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La Lumière sous la Porte: Thriller postapocalyptique
La Lumière sous la Porte: Thriller postapocalyptique
La Lumière sous la Porte: Thriller postapocalyptique
Livre électronique276 pages3 heures

La Lumière sous la Porte: Thriller postapocalyptique

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À propos de ce livre électronique

La fin du monde est proche...

C’est en travaillant à son bureau que Frédéric comprend que rien n’est plus comme avant. Tout paraît pourtant normal mais en ouvrant son agenda, l’angoisse l’envahit instantanément : le dernier jour inscrit est le 31 juillet ! Et nous sommes le 25 ! Plus que six jours, déjà le compte à rebours commence.
Armé de toute sa force, entouré des siens mais pourtant de plus en plus seul, Fred essaie de freiner cette machine infernale qui a pour seul but de l’anéantir.
Tout bascule, sa vie se transforme alors en véritable cauchemar. Pour s’en sortir, il n’a qu’une solution ! Malgré tout ce que cela implique, il doit franchir la porte...

Une intrigue haletante où se mêlent émotion et suspens !

EXTRAIT

Je suis bien ici, insouciant, comme léger ! J’oublie tout, enfin j’essaie ! Je suis seul à présent, tranquille mais bien. Ils pensent tous que je suis dingue, ils ont peut-être raison, je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui je dois choisir ma route, la bonne, si possible ! Mais quelle est la bonne ?
Qui peut prétendre connaître le bon et le mauvais, qui peut être certain de ne pas se tromper et de prendre la décision qu’il faut ? Pas moi en tout cas, je n’ai même plus le courage d’y réfléchir.
Qu’on est bien ici ! Comme j’aime cette vallée où le Rhône s’étend entre Valence et Avignon ; c’est chez moi, c’est là que je dois mourir.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Gérant d’entreprise, Pascal Demeure vit en Provence au milieu des vignes et des oliviers. Il est originaire de Savoie, théâtre de la Série Tom Anquette dont le premier épisode L’Affaire de la lettre est paru aux Editions Sudarènes en 2014. Le secret de l'ordre est son sixième roman et le second de la série Tom Anquette.
Double vue... est son premier roman.
Pascal Demeure se lance un nouveau défi : une série policière moderne, dynamique et enjouée pour les jeunes lecteurs. Le Moulin Secret est le premier épisode de la série Bob et Rafy - Les mini-détectives. Tatus perd la boule est le deuxième épisode de la série Bob et Rafy - Les mini-détectives.
Délaissant temporairement les séries Tom Anquette et Bob & Rafy, Pascal Demeure nous propose une nouvelle version remaniée de son second roman Une lumière sous la porte, . Il embarque le lecteur dans une histoire mystérieuse au final surprenant. À découvrir ou redécouvrir !
LangueFrançais
Date de sortie28 mars 2018
ISBN9782374641232
La Lumière sous la Porte: Thriller postapocalyptique

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    Aperçu du livre

    La Lumière sous la Porte - Pascal Demeure

    Jeudi 25 juillet.

    Déjà ce matin en se levant, Frédéric avait ressenti une certaine gêne, une angoisse même, sans qu’il ne sache vraiment à quoi attribuer cet état. Tout allait pourtant bien pour lui, son travail comme sa vie de couple partagée avec la charmante Dominique. Il n’avait pas de soucis d’aucun ordre, menant la vie tranquille et rangée d’un quadragénaire quelque peu embourgeoisé, toujours prêt à s’enflammer pour une cause ou une autre, sans jamais s’impliquer vraiment.

    En rentrant de sa réunion hier soir, il n’était pas comme ça, il était plus décontracté, plus serein que ce matin et, pourtant, il n’avait pas passé une mauvaise nuit.

    Il avait toutefois fait un rêve étrange, peut-être était-ce cela qui le tracassait maintenant, mais, après tout, ce n’était qu’un rêve. Un rêve, même cauchemardesque, n’est jamais qu’un rêve ! Il fallait qu’il se secoue, alors il allait se secouer.

