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Livre électronique476 pages6 heures

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À propos de ce livre électronique

Corinne, ex-mannequin devenue psychoéducatrice en milieu scolaire, découvre que son véhicule a été vandalisé. Une série d'actes illicites s'ensuivent, impliquant à tout coup des élèves habituellement sans histoire.

Les autorités interviennent. Samuel, séduisant policier chargé du dossier, tente de comprendre les motifs derrière les infractions commises par ces adolescents. Mais ses efforts se heurtent à l'entêtement de Corinne, qui protège farouchement la confidentialité de ses rapports avec les fautifs. L'enquêteur doit se rendre à l'évidence : la loi du silence règne.

Pour élucider le mystère de ces délits, Samuel s'efforce de gagner la confiance de la jeune femme envers qui il éprouve une attraction irrésistible. Corinne, tiraillée entre la raison et l'ivresse de ses sentiments, se méfie cependant de cet homme un peu trop perspicace… au charme magnétique.

Sera-t-elle prête à se dévoiler pour défendre les jeunes qu'elle affectionne tant ? Cette énigme refroidira-t-elle l'ardeur de leur passion naissante ?
LangueFrançais
Date de sortie2 nov. 2016
ISBN9782895858621
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    Aperçu du livre

    #attraction - Judith Bannon

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    De la même auteure

    chez Les Éditeurs réunis

    liaison.com, roman New Adult, 2016.

    Les 7 secrets de mon ex, roman New Adult, 2015.

    7 secrets plus intimes, roman New Adult, 2015.

    7 secrets à faire frissonner, roman New Adult, 2016.

    Jour, nuit. Peu importe le moment

    Court, long. Peu importe le temps

    Insignifiant, important. Peu importe la cause du rassemblement

    Elles étaient, sont et seront toujours là. Indubitablement

    Juste pour vous, les sacoches.

    Prologue

    Vendredi 19 juin

    Corinne

    Debout près de mon camion, dont les pneus ont été crevés et sur lequel on peut lire « Die bitch » gravé de façon peu artistique le long de mes portières, je mets fin à ma conversation téléphonique. Je viens d’avertir mon rendez-vous masculin de Brossard que la soirée, ou plutôt la baise prévue ce soir, est annulée. Il ne semblait pas trop contrarié. Il doit en ce moment même composer un autre numéro pour me remplacer. Pour s’assurer que ses petites poches sensibles se déchargent tel qu’il l’avait prévu.

    J’observe le remorqueur bedonnant qui s’évertue à faire monter mon Pathfinder blanc sur la plate-forme. Je me tourne au grondement d’un moteur qui approche. Une auto file dans le stationnement de la polyvalente, désert à cette heure-ci. Je fixe le véhicule jusqu’à ce qu’il s’immobilise près de moi. Le partenaire de Nicolas – le nouveau chum de ma meilleure amie Kaïna – en sort rapidement. Comme les deux amoureux semblaient occupés à compter les étoiles dans leurs yeux quand j’ai téléphoné à ma copine pour qu’elle vienne me chercher, Nicolas a proposé d’envoyer un de ses collègues policiers. Les cheveux bruns courts, l’homme qui marche d’un pas décidé vers moi enlève ses verres fumés et me fixe avec ses yeux cognac.

    — Corinne ? Je suis Samuel. Content de te rencontrer, affirme-t-il en me saluant d’un mouvement de tête.

    — La police a du budget ici, répliqué-je sèchement. Le condo de Nicolas avec vue sur le lac pour attirer Kaïna – en référence à l’opération d’infiltration à laquelle participait Nicolas et durant laquelle il est tombé amoureux de mon amie – et maintenant une GT-R comme voiture fantôme. Pourquoi ? Pour attirer le regard des femmes aussi ?

    — C’est mon véhicule personnel. Je m’en allais chez moi quand j’ai eu l’appel de Nic. Donc je ne la conduis pas pour t’attirer, affirme-t-il solidement.

    — Tu n’étais pas obligé de te déplacer.

    — Je sais. Ça m’amuse le vendredi soir d’aider une pauvre âme esseulée, réplique-t-il d’un ton sarcastique.

    — Est-ce que j’ai l’air d’une âme esseulée ? questionné-je bêtement.

    — J’en ai vu des pires. Et des plus aimables. Tu connais les autos ?

