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Un ange passe…
Un ange passe…
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Livre électronique249 pages3 heures

Un ange passe…

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À propos de ce livre électronique

Diplôme en poche, Mia s’apprête à entrer dans la vie active mais les doutes la submergent : Vais-je trouver un travail qui me passionne ? Serai-je à la hauteur ? Aurai-je la chance de rencontrer le grand amour ? Comment donner un sens à mon existence ?
Jeune femme sensible, Mia devra dompter ses peurs et ses émotions. Des événements imprévus et des rencontres inattendues vont accentuer ses incertitudes et générer des situations conflictuelles. Surmontera-t-elle ces difficultés ?

L’écrivaine nous fait partager l’intimité de cette jeune femme attachante, en proie à toutes les craintes à un moment charnière de son existence. Entre amitié, amour et vérité, ce roman tisse des histoires de vie qui se mêlent et se démêlent, et dépeint l’infinie complexité des relations humaines.
Mia fera-t-elle les bons choix ? Parviendra-t-elle à trouver les clés du bonheur ?
LangueFrançais
Date de sortie25 oct. 2022
ISBN9782312128726
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    Aperçu du livre

    Un ange passe… - Clémence Lefebvre Détant

    cover.jpg

    Un ange passe…

    Clémence Lefebvre Détant

    Un ange passe…

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12872-6

    À mes parents

    La vie est courte, passez-la avec ceux qui vous rendent heureux.

    Chapitre 1

    Mia fut réveillée comme à son habitude au son de la reprise disco de Can’t Take My Eyes Off You. Chaque matin, la jeune femme était dans un demi-sommeil lorsque la musique retentissait, une moitié d’elle-même encore dans ses réflexions nocturnes, et l’autre faisant face au monde réel. Elle avait tenu à garder un rythme même en cette période de recherche d’emploi, et s’était dit que 9 heures était plus que raisonnable pour une fan des grasses matinées. Encore une de ces nuits où son cerveau n’avait malheureusement pas réussi à passer en mode off comme son portable. Mais cela ne l’étonnait même plus. Mia s’était retrouvée au cœur d’une fusillade cette nuit-là… Elle y réfléchirait maintenant à deux fois avant de regarder un épisode de Homeland le soir.

    La jeune femme aurait adoré que ses rêves s’enregistrent sur un disque dur pour pouvoir les visionner à son gré et ainsi comprendre leur mécanisme. Pourquoi certains individus se souvenaient très bien de leurs rêves et d’autres beaucoup moins ? Était-il possible de faire des rêves prémonitoires ? Nous permettaient-ils d’accomplir des actions que nous n’oserions pas entreprendre dans le monde réel ? Autant de questions auxquelles Mia aurait aimé avoir les réponses.

    Dans ses propres rêves, il n’était pas rare que des évènements s’étant déroulés pendant la journée, qui la tracassaient à des degrés plus ou moins élevés, resurgissent d’une façon ou d’une autre. Ainsi que des personnes ou des objets avec lesquels elle avait été en contact, ou des lieux où elle s’était rendue. Et il pouvait arriver que les éléments s’harmonisent de façon très étrange… Comme deux individus n’en formant qu’un : vous êtes sûr que la personne qui vous adresse la parole est votre sœur, pourtant celle-ci a pris l’apparence d’une de vos proches amies, allez savoir pourquoi… Mia était intimement convaincue qu’une personne qui parviendrait à interpréter ses rêves pourrait en apprendre davantage sur elle-même, sur ses aspirations et ses peurs. De nature curieuse et déterminée, la jeune femme brune aurait aimé en être capable. Elle avait des yeux verts clairs perçants qui pouvaient se révéler déstabilisants, mais son visage parsemé de taches de rousseur lui conférait une grande douceur. De taille moyenne, plutôt mince et sportive, Mia affichait néanmoins des formes, contrairement aux mannequins filiformes des magazines de mode. Un petit grain de beauté situé juste au-dessus de la lèvre supérieure lui donnait un charme indéniable.

