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Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ?
Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ?
Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ?
Livre électronique379 pages5 heures

Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ?

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À propos de ce livre électronique

On pense souvent que ce sont nos créateurs qui nous contrôlent et nous arnaquent par leur supériorité naturelle. Or, pour une fois, un groupe d'individus nommés les Slems a réussi pour la première fois à arnaquer l'univers lui-même. Ils ont créé un monde dans le seul but d'échapper aux autres mondes.

LangueFrançais
Date de sortie28 févr. 2024
ISBN9798224426614
Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ?

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    Aperçu du livre

    Les Slems ? Comment ont t'ils arnaqués l'univers ? - Diomède Carre

    1

    Ils ne les voyaient ni comme des dieux, ni comme des marchands, ni comme des esclaves. La population les regardait sans indifférence mais sans intérêt excessif, sans peur, mais avec un certain respect. La réaction engendrée était exactement celle que souhaitaient les hommes marchant vers la grande place.

    —On est neuf, je vais appeler les retardataires.

    —Hector ?

    —Présent.

    —Il nous manque Carl, introuvable. Peu importe, la formation pourra tout de même être créée sans lui.

    —Les hommes qui se tenaient là dans l'ombre avaient un système culturel et organisationnel différent de toutes les civilisations connues. Quand ils sortaient de leur monde pour en explorer d'autres, ils adoptaient une formation semblable à une ampoule carnivore. Cette formation se composait de trois groupes. Les opérants, équivalant à la lumière de l'ampoule, éclairaient le nouveau monde en s'infiltrant pour récupérer l'objectif et mettre en lumière les problèmes du monde en question. Les illusionnistes, eux, se répandaient dans la ville autour des opérants, se faisant passer pour des marchands étrangers. Ils devaient couvrir les opérants et prévenir en cas de danger interne ou externe au monde. Les récupérateurs, quant à eux, étaient le fil : ils s'occupaient de la liaison avec les cordons vitaux, surveillaient la passerelle des mondes pour éviter une attaque et géraient la récupération en cas de problème.

    Chaque groupe était composé d’un autre trios en son sein : Avec le rôle de « l'efficace », qui accomplissait l'une des trois missions citées précédemment, « le recouvreur », qui devait effacer les traces laissées par les opérants dans le nouveau monde, et enfin le « raccordant », qui devait maintenir la liaison entre le cordon vital et la passerelle des mondes où se trouvaient les récupérateurs assurant les arrières.

    Un homme s’avança devant le groupe qui attendait  le signal

    —Rappelez-vous de notre mission. Si cette fois ci nous n'obtenons pas d'échange ou d'accord, ce n'est pas grave. L'essentiel est de voir si Monsieur Vanltesse existe vraiment. Une fois que nous aurons confirmé son existence, nous partirons. Nous avons juste besoin de savoir si cet homme est bien réel.

    —Chacun doit tenir sa place et son rôle. Maintenez la formation coûte que coûte.

    —Si quelque chose d'anormal se produit à l'intérieur, mais surtout à l'extérieur de ce monde, ordonnez le repli immédiat.

    Un autre homme plus grand prit à son tour la parole

    —Comme vous le savez, chacune de nos sorties est risquée pour nos vies, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Mais c'est la menace extérieure qui est la plus vicieuse. Ceux qui nous traquent sont comme nous, dissimulés. Cependant, ils n'ont pas de liens et de cordons, contrairement à nous. Sans ces cordons, il est plus difficile de les identifier. Mais ils possèdent quelque chose d'autre, plus tordu et subtil, qui les relie. Une chose qui leur a coûté quelque chose de pire que la damnation éternelle. Nous ne savons pas exactement ce qu'ils ont fait pour obtenir cela, mais cela nous a donné un moyen de les reconnaître. Ils sont reconnaissables car ces personnes n'ont ni ombre ni reflet dans le miroir. Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, si vous observez un homme qui n'apparaît pas dans une glace ou dont le reflet du soleil laisse un vide à côté de votre ombre, fuyez à toute allure. Et surtout, activez votre cordon afin de donner l'alerte. Pas de folie, pas de bravoure inutile : déclenchez seulement votre cordon et prenez la fuite. Les récupérants se chargeront de s'occuper du reste.