    — Ouais, fais-je comme seule réponse. Quel pari as-tu perdu pour être obligé de venir faire un rapport de police un vendredi à dix-huit heures ? m’intéressé-je.

    — C’était ça ou une raclée, répond-il d’un ton sec.

    J’ai de la difficulté à imaginer cet homme recevoir une correction. Mais une simple bataille, durant laquelle il aurait craint de faire égratigner sa face de tombeur, lui a probablement fait choisir l’option d’être ici.

    Il observe mon camion.

    — Tu as des fans, à ce que je vois.

    — Du genre dont je pourrais me passer.

    — As-tu des ennemis ?

    — Des ennemis ? Je travaille comme psychoéducatrice dans une polyvalente. Donc laisse-moi réfléchir, demandé-je d’un ton ironique en positionnant mon index sur ma lèvre. Peut-être juste trois ou quatre des deux mille trois cents jeunes qui la fréquentent.

    — Tu ne te fais pas aimer ?

    — Connais-tu beaucoup d’adultes dans une polyvalente qui ont un niveau de popularité élevé ?

    — Je ne voudrais pas vous interrompre, les amoureux, mais je suis prêt à partir, lance le remorqueur.

    — On n’est pas des amoureux, lâché-je vivement.

    Samuel rit, amusé.

    — Quoi ? le questionné-je d’un ton irrité.

    — Tu semblais menacée par cette idée.

    — Pas du tout ! Je voulais juste souligner le fait qu’il s’agissait d’une fausse information.

    Il hoche la tête avec un sourire confiant. Il s’avance vers le remorqueur qui lui remet une carte professionnelle. Il revient vers moi.

    — Tiens, dit-il en me la tendant, c’est l’adresse du garage où il l’apportera. Tu en auras besoin lorsque tu aviseras tes assurances. Maintenant, il faut aller au poste pour remplir un rapport de police puisque je n’ai pas ces papiers dans mon véhicule personnel. Tu viens ?

    Il se dirige vers son auto. Je vois mon camion mutilé quitter le stationnement sur la plate-forme. Je pose mes yeux sur la voiture de Samuel.

    — Si j’embarque là-dedans, je la conduis.

    Il arrête de marcher, puis se tourne lentement vers moi.

    — Continue de rêver, ça va être bon pour ton humeur.

    Il contourne sa superbe auto gris métallisé. La main sur la portière, il attend en me fixant.

    Je n’ai pas l’intention de lui devoir quoi que ce soit. Je connais ce genre d’hommes. Chevalier servant qui va croire qu’une redevance lui est due.

    — Je te rejoins au poste.

    — Comme tu veux ! lance-t-il.

    Il embarque dans sa voiture. Je le vois quitter le stationnement dans un ronronnement de moteur jouissif.

    Je fais une recherche sur mon cellulaire pour trouver le numéro de téléphone de la compagnie de taxi. J’appelle. Quelques secondes plus tard, j’entends un véhicule approcher. Je reconnais le son avant même de le voir apparaître. La GT-R s’avance dans le stationnement à une vitesse déraisonnable. Vers moi. Je ne bouge pas. Je suis convaincue que Samuel sait parfaitement bien maîtriser ce bolide. Lorsqu’il l’arrête, la portière du côté du passager se trouve vis-à-vis de mon corps. Il baisse la fenêtre.

    — Ton taxi est arrivé, déclare-t-il avec un sourire.

    Je le fixe.

    — Ton camion a été vandalisé. Ce n’est pas une bonne idée de rester seule ici. Et non, tu ne me devras rien, devine-t-il d’un ton sérieux. C’était une affaire à régler entre Nic et moi.

    Je dois admettre que son explication semble authentique. Je roule tout de même les yeux, dépitée d’avoir à embarquer avec un homme qui a les traits d’un requin.

    Je m’assois dans l’habitacle restreint.

    — Tu as la même ligne d’écoute que celle des chauffeurs de taxi ? demandé-je.

    — Non, mais j’en ai une sur les pensées des femmes.

    Vendredi 11 septembre

    Corinne

    La mélodie de la cloche se fait entendre. Je marche dans le corridor où des portes de classe s’ouvrent subitement dans un ordre incohérent. Les étudiants envahissent le large couloir en direction des casiers où ils changeront leurs livres pour ceux nécessaires lors du dernier cours de cette première semaine d’école.

    — Salut, Corinne !

    — Salut, Frédérik.