    Cela faisait un mois que Mia avait fini ses études supérieures dans le domaine de la communication, et ses années étudiantes lui manquaient déjà. Certaines de ses amies avaient hâte de rentrer dans le monde du travail, de gagner leur vie, de se sentir indépendantes. Elle était de son côté nostalgique et aurait bien aimé revenir un ou deux ans en arrière pour revivre ces moments insouciants. La jeune femme était maintenant de retour dans sa ville natale chez ses parents, un peu comme si elle redevenait lycéenne, sauf que l’on était en 2020 et qu’elle avait désormais vingt-trois ans ! Sa famille habitait une charmante maison mitoyenne en plein centre-ville : le petit jardin fleuri attenant leur permettait de profiter du soleil et de dîner sur la terrasse quand le temps le permettait. Mia adorait cette maison où elle était née et avait vécu une enfance heureuse : chaque pièce regorgeait de souvenirs. Elle redoutait le moment où ses parents s’en sépareraient, mais ce n’était heureusement pas à l’ordre du jour.

    Sa vie étudiante maintenant terminée, Mia était partagée entre deux sentiments : heureuse d’être encore un peu dans le cocon familial et de faire une pause avant d’entamer une nouvelle période de sa vie, mais anxieuse concernant sa recherche d’emploi. La plupart de ses candidatures se soldaient jusqu’à présent par des réponses négatives, le plus souvent de deux types : soit l’entreprise concernée ne recherchait pas à recruter pour le moment et la patience était de mise, ou alors la jeune femme n’était pas assez qualifiée pour le poste recherché. La plupart des offres en ligne demandaient au moins quelques années d’expérience, mais si elle se limitait à répondre à celles ciblant les jeunes diplômés, elle n’irait pas bien loin…

    – Mia ? Tu es là ?

    La voix de sa mère la sortit de ses pensées.

    – Oui dans le salon !

    – Bien dormi ?

    – Mouais, enfin une nuit plutôt mouvementée je dirais mais ça va.

    – Tu fais souvent des cauchemars en ce moment, pourtant tu es jeune ce n’est pas normal.

    – Et les bébés ne font pas du tout de cauchemars peut-être ? rétorqua Mia d’un air agacé.

    – Pas autant que les adultes je pense, parce qu’ils ont moins de préoccupations, enfin peu importe. Est-ce que tu pourras aller chercher ta petite sœur ce midi à l’école s’il-te-plaît ?

    – Oui pas de souci !

    – C’est à 11 h 50, prends…

    – De l’avance, je suis au courant Maman ! Je suis ponctuelle comme toi tu sais…

    – Oui tu as raison, bon je te laisse sinon c’est moi qui vais être en retard.

    – Ça marche, à ce midi, bisous !

    Après avoir travaillé de nombreuses années en tant que comptable, sa mère avait effectué une reconversion professionnelle cinq ans plus tôt. Elle avait repris des études afin de changer complètement d’horizon et devenir éducatrice spécialisée pour enfants, métier où elle s’épanouissait aujourd’hui pleinement.

    Il était 10 heures quand Mia commença à consulter ses mails dans l’espoir d’y trouver de bonnes nouvelles. Six mails reçus depuis la veille… Elle parcourut le premier mail non lu :

    Bonjour Mme Fleury,

    Nous avons pu étudier votre candidature pour le poste de Chargé de communication F/H.

    Malgré la qualité de votre candidature, nous sommes au regret de vous faire savoir que nous ne sommes pas en mesure de lui donner une suite favorable, votre profil ne correspondant pas exactement à nos besoins actuels.

    Nous vous souhaitons de réussir dans vos démarches.

    Service Recrutement.

    Encore une de ces réponses toutes faites se dit-elle. Le deuxième mail, venant d’une petite entreprise qui l’intéressait fortement, ne fut pas plus concluant. Un peu frustrée, elle lut en diagonale les trois réponses suivantes, où son regard fut immédiatement attiré par les mots suivants :

    Malgré la qualité de votre candidature…

    Malgré toutes les qualités que présente votre profil…

    Manque d’expérience…

    Elle essaya de ne pas perdre espoir et passa au dernier mail. Court et sans appel, il fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase :

    Bonjour,

    Je vous remercie pour votre candidature, cependant je ne peux pas y donner une suite favorable car le poste vient d’être pourvu.

