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Egemonia Tome 1: egemonia, #1
Egemonia Tome 1: egemonia, #1
Egemonia Tome 1: egemonia, #1
Livre électronique225 pages3 heures

Egemonia Tome 1: egemonia, #1

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À propos de ce livre électronique

Le destin est une chose étrange, elle va réunir de jeunes personnes aux compétences uniques, dans un monde dévasté par une immense catastrophe. Ils vont devoir se soutenir à travers les difficultés.
Partant à la découverte de nouveaux mondes, ils vont se rendre compte que ceux-ci leur réservent bien plus de surprises qu'ils ne l'imaginaient.
Trouveront-ils ce qu'ils cherchent ?

Venez découvrir le premier tome d'une série captivante !

LangueFrançais
Date de sortie8 déc. 2022
ISBN9798215595954
Egemonia Tome 1: egemonia, #1

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    Aperçu du livre

    Egemonia Tome 1 - Julien Maistre

    Chapitre 1

    La cité de Longlead ne resplendissait plus comme dans les temps anciens, les grands immeubles de verre n’étaient que ruines et de grands trous béants avaient remplacé les vitres. Les rues, jonchées de mauvaises herbes, avaient laissé la place, çà et là, à des cadavres de rouille rangés en ordre sur le côté. Même le petit square était devenu une forêt dense et humide où les plantes ne vous laissaient que peu de chances de sortir de leur enchevêtrement.

    Cet univers triste, éclairé par les premières lueurs du soleil, ressemblait à la gueule d'un monstre géant en fin de vie qui n'arrivait plus à la fermer correctement.

    Mais des individus peuplaient toujours cette ville théâtre de la grande catastrophe, réfugiés dans des sous-sols nauséabonds, dans des milliers de kilomètres de tunnel. Des habitations, au fil des siècles, étaient apparues et s'étaient agrandies.

    Shanga, lui, n'aimait pas ces souterrains qui avaient baigné son enfance ; ces odeurs de salpêtre, de calcaire et de moisissure lui donnaient mal à la tête. Il préférait sortir à la surface en dépit des recommandations de sa mère, qui le sermonnait à chacun de ses retours. Elle ne pouvait supporter l’image de son fils marchant sur cette horrible surface au-dessus d'eux.

    Aujourd'hui, comme chaque jour, il se rendit au bord de cette mer rouge, rouge comme la couleur de son sang. D'après de vieux écrits, autrefois, elle n'était pas ainsi, mais d'un bleu limpide et magnifique, qui se transformait en un orange brûlant au coucher du soleil. Mais aujourd’hui, il ne faisait pas bon sortir au crépuscule.

    Sur la plage se dressaient des baraquements de béton et des herses de métal en ruine. Il s’assit sur le toit de l’un d’eux pour regarder l'horizon. Loin sur cette mer rouge naviguaient de petites embarcations qui pêchaient des « quoillon », d'affreuses bêtes aux dorsales tranchantes avec de gros yeux globuleux qui n'inspiraient que du dégoût. Ce poisson n'était pas succulent, mais il n'y avait que ça et les légumes du potager à manger. Il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait mangé de la viande.

    Il retira ses sandales afin de plonger ses pieds dans le sable encore humide et frais du matin. Comme toujours, cette sensation lui donnait la chair de poule et lui remontait le moral car, dans moins d’un mois, la cérémonie allait commencer.

    Un bruit métallique le fit sursauter, et il se retourna. À l’orée de la plage, une plaque d’égout se souleva. Une tête brune apparut avec de longs cheveux et un visage anxieux, puis une silhouette élancée s’en extirpa en deux mouvements et se mit sur pieds, prenant bien soin de refermer le passage derrière elle. Elle était forte et agile pour remettre en place cette plaque qui devait peser au moins trente kilos. Une fois ce geste accompli, elle s’avança vers Shanga d’un pas déterminé. Il craignait le pire : si Yuko était sortie à la surface pour lui parler, cela devait être important. Elle l’interpella :

    — Que fais-tu là encore ? Tu sais que c’est interdit.

    Le jeune homme, qui n’avait pas envie de débattre, ne fit qu’un signe d’assentiment de la tête. Arrivée à son niveau, il put sentir le léger parfum qu’elle dégageait ; il la dépassait d’une demi-tête, mais il avait plus peur d’elle que de n’importe quel monstre. Elle reprit :

    — Ta mère ne veut pas te voir ici !