    Rares sont les jeunes qui osent saluer leurs enseignants ou, pire, la psychoéducatrice, mais ceux et celles qui ont déjà vécu le voyage humanitaire au Guatemala avec moi le font sans gêne. Je me dirige vers le bureau de la directrice de quatrième et cinquième secondaire pour justement discuter de la cohorte de cette année en vue de ce périple.

    Je croise le regard de plusieurs étudiants en chemin – les déplacements dans les corridors relèvent d’une course à obstacles de haut niveau. Certains détournent vite les yeux, intimidés d’avoir partagé certains sujets intimes avec moi lors de suivis personnels, tandis que d’autres me défient ouver­tement du regard, désirant me signifier qu’ils n’ont aucunement besoin de mes services. Pourtant, c’est évident qu’ils sont ceux qui en bénéficieraient le plus largement. Mais j’ai appris, il y a longtemps, que je ne peux pas aider ceux qui ne le veulent pas.

    Je tourne dans le corridor administratif et me retrouve immédiatement plongée dans une ambiance plus calme. J’entre dans le troisième bureau de direction.

    — Bonjour, Thérèsa. Ça va bien ? m’informé-je.

    Thérèsa est une belle femme d’une cinquantaine d’années qui a toujours un mot gentil pour tout le monde. Gérante de l’équipe de cheerleading de l’école, elle assiste à tous leurs entraînements et à leurs compétitions. Il est évident que cette veuve, qui n’a pas eu d’enfants, compense sa solitude en maternant les jeunes.

    — Oui, ça va, merci. Un autre début d’année qui me tient occupée, exprime-t-elle avec un large sourire.

    — Est-ce que Johanne est disponible ?

    Je désigne la porte entrebâillée qui se trouve derrière la secrétaire.

    — Elle est au téléphone, mais je crois que tu peux y aller.

    Je pousse doucement la porte. La directrice me fait signe d’avancer tout en continuant sa conversation téléphonique. Je m’installe sur une des deux chaises en cuirette qui fait face au bureau encombré de dossiers, de papiers et de crayons éparpillés. Johanne aime travailler dans ce désordre. Derrière elle se trouve une petite fenêtre verticale à travers laquelle une partie de la cour est visible. À côté de cette seule source de lumière naturelle domine un meuble massif en bois brun foncé qui est rempli de volumes hétéroclites. La directrice dépose le combiné. Les bribes de la conversation que j’ai captées me font plisser les yeux.

    — Les pépins habituels de la rentrée, explique-t-elle en balayant l’air de la main. Les parents sont de plus en plus exigeants envers nous. Ça serait intéressant qu’ils déplacent un peu de ces exigences vers leur progéniture supposément parfaite.

    — Quel sujet ?

    — Cette mère préparait déjà le terrain pour son ado qui souffre de crampes menstruelles anormales qui l’empêchent de dormir, manger, boire, marcher et pratiquement respirer, selon ses dires, et donc de faire…

    — … de l’éducation physique, la coupé-je.

    Johanne, tout comme moi, n’aime pas les gens qui jouent à la victime. Par contre, mon travail m’oblige à être plus tolérante qu’elle sur ces problématiques.

    — Tu devrais venir au Guatemala avec nous cette année, tu n’aurais pas à gérer ces plaintes pendant deux belles semaines !

    — Non, merci ! Quand je prendrai l’avion plus de quatre heures, ce sera pour l’Europe, ma chère !

    Johanne, qui est de vingt ans mon aînée, rêve depuis toujours de partir un mois dans les vieux pays. Depuis deux ans, elle met de l’argent de côté pour se payer ce voyage l’été prochain pour son cinquantième anniversaire. Elle a même sacrifié ses virées annuelles dans le Sud en vue de cette excursion de rêve en sol européen.

    — Mais tu es toujours prête à m’épauler dans la planification ?

    — Pour la huitième année de suite, il me fera plaisir de vous accompagner, ton groupe et toi, jusqu’à la date de départ et de vous envoyer la main.

    — C’est vrai que ce serait trop rustique comme expérience pour toi, chère poule de luxe !

    — C’est sûr que si tu considères qu’une toilette avec une chasse d’eau et une chambre sans amis grouillants constituent de l’opulence, j’assume ce titre !

    — On n’a jamais eu de bibittes dans nos chambres !

    — C’est une question de temps !