    Chacun enfila sa corde de vie reliée à la maison mère et prit son équipement spécifique à sa position. Puis, tous attendirent en ligne, dans un silence quasi religieux, derrière le cocon voilé dans lequel il se trouvait. Quelques filaments de soleil passaient entre les rayure de la cache ou se trouvait le groupe qui s’apprêtait à faire leurs opérations. Pamis eux se trouvait un jeune homme dont la beauté et l’intelligence semblait tiraillé par les périodicité de son environnement.

    Philterg faisait partie des jeunes hommes qui s'approchaient de cette ville. On lui avait attribué le rôle d'illusionniste, tout comme certains de ses cousins. Le rôle d'opérant, en revanche, était réservé à ceux ayant une plus grande expérience, car ils étaient les seuls à pouvoir enlever le cordon viticale pendant un court laps de temps, nécessaire à la réussite de leur mission. Les postes de récupérateurs étaient, quant à eux, dédiés à ceux possédant une connaissance technique plus approfondie des lois physiques.

    Philterg continuait d'avancer au sein de son trio d'illusionnistes. Parmi eux, il y avait le couvreur, chargé de nettoyer et de dissimuler les traces de leur passage dans ce monde. Son cousin, lui, était le raccordant, responsable du cordon viticole qui liait les trois jeunes hommes. Cette corde exigeait une gestion et une dissimulation particulièrement délicates. Souvent, les raccordants dissimulaient leurs cordes en se faisant passer pour des pompiers ou des pompistes. Dans ce monde peu connu, ils se faisaient plutôt passer pour des alimenteurs de citernes extérieures, une tâche qui suscitait souvent la méfiance des locaux réticents à ce qu'on touche à leurs réserves. Quant au dernier membre du trio, il avait le rôle d'opérant illusionniste, une fonction destinée aux plus introvertis et dotés de fortes capacités d'assimilation sociale. Il devait se faire passer pour un marchand étranger souhaitant vendre des babioles dans la cité. Philterg, quant à lui, devait être l'assistant bègue qui suit son patron en se faisant le plus discret possible pour accomplir sa mission de nettoyage et de repérage.

    Ils se dirigèrent vers les rues animées qui bordaient la ville. Au loin, ils apercevaient le groupe d'opérants composé de quatre personnes, dont son père. Dans quelques rues adjacentes, d'autres groupes d'illusionnistes quadrillaient les zones parallèles. La manœuvre était lancée, les nuages recouvraient le ciel, les cordons viticaux étaient bien en place. Les opérants avançaient à un rythme cadencé, la population les observait sans indifférence mais sans un intérêt particulier, sans peur, mais avec un certain respect. La réaction engendrée était exactement celle que souhaitaient créer les hommes marchant vers la grande place.

    Les récupérateurs, tels des chefs d'orchestre, observaient l'immersion progressive des illusionnistes et des opérants dans les différentes strates de la ville. Ils veillaient à ce que chaque cordon soit alimenté et bien maintenu. Si l'un des membres n'était plus visible, ils pouvaient simplement consulter la base d'un des fils, qui indiquait l'état de santé de la personne concernée. La liaison filaire était nécessaire pour maintenir les intrus dans ce nouveau monde. Les fils étaient très fins et pratiquement invisibles. Toutefois, même discrets, ils représentaient une complication excessive dans l'exercice d'évoluer sur un territoire inconnu et peuplé.