    — La tienne non plus, lui répondit-il.

    — L’Ancien veut te voir. Il m’a ordonné de te ramener, cela fait une heure que je te cherche, lui dit-elle d’un air autoritaire.

    — Que me veut-il encore ? répliqua-t-il d’un ton blasé.

    — Te parler, alors viens !

    — Ok, mais on passe par la surface, je connais un raccourci.

    — D’accord, je te suis, mais dépêche-toi.

    Ils s’éloignèrent de la plage, Shanga en tête et Yuko derrière. Il savait qu’elle n’aimait pas marcher à la surface, mais vu son statut actuel, elle ne pouvait le lui refuser.

    Ils se connaissaient depuis le temps des couches, cela faisait maintenant dix-neuf ans. Depuis, ils avaient grandi et évolué, se forgeant des caractères différents. Shanga était plutôt réservé, sportif et avec peu de motivation, elle était excitée, autoritaire. Mais il l’appréciait énormément. Depuis sa nomination pour la future cérémonie, voilà maintenant trois mois, cette relation se transformait peu à peu et tous deux s’en apercevaient.

    Elle regardait toujours ce paysage désolé avec attention, car elle sortait peu de la ville souterraine. Arrivé à un carrefour, il prit sur la droite et lui indiqua une petite ruelle assez étroite et sombre. Elle hésita quelques secondes avant de continuer à le suivre ; ce passage devait faire six cents mètres de long et pas plus d’un mètre cinquante de large. Il s’engagea sans problème, marchant tranquillement. Elle le suivait comme son ombre, prête à lui sauter dessus en cas de danger. Ce qui survint lorsqu’un morceau de métal rouillé tomba juste derrière elle ; elle sauta sur le dos de Shanga et poussa un cri strident. Il se retourna rapidement, raffermissant la position de Yuko sur son dos pour éviter qu’elle ne tombe. Près du tas de rouille, une bête d’environ vingt centimètres courut le long du mur. Elle avait un pelage gris terne, ainsi qu’une longue queue dépourvue de poils. Se frottant l’oreille dans laquelle Yuko avait hurlé, il déclara :

    — Première fois que je vois ce type de bête.

    — Ah, ah, je ne veux pas savoir ce que tu as vu. Pose-moi et partons en courant, maugréa-t-elle, énervée et anxieuse.

    — Ok, je te pose, mais on se déplace normalement. Je suis fatigué, les nuits sont dures pour moi.

    Ils reprirent leur progression. Il ne trouvait pas désagréable de porter Yuko, elle était légère et la pression de ses seins sur son dos lui remontait énormément le moral. Parvenu au bout de la ruelle, il se baissa et ouvrit une bouche d’égout. La partie de ce souterrain n’avait pas encore été nettoyée et aménagée ; de l’eau croupie au sol émanait une odeur de moisissure. Cela ne dérangeait pas Yuko après l’épisode de la bête mais, dans son regard, elle en voulait à Shanga de la faire passer par un endroit aussi lugubre et sale.

    Après plusieurs croisements, ils arrivèrent à un sas. Il tapa sur la porte en criant :

    — Vous pouvez ouvrir, c’est Shanga et Yuko.

    Une sorte de couinement retentit et la vanne centrale du sas commença à tourner. Une fois déverrouillée, la porte s’ouvrit et une odeur d’encens s’insinua dans l’air. Le garde qui leur ouvrit les dévisagea un long moment avant de lancer :

    — Il t’arrivera des ennuis si tu continues à utiliser les chemins interdits.

    Mais Shanga ne voulait pas en tenir compte. Que pouvait-il lui arriver de pire que la cérémonie ?

    Le temple était un endroit luxueux, calme et silencieux ; de nombreuses statues reflétaient les torches accrochées au mur, et au milieu se trouvait un petit bassin peu profond où s’entassaient les restes de la dernière cérémonie. Il détourna vivement les yeux du bassin et son visage prit une expression de peur, en croisant le regard de Yuko qui le dépassait pour aller chercher l’Ancien. Il fit un gros effort pour paraître calme et serein.

    Il savait que Yuko compatissait pour lui, mais cela n’allait pas changer grand-chose à la suite des événements.