    Pourtant, l’annonce de l’accident de Jean-François Henner revint aussitôt à ses pensées, et c’est le regard soucieux et le sourire figé qu’il pénétra à l’intérieur de l’agence qu’il dirigeait.

    Brièvement il salua ses collègues et s’enferma immédiatement dans son bureau. Là, il s’assit et jeta un regard machinal sur un dossier laissé nonchalamment sur sa table de travail, dossier l’ayant aidé à préparer sa réunion d’hier soir avec sa Direction Générale.

    On frappa à sa porte. Sa secrétaire venait lui proposer son café habituel, que ce matin, il refusa. Depuis près de cinq ans qu’il était au service de cette entreprise de transports à Valence, il n’avait jamais dérogé à la règle de commencer sa journée par un bon café partagé avec les autres membres du personnel de l’agence. Jamais, sauf aujourd’hui !

    Nadine, sa secrétaire, ne manqua pas de lui demander s’il se sentait bien, surprise du refus radical de son patron. Il ne répondit même pas, se contentant de lui adresser un léger sourire. Elle était sa collaboratrice depuis le début, il l’avait engagée immédiatement après son arrivée ici.

    Grande, brune et mince, elle abordait avec sérénité sa prochaine trentaine ; elle n’était pas du genre à se lamenter sur les années qui passent, sa principale devise étant « qu’il vaut mieux en profiter pendant qu’il est temps, on ne sait pas ce que demain nous réserve ».

    Dynamique, sérieuse et dévouée, Nadine était mariée à un enseignant et mère d’un petit garçon, Jérémy, âgé de huit ans.

    Elle aimait bien Frédéric. Non qu’elle fût attirée par cet homme, mais elle appréciait sa personnalité, son humour et sa joie de vivre qui avaient déteint sur l’agence entière. De plus, elle savait fort bien que son patron s’était maintes fois battu afin de défendre son agence et son personnel, et elle lui en était très reconnaissante. D’autres l’auraient fait certainement tout aussi bien, mais voilà, c’était de lui, de Frédéric Desage qu’il s’agissait et pas d’un autre.

    De le voir comme ce matin ne la rassura donc pas, elle était certaine qu’il avait dû se passer quelque chose depuis hier soir, peut-être avec la Direction Générale, ou bien peut-être Frédéric avait-il des ennuis d’ordre privé ; lui en parler serait un moyen de savoir et qui sait, de l’aider.

    L’envie prit à Fred d’appeler ses parents, retraités à deux pas de Lyon. Il n’avait rien de très spécial à leur annoncer, mais il avait besoin de les entendre, cela lui ferait du bien.

    Jean et Françoise Desage étaient tous deux retraités de l’enseignement. Une vie entière au service de l’éducation des enfants, une carrière exemplaire sans jamais le moindre problème avec l’Académie, deux instituteurs sans reproche ayant une adoration sans borne pour Frédéric, leur fils unique.

    Lorsqu’il naquit, le 12 septembre 1957, ils étaient tous deux en poste à Valence. Ils restèrent là jusqu’au jour de leur retraite qu’ils désiraient plus proche de Lyon, laissant dans la Drôme leur fils et sa petite famille. Valence-Lyon, ce n’est pas si loin, une petite heure d’autoroute leur permettrait de se retrouver souvent. Ils ne s’en privaient pas et toujours avec le même plaisir.

    Tourmenté ou inquiet, énervé ou stressé, c’est avec un bourdonnement étrange dans la tête que Fred composa leur numéro.

    Ils n’étaient pas chez eux ! Où étaient-ils, si tôt dans la matinée ? Les pensées les plus folles traversèrent son esprit et il se sentit soudainement prit d’une panique qu’il ne parvint pas à contrôler. Ce n’était pourtant pas son genre, lui si calme et réfléchi habituellement, aujourd’hui si fragile et craintif !

