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Amour interdit (51)
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Livre électronique211 pages2 heures

Amour interdit (51)

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À propos de ce livre électronique

Amélia commence tout juste à accepter la présence de sa belle-mère dans sa vie, lorsque son père lui annonce ce qu’elle redoutait le plus : ils souhaitent emménager ensemble… à la campagne ! Déracinée de force, l’adolescente se retrouve loin de ses meilleures amies, avec pour seule compagne sa nouvelle jument.

Au ranch où son cheval est en pension, Amélia fait la connaissance d’Éthan : c’est le coup de foudre! Rapidement, les amoureux deviennent fusionnels. Jusqu’à ce que les mots « relation illégale » soient prononcés. Ce Roméo et cette Juliette des temps modernes ne pourront plus s’aimer au grand jour sans craindre de voir la police débarquer pour menotter Éthan.

L’amour n’a pas d’âge, affirme un proverbe populaire. Rien de plus faux ! Selon la loi canadienne, un adolescent de quatorze ou quinze ans peut consentir à des activités sexuelles avec une personne de moins de cinq ans son aînée. Lorsque cet écart est franchi, on parle de relation amoureuse illégale, puisque cela constitue une infraction criminelle passible de lourdes sanctions.
LangueFrançais
Date de sortie3 juin 2020
ISBN9782897920920
Amour interdit (51)
Auteur

Nadine Poirier

Je suis née en 1965 à Bonaventure en Gaspésie. Cinquième d’une famille de 7 enfants, je n’étais pas particulièrement intéressée par les livres. Après une enfance à jouer avec les crabes au bord de la mer, à me rouler dans la glaise, à courir dans le champ derrière les vaches, et ensuite à travailler dans une base de plein air, je me suis installée à Trois-Rivières pour obtenir mon baccalauréat en récréologie. Durant 15 ans, j’ai organisé les loisirs dans une école secondaire. Mais depuis que j’ai une famille de 4 jeunes lecteurs, j’ai découvert l’univers sensationnel des livres jeunesse. J’ai trouvé une autre façon d’exploiter mon imaginaire débordant. Par le biais de l’écriture, je découvre une grande liberté de penser et de m’exprimer. Mon écriture évolue au rythme de mes enfants. Elle prend de l’âge, se refait une beauté, change selon mes humeurs. Je n’aime pas la routine. Souvent, mes récits aboutissent dans ma collection d’idées abandonnées. Dans ce métier, j’apprends aussi à tourner la page. J’aime aborder des sujets qui touchent l’être humain et ses complexités, sa nature imperfectible et son grand potentiel. Les petites choses de la vie quotidienne qui me font sourciller, rager ou sourire se retrouvent bien souvent à la pointe de mon crayon. J’en profite pour exprimer ce qui me trotte dans la tête. Mes personnages reflètent toujours une partie de moi, même les plus détestables!

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    Aperçu du livre

    Amour interdit (51) - Nadine Poirier

    montagne.

    PROLOGUE

    L’été de mes quinze ans, j’ai vécu l’amour. Le vrai. Celui qui vous transporte loin de tout contrôle émotif. Celui auquel on aspire pour l’éternité. Pour la première fois de ma vie, j’ai goûté aux plaisirs charnels. En plus de découvrir le corps humain sous ses multiples facettes, j’ai ressenti les sensations les plus sublimes. Oui, l’été de mes quinze ans, je suis devenue une femme. Certains trouvent peut-être que c’était précoce, mais l’amour ne compte pas les années. Il ne discrimine ni ne choisit. Il existe, se taille une place, parfois si rapidement. Trop rapidement…

    CHAPITRE 1

    Le grand bouleversement

    C’est avec un pincement au cœur que je les regarde s’embrasser, dans le stationnement devant la maison. Ils ne savent pas que je les épie par la fenêtre entrouverte du salon. Le soleil vient à peine de se coucher, leur offrant un peu d’intimité. Mon père passe sa main dans les courts cheveux blonds de Catherine, l’étreint amoureusement. Depuis la mort de ma mère, lorsque j’avais douze ans, je ne l’avais pas vu aussi heureux.

    Les médecins nous avaient affirmé que tout irait bien, pour ma mère, que l’ablation de son sein gauche et une chimiothérapie intensive viendraient à bout de la maladie. Son cancer en a décidé autrement. Cette bête abjecte a planté plus profondément ses griffes dans les organes de ma mère. La dernière année de sa maladie, elle ne pouvait même plus tenir l’archet de son violoncelle. Papa et elle étaient si amoureux… Malheureusement, l’amour n’est pas un remède contre le cancer.

    Si c’est vrai qu’il existe une vie après la mort, est-ce que tu les vois en train de s’embrasser, maman ? Est-ce que tu l’aimes, sa blonde, toi ? Est-ce que tu es fâchée qu’il t’ait remplacée ?

