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Flashbacks: Une histoire vraie
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Livre électronique219 pages2 heures

Flashbacks: Une histoire vraie

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À propos de ce livre électronique

Ma vie avec un trouble de stress post-traumatique

Le 5 août 1997, Josée Querry reçoit son insigne de la GRC. Réalisant son rêve de petite fille de devenir policière, elle se sent prête à affronter tout ce qu’elle trouvera sur son chemin.

Meurtres, suicides, violence inimaginable, scènes de crime horribles, voilà ce qui l’attend dans les premières années de sa carrière. Résolue à ne jamais parler de ses traumatismes, de peur de paraître faible en tant que femme au sein de cette importante organisation, elle encaisse et encaisse.

En novembre 2015, alors qu’elle a été promue chef d’équipe à l’occasion d’une enquête de niveau international sur le terrorisme, elle frappe un mur. Diagnostic : trouble de stress post-traumatique sévère. Elle sombre alors dans une période de grande noirceur, perd tous ses repères, s’isole… croyant que plus jamais elle ne retrouvera le bonheur.

Elle se résout à accepter l’aide d’une équipe médicale et se rebâtit jour après jour, luttant par amour pour ses deux filles. Tranquillement, le soleil resurgit dans son quotidien.

Aujourd’hui, elle a pour mission de parler du trouble de stress post-traumatique et tient à démontrer que même les plus forts peuvent tomber… et se relever, encore plus forts.
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie16 oct. 2019
ISBN9782897920173
Flashbacks: Une histoire vraie
Auteur

Josée Querry

Josée Querry, auteure conférencière, a eu une grande carrière au sein de la GRC, mais souffrant d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), elle a dû prendre sa retraite à l’âge de 45 ans. Elle consacre aujourd’hui son temps à donner des conférences et à écrire sur son blogue Facebook, intitulé Histoire d’une fille et le TSPT.

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    Aperçu du livre

    Flashbacks - Josée Querry

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives

    nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre : Flashbacks : ma vie avec un trouble de stress post-traumatique / Josée Querry.

    Noms : Querry, Josée, 1973- auteur.

    Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20190022981 | Canadiana (livre numérique) 2019002299X | ISBN 9782897920159 | ISBN 9782897920166 (PDF) | ISBN 9782897920173 (EPUB)

    Vedettes-matière : RVM : Querry, Josée, 1973- | RVM : État de stress post-traumatique—Récits personnels.

    Classification : LCC RC552.P67 Q47 2019 | CDD 616.85/210092—dc23

    Édition

    Les Éditions de Mortagne

    Case postale 116

    Boucherville (Québec)

    J4B 5E6

    editionsdemortagne.com

    Tous droits réservés

    Les Éditions de Mortagne

    © Ottawa 2019

    Maquette de couverture

    kinos.ca

    Graphisme intérieur

    France Sévigny

    Dépôt légal

    Bibliothèque et Archives Canada

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale de France

    4e trimestre 2019

    Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt

    pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

    Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

    Avec tout mon amour pour mes filles,

    Danika Eve et Laurie.

    Préface 1

    Quand j’ai vu entrer Josée dans mon bureau ce jour-là, j’ai tout de suite su que quelque chose d’important s’était brisé en elle. Son visage était déconfit. J’avais du mal à la reconnaître. Sa figure était crispée d’une manière difficile à décrire. Elle n’était pas « elle-même ». Ébranlée au point où elle n’était plus maître de soi. La peur envahissait ses traits. Elle présentait des symptômes neurologiques, cela se voyait, cela se sentait.

    J’avais connu brièvement Josée quelques années auparavant pour un soutien lors d’une transition de vie, et je me souvenais bien d’elle. Une femme forte de caractère, un vrai bon caractère. Capable de se remettre en question, avec une belle estime de soi, assez solide pour recevoir des conseils et s’adapter harmonieusement dans la vie.

    Durant les deux premières heures d’entrevue, plus j’évaluais Josée, plus je réalisais l’ampleur des dégâts. J’accumulais des pages et des pages de notes sur les événements qui l’avaient amenée dans mon bureau ce jour-là… Des événements récents liés à son travail quotidien (protéger son pays des menaces terroristes, des images atroces), mais, SURTOUT, des dizaines et des dizaines de situations où elle avait mis sa vie en péril pour protéger les communautés autochtones, là où elle avait commencé sa carrière de policière pour la GRC. Des situations vécues il y avait plus de quinze ans.

