récupère ma valise et le sac de voyage dans la voiture, puis retour à la case départ. Je veux une douche, j’en ai besoin. Retirer ses affaires à l’odeur douteuse est déjà un véritable bienfait qui me donne le sourire. Mais ma joie s’arrête là.

    Je suis assaillie par de l’eau marron quand la pomme de douche se met à cracher sur mon corps nu.

    — Haaaa !

    Non, mais ce n’est pas vrai. Je m’empresse de fermer le robinet d’eau et m’enroule dans une serviette qui prend une teinte brune peu ragoûtante.

    — Ben alors, maman, tu ne te plais plus dans ta nouvelle maison de rêve ?

    Ma fille débarque toujours au bon moment.

    — C’est juste un problème de tuyauterie. La plomberie n’a pas dû servir depuis des mois.

    Et elle ricane. De mieux en mieux. Si ce n’était pas ma fille chérie, la chair de ma chair, je serais capable de l’étrangler !

    — Ouais. Juste un problème de plomberie. D’électricité aussi. Je voulais brancher mon portable, mais il n’y a pas de jus. Aucune prise ne marche, alors fais quelque chose.

    — Bien sûr, Votre Altesse. Autre chose ?

    — Ne t’en prends pas à moi ! C’était ton idée qu’on vienne s’en-terrer dans ce trou, alors assume. Et j’ai faim aussi.

    Pourquoi est-ce que j’ai demandé si elle avait d’autres revendi-cations ? OK. Il faut aplanir la situation ou c’est moi qui vais craquer.

    — Allez, change-toi, on va manger en ville.

    — On ne peut pas se laver, je te rappelle.

    Je farfouille une seconde et brandis, triomphante, une bouteille d’eau pleine.

    — À la guerre comme à la guerre. De l’eau sur une serviette propre et tamponne les endroits essentiels. Et pour finir, du déodorant.

    Elle tape du pied comme une gosse de deux ans ou j’hallucine ?

    — Je veux me laver avec de l’eau chaude à volonté et du savon.

    — Alors, écoute-moi bien, jeune fille. D’habitude, tu te laves environ une fois par semaine et je dois batailler pendant des heures pour que tu atteignes la salle de bains, alors, maintenant, tu fais ce que je te dis ou je pars manger au resto de la ville sans toi.

    Bon. Pour apaiser les tensions, on repassera, mais au moins elle obéit. Enfin presque. Trente minutes plus tard, toujours aucune trace de ma charmante enfant sur le pas de la porte. Je tourne en rond comme un lion en cage, épuisée et affamée. Si elle n’arrive pas dans la seconde, c’est elle que je mange pour le dîner !

    — Alors, on y va ?

    Grrr, ce qu’elle peut m’exaspérer parfois ! Depuis le temps que je me récite tel un mantra que, non, je ne dois pas la transformer en chair à pâté et que, oui, je l’aime plus que tout au monde, je devrais être habituée ! Il faut vraiment que je me mette au yoga.

    — Alors ? Tu viens ? J’ai super faim, moi !

    À la méditation aussi. La méditation, c’est bien. Ça permet d’ouvrir les chakras. J’ignore ce que c’est, mais, tant que ça me permet de garder la

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