    — Je dois y aller, Philippe, déclare Catherine.

    Elle ne reste jamais dormir chez nous, le dimanche soir. Notre maison est trop loin de l’entreprise où elle travaille.

    Mon père l’emprisonne de ses bras, comme s’il voulait l’empêcher de partir.

    — Reste encore un peu ! la supplie-t-il, taquin, en la couvrant de baisers.

    — Arrête !!!!! s’esclaffe-t-elle en tentant faiblement de le repousser.

    On dirait deux ados.

    — Je t’appelle dès que j’arrive chez moi, conclut-elle. Bye !

    Mon père la regarde partir et je quitte mon poste d’observation.

    Maman, après ton départ, voir papa aller pleurer dans la remise pour me cacher sa peine, c’était pénible. Je suis contente qu’il aille mieux, il a droit au bonheur. Mais pourquoi Catherine ? Pourquoi elle ? Il aurait pu choisir quelqu’un qui te ressemble davantage. Une belle brunette, avec de grands yeux marron, qui aime la musique et les arts. Mais non. Il s’est tourné vers une fausse blonde aux yeux bleus, conseillère en produits financiers, qui ne joue d’aucun instrument. C’est tout juste si elle sait ce qu’est une portée ! Franchement, je ne comprends pas son choix.

    J’appréhende le jour où il m’annoncera : « Ma chérie, Catherine emménage avec nous. » Chaque fois qu’elle vient à la maison, elle est aux petits soins avec moi. Elle essaie subtilement de m’influencer sur ma façon de m’habiller, sur ce que je mange, sur mes amies… c’est too much !

    Catherine prend de plus en plus de place. Ma place. Celle que mon père m’a laissée à la mort de ma mère. La popote, le ménage, le lavage, j’ai l’habitude de m’en charger. C’est plus que la plupart des filles de quinze ans, mais je ne m’en plains pas.

    Lorsque mon père entre dans la maison, je fais mes vocalises pour le récital de fin d’année. Il me lance un regard préoccupé, puis se met à arpenter le couloir entre la cuisine et le salon, comme s’il cherchait quelque chose. Incapable de me concentrer sur ma respiration, j’arrête de chanter.

    — P’pa, qu’est-ce que t’as ?

    Il s’avance jusqu’au divan et m’invite à le rejoindre.

    — Viens t’asseoir, Amélia.

    Merde ! Je me sens tomber dans le vide. Le moment que je redoutais serait-il déjà là ? Si oui, j’ai un don de voyance ! Je m’inquiète peut-être pour rien, mais, après la scène à laquelle je viens d’assister par la fenêtre, disons que j’ai des sueurs froides. Je m’assois et, malgré moi, serre les poings. Visiblement nerveux, mon père frotte ses mains sur ses cuisses d’avant en arrière.

    — Catherine et moi, nous nous plaisons beaucoup, tu as dû le remarquer.

    — Comment ne pas le voir ? Elle s’amène ici tous les week-ends !

    Plus moyen d’avoir la paix ! pensé-je. Mon père fronce les sourcils. Le ton de ma remarque semble l’avoir pris au dépourvu. On se connaît tellement, tous les deux. On peut rester des heures sans se parler, mais réussir à deviner ce que l’autre pense.

    — Nous aimerions emménager ensemble.

    BANG ! Et voilà ! L’heure du grand bouleversement est arrivée. Mon père attend manifestement que je dise quelque chose. Que je m’exclame que c’est une idée géniale ? Que je lui souhaite beaucoup de bonheur, peut-être ? Je lui réponds par une question :

    — Elle va aussi porter les robes de maman ?

    Je ne voulais pas être aussi méchante. Les mots sont sortis tout seuls. Mon père soupire tristement et porte la main à son front, l’air de dire : « Ça fait trois ans, Amélia ! La vie continue. » Cette discussion est mal partie, mais c’est plus fort que moi. Voir mon père et Catherine se minoucher tous les week-ends me pousse déjà à bout, ce sera quoi au quotidien ? Semaine après semaine ? Arrrrrgh ! J’ai l’impression qu’il trompe ma mère. Pourtant, je sais bien qu’elle n’aurait pas voulu qu’il passe sa vie tout seul comme un moine. Je me sens tout à coup comme la reine des égoïstes.

    — Excuse-moi, p’pa. Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour m’adapter, mais ta blonde peut venir habiter avec nous.

    Il fait une drôle de grimace. Oh, oh… Je connais cette expression… Ça sent mauvais, et ce n’est pas à cause du pâté chinois qui refroidit sur la table.

    — Amélia, Catherine ne viendra pas habiter ici. Nous allons… déménager.

    — QUOI ?!? C’est impossible ! On ne peut pas abandonner la maison de maman, voyons !