    Il était 10h37, et tout se déroulait plutôt bien. Chaque groupe d'illusionnistes avait pris position autour de la citadelle, formant une formation en étoile destinée à protéger et alerter en cas d'élément ou mouvement suspect. L'illusionniste du groupe de Philterg avait commencé son rôle de marchand, son aisance et ses compétences sociales commençaient déjà à faire effet malgré la barrière de la langue. Philterg, quant à lui, commençait à repérer d'éventuelles traces de particules que son groupe aurait pu laisser en arrivant jusqu'aux rues commerçantes.

    À 10h41, le groupe des opérants arrivait devant la première ligne de contrôle permettant d'accéder à la citadelle. Un simple nom fut donné à un garde qui approuva sans chercher à contrôler davantage. Le raccordeur de Philterg avait trouvé une position élevée sur un promontoire dans une zone publique. Cela permettait au fil de s'étirer vers le haut comme une tyrolienne invisible. La zone où il se trouvait était parfaite, car elle lui permettait de rester proche de ses deux partenaires qui évoluaient dans la foule, quelques mètres plus bas.

    À 10h50, les opérants longeaient la cour centrale et arrivaient près du deuxième point de contrôle. La présence des civils se raréfiait, laissant place à des officiels de plus en plus nombreux. Plus ils avançaient, plus les tenues des gardes devenaient complexes et s'alourdissaient d'éléments montrant leurs compétences militaires. À la maison mère, le calme régnait. Rien d'anormal à signaler, même si le cordon devenait par moments moins stable qu'auparavant.

    À 10h56, une foule de plus en plus intriguée commençait à s'approcher de l'illusionniste de Philterg. Parmi eux, deux hommes les fixaient maladroitement. De leur côté, les opérants s'approchaient du deuxième point de contrôle. Les gardes, mieux formés et plus méfiants, furent intrigués par la prononciation de leurs noms. Le père de Philterg les rassura rapidement en leur fournissant des informations claires et complémentaires.

    11 heures 2. La foule continue de s'amasser autour de l'illusionniste. Ils n'ont que faire des babioles que vendent les faux marchands. Ces habits, sa tenue et son accent sont beaucoup plus une source d'intérêt pour eux. Philterg, voyant l'attroupement s'intensifier, décide de s'écarter rapidement. Le plus important pour lui, dans son rôle, réside dans le fait qu'il ne soit pas pris en étau. Ne pas nettoyer des preuves est bien plus grave qu'une interrogation populaire. Le jeune homme se place plus loin dans l'axe du vent, afin de contrôler avec son outil d'analyse si des particules venant de leur groupe se seraient propagées. Les deux hommes habillés de mauve ne le regardent pas, lui ou l'illusionniste ; ils regardent en hauteur, en direction de leur raccordeur, ce qui n'est aucunement normal.

    11 h 06. Les opérants sont enfin entrés dans la cour intérieure du dôme. Le raffinement architectural et vestimentaire a augmenté de plusieurs crans. Les administrateurs ont laissé place à une atmosphère plus intime, composée de domestiques visualisant et retenant tout. Les couloirs sont de plus en plus espacés, mais de plus en plus vides. Les bruits de pas des quatre opérants résonnent dans les grandes allées de marbre.

    11 h 10. La foule autour de Max, l'illusionniste, commence à l'accrocher sérieusement. Un des passants l'agrippe, tandis que des enfants essaient de lui faire les poches. Philterg, voyant la situation se détériorer, vient vers son ami pour essayer de le tirer d'affaire. Celui-ci, chancelant, lui tend la main dans une direction opposée. Philterg tourne la tête vers l'endroit indiqué par son partenaire et voit un vieillard en train de le peindre. Ses traits de visage, sa tenue, et les outils qu'il a dans les mains sont en train d'être mis sur toile. Philterg se précipite vers lui et, en s'approchant, voit que le peintre a dessiné un fil tenant son avatar peint. C'en est trop pour le jeune homme ; au diable les particules. Le vieil homme est en train de créer la plus grande preuve de leur passage juste devant ses yeux. Philterg avance à grands pas vers le peintre qui ne quitte pas des yeux la toile. Le jeune homme veut l'empoigner, mais une main l'arrête. Quelqu'un, qui semble être de sa famille, s'est interposé devant eux. Les deux hommes habillés tout de mauve empruntent un escalier pour rejoindre le raccordeur qui se trouve en hauteur. Personne ne les a vus monter, ni Philterg ni l'illusionniste, trop occupés à essayer de se sortir de l'encerclement de la foule.