    Il aurait tant aimé être en ce moment même avec son père ! Se retrouver blotti dans ses bras comme par le passé, lorsqu’il n’était qu’un petit garçon fasciné par cet homme qui le lui rendait si bien. Fasciné, c’était bien le mot !

    A l’époque, il recevait de ses parents et de son père en particulier, une véritable leçon de vie, et ce, chaque jour, chaque minute pendant lesquels ils étaient ensemble.

    Enfant ou adolescent, son plus cher désir était de se retrouver, de se balader, d’aller à la pêche avec lui, afin que tous deux, seuls, puissent bavarder inlassablement sur les choses de la vie, la façon de ne pas être malheureux ou mieux encore, la façon d’être heureux.

    De tout cela, Fred en avait retiré une hygiène de vie, une mentalité et un état d’esprit d’homme bien dans sa tête, bien dans ses souliers.

    Bien ? Pas depuis hier soir… Et ses parents qui ne répondent pas ! Où peuvent-ils bien être enfin ?

    Il consulta son agenda de la journée, il avait rendez-vous ce matin même vers neuf heures, à Montélimar. Il était déjà bien en retard, et tout en demandant à Nadine d’aviser le client de son arrivée tardive, il se précipita vers sa voiture, attacha sa ceinture et démarra rapidement en direction de l’autoroute.

    Il aimait bien se rendre dans cette région de la Drôme et envisagea de s’offrir à midi un petit déjeuner sympa du côté de Grignan, village qui représentait à ses yeux le parfait endroit où couler des jours paisibles.

    Mais midi était encore loin.

    Machinalement, il alluma son autoradio.

    L’animateur, visiblement ému, parlait du terrible accident de voiture ayant causé la mort de Jean-François Henner.

    2.

    Lorsqu’elle entra dans la famille Desage, il y a près de quinze ans, Dominique avait alors vingt-trois ans et terminait des études de marketing. Originaire de la Loire, elle avait rencontré Fred lors d’une journée de promenade en Chartreuse organisée par des amis communs.

    Ils ne s’étaient guère parlés ce jour-là, mais elle l’avait remarqué et avait immédiatement su qu’elle le reverrait, tant il semblait différent des autres, à part, comme sur son nuage. Cela l’avait amusée, elle avait immédiatement souhaité mieux le connaitre.

    Quelques semaines plus tard, ce fut chose faite.

    Une autre rencontre, un dîner puis l’enchaînement normal des choses jusqu’au mariage quelques mois après.

    La rapidité avec laquelle se passèrent les événements étonna quelque peu les parents de Dominique, moins, toutefois, que ceux de son jeune mari.

    Jean avait été perturbé par l’annonce du mariage de son fils.

    Il savait fort bien que Fred devait faire sa vie mais il avait eu du mal à accepter Dominique, du moins au début de leur relation même si celle-ci lui témoigna, dès les premiers jours, beaucoup de tendresse et de gentillesse.

    Mais il n’avait que faire de sa gentillesse, elle lui prenait son fils, c’était un peu comme si elle lui enlevait une partie de lui-même. Cette situation avait duré plusieurs longs mois, jusqu’à la venue rapide de Damien, sur qui Jean reporta tout son amour.

    Dominique était belle ! De grands yeux bleus ornaient un visage aux traits fins et à la chevelure bouclée et brune. Son corps avait été musclé dans sa jeunesse par des compétitions de gymnastique, et elle gardait encore la silhouette de ses vingt ans, un corps bien fait, des formes enviables, le tout couronné par une tête bien remplie et un sourire radieux.

    Intelligente et perspicace, elle faisait vite la part des choses.

    Ce matin-là, elle avala son petit-déjeuner et accompagna Damien chez un copain, se prépara et décida d’aller faire quelques courses en ville, non sans passer préalablement à l’agence de son mari.