    Cordialement,

    M. Dussolier

    Mauvais timing. Mia referma avec violence l’écran de son ordinateur et soupira. Il fallait qu’elle arrête de regarder ses mails et de traquer les nouvelles offres tous les jours, sinon son self-control n’allait pas tenir le choc. Elle décida que c’était suffisant pour ce matin, et partit se promener à la plage pour se vider la tête. Malgré la météo plutôt fraîche de ce début d’Octobre, le soleil était bien présent et lui réchauffa le visage. Elle s’arrêta quelques instants pour en profiter : elle adorait cette sensation, le soleil sur sa peau, les yeux fermés, cette chaleur qui l’enveloppait, comme un air de vacances… Elle atteignit la plage dix minutes plus tard et se dirigea vers la mer. Alors que le vent lui fouettait le visage, elle respira à plein poumons l’air iodé. Le parfum de son enfance lui fit un bien fou, lui donnant une énergie nouvelle. Quand elle était petite, elle passait des heures sur la plage à construire des forteresses de sable avec ses amis, constructions dans lesquelles ils se réfugiaient à l’approche de la mer qui montait, et qui étaient censées résister au mieux à l’attaque des vagues. Après avoir fait quelques pas au bord de l’eau, elle s’assit sur la terrasse d’un chalet et contempla les alentours.

    En ce début de semaine, la plage était presque déserte. Un homme d’une cinquantaine d’années, couvert comme s’il était parti faire une excursion au pôle nord, promenait son chien, sûrement un Golden retriever. Leur complicité était évidente, il suffisait de prêter attention au langage non verbal entre eux : une expression du visage, un geste, une attention… Dans le monde actuel, les personnes attachent beaucoup plus d’importance aux paroles, et Mia trouvait cela dommage : un regard en dit parfois beaucoup plus qu’un long discours. Au loin, une jeune femme blonde se promenait avec son fils, qui devait avoir deux ans tout au plus, et qui prenait un malin plaisir à gambader dans le sable. Même lorsqu’il tomba après avoir dévalé une légère pente, son rire fusa dans l’atmosphère. La joie à l’état pur…

    Mia jeta un coup d’œil à sa montre. Déjà 11 heures… Mais elle avait encore un peu de temps avant de rejoindre le collège de sa sœur. Il fallait qu’elle réfléchisse à une idée pour diversifier ses journées. Hormis le temps passé avec ses proches et à sa recherche d’emploi, il lui restait du temps pour elle, et la jeune femme aurait aimé en profiter pour accomplir quelque chose de positif. Une chose qu’elle n’aurait pas pris le temps de réaliser en temps normal. Cela lui rappela la pyramide de Maslow qu’elle avait étudiée autrefois en cours : elle avait en fait le besoin de s’accomplir… Mais comment ? En apprenant à jouer d’un instrument ? Mia avait toujours regretté de ne pas avoir développé son côté artistique, ça aurait pu être une bonne idée, mais elle ne s’en sentait pas vraiment capable. En écrivant un livre ? La lecture était un de ses passe-temps, elle était incapable de s’endormir sans avoir lu quelques lignes. En faisant du bénévolat dans une association ? En s’inscrivant dans une chorale ? En trouvant une idée innovante pour créer une start-up plus tard ? En inventant une application révolutionnaire pour smartphone ? Elle s’égarait… Mia prit finalement la direction du collège, toujours un peu perdue entre les différentes idées qui s’entrechoquaient sous sa chevelure brune.

    Jade avait fait sa rentrée en VIe le mois dernier. Bien qu’elle soit plutôt petite et toute menue, c’était une belle jeune fille avec de la prestance. Elle avait les mêmes yeux que sa grande sœur, et les cheveux châtains. À l’instant où Mia la vit passer les grilles de l’établissement, elle sut que quelque chose n’allait pas. Les deux mains de Jade étaient refermées sur elles-mêmes, crispées. C’était un signe que Mia repérait facilement car plus jeune, elle avait aussi le réflexe de fermer les poings lorsqu’elle était anxieuse. Elle avait d’ailleurs mis plusieurs années à se rendre compte de cet automatisme, et dépliait maintenant ses doigts dès qu’elle s’en apercevait. Autre détail qui l’avait alerté, sa sœur avait le regard baissé et fuyant.