    Après un bref instant, elle ressortit du porche du temple, suivie de l’Ancien qui portait bien son titre. Personne ne connaissait son âge, impossible à deviner, car, avec ses cheveux gris pendant dans son dos, sa grande barbe poivre et sel et sa petite taille. Il pouvait bien avoir quatre-vingts comme deux cents ans, et Shanga ne l’avait jamais vu autrement. Il portait son éternel bâton dans sa main droite, lui conférant son titre, et qui devait mesurer un mètre cinquante, serti de pierres translucides blanches et bleues avec, au bout, un cristal gros comme un poing.

    L’Ancien s’approcha du jeune Elu et lui mit la main sur l’épaule en prononçant la phrase d’ouverture de la cérémonie :

    — Mes Dieux, prenez en votre sein cet être de chair et de sang afin que la paix et la prospérité règnent sur nous.

    Le jeune homme détestait cette phrase, même avant qu’il ne soit choisi pour la cérémonie. L’Ancien maintenant recula et l’invita d’un geste à entrer dans le temple. Il remercia Yuko d’avoir été le chercher puis la pria de retourner chez elle, ce qui ne lui plut pas spécialement, elle qui voulait passer le mois à venir près de son ami afin de profiter de sa compagnie. Mais même son expression boudeuse ne décida pas le vieillard à l’inviter à rester.

    Une fois dans le temple, Shanga examina la pièce principale remplie de statues ornées de couronnes, de bijoux et de bougies à l’encens. La pièce était sombre avec en son centre une table basse où étaient posées deux tasses et une carafe.

    L’Ancien prit place puis l’invita à faire de même. Celui-ci ne broncha pas et s’assit en position du lotus devant la table.

    Il lui expliqua alors le déroulement exact de la cérémonie…

    Chapitre 2

    — Cette foutue route est interminable, ronchonna Kalrick.

    — Je m’en fous, continue de faire le guet, espèce de face de patate, lui répondit allègrement Velnac.

    — Si ça continue, je vais avoir des escarres, dit-il en rigolant légèrement.

    — On se tait ou je te transforme en crapaud !

    Kalrick ne broncha pas et reprit son travail de guet qui durait maintenant depuis plus de trois jours. Même ses sorts de maintien d’éveil ne faisaient plus effet. Il se retenait de sombrer dans un profond sommeil, mais il savait que, s’il dormait, Velnac le transformerait en quelque chose de pire qu’un crapaud. Il se gratta la tête pour s’aider à réfléchir – un geste qui lui resterait toute sa vie –, et finalement il trouva une solution efficace.

    Prenant la craie dans sa poche, il dessina autour de lui un cercle en inscrivant sur son périmètre l’incantation, puis sortit son bâton d’apprenti, et récita une formule à voix basse pour ne pas que Velnac l’entende.

    Le cercle se mit à étinceler de bleu clair puis partit en fumée, comme l’envie de dormir de Kalrick. Il s’était souvenu de ce sort, car il avait dû l’utiliser avant les examens afin de pouvoir étudier aussi la nuit. Le seul inconvénient était que lorsque l’utilisateur du sort le brisait, il s’endormait aussitôt pour la même durée d’activation du sort. Il y avait un moyen de passer outre, mais cela affaiblissait énormément le corps et l’esprit.

    Il recommença donc son travail de guet qui consistait à surveiller la route qui se déroulait devant eux et de prévenir toute attaque de quelques sortes. Cette longue route qu’ils arpentaient depuis bientôt une semaine était d’une monotonie extrême. La route de goudron gris large de dix mètres était bordée à droite d’une forêt septentrionale sombre et à gauche de plaines à perte de vue où des animaux sauvages de temps à autre les regardaient passer.

    Sa concentration et sa puissance magique continuaient de décliner lentement à cause du sort de maintien des chevaux magiques qui tiraient la carriole. Kalrick ne comprenait pas pourquoi son maître voulait absolument faire la route en carriole à la place d’invoquer un sort de téléportation qui leur aurait permis de se déplacer instantanément.

    Ce sort ne fonctionnait que si l’on avait déjà été physiquement à l’endroit voulu, et même si Kalrick ne connaissait pas leur destination et allait sûrement le regretter, il n’avait qu’à être l’accompagnant de son maître.

    Cela faisait maintenant trois semaines qu’ils étaient partis et son maître était toujours enfermé dans la carriole à créer un nouveau sort. Pourquoi ne pouvait-il pas travailler dans son bureau à l’école, plutôt que dans une petite carriole ?

