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Le Choix du Destin: Tome 3, série Képhalé : les choix de la vie. Roman chrétien contemporain
Le Choix du Destin: Tome 3, série Képhalé : les choix de la vie. Roman chrétien contemporain
Le Choix du Destin: Tome 3, série Képhalé : les choix de la vie. Roman chrétien contemporain
Livre électronique277 pages4 heures

Le Choix du Destin: Tome 3, série Képhalé : les choix de la vie. Roman chrétien contemporain

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À propos de ce livre électronique

Il a toujours aimé avoir raison, jusqu'au jour où avoir raison signifie que tout a terriblement mal tourné.
Dany Képhalé voulait bien faire et toujours être présent pour sa famille et pour les autres, mais il apprendra que parfois ce n’est pas tout le monde qui accepte d’être aidé. Faisant face à un grand défi dans l’entreprise familiale, il va essayer encore une fois de donner un coup de main avant de se rendre compte qu’il n’aurait peut-être pas dû.
Elle voulait seulement aider, mais comme cela a souvent été le cas dans sa vie, elle se retrouve à nouveau seule, souffrante dans la nuit sans espoir d’être acquitté.
Charis Serrano, est une jeune infirmière passionnée par les enfants et leur bien-être. Elle a fait abstraction de ses rêves après une erreur qu’elle paie encore aujourd’hui. Elle va essayer de se reprendre en main, mais son passé n’aura de cesse de la poursuivre sans répit.
Dans ce temps de confusion et d’épreuve, Dany et Charis entament une amitié timide - aucun des deux n'étant sûr à 100% de pouvoir faire confiance à l'autre. Mais au fur et à mesure que les jours passent et que les choses semblent revenir dans l’ordre ils trouvent des choses en commun et leur amitié grandit.
Mais alors un drame et des révélations poignantes apparaissent encore en plein jour, laissant le doute et la confusion reprendre le dessus.
Ce qui a commencé dans l'obscurité peut-il s'épanouir dans la lumière ? Sont-ils prêts à accepter la grâce qui leur est donnée ?
Ce roman chrétien contemporain est le troisième tome de la série Képhalé : les choix de la vie de l'auteure Sorelle Meleugouo.
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Si vous aimez les histoires chrétiennes réconfortantes axées sur l'amour, la foi et la famille, ne manquez pas de consulter les autres livres Sorelle Meleugouo.
Autres livres de la série Képhalé : les choix de la vie


Le choix du destin


Le choix du pardon

LangueFrançais
ÉditeurPublishdrive
Date de sortie31 oct. 2023
ISBN9798853160149
Le Choix du Destin: Tome 3, série Képhalé : les choix de la vie. Roman chrétien contemporain

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    Aperçu du livre

    Le Choix du Destin - Sorelle Meleugouo

    Le choix de la grâce

    Tome 3 de la série Képhalé : les choix de la vie

    Sorelle Meleugouo

    Vera Editions

    Le Choix de la Grâce, Tome 3 | Série Képhalé – « les choix de la vie »

    Copyright © 2023 de Sorelle Meleugouo. Tous droits réservés.

    Illustration de la couverture conçue par Vera Éditions.

    Les textes bibliques mentionnés sont tirés de la version Louis Segond révisée, édition 1910, sauf indications contraires. Tous droits réservés.

    Code ISBN : 9798853160149

    Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont les produits de l'imagination de l'auteure. Ils sont utilisés de manière fictionnelle et ne doivent pas être interprétés comme réels. Toute ressemblance avec des événements réels, des lieux, des organisations ou des personnes, vivantes ou mortes, est une coïncidence.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération, ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, électronique, technique, photocopieuse, enregistrement ou autre, sans autorisation écrite expresse de l’auteure.

    Sommaire

    Personnages

    Prologue

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Épilogue

    Remerciements

    Laissez un mot

    À propos de l’auteure

    Questions de discussion

    Également par Sorelle Meleugouo

    Not all books include dedications, but many authors choose to share a special thank you to someone(s) who have made an impact on the writing of the book. This may be on a personal or professional level and can range from heartfelt to comedic and anything in between.