    11h12.

    —Pardon ? Qui êtes-vous ? Je n’ai pas bien compris ?

    —Nous sommes de la famille Delclasère, nous venons de la part de votre chargé d’affaires Menclarque pour avoir une entrevue avec Monsieur Vantesse.

    —Nous n’avons pas été informés.

    Les opérants se regardèrent discrètement.

    —Faites parvenir le message s’il vous plaît, nous attendons.

    —Attendez deux minutes.

    Le garde s’écarta, se mettant à part pour parler au second garde.

    —Monsieur, s’il vous plaît, nous sommes pressés, nous n’avons que peu de temps devant nous.

    Philterg, après un long moment de confrontation, réussit à se débarrasser de l’homme virulent qui lui avait barré la route. Le peintre n’était plus là, il avait quitté la place en sentant la dégradation de la situation. Le jeune homme fit quelques pas incertains sur la place, ne sachant où aller, certains hommes le cherchaient du regard, comme attendant une réponse à leurs confrontations. Soudain, au coin de la rue, il vit un petit homme grisâtre agitant son crâne chauve, jonché de longs cheveux cendrés. Dans sa main décrépite, il tenait la toile encore fraîche. Philterg vit que son partenaire était de plus en plus en mauvaise posture, face à l’encerclement urbain qu’il subissait.

    —L’argent, l’argent, sors l’argent !

    Il était établi qu’en cas de débordement populaire, le groupe d’illusionnistes devait détenir en grande quantité la monnaie du monde où il se trouvait. Cet argent était tenu d’être dispersé rapidement afin de casser un potentiel harcèlement de masse.

    Au même moment, plus haut, les deux hommes suspects s’approchèrent par derrière du raccordeur qui galérait avec la gestion des fils. Il entendit des pas derrière lui, se retourna et vit les deux hommes qui avançaient à pas soutenus dans sa direction.

    Philterg s’engagea dans la rue, avant de s’élancer vers la dernière direction où il avait vu le petit peintre. Les allées étaient soudainement vides, comme si toute la folie populaire s’était réunie sur la place. Le jeune homme l’aperçut au loin, le petit individu s’était arrêté pour dissimuler quelque chose dans son veston. En quelques enjambées, il l’atteignit, le petit homme, qui finit par se débattre. Les deux finirent par rouler par terre. Le jeune homme réussit à se rééquilibrer sur ses appuis et se retrouva au sol en position dominante par rapport au vieil homme. Philterg lui prit la toile et d’un geste violent et sec, il l’éclata contre le rebord de ce qui ressemblait à une poubelle de rue. Le bruit du choc fit un grand raffut dans la rue déserte. Le jeune homme balança alors sur le peintre un équivalent de dix fois le prix de la toile sur lui, afin qu’il disparaisse au plus vite. La ruelle était couverte des morceaux de la peinture qui jonchaient le sol. Le jeune homme, toujours dans l’adrénaline du moment, se rua sur chacun des lambeaux de toile qui parsemaient la rue. Si jamais les bouts du tableau étaient reconstitués, ce serait une catastrophe aussi bien pour sa mission que pour son peuple. La preuve était trop évidente. Il sortit un briquet le plus vite possible et rampa à quatre pattes vers chacun des morceaux de toile afin de les brûler. Devant lui se trouvaient deux petites vieilles à moitié myopes qui n’avaient pas l’air de réaliser la situation. Sortir un briquet et, de surcroît, dans cette situation était une erreur, ce petit objet métallique qui, en actionnant une molette, permettait d’obtenir une flamme grâce à la vapeur de combustible, n’existait tout simplement pas dans le monde dans lequel il se trouvait. Le fait que des personnes puissent voir cet objet pas encore inventé pourrait être encore une preuve de plus de la venue non autorisée de ces individus.