    Je m’esclaffe.

    — Alors, est-ce que la troupe que nous avons choisie au printemps est toujours complète ? s’informe-t-elle.

    Les douze élèves de quatrième secondaire que j’accompagnerai dans ce voyage humanitaire ont été choisis au mois d’avril dernier, soit près d’un an avant le départ. Leurs intérêts pour l’engagement communautaire, leurs compétences scolaires, leur désir de s’impliquer dans des levées de fonds et leur appartenance à un milieu socioéconomique faible constituent les critères principaux qui ont guidé ce choix.

    — Oui. Aucun abandon durant l’été.

    — Parfait, donc on révise l’organisation prévue d’ici les vacances de décembre ?

    — Exact.

    Cherchant un emplacement où déposer mon dossier, je regarde le bureau d’un air découragé.

    — Installons-nous à la table de travail, propose-t-elle.

    Je me dirige vers la table ronde qui est tout aussi jonchée de feuilles.

    Johanne les prend et s’immobilise, en cherchant du regard un endroit où les poser. Je suis amusée de voir cette femme, aux formes généreuses, se déplacer dans cette pièce caractérisée par un fouillis que je ne pourrais concevoir dans mon antre de travail. Elle s’assoit puis balance ses cheveux châtains, grossièrement vagués, derrière ses épaules.

    — Je suis prête !

    Nous travaillons pendant plus d’une heure, soit le temps d’une période de cours. Lorsque la cloche sonne de nouveau, je me lève, satisfaite de la tâche accomplie.

    — Depuis quand bondis-tu si vite de ton siège pour arrêter de travailler ? questionne-t-elle. Est-ce ton homme de Brossard qui te démange autant ?

    — Non, ce soir il n’y a pas de M. Brossard. C’est le party de fête de Kaïna.

    Pour moi, les fêtes d’anniversaire n’existent plus depuis longtemps. J’ai passé des années à ne pas en avoir, sauf celles organisées par les mères de mes amies qui avaient pitié que je n’en aie pas. Mais j’y ai vite mis fin. Je ne veux pas faire pitié. Je peux très bien vivre sans la célébration du jour de ma naissance. Mais j’aime bien fêter l’anniversaire des autres. Car, contrairement au mien, les leurs ont une connotation joyeuse.

    — Ah oui, tu m’en avais parlé. Est-elle toujours avec le policier ?

    — Oui, la fête a lieu chez lui.

    — C’est un bon gars ? s’intéresse Johanne.

    — Ç’a l’air. Je n’ai pas eu la chance de le voir souvent depuis qu’ils sont ensemble, ni de voir Kaïna d’ailleurs, car ils étaient en lune de miel, expliqué-je en roulant les yeux.

    — Ils se sont mariés ? s’écrie-t-elle.

    — Non, pouffé-je. La lune de miel des débuts, tu t’en souviens ?

    — C’est vague. Tu sais, après vingt-huit ans de mariage, la lune de miel est un concept flou que tu vois seulement sur des affiches d’agences de voyages montrant deux mannequins qui feignent l’extase.

    — Tu es quand même tombée sur un bon gars.

    — Oui, sourit-elle, un bon mari et un excellent père pour nos petits jumeaux.

    — Qui ont des prénoms distincts et maintenant vingt-deux ans, Jo.

    — Je sais. La facture des frais d’université que nous avons payée cette semaine me rappelle leur âge. Mais tu comprendras un jour que ça reste toujours tes bébés.

    — Je ne verrai pas de sitôt ! Et probablement jamais.

    — Pourquoi ? Ce n’est qu’un plan cul, M. Brossard ?

    — À ton âge, je ne crois pas que tu sois encore autorisée à utiliser ce terme.

    — Pourquoi pas ? Les jeunes me trouveraient tellement cool s’ils m’entendaient.

    — Et tellement pas crédible ! Il ne te manquerait plus qu’à te faire percer un sourcil, la lèvre et le nez, tant qu’à y être !

    — Tant que ce n’est pas le nombril ! Car je serais obligée de porter des chandails bedaine pour le montrer. Cette vision augmenterait en flèche le nombre de consultations dans ton bureau pour cause de traumatisme !

    — Je suis déjà assez occupée, pas besoin de générer une crise.

    — Marianne pourrait en prendre plus ?

    L’autre psychoéducatrice de l’école se consacre aux étudiants du premier cycle tandis que je gère les élèves des troisième, quatrième et cinquième secondaire.