    Après cette première entrevue, pour moi le diagnostic clinique était sans équivoque. Trouble de stress post-traumatique. Josée avait rapidement besoin de soins psychologiques, neurologiques et médicaux. Tout son corps réagissait à ces événements qu’elle venait de commencer à me raconter… C’était littéralement une torture pour elle d’en parler et de revivre neurologiquement ces émotions, ces états physiques. Elle vous parlera certainement de ses symptômes, mais, devant moi, je la voyais rougir, « plaquer », sa pression montait, elle avait le goût de quitter le bureau, de se sauver et de ne plus jamais revenir, ses jambes sursautaient, la terreur se lisait sur son visage, son regard changeait, la détresse l’envahissait… Comme presque tous les policiers (et les autres intervenants qui sauvent des vies) que j’ai croisés dans ma carrière, elle ne croyait pas ce qu’elle entendait sortir de ma bouche… Comment une personne si forte et si bien entraînée pouvait-elle « tomber au combat » ? Pourquoi « elle » ? Et pourquoi après tant d’années ?

    Nous étions, elle et moi, aux prises avec un trouble bien actuel, mais aussi avec des symptômes « décalés dans le temps ». Aujourd’hui, sa vie de policière au complet la « ramassait », comme on dit ! Son existence venait de basculer… Non fonctionnelle, du moins pour quelque temps… Allait-elle se sentir mieux un jour ? Pouvait-on espérer une guérison ? Allait-elle traîner des cicatrices permanentes de ses blessures ? Aucune idée…

    Et jusqu’où cette aventure était-elle pour nous mener, elle et moi ? Car c’est à deux que ça se vit. Traiter une personne pour un trauma, qu’il soit « petit » ou « gros », très invalidant ou juste dérangeant, c’est un engagement l’une envers l’autre. Pour moi, cela impliquait nécessairement de la voir souffrir… Ce qui est, je vous l’avoue, très exigeant.

    Par chance, on n’a pas eu à parler souvent de chacun des événements vécus. Une première fois pour me raconter, une deuxième pour faire le traitement de IMO¹, puis une troisième pour évaluer si l’épisode de vie était bel et bien traité. Ce qui a été long pour Josée, ce fut de traiter chacune des situations de décès violents, de détresse humaine, d’attaques dont elle a été témoin ou qu’elle a subies. Pour Josée, son quotidien sur les réserves a été truffé de situations troublantes. Pour Josée, son quotidien, c’était de frayer avec le terrorisme. Pour Josée, sa vie, c’était d’être « sur le qui-vive »…

    Josée, aujourd’hui, tu t’en es sortie. Tu es redevenue la belle femme empathique, sympathique et forte que j’avais jadis croisée et que tu as toujours été. Tu es redevenue une mère pour tes enfants, une femme libérée de tous les traumatismes qui hantaient ton corps et ton esprit… Josée, je me sens privilégiée de t’avoir accompagnée dans cette guérison. Pas à pas, une rencontre à la fois. L’espoir, la détermination, la persévérance nous ont permis de viser la guérison et de croire à aujourd’hui.

    Dre Anne-Marie Lamothe, psychologue


    1 Intégration (des traumas) par les mouvements oculaires.

    Préface 2

    Je n’ai pas encore eu la chance de lire le récit de madame Querry au moment de la rédaction de cette note, mais c’est sans hésitation, et avec plaisir et fierté, que j’ai accepté l’offre qui m’a été faite de témoigner de son cheminement extraordinaire dans son combat contre le TSPT, et de son processus de rétablissement.

    Bien qu’il s’agisse d’une condition souvent sévère et chronique, patients comme thérapeutes ont besoin de témoignages comme celui de Josée, leur rappelant qu’il peut y avoir une vie après les traumatismes.

    Si les traitements contemporains, qu’ils soient psychologiques ou médicaux, visent réalistement la rémission la plus complète des symptômes du TSPT, les personnes affectées font également face à de très importantes adaptations et processus de deuil dans leur cheminement professionnel et personnel, dont l’impact psychologique s’ajoute aux défis déjà importants imposés par le TSPT.

    De plus, militaires et membres de la GRC se voient souvent confrontés, de par leurs blessures physiques et/ou psychologiques, à une fin de carrière prématurée, non planifiée, et aux grandes difficultés rencontrées dans leur transition identitaire et sociale lors de leur retour à la vie civile, alors même qu’ils sont grandement fragilisés dans leur santé physique, psychologique, et déséquilibrés dans leurs capacités d’adaptation.

    Il n’est donc pas difficile d’imaginer la tentation de sombrer dans la détresse et le désespoir qui peut découler du cumul de ces facteurs, auxquels peut s’ajouter l’impact sournois du sentiment de honte, de culpabilité, de solitude et d’isolement résultant de l’incommunicabilité de cette grande souffrance psychique, comme peut l’être également la douleur chronique.