    Dedication text is traditionally center aligned.

    Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ…

    JEAN 1 :16-17

    La volonté de Dieu ne peut jamais vous conduire là où la grâce de Dieu ne peut vous garder.

    INCONNU

    Personnages

    • Paul Oscar Képhalé – père ( Le choix du destin, Tome 1)

    • Diehl Képhalé – mère (Le choix du pardon, Tome 2)

    • Maya Lin Képhalé (Lin)

    • Daniel Képhalé (Dani) Tome 3

    • Elias Képhalé (Eli)

    • Camille Képhalé (Cami)

    • Ruben Képhalé

    Prologue

    —Tante Bettania, on va attendre encore longtemps ?

    — On attendra le temps qu'il faut chérie, ta mère est allée voir.

    Pourquoi c'était si long ? Ça faisait des heures que Charis Serrano et sa tante étaient dans cette salle et personne ne disait rien sur l'état de sa petite sœur Maria. Après plusieurs heures d'insistance, sa tante avait enfin accepté de l'emmener voir sa sœur.

    Charis était dévastée. Tout ce qui se passait maintenant c'était sa faute. Si elle avait obéi à sa mère et n'était pas sortie, peut-être qu'elles seraient en train de jouer ensemble toutes les deux dans le salon, comme elles avaient l'habitude de le faire.

    Il ne se faisait pas très tard quand Charis avait demandé à Maria de l'accompagner à la cuisine prendre de l'eau à boire. Elle s'en souvenait comme si c'était hier. C’était le dimanche après-midi et la veille, elle avait fêté son douzième anniversaire. Il y avait encore quelques traces de confetti dans l'allée et leur tante avait promis à leur mère qu'elle allait s'en occuper. Maria, elle, avait encore 9 ans et était convaincue que son anniversaire serait plus époustouflant que le sien. Une fois dans la cuisine, le chien, Bruno les avait suivies parce qu'il pensait que les petites filles voulaient jouer. C’est pourquoi il dressait ses oreilles à l'affût de la moindre occasion de courir chercher une balle.

    — Bruno non ! Mama a dit de ne pas sortir aujourd'hui. Le vent est trop fort, avait tonné Charis, avant de prendre une bouteille d'eau et de la tendre à sa petite sœur. Une fois abreuvées les deux petites filles sortirent ensemble et arrivées au milieu du salon, Maria s'arrêta brusquement et se retourna pour faire face à Charis.

    —On a oublié Grissly près de la piscine. Charis secoua la tête.

    —Non, Grissly est dans la chambre, là-haut. La peluche préférée de Maria quittait rarement son chevet, et il était presque impossible qu'elle l’ait oubliée dans le jardin la veille.

    — Il n'est pas là-haut ; je vais le chercher

    —Maria, non !

    Mais sa sœur courait déjà en direction de la baie vitrée qui menait à la piscine. Résignée, Charis la suivit. Elle devait l'empêcher de sortir. Leur mère leur avait expressément demandé de ne pas sortir. Sur la volée, elle traversa la porte et une rafale de vent la frappa au visage si fort qu'elle faillit perdre l'équilibre, mais elle réussit à se maintenir debout. Elle avança doucement et appela sa sœur sans réponse. Lorsqu'elle put apercevoir la piscine dans toute sa longueur une autre rafale de vent la poussa en arrière, mais elle eut le temps de voir que sa petite sœur gisait sans mouvement dans la piscine.

    — Maria ! Sors rapidement de l'eau, maman ne sera pas contente.

    Mais sa petite sœur ne réagissait pas, Charis s'approcha encore un peu, et vit qu'une flaque rouge s'étendait de plus en plus à côté de la tête renversée de Maria. Prise de panique, elle se mit à crier :

    — Maman ! Maman ! !

    Elle avait maintenant peur de bouger. Elle cria encore plus fort, et resta dans cette position jusqu'à ce que sa tante vienne la déloger et lui dire de rester dans un coin de la maison pendant que les secours prenaient soin de sa petite sœur.