    Philterg regarda autour de lui, la rue était calme, personne n’avait été alerté par ce remue-ménage. Seule une petite fille en face, tenant une petite échoppe d'objets tissés à la main, le regardait avec de grands yeux ébahis. Quant aux petites vieilles qui tissaient toujours, elles n’avaient, quant à elles, pas l’air affolées le moins du monde par la situation. Philterg se rendit compte avec stupeur que, dans la roulade, il avait perdu un de ses outils qui permettaient de faire ses analyses de nettoyage. Son corps recommença à exprimer son inquiétude par des battements de cœur forts et irréguliers. Il aperçut la petite jeune fille qui tenait le magasin en pianotant sur un petit objet. La chute de Philterg lui avait renversé un pan de son atelier. Le jeune homme s’approcha de la jeune fille.

    Philterg regarda autour de lui. La rue était calme, personne n'avait été alerté par ce remue-ménage. Seule une petite fille en face, tenant une petite échoppe d'objets tissés à la main, le regardait avec de grands yeux ébahis. Quant aux petites vieilles qui tissaient toujours, elles n'avaient, quant à elles, pas l'air affolées le moins du monde par la situation. Philterg se rendit compte avec stupeur que, dans la roulade, il avait perdu un de ses outils qui lui permettait de faire ses analyses de nettoyage. Son corps recommença à exprimer son inquiétude par des battements de cœur forts et irréguliers. Il aperçut la petite jeune fille qui tenait le magasin en pianotant sur un petit objet. La chute de Philterg lui avait renversé un pan de son atelier. Le jeune homme s'approcha de la jeune fille.

    11h17.

    Les opérants attendaient toujours, le père de Philterg s'impatientait.

    —Ce n'est pas normal que ça prenne autant de temps, nous ne pouvons pas rester trop longtemps dans ce monde, surtout sans être raccordé.

    Un des opérants s'avança vers la porte à demi-ouverte qui abritait le passage vers les hauts dignitaires.

    —Où en est notre demande ? Monsieur Vantesse est-il là ?

    Aucune réponse ne se fit entendre.

    —On fait quoi ? On opère, ou on s'en tient au plan ?

    Le cousn de Philterg prit le premier couloir venu afin d'échapper aux deux hommes habillés de mauve. Tout en se déplaçant, il tentait de conserver l'axe des cordons viticaux. Il sortit un petit miroir de poche qu'il fit maladroitement tomber par terre. Sans l'objet, il ne pouvait plus déterminer la nature de ces deux opposants. Il se retrouva dans un cul-de-sac. La seule issue qui pouvait lui permettre de partir lui était impossible à cause de l'emmêlement que lui aurait créé l'orientation de ses fils, pointant vers la maison mère, et ceux pointant vers Philterg et l'illusionniste. Le jeune homme ferma la porte et fit passer ses fils par la fenêtre, puis il s'approcha doucement de l'entrée qu'il venait de fermer. Il entendit des chuchotements et des légères pressions sur la serrure. Les deux hommes essayaient d'entrer discrètement. Sous la porte mal taillée, un rayon de soleil passait. Entre ce rayon, on pouvait clairement voir deux ombres gesticuler.

    11h18.

    Philterg s'avança et arriva au niveau de la jeune fille.

    —Tu ne diras rien de ce que tu as vu ?

    a jeune fille ne répondit pas, continuant à regarder Philterg d’une manière étrange. Philterg marmonna :

    —Je n’ai aucune envie de devoir t’effacer toi aussi.