    Elle enfila un tailleur noir en toile sur un chemisier bleu ciel, et sortit de la maison.

    Fred et elle avaient déniché cette vieille bâtisse en pierre de taille, en plein centre du village de La Roche de Glun, petite bourgade située à une vingtaine de kilomètres au nord de Valence.

    Ce village avait immédiatement retenu les faveurs de la famille Desage ; Fred adorait ses ruelles, s’y promener ou courir autour du bassin des Musards pour son jogging matinal.

    D’un côté l’Ardèche, de l’autre la Drôme ! Autour, des vignes et des champs d’abricotiers ou de cerisiers. Au-dessus, le ciel bleu balayé de ces nuages venant de Lyon par le mistral démarrant ici sa folle course provençale. Et presque toujours, le soleil inondant de sa chaleur ce paysage de tranquillité et de quiétude.

    Venant de Firminy dans la Loire, Dominique avait rapidement adopté cette région où, disait-elle, elle se croyait en vacances à longueur d’année.

    Lorsqu’elle gara sa voiture sur le parking de l’agence, elle s’aperçut tout de suite que son mari n’était pas là.

    Elle alla jusqu’au bureau de Nadine et fut surprise de ce qu’elle entendait : tout le monde ici parlait de l’accident stupide de Jean-François Henner.

    « Incroyable, pensa-t-elle, comme les gens sont attirés par la vie ou la mort de personnes connues ! Il y a tout de même plus important, me semble-t-il, que la mort de ce type ! »

    Nadine salua l’arrivée de madame Desage par un large sourire.

    — Désolée, dit-elle, mais il est parti, il n’y a pas très longtemps et je pense qu’on ne le reverra pas avant la fin de la matinée.

    — Tant pis, répondit Dominique, rien de bien important ! Vous allez bien ?

    — Oui, merci, mais dites-moi, il n’avait pas l’air très en forme Frédéric ce matin !

    — Je sais, approuva Dominique. C’était justement le but de mon passage, je voulais m’assurer que tout aille bien. Vous a-t-il dit quelque chose ?

    — Non, non ! répliqua la secrétaire. Justement, il n’a pas dit grand chose, c’est cela qui surprend chez lui.

    Domi esquissa un timide sourire, cette simple phrase résumant à elle seule une partie de la personnalité de son mari.

    — C’est vrai ! se contenta-t-elle de répondre. Bon, puisqu’il n’est pas là, je ne vous dérange pas plus longtemps ; vous pouvez lui dire que je suis passée ?

    Et sans attendre la moindre réponse de Nadine, elle la salua et quitta le bureau.

    Elle se dirigea vers le centre de Valence où un peu de shopping l’attendait.

    Ensuite, il serait temps de se rendre à son travail, elle occupait le poste de déléguée commerciale au sein d’une agence immobilière.

    Il était près de neuf heures trente.

    En conduisant, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à Fred.

    Il ne s’était pas plaint, mais quelque chose le tracassait. Il n’avait presque rien pris ce matin à part son café, et ce n’était pas dans ses habitudes.

    Depuis sa plus petite enfance, on lui avait inculqué que pour bien commencer sa journée, il devait automatiquement prendre un petit-déjeuner complet, avec tout ce qu’il faut de sucre, d’eau et de laitage, et ce, même s’il n’avait pas faim !

    Et c’est ce qu’il avait toujours fait.

    Cela faisait partie des choses que son père lui avait enseignées et qu’il avait mises en application instantanément.

    Sur ce sujet, Domi ne le comprenait pas vraiment. Pourquoi un homme aussi doué, aussi ouvert, aussi large d’esprit que son mari devait-il appliquer à la lettre, sans jamais y déroger, de tels usages ?

    Même s’ils sont bons pour la santé et le bien-être, on peut de temps en temps s’en écarter.

    Mais de cela, il n’en était pas question pour Frédéric !

    De cela, et de beaucoup d’autres choses… Dominique le déplorait. Elle avait essayé plusieurs fois de lui en parler, mais la tentative était restée vaine.