    Elle resta avec sa tante pendant les jours qui suivirent et ne pouvait s'empêcher de demander où était sa petite sœur à longueur de journée. Elle avait peur pour elle, et son image inerte dans la piscine n'avait cessé de la hanter. Elle en avait même fait des cauchemars. Sa mère lui avait demandé ce qui s'était passé, et lorsqu'elle avait voulu répondre elle avait crié « Je t'avais pourtant dit de ne pas sortir. Comment as-tu osé me désobéir ? Tout ça c'est de ta faute. »

    Même si sa tante l'avait immédiatement amenée dans sa chambre en lui disant que sa mère ne pensait pas ce qu'elle disait, Charis savait que c'était faux. Maintenant dans cet hôpital froid, où personne ne venait leur donner des nouvelles, la petite fille était fatiguée et lasse d'attendre. Ça faisait maintenant près d'une semaine qu'elle n'avait pas vu sa sœur et que sa mère ne lui parlait pas non plus. Après un autre moment d'attente, elle vit sa mère arriver de l'autre côté de l'interminable couloir. Sa tante se leva pour l'accueillir, toujours en tenant la main de Charis.

    — Pourquoi tu l'as amenée ? s'écria sa mère !

    — La petite insiste pour voir sa sœur. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

    Sa mère ne lui jeta même pas un regard et continua de parler à sa tante comme si elle n'existait pas

    — Je t'avais dit de la garder loin d'ici Bettania. Ce n'est ni le moment, ni l'heure.

    — Mais pourquoi ? C'est bien l'heure des visites.

    — Elle est encore entrée au bloc et ça dure depuis des heures.

    Sa mère ne cacha pas son impatience. Charis remarqua aussi qu'elle n'avait pas ses boucles d'oreilles et qu'elle n'était pas maquillée, pourtant sa mère ne sortait jamais sans se maquiller. Il y avait dans ses yeux quelque chose d'étrange. Elle paraissait plus vieille que la dernière fois qu'elle l'avait vue, la fois où elle avait aussi vu sa petite sœur pour la dernière fois.

    — Maman, comment va Maria ? Regarde je lui ai apporté Grissly. Elle sera contente de le voir.

    Sa mère se retourna vers elle avec des yeux qui jetaient des éclairs et avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, deux médecins s'approchèrent par derrière et les interrompirent.

    — Madame Serrano, est-ce qu'on peut parler ?

    Sa mère les suivit de quelques pas et ils s'éloignèrent dans le couloir. Charis et sa tante continuaient de les observer parler. A un moment donné, l'un des médecins mit sa main sur le bras de sa mère, pendant que celle-ci fondait en larmes en poussant de cris de douleur.

    — Non, ma fille. Ce n'est pas possible, ma petite fille.

    Sans même savoir pourquoi, Charis se mit aussi à pleurer en gémissant, car au fond d'elle-même, elle comprenait qu'elle ne reverrait plus jamais sa petite sœur.

    Chapitre 1

    Daniel Képhalé éteint le moteur de sa Pick up et ramena sa main droite sur le volant. Son teint noir ocre reçut de plein fouet les derniers rayons de la journée. Il ne réfléchit pas un autre instant et attrapa la courroie du tube de transport des plans qu'il enfourcha sur son épaule et sortit le plus rapidement possible. D'un pas vif, il rejoignit la maison de ses parents qui se dessinait devant lui comme une villa sans fin. Du haut de ses vingt-huit ans, il se précipita à l'intérieur à la recherche de la seule personne responsable du chaos qu'il était en train de vivre.

    — Où est-ce qu'il est ? demanda-t-il lorsqu'il se trouva nez à nez avec sa mère, Diehl Képhalé, dans la cuisine. Elle au contraire, avait un teint couleur de miel et son corps élancé contrastait en tout point avec celui de Dani. Il était grand avec des épaules carrées. Il avait le regard direct et les cheveux coupés courts. C'était bien l'une des seules choses qu'il n'avait pas en commun avec ses autres frangins, en dehors de son teint. Il commença à pâlir. Ce qui arrivait quand il était sous la panique ou empreint à la colère. Diehl leva les yeux brusquement vers lui. Il était certes entré sans faire de bruit mais maintenant que le semblant de stupeur qu'elle avait possiblement ressenti était passé, elle déposa ses mains sur le plancher plein de farine et son regard annonçant qu'un sermon était sur le point d'arriver, se posa sur lui. Mais Dani ne se laissa pas influencer et lui demanda encore :

    — Maman où est-ce qu'il est passé ?