    – Coucou poulette ! Alors comment s’est passée ta matinée ?

    – Comme d’hab, répondit Jade sans conviction.

    – C’est-à-dire ?

    – Ça va.

    – Et moi tu ne me demandes pas comment s’est passée ma matinée ?

    – Euh bah si alors comment ça a été ?

    – Je pourrais te dire que ça a été super bien mais pas de mensonge entre nous… Ça n’a pas été terrible. J’ai eu des réponses pour le travail mais pour le moment personne ne veut embaucher ta grande sœur !

    – Ils sont bêtes, moi je t’embaucherais direct !

    – J’espère bien ! Mais bon demain j’aurai peut-être de bonnes nouvelles, il ne faut pas se décourager.

    – …

    – Jade ?

    – En fait c’était moyen aussi pour moi ce matin… Tu sais à cause de mon bégaiement quand je suis stressée. Le prof d’histoire m’a interrogée à un moment où je n’écoutais pas, et puis boum je me suis mise à bégayer en essayant de donner une réponse. Et j’ai senti des messes basses autour de moi c’était horrible. Surtout un groupe de garçons qui riaient en essayant d’être discrets… Limite le prof s’en est voulu de m’avoir posée la question.

    Mia partageait la souffrance de sa sœur comme si c’était la sienne, et ressentit de la colère envers ceux qui s’étaient moqués, et qui bien sûr n’avaient aucune idée des effets que cela provoquait sur Jade. C’est fou comme les jeunes pouvaient être sans pitié entre eux à cet âge-là. Tout devient très vite source de moquerie : les boutons sur le visage, l’embonpoint, les garçons avec des voix aiguës, les filles avec une pilosité trop importante sur les bras, les bégaiements… Mia essaya de maîtriser son emportement et lui répondit :

    – Je te comprends, la situation devait être embarrassante c’est sûr, mais tu sais quoi, laisse les rire et parler dans leur coin, ils se fatigueront vite et devront bientôt trouver une autre activité pour s’occuper. Ce sont des idiots immatures, et malheureusement ce ne sont pas les premiers que tu rencontreras crois-moi… Il faut apprendre à rester forte, et quand ils comprendront que ça ne t’atteint pas, ils te n’embêteront plus.

    – Je vais essayer, mais j’espère qu’ils laisseront vite tomber…

    – Oui ça va aller, et s’ils ne comprennent pas ils auront affaire à moi ! affirma Mia d’un air déterminé.

    Sa petite sœur lui sourit et elles rentrèrent à la maison, bras dessus bras dessous.

    L’après-midi passa assez vite. Mia avait toujours dans un coin de la tête la recherche d’une idée, d’une activité, d’une vocation (elle ne savait pas trop comment le qualifier), mais pour l’instant l’inspiration lui manquait. Pour être honnête elle attendait un signe, aussi fou que cela puisse paraître. Elle était persuadée que le destin jouait un rôle important dans la vie, que les rencontres ne se faisaient pas par hasard, et que d’une certaine façon l’histoire était écrite. Être au bon moment au bon endroit avec la bonne personne. Cette philosophie de vie lui permettait de prendre du recul sur le pourquoi du comment des évènements.

    Son père rentra tard du travail, une urgence s’était-il excusé. En tant que directeur technique d’une entreprise de construction, il ne comptait pas ses heures. Il était déjà plus de 22 heures quand ils finirent de dîner, dans une atmosphère joyeuse et conviviale. Même si Mia n’avait pas fait grand-chose aujourd’hui, elle était épuisée et ne tardât pas à s’éclipser.

    – Bonne nuit tout le monde je vais me coucher, annonça-t-elle en bâillant.

    – Bonne nuit, dors bien !

    – Good night sister !

    – Bonne nuit mon ange, à demain.

    Après avoir monté quelques marches, la jeune femme s’arrêta net. Mon ange… C’était le surnom que sa mère lui donnait depuis qu’elle était bébé, car la naissance de Mia l’avait sauvée d’une période difficile qu’elle traversait à ce moment-là. Sa mère n’avait cependant jamais voulu trop s’étendre sur ce sujet. Son bébé avait en quelque sorte été son ange gardien…

    Mia se dit que c’était peut-être le signe qu’elle cherchait.