    Du moment que son père le disait, il avait raison, c’était parole d’évangile.

    « Ce n’est pas normal qu’un homme soit à ce point sous l’influence d’un autre ! » pensait-elle souvent.

    Des disputes eurent lieu fréquemment entre Fred et elle à ce propos.

    Jusqu’à ce qu’elle accepte et capitule, pour la tranquillité de leur couple et de leur vie de famille.

    Tant que cela ne prenait pas de proportions démesurées ou ne concernait pas l’éducation de Damien car là, elle saurait s’imposer !

    Mais au fond d’elle-même, elle avait un peu peur, parce qu’elle savait qu’elle n’avait pas encore tout vu et que malgré l’amour immense qu’elle avait pour son mari, elle n’était pas au bout de ses peines…

    3.

    Après son rendez-vous, vers onze heures, Frédéric téléphona à sa secrétaire afin de connaître la teneur des appels de la matinée. Il fut surpris d’apprendre que Dominique était passée à l’agence, car ce n’était pas son habitude.

    — Que voulait-elle ? questionna-t-il.

    — Vous voir, et surtout savoir comment vous alliez ! Mais au fait, comment allez-vous ? insistait Nadine.

    « Comment vais-je ? » Il était tout dans ses pensées en prenant la direction de Grignan, à la hauteur de Montélimar sud, sur la RN7.

    Son entretien avec le client lui avait fait du bien.

    Il paraissait plus calme, plus serein que ce matin en arrivant au bureau.

    Retrouver son environnement professionnel l’apaisait, le rassurait.

    Il s’arrêta un instant sur le bas-côté de la route et tenta de réfléchir.

    Ce rêve, il ne l’avait jamais fait ; c’était impressionnant !

    Il lui avait semblé flotter, voler sur il ne savait quelle surface, plus rien de ce qu’il connaissait n’avait forme, la terre, le ciel ou le soleil n’existaient plus. Le néant, l’abstrait remplaçaient le concret. Il n’avait plus de repère, ne sachant où aller et avait déambulé ainsi une bonne partie de la nuit, mais sans jamais avoir eu peur.

    Ce n’était pas un cauchemar, ni un rêve, juste un voyage dans un univers dont il ignorait tout jusqu’à présent.

    Certains éléments lui revenaient maintenant à l’esprit, mais il ne savait pas comment les interpréter.

    Il revoyait bien des touches, que cela pouvait-il bien être ?

    Des lettres et des chiffres, comme un clavier d’ordinateur ou de machine à écrire, et puis une main ! Oui, c’est bien ça, une main avec une bague, énorme, beaucoup trop grosse cette bague…

    Et puis il y avait eu ce tunnel dans lequel il avait failli s’engouffrer. Il avait eu beaucoup de mal pour résister mais était tout de même parvenu à ne pas y pénétrer.

    Installé confortablement dans sa voiture, il lui semblait avoir encore aux oreilles cette musique bizarre qui jouait presque faux, qu’il avait entendue à l’entrée du tunnel.

    Plus il s’en approchait, plus la musique était fausse, il n’y avait plus de mélodie, un vrai vacarme, une véritable cacophonie.

    Un frisson le traversa malgré la matinée chaude qui régnait sur la région. Il se redressa sur son siège et redémarra, légèrement étourdi, sans prendre le soin de regarder dans son rétroviseur, ce qui lui valut un magistral coup de klaxon de la voiture qui venait derrière.

    Il eut au moins le mérite de le faire revenir dans la réalité de sa journée, à savoir le déjeuner qu’il allait s’offrir à Grignan, puis le retour au bureau cet après-midi et enfin la soirée qu’il partagerait avec Domi et Damien.

    « Pauvre Domi, pensa-t-il, elle doit se faire du souci ! »

    Arrivé au centre de Grignan, il se gara au bas des remparts et entreprit de grimper jusqu’au château, ayant un peu de temps devant lui.