    — Peut-être que si je savais de qui il s'agit je pourrais mieux t'aider. Et puis quelles sont ces manières ? Tu as perdu ton éducation en cours de route ?

    Elle avait raison sur tous les points, mais la colère qui bouillonnait en Dani depuis plus d'une heure maintenant n'était pas sur le point de tomber. Il fallait qu'il trouve son idiot de petit-frère le plus rapidement possible. Il avait ruiné sa journée et si ce n'était que cela il aurait tout simplement appelé, mais c'était bien trop grave.

    — Ruben, ton petit protégé, où est-il ?

    Et ce n'était pas une exagération. À peine il avait fini de prononcer sa phrase que le concerné entra dans la cuisine chargé de courses qu'il déposa sur la table. Dani ne lui laissa pas le temps de souffler. Avant même que celui-ci note sa présence, il s'était déjà rué vers lui.

    — Qu'est-ce que tu as fait des plans ?

    D'abord surpris, Ruben fit un pas en arrière et leva les mains pour se protéger. Dani voulait être patient, mais il n'y arrivait pas. Ruben tourna son regard en direction de leur mère comme pour chercher du renfort. Dani n'avait rien exagéré à son sujet. Ruben passait plus de temps dans les jupes de leur mère qu'avec qui que ce soit. Ce qui l'avait toujours agacé, il ne voulait absolument rien faire à part rester dans une cuisine à concocter des plats à tomber par terre. Mais ce soir ce n'était pas le moment. Dani avait besoin de réponses sans attendre.

    — Ruben, réponds à ma question.

    — Je ne sais pas de quoi tu parles, maugréa-t-il.

    — C'est quoi le problème Dani ? demanda alors leur mère que Dani continua d'ignorer.

    — Où sont passés les plans que je t'ai donnés au bureau cet après-midi ?

    Ruben cligna des yeux et le regarda à nouveau.

    — Je les ai remis à M. Navarro comme tu me l'as demandé.

    Dani s'attendait à cette réponse, mais il ne savait pas que ça allait autant le troubler. Parce que même si Dani avait des doutes dans sa tête, il était clair que son petit frère disait la vérité. Ruben était le dernier de la famille, avec sa jumelle Cami. Il était sérieux et travailleur, même s'il démontrait plus son ardeur au travail dans une cuisine qu'avec le job qu'on lui avait donné à Képhalé Construction et Services, l'entreprise familiale. Il aimait plus passer son temps à cuisiner et créer des recettes qu'autre chose. Il fallait que Dani se relaxe un peu pour être sûr de poser les bonnes questions. Il s'éloigna de Ruben de quelques pas et s'adossa sur le plancher.

    — Ceci est très sérieux. Je ne suis pas ici par plaisir, alors réfléchis bien avant de répondre à ma question. Quand tu es sorti du bureau qu'est-ce...que...tu...as...fait ?

    Même s'il était sérieux, Ruben était aussi le rêveur de la famille. Il cligna encore des yeux. C'était sa façon à lui d'absorber les informations qu'on lui donnait. Plus petit ça lui avait valu quelques moqueries à l'école, parce qu’il n'était pas comme les autres enfants. C'est peut-être pour cela qu'il avait trouvé refuge dans les bras de leur mère, bien trop souvent. A 20 ans il était bien plus mature, mais il restait toujours autant attaché à elle. Cami sa sœur jumelle avait déjà manifesté plusieurs fois le désir de partir de la maison et de vivre dans son propre appartement. Mais Ruben avait l'air de se plaire ici et ne semblait pas le moins du monde être prêt à partir où que ce soit. Bien entendu, les parents leur avaient demandé de prendre leur temps et de bien réfléchir à ce qu'ils voulaient faire. Leur mère ne voulait pas qu'ils se précipitent même si trouver un appartement pour eux était la chose la moins difficile à faire. Le contraire aurait étonné Dani car leur mère avait bien souvent le dernier mot. Celle-ci interrompit le fil de ses pensées.

