Comme un doute
Serena tituba, groggy, jusqu’à la salle de bains.
Devant le lavabo, elle s’aspergea le visage d’eau froide et, les jambes flageolantes, demeura quelques minutes face au miroir. Ses yeux bouffis en disaient long sur la nuit terrible qu’elle venait de passer.
Toute cette histoire ne tenait pas debout. Elle essayait de se remettre les idées en place.
Quand elle avait reçu le coup de fil de son père, elle était dans un taxi, elle rentrait d’une soirée trop arrosée avec Mélanie, sa copine. Il était improbable que son père l’appelle en pleine nuit. Malgré l’alcool, elle avait deviné que quelque chose n’allait pas. Au début, il lui avait simplement dit qu’il y avait eu «un problème » avec Grégory et qu’il fallait qu’elle vienne « au plus vite ». Il avait dû se douter qu’elle n’était pas dans son état normal car il n’avait pas voulu en dire plus. Mais le ton de sa voix trahissait une horrible vérité. Serena le sentait.
– Mais que se passe-t-il ? avait-elle hurlé dans le taxi.
A l’autre bout du fil, il y avait eu un long silence. Puis sa mère avait pris l’appareil des mains de son père :
– Il faut que tu viennes, ma chérie, on a besoin de toi. Mais il est trop tard. Ne prends pas la route maintenant. Viens à la première heure demain.
Elle reconnaissait à peine la voix de sa mère. Serena ne comprenait pas ce qu’il se passait. Sa mère avait éclaté en sanglots et la communication avait été interrompue.
Serena avait dégrisé d’un coup. Elle avait voulu en savoir plus et avait essayé de joindre Grégory. Son téléphone était sur répondeur. Elle avait appelé Aurélie, la femme de Grégory. Le téléphone sonnait dans le vide. Elle avait insisté et c’est seulement quand elle était arrivée dans le petit appartement parisien qu’elle louait dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul qu’Aurélie avait enfin décroché.
– Aurélie ? Mais que se passe-t-il ?
La jeune femme était en pleurs. Serena ne comprenait pas un
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