    Il n’y avait pas de visite à cette heure de la journée, mais il en profita néanmoins pour se diriger jusqu’aux terrasses des jardins, entièrement refaites, et d’où l’on a une vue superbe sur la région.

    Cet endroit, ce château, il les adorait. Plusieurs fois, il y était venu avec Domi ou avec des amis pour visiter les appartements de la Marquise de Sévigné.

    Contrairement à de nombreux autres monuments qu’il avait visités, il lui semblait que celui-ci était encore habité, comme si les occupants de l’époque ne l’avaient quitté que depuis quelques jours seulement, comme si Madame de Sévigné n’allait pas tarder à y refaire son apparition.

    Son ombre, sa présence flânaient encore ici, peut-être son fantôme.

    La dernière fois qu’il est venu ici, c’était avec ses parents !

    Ses parents…

    Ils devraient être de retour chez eux à cette heure-ci ?

    Il composa à nouveau leur numéro, mais personne ne répondit. Il commença à s’inquiéter sérieusement.

    Généralement, ils ne s’absentaient jamais sans le lui dire ! Il tenta de se rassurer en se disant qu’ils étaient peut-être partis seulement pour la matinée, voire la journée, mais rien ne l’apaisait.

    Il tenterait à nouveau plus tard dans l’après-midi, de son bureau.

    Il s’installa au Relais du Château, se commanda le premier menu, celui à deux plats, le dégusta d’un bon appétit puis prit un café.

    Il faisait chaud, il avait déjeuné en terrasse, et la chaleur du soleil de cette mi-journée se faisait fortement sentir.

    Il dégrafa un bouton de sa chemise et ôta sa cravate. Il portait un pantalon de toile beige mais aurait à ce moment précis préféré un short ; il transpirait.

    Impossible de chasser de ses pensées le vécu de sa nuit ; tout lui revenait une fois de plus, sans qu’il ne comprenne davantage que tout à l’heure.

    Fatigué, las, il décida de reprendre sans délai le chemin de l’agence, puis il téléphonerait à son médecin pour un rendez-vous le soir même. S’il y avait une chose qu’il détestait, c’était de se sentir comme aujourd’hui, mou, fatigué, inefficace.

    Sans trop de raison, il appela Domi depuis son portable.

    Elle lui demanda de ses nouvelles l’assurant que, pour elle, tout allait bien.

    Le voyage de retour se passa sans encombre ; il arriva sur le parking de l’agence quelques minutes après quatorze heures trente.

    Nadine n’était pas là ; il prit connaissance des papiers laissés sur son bureau et commença à travailler sur un projet important discuté la veille avec la Direction descendue spécialement de Paris.

    Il avait du mal à se concentrer et au bout d’un moment, décida de refermer ce dossier qu’il verrait plus tard.

    Sa secrétaire arriva et vint spontanément prendre de ses nouvelles. Elle ne feignait pas ses sentiments, le voir comme ce matin l’avait surprise et tracassée.

    Elle fut satisfaite de constater que Frédéric semblait plus en forme cet après-midi, mais ses craintes revinrent lorsqu’il lui annonça qu’il ne voulait pas être dérangé jusqu’à son départ ce soir, et que de toute façon il ne partirait pas tard.

    La décision de Fred étonna Nadine, lui qui s’était toujours fait fort d’assister aux fins de journée, aux départs des véhicules, ainsi qu’à la fermeture des quais. Elle l’avait fréquemment entendu dire aux stagiaires et aux nouveaux recrutés, que chez un transporteur, il y a deux points forts dans la journée, le matin à l’arrivée des tractions et le soir à leur départ.

    Ce soir, le patron ne serait pas là, c’était un signe mais elle ne savait pas lequel.

    Lorsque Fred se retrouva seul dans son bureau, il commença par appeler son médecin qui lui fixa un rendez-vous, pour le lendemain matin

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