    — Dani qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi cette histoire de plans ?

    — M. Navarro m'a appelé. Les plans que Ruben lui a donnés ne sont pas les bons, répondit Dani en pointant du doigt le tube noir qu'il tenait encore à l'épaule tout en surveillant les moindre faits et gestes de son frère.

    — Tu en es sûr ?

    Dani soupira et répondit.

    — Je suis allé moi-même sur place pour vérifier. Ce ne sont pas les plans dessinés par Jordi. Et Joël ne reconnait pas ces plans là non plus. Il faut que Ruben me dise ce qu'il a fait après avoir quitté le bureau.

    Celui-ci se gratta la tête en regardant ses baskets. Ensuite il leva le regard et déclara.

    — Je suis parti à l'adresse qu'il m'a donnée. C'était à 15 min alors j'ai décidé de marcher. J'avais passé toute la journée assis au bureau alors je voulais me dégourdir les jambes.

    — D'accord, jusque-là je te suis. Ensuite ?

    — Ensuite rien du tout, j'ai longé la rue. Il faisait beau et le ciel était dégagé. Après la pluie du matin, même l'air sentait bon.

    Il n'y avait que Ruben pour faire attention à ce genre de détails. C'était même aussi pour cela que malgré ses réticences Dani l'avait forcé à venir travailler à KCS quand il n'avait pas de cours à l'université. Il avait contesté au-début, mais en tant que l'aîné des garçons et le directeur des projets dans l'entreprise, Dani avait tout fait pour le convaincre. Tout le monde dans la famille savait que Ruben n'aimait pas les travaux manuels dans les chantiers, alors Dani l'avait envoyé au département d'architecture, où il allait pouvoir travailler de temps en temps avec leur mère. Même si elle n'allait au bureau que deux à trois fois par semaine à présent, elle gérait encore cette branche de l'entreprise.

    — J'attends la fin de l'histoire.

    Ruben mit les mains dans les poches avant de son pantalon jean et répondit avec agacement :

    — Comme je t'ai dit je suis allé directement à l'adresse qui était marquée sur le papier. Je suis passé devant une boutique qui vendait des glaces. Il faisait chaud alors j'ai eu envie d'en manger. Il y avait la queue mais les tables n'étaient pas toutes occupées. Devant moi il y avait une jeune dame qui... Oh mon Dieu !

    Il se figea et fronça le visage. Alors finalement Dani avait raison. Il s'était effectivement passé quelque chose.

    — Qu'est-ce qui s'est passé ?

    — Je suis désolé. Je crois que... bégaya Ruben.

    — Désolé de quoi ? reprit Dani.

    — La dame qui était devant moi a eu un problème et je crois qu'on a échangé de boite. — Il ne manquait plus que ça, se dit Dani — Mais c'était un accident je te le promets. Je n'ai pas fait exprès. Ses mains qu'il n'arrêtait pas maintenant de toucher et d'entrelacer démontraient clairement son affolement.

    Qu'il soit paniqué n'allait absolument pas résoudre le problème et ça n'allait pas non plus aider à comprendre ce qui s'était passé avec ses plans. Dani leva les mains pour lui faire signe de se calmer.

    — Ruben, calme-toi et dis-moi comment ça s'est passé ?

    — Elle ne pouvait pas payer et prendre sa commande en même temps. Alors, elle m'a proposé de tenir sa boite, pendant... qu'elle cherchait la monnaie dans son sac à main. Et moi je lui ai passé la mauvaise boîte en retour, parce qu'elles étaient de la même couleur.

    — Ce n'est pas possible !