    Kalrick se remit à penser à l’école qu’il avait quittée fraîchement diplômé au titre d’apprenti.

    Elle se situait sur un rocher au niveau des nuages ; une grande tour sombre en forme de bâton magique, tel un morceau arraché à la terre. Ni escalier ni corde ne permettaient de s’y rendre ; seules les compétences magiques le pouvaient et, même si une personne avait pu voler, elle était protégée par une barrière invisible qui empêchait tout passage.

    Ce lieu de magie contenait une centaine de personnes en tout, en comptant les élèves, qui eux ne pouvaient utiliser que les cinq premiers étages, dont le dernier comportait les chambres attribuées à leur arrivée. Kalrick, lui, ne se plaignait pas de cette école. Il avait appris toute l’essence de la magie et avait des amis, ce qui n’avait pas toujours été le cas. Ses pensées le ramenèrent dans son enfance au moment de la rencontre avec son maître.

    Il avait cinq ans et se souvenait du jour où Velnac était venu le chercher chez lui dans le domaine de ses maîtres. Il était un garçon fluet et petit qui n’avait pas d’amis. Ses parents étaient domestiques dans un grand domaine : sa mère s’occupait des chambres et son père du bétail. Ils n’étaient que peu payés, mais étaient logés dans un grand bâtiment aménagé, avec d’autres familles de domestiques.

    Kalrick, qui n’était pas très sociable, se faisait malmener par ses petits camarades, qui le bousculaient ou se moquaient de son physique. Sa mère avait beau lui dire de se faire des amis, il n’y arrivait pas. Il ne comprenait pas leurs jeux, et préférait parcourir les livres de la bibliothèque de la maison du maître.

    À la cinquième lune, après son cinquième anniversaire, de bon matin, un magicien apparut dans la cour. Le majordome alla tout de suite chercher le maître des lieux afin de l’avertir. Celui-ci était heureux de le voir ; il pensait que son apparition était due à son fils de sept ans qu’il trouvait fantastique et incroyable alors que celui-ci n’était qu’une peste pourrie gâtée. Kalrick l’évitait d’ailleurs à tout prix pour ne pas se faire taper par lui. Le maître du domaine, comme les personnes de haut rang, connaissait l’existence de cette école et savait comment les magiciens venaient chercher les enfants admis.

    Il courut à sa rencontre et commença à le flatter et à lui parler de son fils qui se trouvait juste à côté de lui.

    Mais malheureusement pour lui, Velnac, qui n’aimait guère les flatteries, ne fit pas dans la dentelle. Il jeta un sort de silence au maître du domaine, qui lui échauffait les oreilles, et transforma son fils à l’image de son esprit, cruel, idiot et méchant.

    L’instant d’après, tous deux disparurent comme par enchantement dans leur maison afin de fuir leur visiteur, qui maintenant ne semblait plus s’intéresser à eux.

    Velnac se dirigea vers le bâtiment d’habitation des domestiques où tous ceux-ci avaient été cloîtrés par le maître depuis son arrivée.

    Il entra, chercha quelques instants et alla toquer à la porte d’un des appartements de deux coups de son bâton qui résonna avec puissance dans tout l’édifice.

    Ce fut donc à la porte des parents de Kalrick que Velnac attendit. Terrifiés à la pensée de recevoir le magicien, ils hésitèrent un bon moment avant de lui ouvrir. Ne prononçant aucun mot, Velnac se dirigea vers la table, s’assit et invita les parents à faire de même.

    Ils entamèrent une longue discussion. Tout d’abord, il se présenta : Velnac, magicien de cinquième catégorie à « l’Ordre du Phénix », puis il leur parla de l’école, leur expliquant qu’ils ne reverraient peut-être pas leur fils avant que celui-ci ne soit magicien, ce qui pouvait durer très longtemps selon les enfants. Kalrick, lui, écoutait la conversation attentivement en regardant tour à tour le magicien et ses parents. Velnac lui posa une question directement :

    — Il ne t’est jamais arrivé quelque chose de bizarre ?

    — Non, répondit timidement le jeune garçon.

    Mais ce n’était qu’un mensonge. Il lui était arrivé beaucoup de choses bizarres, surtout depuis qu’il avait volé un livre de magie rudimentaire dans la bibliothèque ; tous les sorts fonctionnaient et même mieux que décrits dans le livre.

    Après

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