    — Elle a aussi son lot de dossiers !

    — Je sais. Alors, ça va bien avec le mec de Brossard ?

    — Je le vois seulement les week-ends, ce qui me convient parfaitement.

    Elle sourit, sceptique.

    — Toi, quels sont tes plans du week-end ? m’intéressé-je.

    — Eh bien, ce soir, je vais gagner le gros lot à la loterie, donc je vais passer la fin de semaine à planifier ce que je ferai du reste de ma vie avec tous ces millions.

    — Excellent plan. Qui ressemble étrangement à celui de la plupart de tes week-ends projetés des huit dernières années.

    Depuis que je travaille ici, Johanne désire remporter le gros lot.

    — Laisse-moi donc rêver ! Au moins jusqu’à demain matin, moment où je constaterai que je n’ai pas encore gagné et que je dois changer mes plans pour du ménage, des courses et une promenade avec Sproket, énumère-t-elle avec une moue.

    Johanne est l’heureuse propriétaire – ou maman, comme elle le dit elle-même – d’un mastiff qui, d’après sa grosseur, pourrait facilement passer pour un veau.

    — Bonne chance pour le tirage !

    — Tu ne veux pas te joindre à moi ?

    — Non, merci. Quelqu’un doit bien rester en poste pour s’occuper de tous ces explosifs hormonaux sur deux pattes !

    — Ils sont tellement attachants !

    — C’est ce que je me dis chaque jour ! répliqué-je, mi-sérieuse.

    Je me dirige vers mon bureau en songeant au fait improbable que Johanne quitte son emploi même après avoir empoché plusieurs millions. Car elle aime réellement les étudiants. Son désir d’avoir plus d’argent est strictement lié aux voyages qu’elle aime faire et non pas à son envie d’arrêter de travailler. Contrairement à une poignée d’enseignants qui font déjà le décompte des jours avant leur retraite. L’un d’eux m’a dit cette semaine qu’il lui en restait deux mille huit cents. Avec une motivation aussi médiocre, je lui ai conseillé de rendre service à ses étudiants en changeant de job.

    Quand j’arrive dans le petit corridor où se trouvent les bureaux des services professionnels de la polyvalente, je m’arrête dans l’embrasure de celui de ma collègue psycho­éducatrice. Marianne, assise à sa table de travail, est penchée sur un dossier.

    — Hé, la studieuse, c’est le week-end !

    Elle relève la tête. Ses lunettes carrées noires détonnent avec le blond de ses longs cheveux raides.

    — Pas avant dix-sept heures.

    — Ça fait quatre ans que tu travailles ici, tu devrais savoir que tu peux prendre ça un peu plus relax le vendredi. Surtout avec toutes les heures supplémentaires que tu as faites en août.

    — Je voulais être certaine d’être prête pour la rentrée.

    — Tu l’étais. Et tu l’es pour toute l’année, selon moi. Fais-toi confiance !

    Elle m’envoie un sourire timide. Cette belle jeune fille, qui a terminé sa maîtrise juste avant d’être embauchée ici, est ma cadette de seulement trois ans. Pourtant, j’ai l’impression d’agir comme si j’étais sa mère tellement elle vit dans l’insécurité. Mais comme elle fait preuve d’un professionnalisme qui frise l’obsession, ce manque d’assurance ne transparaît pas auprès des jeunes.

    — Tu sais ce qu’il te faudrait pour que tu veuilles quitter cette chaise à toute vitesse à la fin de ta journée ? Un mec. Qui te ferait oublier tes dossiers.

    Sa peau laiteuse rougit légèrement. Ma collègue, qui me ressemble physiquement, n’a toutefois rien de mon caractère.

    — Qui t’arracherait tes vêtements dès que tu entres chez toi.

    Je m’amuse à la voir mal à l’aise. Je fais souvent exprès pour la faire rougir. Mais c’est surtout parce que j’aimerais qu’elle soit un peu plus de son temps et de son âge. Qu’elle sorte s’amuser sans contrainte. Des contraintes qu’elle traîne en raison d’une éducation trop stricte.

    — Dis-moi que tu as des plans éclatés pour le week-end ? supplié-je.

    — Demain soir, je vais souper avec des anciennes camarades du bac. Elles veulent ensuite sortir à Montréal.