    Chapitre 2

    Ange gardien. Une entité plus ou moins réelle veillant sur les autres. Voilà ce que Mia voulait être, la nuit lui avait porté conseil. Elle était consciente d’être rêveuse et plutôt utopiste, mais son idée dépassait tout ce qu’elle se serait crue capable d’imaginer. Jouer les anges gardiens, la jeune femme se le répéta plusieurs fois à voix haute afin d’assimiler l’idée. Non mais qu’est ce qui pouvait bien lui passer par la tête ! Elle se prenait pour une héroïne de série télé capable de sauver le monde entier ? À vrai dire non, elle s’imaginait plutôt l’ange gardien comme celui qui protège, qui est bienveillant et qui soulage les tourments. Ce n’était certes pas non plus évident, mais elle avait toujours aimé aider et soutenir les personnes qui lui étaient chères quand elles en avaient besoin. Mia était une jeune femme d’une empathie profonde, pouvant s’attacher très vite aux personnes qui croisaient son chemin. Elle avait cette capacité à détecter chez les autres de légers changements de comportement qui paraissaient anodins à la plupart des gens. Sa perception des sentiments d’autrui était décuplée, tout comme ses sens, si bien qu’elle souhaitait anticiper autant que possible les besoins de ses proches ou encore deviner le moindre de leurs malaises.

    La jeune femme n’était pas consciente que cette façon d’agir la conduisait parfois à négliger ses propres besoins, au profit de ceux des autres. Lors de sa scolarité, on n’avait cessé de lui répéter que la capacité d’adaptation était essentielle dans la vie, alors en quoi l’adaptation à l’autre serait un problème ? Sa gentillesse et sa compassion à toute épreuve lui avaient pourtant déjà joué des tours… Mia ne savait pas dire non et préférait éviter les conflits, ces derniers la mettant mal à l’aise. Mais la jeune femme ne se rendait pas forcément compte que l’on profitait parfois un peu trop de sa bienveillance.

    Ange gardien… Des dizaines de questions fusaient maintenant à l’intérieur de son cerveau, et elle ne savait plus par où débuter. Comment choisir les personnes pour qui elle essayerait d’être l’ange gardien ? Fallait-il entrer en contact avec eux ? Rester dans l’anonymat ? Comment déterminer leurs souffrances et leurs souhaits ? Allait-elle vraiment être capable de leur apporter ce qui leur manquait ? N’était-ce pas prétentieux de sa part de penser cela ?

    Mia se prit la tête entre les mains. Il fallait qu’elle arrive à rester un minimum terre à terre. Premier point, il valait peut-être mieux choisir des inconnus afin de conserver un regard totalement objectif sur la situation. Quoique… Ne serait-il pas plus judicieux de connaître un minimum les personnes qu’elle aiderait pour réussir à comprendre leurs besoins ?

    C’est là qu’elle se souvint d’une conversation qu’elle avait eue avec sa mère quelques semaines plus tôt. En revenant des courses, elles avaient croisé une vieille dame dans leur rue. Elle semblait très fatiguée et marchait voutée, petit pas par petit pas. Sa mère l’avait courtoisement saluée.

    – Bonjour Mme Lepoint !

    – …

    – Qui est la dame âgée qui t’a ignorée ? avait demandé Mia, outrée.

    – C’est une voisine, elle habite la dernière maison de notre rue, côté parc. Je lui ai déjà rendu quelques services par le passé donc je la connais un peu.

    – Elle n’avait pas l’air de bonne humeur…

    – En fait elle est toujours comme ça, pas très loquace ni souriante, mais ce n’est pas de sa faute, elle est veuve et il paraît que sa fille unique ne lui adresse plus la parole.

    – C’est trop triste, je me demande comment on peut en arriver à ce stade-là.

    – Tu sais les histoires de famille, ce n’est jamais évident…

    Mia avait l’occasion de commencer la mission qu’elle s’était fixée. Cette Mme Lepoint ne rayonnait pas de bonheur, elle

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