    Il s'était débrouillé pour prendre un tube avec des plans architecturaux, trouver quelqu'un dans la ville avec le même tube et l'échanger avec lui. C'était aussi vraisemblable qu'inconcevable. Dani se garda de le dire tout haut parce qu'il savait l'effet que ça ferait. Ce n'était pas qu'il ne croyait pas son frère, mais il était tellement choqué qu'il se demandait ce qui lui avait pris de lui faire confiance. Il pensait qu'il serait un atout pour KCS, pas un fardeau.

    — Je suis désolé Dani, je te promets que je ne m'en suis pas rendu compte.

    Leur mère les interrompit en disant :

    — Écoute, si les plans ont été échangés, on peut très bien en imprimer d'autres. Où est le problème ?

    — Jordi est en vacances depuis trois jours. C'est lui qui a conçu les plans qui sont dans son ordi et avant de partir, il a fait exprès de ne pas de laisser de numéro de téléphone pour le joindre.

    Et dire que c'était Dani lui-même qui le lui avait conseillé !

    — Alors, on attend qu'il rentre tout simplement. Je ne comprends pas ce qui te met dans cet état chéri.

    — Ce n'est pas un contrat où nous avons les pleins pouvoirs maman ! Nous sommes en partenariat avec Navarro. La mairie a demandé à avoir deux entrepreneurs pour aller plus vite. Mais le pire c'est que nous allons être très en retard si dans quelques semaines ces plans ne sont pas validés. Et notre réputation va en prendre un coup. Nous parlons bien d'un projet qui vaut plusieurs milliers d'euros. Et toi Ruben tu viens de tout faire foirer !

    Celui-ci se couvrit le visage de ses mains. Dani ne voulait pas le culpabiliser davantage mais il ne pouvait pas non plus cacher sa frustration.

    — Une minute les garçons, on va trouver une solution. D'accord ? On reste calme.

    Comment pouvait-elle lui demander de rester calme ? Elle savait très bien ce que tout ceci voulait dire. Elle était dans le même secteur depuis maintenant plus de 20 ans. Même si elle décrochait peu à peu, elle savait qu'ils pouvaient perdre beaucoup plus que leur réputation dans cette affaire. Brusquement, Dani se dirigea vers la porte. C'était déjà plus qu'il ne pouvait supporter et il avait besoin d'air.

    — Hey, où vas-tu comme cela ? scanda sa mère.

    — Je vais au bureau. Il faut bien trouver une solution. Où d'autre veux-tu que j'aille ?

    — Il est tard, tu ne vas pas retourner au bureau à cette heure. Viens t'assoir, nous allons dîner. Ensuite on discutera au calme pour voir quelles possibilités s'offrent à nous.

    Cassé dans son élan, il ne répondit pas. Il savait bien qu'il ne pouvait rien faire maintenant, mais il espérait quand même avoir une idée à mettre en place pour demain. Sa mère avait raison. A trois, ils iraient beaucoup plus vite et si son père les rejoignait ce serait encore mieux. Paul Oscar Képhalé était à la tête des infrastructures de Barcelone depuis plusieurs années et puisque cette situation n'était pas comme les autres, un coup de main ne serait pas de refus. Car Dani ne désirait rien d'autre que de sortir de ce cauchemar.

    * * *

    Deux jours plus tard, Dani n'avait toujours rien comme solution. En tant que directeur des projets à KCS, il était au centre de presque tous les contrats en cours. Il occupait le poste depuis 4 ans maintenant et même s'il avait eu largement le temps de faire ses preuves, il n'avait toujours pas droit à l'erreur. Mais la première erreur qu'il avait faite était d'embaucher son petit frère et de l'envoyer directement au mauvais département. Tous les enfants Képhalé avaient travaillé dans l'entreprise familiale quand ils étaient plus jeunes, que ce soit pendant les vacances d'été au lycée, ou plus tard. Ce qui le surprenait encore plus c'était que Lin, Eli et lui étaient les seuls à avoir eu la fièvre du travail à KCS. Cami et Ruben n'étaient pas du tout intéressés. Lin, l'aînée et lui-même étaient maintenant à plein temps dans l'entreprise aux côtés de leurs parents. Tandis qu’Eli, le troisième avait décidé de faire carrière dans la police.

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