    Devant le silence de la petite, il releva l’étagère qu’il avait fait tomber lors de sa chute. À ce moment-là, il vit les objets que vendait la jeune enfant : des petites marionnettes faites de ficelle et de cire. Soudain, sa main trembla, ses yeux s’immobilisèrent de stupeur. Les petits personnages qui se trouvaient devant lui étaient des copies identiques de lui-même. Chacune des marionnettes de cire représentait des membres de sa famille, ainsi que des figures de son clan. Tout était évident et reconnaissable : la tenue traditionnelle, les têtes, les outils dans les mains, et surtout le fil transparent qui maintenait la petite figurine en lévitation. Seuls les noms associés étaient faux et dénués de sens. Philterg ne put s'empêcher de lâcher la petite étagère, les yeux noirs et globuleux de la fillette ne le lâchaient pas. Une petite voix surgit de derrière :

    —Jeune homme, c'est à vous ?

    11h22.

    Le père de Philterg n'en pouvait plus d'attendre. Les gardes n'étaient plus devant la porte, alors les opérants décidèrent de s'introduire. Ils arrivèrent dans un corridor qui menait à une petite arche intérieure, laquelle donnait sur une pièce partiellement plongée dans l'obscurité. Le corridor était doté de plusieurs fenêtres extérieures. Un des opérants s'approcha des protections extérieures des remparts.

    —À quel niveau d'évolution est-ce monde ?

    —H, en 4ème alternative d'évolution.

    —On est bien d'accord, ils ne sont pas censés avoir d'arme de projectile ?

    —Non, l'évolution des transports et architecturale est beaucoup plus avancée que scientifique et militaire.

    —Alors comment pouvez-vous m’expliquer cela ?

    Le père de Philterg et les autres opérants s'avancèrent.

    —Expliquez-moi pourquoi il y a des dispositifs anti-tir et anti-précision dans un pays qui n'est pas censé tirer. Regardez les courtines et flanquements, regardez les dispositifs posés dessus !

    Subitement, une voix émana de l'arche :

    —Que faites-vous ici ? On vous avait dit d'attendre.

    Les opérants se retournèrent, la colère du garde fut soudainement interrompue par plusieurs individus qui émergeaient de l'arche.

    —On m’a dit que vous me demandiez ? Je suis Monsieur Vantesse. Je ne m'attendais pas à ce que vous reveniez si tôt.

    Les opérants furent pris de stupeur.

    —Si tôt ? Nous ne sommes jamais venus. C'est la première fois que nous nous voyons.

    —Je ne comprends pas.

    Un flottement de regards et de silence s'installa dans le corridor.

    —Ne restons pas ici, il y a clairement quelque chose d'anormal.

    Les opérants s'élancèrent au pas de course, entendant la voix de Monsieur Vantesse derrière eux :

    —Où allez-vous ? Il n'y a nulle part où aller par ici.

    Tandis que les habitants du dôme disparaissaient de leur champ de vision, les opérants coururent vers la sortie. Dans les longs couloirs, la voix de Vantesse résonnait et se répercutait entre les murs de marbre.

    11h ??

    Plus aucun opérant ou illusionniste n'avait une idée précise du temps. Seuls les récupérateurs restaient vigilants, aucun cordon n'avait bougé et aucune menace extérieure n'avait été détectée.

    La petite fille, à côté de Philterg, prit peur et se réfugia dans une pièce adjacente à la boutique, verrouillant la porte à double tour. Philterg s'approcha des deux vieilles dames.

    —Tenez, cela doit être à vous.

    L'une d'elles lui tendit la main, dans laquelle reposait son outil. Le jeune homme regarda le petit objet métallique qui scintillait toujours, malgré la récente poussière accumulée sur ses parois rayées.