    La vie après le TSPT, ou la douleur chronique, qui peut d’ailleurs y être associée, impose un profond remaniement des projets à long terme, mais également des repères identitaires et du rôle sociétal.

    Cela ne peut pas toujours être facilité par la rémission complète des symptômes, et nécessite alors qu’un processus d’acceptation et de deuil de la nouvelle réalité des personnes souffrantes soit initié, afin qu’un travail de reconstruction puisse progressivement tirer parti des capacités résiduelles toujours présentes, mais souvent masquées par l’ampleur des pertes, et permettre de prendre de nouveau le risque de faire confiance à une vie qui semble nous avoir trahis.

    C’est justement ce processus et ce cheminement que j’ai eu le privilège d’observer durant la prise en charge de madame Querry à la clinique CBSO à partir de février 2017, qui a été faite en parallèle de son suivi psychologique dans la communauté.

    La médecine apprend tout ou presque de ses patients, aussi je souhaite vous remercier chaleureusement, Josée, pour les efforts que vous avez consacrés toutes ces années à votre rétablissement, sans négliger votre famille, et pour avoir eu le courage de témoigner de votre vécu, qui sera sans aucun doute une incroyable source d’inspiration et d’espoir pour les personnes souffrantes, pour leurs proches, mais aussi pour la communauté des professionnels traitants.

    Très cordialement,

    Michel Gil, MD, FRCP

    Psychiatre

    Introduction

    « J’ai appris que le courage n’est

    pas l’absence de peur, mais la

    capacité de la vaincre. »

    - Nelson Mandela

    Je viens de frapper un mur et, croyez-moi, ça fait mal ! J’en ai frappé dans le passé, mais je pouvais me relever. Celui-ci, cette fois, ne me donne pas de chance. La supermom, supercop, superwoman vient de tomber de haut. Mon cerveau ne fonctionne plus bien. Je me sens épuisée. Je le sais, je suis au bout du rouleau. Mon corps en a assez, il n’en peut plus.

    Mais pourquoi ces cauchemars ? Pourquoi suis-je si vigilante ? Pourquoi je sursaute pour un rien ? Je m’isole. Même de ma famille et de mes meilleurs amis. Je me dis que je suis juste fatiguée. Ben oui, juste fatiguée !

    Et, d’un coup, ça me frappe en plein visage. Les cauchemars, les reviviscences d’événements, le sang, la mort, la violence, les cris des enfants et des femmes, ma sécurité compromise… tout revient sans même crier gare. Diagnostic : trouble de stress post-traumatique sévère. Mais je ne connais rien là-dedans, moi ! On ne m’en a jamais parlé.

    Voilà pourquoi je veux partager mon histoire dans les prochaines pages de ce livre. Il faut en parler, il faut crier haut et fort que le trouble de stress post-traumatique existe.

    Je ne suis ni psychologue, ni psychiatre, ni médecin, ni experte en trouble de stress post-traumatique, mais je le vis. Et ce que j’écris dans ce livre, je l’écris avec mon cœur, avec mon expérience. Je souhaite plus que tout pouvoir aider ne serait-ce qu’une seule personne à croire en la vie. À croire qu’un jour le bonheur revient, qu’il se pointe le bout du nez tranquillement, mais qu’il revient.

    À qui s’adresse ce livre ? À TOUT le monde. Il est faux de croire qu’un stress post-traumatique ne frappe que des militaires ou des premiers répondants. Il peut toucher toute personne ayant vécu un événement négatif, soudain, imprévisible, incontrôlable, qui a menacé son intégrité physique (ou celle d’autrui) et a provoqué chez elle une très grande peur, beaucoup d’impuissance ou de l’horreur. Il s’adresse aussi aux membres de la famille et aux proches, afin de mieux comprendre ce qu’une personne atteinte de trouble de stress post-traumatique peut vivre.

    Mon premier traumatisme

    J’ai vingt et un ans, je suis en couple. Je vis une relation malsaine, je le sais, mais je reste par souci financier. Je veux partir, toutefois j’ignore comment m’y prendre. Je suis à cette époque étudiante à l’Université de Moncton.

    Par un beau mercredi ensoleillé, je reviens de travailler et remarque que le camion de mon conjoint n’est pas dans la cour. J’entre dans une maison où règne le bordel. J’ai été partie trois jours à l’extérieur. Des bouteilles de bière traînent un peu partout. Alors que j’arrive dans la cuisine, j’aperçois un bouquet de roses blanches, mes préférées, de l’argent ainsi qu’une note me disant d’écouter un message dans la petite enregistreuse située juste à côté.

    Oh oui ! J’imagine qu’il veut rompre, ce qui serait beaucoup plus facile pour moi. Je ressens comme un

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