    — Alors sors ! Frenche un gars, une fille, n’importe qui ! Soûle-toi et sois malade le lendemain !

    Elle s’esclaffe.

    — On se tue à dire à nos jeunes d’y aller avec modération !

    — Oui, mais, toi, tu ne comprends pas pourquoi. Prends ça comme un exercice professionnel pour développer ton empathie envers eux.

    — On n’a pas besoin d’avoir vécu la débauche pour les aider.

    — Ce n’est pas une débauche que je te propose de vivre. C’est une soirée de filles normale à avoir dans son curriculum ! Et je veux des détails croustillants la semaine prochaine. Et quand je parle de croustillant, ce n’est pas de m’annoncer que tu as mangé une pizza à deux heures du matin sur le trottoir après avoir enfilé deux shooters durant toute ta soirée !

    Je passe à mon bureau. J’envoie quelques courriels en lien avec ma rencontre avec Johanne. Je me dépêche car je veux arriver à temps pour le cours de CrossFit de dix-sept heures trente. Comme le party de Kaïna débute seulement à vingt heures, ça me laissera le temps de me préparer ensuite.

    Il est plus de dix-sept heures lorsque je salue Marianne. Je sais qu’au fond je suis aussi, sinon plus, zélée qu’elle dans mon travail que je chéris. Sauf que mon expérience me permet de passer moins d’heures sur des dossiers. Les corridors de l’école sont silencieux à cette heure de la semaine. Personne ne s’attarde le vendredi après-midi.

    Mon camion est un des rares véhicules dans le vaste stationnement. Et comme je n’aime pas perdre mon temps le matin à tourner en rond près de la porte d’entrée pour me garer entre deux autos dans le seul but de marcher quinze secondes de moins, il est isolé dans le fond de cette cour asphaltée.

    À quelques pas de mon but, je constate que le soleil, qui a amorcé sa descente, fait briller un objet à travers mon pare-brise. Sur mes gardes, pensant inévitablement aux actes de vandalisme commis sur mon véhicule en juin dernier et pour lesquels aucun suspect n’a été identifié, j’ouvre doucement la portière. Une odeur nauséabonde emplit mes narines. Je plisse les yeux devant l’objet dont une partie luit au soleil.

    Une montre.

    Accroché au rétroviseur, le bracelet en cuir bleu ciel est fermé au cran le plus serré. Le cadran dont le contour est argenté est digital. Je vois des chiffres noirs affichés sur un fond complètement blanc.

    4:00

    J’aimerais m’asseoir pour m’approcher, mais je ne peux pas. Un haut-le-cœur me surprend en même temps qu’une frustration intense me prend aux tripes.

    Le siège du conducteur est couvert de sang. Animal.

    Une douzaine de perruches vertes y sont posées. Mais elles ne volent pas. Ne bougent pas.

    Elles ne peuvent pas.

    Car elles n’ont plus de tête.

    ⋆⋆⋆

    Corinne

    Lorsque j’arrive devant la maison de Nicolas, je cherche du regard une place pour me garer. Malgré le fait qu’il habite dans un boisé et qu’il possède un vaste espace devant chez lui, les seuls endroits disponibles sont situés aux extrémités du terrain plat. Et comme il fait noir, je crains de me retrouver dans le fossé. Je considère me garer derrière l’auto de Kaïna ou celle d’Angélik, mais l’espace n’est pas suffisant. La seule voiture devant laquelle je pourrais me placer est celle de Samuel. J’hésite une seconde, puis positionne mon camion devant la GT-R.

    Je marche d’un pas rapide vers la cour. Mon retard a inquiété mes amies qui m’ont envoyé des textos à plusieurs reprises. Je les ai rassurées de mon arrivée imminente sans leur donner de détails sur la cause de mon retard. Je me voyais mal leur écrire que j’avais dû retourner dans l’école pour trouver un sac-poubelle et du nettoyant afin de pouvoir m’asseoir sur un siège préalablement couvert de douze oiseaux étêtés. Et qu’ensuite j’avais dû dénicher un lave-auto à la main, ouvert un vendredi soir, pour tenter de supprimer cette forte odeur de sang. Ce qui m’a conduite près de Montréal, à une entreprise qui se vantait sur sa page Web d’être discrète sur les raisons d’un lavage de voiture. Une discrétion que je croyais, jusqu’à ce soir, être liée à des conséquences d’ébats sexuels dans des véhicules. Jusqu’à ce que je réalise que cette discrétion pouvait s’étendre à d’autres raisons plus douteuses. Heureusement pour moi, les gars du garage ne m’ont posé aucune question sur la provenance du sang. Une odeur de javellisant est encore très perceptible dans l’habitacle, mais je la préfère nettement à celle de carcasses séchées au soleil.