    Soudain, une voix aiguë brisa le silence qui régnait dans la ruelle. La petite fille aux grands yeux noirs poussa un cri court et incisif. Elle se tenait derrière la fenêtre d'un des murs parallèles à Philterg et aux deux vieilles femmes. Philterg se tourna vers elle et vit ses yeux noirs paraître encore plus grands à travers la vitre déformée. Mais alors qu'il fixait la petite fille, il remarqua son propre reflet dans la vitre, montrant seulement sa propre image, seul à côté du banc. Il savait qu'il ne devait pas être seul ; à quelques centimètres de lui, sur le banc, auraient dû se trouver les deux vieilles dames qui se tenaient actuellement juste en face. Philterg se retourna vers celles qui n'avaient pas de reflet et vit une main ridée tenant un ciseau s'approcher dangereusement du fil de Philterg. Le jeune homme sursauta, recula et tenta désespérément de tirer sur son cordon.

    La porte s'ouvrit brusquement, et le cousin de Phitlerg vit les deux individus pénétrer dans la pièce sombre. Ces malheureux n'étaient certainement pas des étrangers à ce monde, ni même des professionnels de l'intérieur. Le premier tenait une cordelette pour ligoter, et le second une batte en bois pour frapper.

    Au loin, les opérants lancèrent un signal d'alerte depuis une fenêtre du dôme. Le cousin de Philterg observa le sol couvert de sang, qui se confondait avec les habits mauves des deux hommes gisant au sol. Pour ne pas éveiller les soupçons, il avait utilisé un long couteau courbé traditionnel, une arme répandue dans cette ville et cette civilisation. Il se pencha vers la fenêtre et vit le signal des opérants flotter depuis le dôme. Il comprit que quelque chose d'anormal s'était produit et courut jusqu'à la terrasse, d'où il pouvait voir visuellement ses deux partenaires illusionnistes. Il aperçut l'un des illusionnistes se faire complètement dépouiller par la foule. Au sol, plusieurs poignées de pièces jonchaient la rue, mais personne ne semblait s'y intéresser. Le raccordant réalisa alors que son partenaire avait utilisé de l'argent d'un autre monde.

    —Mouni, tu es un idiot ! Tu as utilisé des billets, alors que ce peuple utilise essentiellement des pièces métalliques. Personne ne paye ici avec du papier.

    Le cousi de Philterg sortit alors une bourse pleine. Le raccordant était censé le moins possible interagir avec la foule, il n’était d’ailleurs même pas supposé avoir toujours des pièces sur lui. Son rôle était de restait le plus possible en retrait, mais dans ce cas il se devait d’intervenir. La foule entendit un bruit, ils virent un individue tout palot au long bras élever les mains au ciel depuis un balcon. Ce qui coulait entre les doigts de l’anonyme bienfaiteur, n’était autre que l’or jaune, la substance qui faisait lever, travailler, et tourner cette ville jour et nuit, heure par heure, jour par jour. La foule lâcha le pauvre illusionniste qui se mit à tomber sur l’argent qui n’avait jamais existé dans ce monde. Il se rendit compte de son erreur et essaya vainement de ramasser l’argent qui n’aurait jamais dû se retrouver dans cette partie de l’univers. Mais le signal était lancé, le récupérant avait même hésiter à couper son fil avec lui, tant il avait mis en danger la mission. Philterg filait à toute allure entre les rues argileuse et ocre. Il passait par les rues et chemins qu’avait dessiné son fil qui le maintenait depuis le début de l’opération. Pour eux tous les chemins les menaient au vaisseaux mère. Le petit fil blanc qui raccrochait le jeune homme, s’agitait d’une fébrilité nouvelle, pendant que dans le ciel les nuages laissait place au retour d’une coloration azure. Philterg pouvait observer qu’en même temps tout autour dans les rues parallèles, se repliaient les autres illusionnistes.

    Quelques minutes plus tard, chacun des groupes qui s'était séparé dans la ville se regroupait peu à peu dans la plaine adjacente à la maison mère, érigée sur les flancs d'une colline environnante.