    Mon père est devenu fou, c’est clair ! C’est Catherine qui lui a mis cette idée dans la tête ? Cette possibilité ne m’avait jamais traversé l’esprit, parce que c’est totalement invraisemblable pour moi de vivre ailleurs. Incapable de me contrôler, je sors de mes gonds :

    — Tous nos souvenirs d’elle sont dans cette maison ! Son odeur, sa musique, son rituel dans la cuisine, son coin lecture, la couleur des murs… Ici, tout me rappelle maman !

    Mon père se doutait sûrement que je ne réagirais pas bien. Il pose ses mains sur les miennes, me regardant droit dans les yeux.

    — Écoute-moi, Amélia, articule-t-il lentement. J’ai aimé ta mère comme un fou. Et tu en es la preuve. Moi aussi, je supporte encore mal son absence. Mais elle me répétait sans cesse de ne pas rester seul, après sa mort, de me trouver une compagne. Elle refusait que mon existence s’arrête après elle. Elle disait souvent : « La tristesse ne devrait jamais battre la mesure à la place du bonheur. » Tu t’en souviens ?

    — Oui.

    — Même si chaque changement est un nouveau deuil, la vie suit son cours. Si tu t’accroches au passé, c’est ton bien-être qui en souffrira…

    Je sais qu’il a raison. Mais si on faisait tout ça pour rien ? Vendre la maison, déménager… Ça fait seulement quelques mois que Catherine et lui se fréquentent, je suis convaincue qu’ils ne se connaissent pas assez pour habiter ensemble.

    — Est-ce que tu l’aimes vraiment, papa ?

    — Oui.

    — Comme maman, je veux dire ?

    — Différemment. On est bien, tous les deux, on se complète. Elle me fait rire, me donne le goût d’avoir des projets. Malgré ce que tu en penses, Catherine est une bonne personne.

    — Et cette nouvelle maison, elle est dans quel quartier de la ville ?

    — Justement, à ce propos…

    Ah nooon ! Pas la grimace ! La suite me laisse sans voix. Ils ont décidé d’acheter une maison en campagne, pour se rapprocher du travail de Catherine. Je ne peux pas croire que je vais habiter à deux heures de route d’ici ! Il ne leur est pas venu à l’esprit de me consulter ? Mon avis n’a donc aucune valeur ? Il s’agit probablement d’une tactique d’adulte : me mettre devant le fait accompli pour que je sois forcée d’accepter la situation. Mon père n’a pas pu imaginer un scénario pareil tout seul. C’est Catherine qui a tout manigancé dans mon dos, j’en suis sûre. Ça se voit tout de suite qu’elle n’a pas d’enfant. Quel égoïsme !

    Ne ménageant aucun détail, il me parle de ma future nouvelle école, du village, puis de la ville la plus proche qui se trouve à cinq kilomètres de là, affirmant que c’est « juste à côté »… blablabla !

    Sans un mot, je me lève et me dirige vers ma chambre à longues enjambées. Puis, je claque la porte de toutes mes forces et me jette sur mon lit.

    La tête dans mon oreiller, je hurle de désespoir à l’idée de devoir changer d’école et d’être loin de Maya et Chloé. Mes amies vont CAPOTER en apprenant que je m’en vais.

    Mon père me laisse une bonne heure pour me calmer, puis il vient cogner à ma porte. C’est notre petit rituel lorsque nous nous disputons. À quelques reprises, j’ai moi aussi cogné à la sienne… comme la fois où je l’avais traité de père « ultrachiant » parce qu’il refusait de me laisser aller au parc d’attractions avec mes amies, sans la présence d’un adulte.

    — Amélia, je peux entrer ?

    Je doute qu’il vienne pour s’excuser…

    — Non ! Je veux rester seule.

    — Il faut en parler, c’est important.

    — Va-t’en ! m’écrié-je, encore trop en colère.

    Il n’insiste pas.

    * * *

    Durant la nuit, incapable de dormir, je prends le cadre posé sur ma table de chevet. Du bout du doigt, je caresse le visage souriant de ma mère.

    Papa est en train de faire une gaffe monumentale ! T’as vu comme il se laisse manipuler par Catherine ? En plus, l’école où il veut m’inscrire n’offre même pas de cours de chant. Je ne pourrai jamais m’améliorer, là-bas… On déménage dans deux mois, le 1er juillet. Ils auraient pu attendre que je termine mon secondaire, au moins ! Deux ans, c’est pas si long. T’imagines, papa va vendre la maison ! Ça veut dire que des étrangers vivront ici. Ils vont sûrement peinturer, redécorer, peut-être même changer des murs de place. Ce sera plus jamais pareil.

    Je passe de longues minutes à tout lui raconter, jusqu’à ce que je me sente un peu stupide de parler à une maudite photo.

    * * *

    Je me lève très tôt avec la ferme intention de photographier chaque centimètre carré de notre maison, avant d’aller à l’école. Je sais qu’on finit par oublier… Que les souvenirs, même ceux des personnes qu’on a

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