    Indiquant le chemin à suivre, plusieurs lampions sont postés de chaque côté de l’allée en pavé qui longe la maison. Lorsque j’arrive dans la cour, je suis imprégnée de l’ambiance lounge qui y règne en cette soirée douce de septembre, au son de Stole the Show qui joue fortement. Un bar, situé près du lac des Deux Montagnes, est garni de bouteilles diverses, utilisées par deux barmans qui créent des drinks avec un plaisir évident, en jasant avec les invités qui se tiennent devant eux. La piscine creusée est éclairée par des lumières installées sous l’eau. Des torches sur pied et des luminaires encastrés dans l’aménagement entourant le bassin d’eau complètent la luminosité de la cour.

    — Cori, enfin ! Je m’inquiétais !

    Kaïna, mon amie depuis que nous sommes enfants, s’avance vers moi. Ses cheveux foncés mi-longs et raides balaient légèrement ses épaules dénudées par le port d’une camisole bustier. Son corps élancé, qui flirtait avec la maigreur depuis sa séparation l’an dernier, a heureusement pris un peu de formes depuis qu’elle est amoureuse.

    — Bonne fête, ma pitoune ! souhaité-je.

    Je l’embrasse sur les joues.

    — Wow, c’est vraiment une journée spéciale. J’ai droit à deux becs ! s’exclame-t-elle.

    — Moi aussi j’en veux !

    Angélik, la belle rousse au visage rond, qui arbore dignement un corps légèrement enrobé, plante ses grands yeux expressifs sur moi. Ses cheveux bouclés lui confèrent l’air d’une poupée. La cousine de Kaïna, qu’on surnomme Angie, complète notre trio amical intense qui dure depuis le primaire. Depuis que j’ai commencé à jouer avec Kaïna qui demeurait à deux maisons de la mienne. Et sa cousine, qui habitait non loin de là, s’était jointe à nous, bien qu’elle soit notre cadette de deux ans.

    — Tu en auras à ta fête !

    Les filles savent que je ne suis pas une adepte de ces becs forcés que plusieurs personnes se donnent sans aucune authenticité.

    — C’est vraiment beau, ton homme te gâte, à ce que je vois ! approuvé-je en regardant la mise en scène de la soirée.

    — Je suis effectivement très choyée !

    — Ton bel enquêteur sent sûrement qu’il a encore quelque chose à se faire pardonner, spécule Angie.

    — Ça fait longtemps qu’il est pardonné. D’un geste qu’il n’avait pas prévu, je vous rappelle.

    Kaïna, qui a rencontré Nic à la fin du printemps dernier par l’entremise d’un site de rencontre en ligne, a eu la surprise d’apprendre qu’il n’était pas l’homme qu’il disait être durant leurs fréquentations. Il était plutôt un agent double ayant infiltré ce site pour élucider des meurtres qui avaient été commis dans la région. Brisée à la suite de cette révélation, elle avait mis fin à leur relation. Mais la ténacité de Nic, pour lui prouver qu’il était vraiment tombé amoureux d’elle durant l’opération, a eu raison des réticences de mon amie.

    — Plus tard, je vous montrerai ce qu’il m’a offert pour mon anniversaire, annonce-t-elle d’un ton surexcité.

    — Une bague ? s’exclame Angie en vérifiant les doigts de Kaïna.

    Je roule les yeux devant cet excès de romantisme typique de la rouquine.

    — Non, chère amoureuse finie. Ça fait juste trois mois qu’on est ensemble !

    — Ce n’est pas grave. Le mariage pourrait avoir lieu l’été prochain.

    — Le mariage de qui ? s’informe Nic.

    Arrivé derrière Kaïna, le colosse qui dépasse le mètre quatre-vingt-dix place ses bras autour de la taille de ma copine et dépose un baiser dans son cou.

    — Personne ! prétends-je pour éviter ce sujet délicat à Kaïna.

    — Le vôtre ! s’exclame Angie.

    Je fais des gros yeux à Angélik.