    Chacun courait après ces fils comme des chats derrière une pelote de laine qui menait tout droit à leurs foyers. L’intégralité des groupes qui rentraient ne cessait de se retourner, assurément personne ne les poursuivait. La plupart ne comprenait pas ce replie si soudain, l’alerte de danger imminent avait pourtant été donné. Seulement voilà, les environs semblaient calmes, aucune menace n’était perçue. Les groupes arrivèrent dans le vaisseau, mère, ils se glissèrent derrière les grandes nappes émincées qui couvrait les couloirs de la structure éphémère. La mère de Philterg en tant que récupérantes, travaillait à la gestion de la récupération de tous les cordons qui s’entremêlaient subitement.

    Je comprends vos instructions. Je vais corriger votre texte en respectant vos consignes. Voici la correction en tenant compte de l'utilisation du tiret cadratin (-) pour les dialogues :

    —Que s’est-il passé ?

    —Nous ne savons pas, ce sont les opérants qui ont lancé le signal. Sont-ils rentrés ?

    —Non, ils arrivent d'une minute à l'autre. Le cycle est passé, le prochain est dans trois minutes.

    —On ne pourra pas emprunter le même raccordement ?

    —Non, il faudra faire vite, les prochains cycles ne font que nous éloigner.

    Philterg arriva parmi les derniers, les opérants suivirent quelques secondes plus tard. Il vit dans le visage normalement serein de son père que quelque chose n'allait pas. Ils n’eurent pas le temps de s’expliquer. Son père ne put que lui accorder un regard lointain, mélangeant bienveillance et fierté. Tous n'avaient qu'une idée en tête : quitter cet endroit avant l'arrivée d'un nouveau cycle. Ils furent pris dans un tourbillonnement de pratique, d’organisation et de processus qui ne leur donnaient pas le temps d’aligner une phrase longue et complète. Seules des brides de mots et d’ordres faisaient des va-et-vient entre les hommes et les femmes qui rangeaient leurs équipements en se dépêchant de partir. Tous les groupes s’aventurèrent dans les couloirs rocheux menant à la zone permettant d’agripper le nouveau cycle et de pouvoir partir.

    —Tous le monde est là ! On décroche tous !

    Le groupe se retrouva dans une cavité rocheuse large et angulaire, d’où se dégageaient plusieurs petites galeries rocheuses menant à la zone utilisée pour la rotation de cycle. La mer n’était pas loin des cavités où se trouvait le groupe. Ce qui expliquait la présence de l’eau qui leur arrivait jusqu’au mollet. On pouvait entendre les chevauchées de la mer se répercuter dans les cavernes. Les parois rocheuses amplifiaient et faisaient résonner le bruit des vagues à l’instar des coquillages marins. Le groupe évoluait dans la pénombre en tenant leurs fils, les cordons se reliaient de plus en plus, signe qu'ils n'étaient plus très loin.

    Certaines cavités étaient si profondes que leurs genoux se retrouvaient pris dans une eau ayant perdu toute couleur bleue. La pénombre régnait dans les zones traversées, mais cela n'était pas un réel problème pour ces groupes habitués à évoluer dans l'obscurité depuis leur naissance.

    —Le cycle va passer, il faut accélérer le rythme, que fais-tu Opsandre ?

    Le père de Philterg était accroupi dans l'eau croupie, ayant enlevé ses gants pour toucher de sa peau sèche les parois suintantes d'eau salée.

    —Ce n'est pas de la vraie roche, comment est-ce possible ?

    —Qu'est-ce que tu racontes ? Viens, l'ouverture va bientôt se refermer.

    Opsandre se tourna vers le groupe.

    —Il faut partir tout de suite d'ici. Rebrousser chemin ! Les pierres sont fausses, nous ne sommes pas dans les couloirs du cycle !

    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. La caverne s'illumina brusquement de mille éclats. Le groupe crut d'abord à des feux subitement allumés, mais ils se rendirent vite compte que ces feux

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