    Kaïna pouffe de rire.

    — Le nôtre ? s’exclame Nic. Je n’étais pas au courant ! Mais tu me diras où et quand me présenter, et j’y serai, concède-t-il en regardant Kaïna d’un air taquin. Je venais te saluer, Corinne. Kaïna était inquiète que tu sois en retard. Pas de problème, j’espère ?

    Son regard me scrute. Le policier en lui est toujours présent. Puisqu’il est au courant de la situation survenue en juin dernier concernant mon camion vandalisé, je comprends sa référence subtile.

    — Non, tout est beau, mentis-je.

    — OK, dit-il après une certaine hésitation. Tu te fais servir comme tu veux. Et au besoin, si tu as bu un peu trop, comme je l’ai dit à tout le monde, tu peux dormir ici.

    — Pas de danger ! Je ne voudrais pas m’immiscer entre vous deux !

    — Pas question que quiconque dorme entre Ka et moi. Mais j’ai d’autres lits disponibles.

    Il me désigne le bar pour me rappeler son offre avant de marcher vers un groupe d’hommes dans lequel je reconnais Samuel.

    — Tu as vraiment raflé le gros lot ! soupire Angie.

    — Allez, Cendrillon, on va noyer notre misère dans l’alcool. Je vois deux mâles qui sont totalement disposés à nous rendre heureuses – je montre les barmans –, à ce niveau, du moins.

    Deux heures plus tard, nous sommes toujours installées près du bar, comme la plupart des invités. Mes deux amies et moi avons goûté à quelques drinks mystères élaborés par les deux hommes charmeurs. Plusieurs petits groupes discutent entre eux. La fêtée jase avec ses parents, que je suis allée saluer entre deux verres. Nicolas est entouré de personnes que je devine être des collègues, car Samuel s’y trouve et je crois reconnaître Mathieu, selon la description physique que Kaïna nous en a déjà fait. Il y a aussi le frère de Nicolas, Jeffrey, que nous avions déjà rencontré lors d’une sortie en bateau. Deux femmes se trouvent avec eux. L’une d’elles est clairement en mission pour terminer la soirée avec Sam. En observant cet homme, je constate qu’il a les traits parfaits pour être mannequin. Une mâchoire carrée, des yeux cognac perçants, un sourire pouvant être aussi énigmatique que sympathique. Mes années de mannequinat, un emploi que j’ai pratiqué pendant mes études, me permettent de détecter facilement le profil typique de ceux et celles qui pourraient embrasser cette profession ingrate et inhumaine. Un métier qui siphonne le meilleur de toi-même et fait ressortir le pire. Heureusement que j’y ai trouvé un ami loyal dont le dévouement est encore indéfectible à ce jour, malgré le peu de contacts que sa réalité nous permet d’avoir.

    — C’est l’heure de la baignade ! crie Nic. Une trempette dans la piscine est obligatoire avant d’avoir accès au spa !

    Kaïna s’approche d’Angélik et moi.

    — Venez vous changer, je vais vous montrer mon cadeau en même temps.

    Nous marchons en direction de la maison illuminée. Angie et moi attrapons notre sac de rechange au passage. À l’intérieur, Kaïna nous dirige vers l’escalier qui mène à l’étage. J’admire la chambre principale qui, malgré la noirceur extérieure, offre la promesse d’une vue exceptionnelle sur le lac.

    — Wow ! C’est à mon tour de dire que tu as gagné le gros lot ! admets-je en sortant mon bikini de mon sac.

    — C’est du matériel, Cori ! lâche Angie sur un ton de reproche.

    — Du matériel agréable ! considéré-je en enlevant ma robe blanche moulante.

    — L’homme l’est encore plus ! ajoute Kaïna.

    — Ça, c’est le bonus ! précisé-je.

    — Tu es tellement à l’argent, reproche Angie qui enfile son haut de bikini orange.

    — Décide-toi ! D’habitude, tu me reproches de les prendre trop vieux. Maintenant, selon toi, je les voudrais riches en plus !

    — Nic n’est pas riche. Du moins pas comme ce que tu recherches ! Il a bâti sa maison lui-même avec son frère.

    — Ah, son frère ! Parlons-en, de Jeff, lance Angie.

    — Ne touche pas à ça ! ordonne Kaïna qui se tourne pour que je l’aide à attacher le haut de son maillot noir. Il est super gentil, mais il veut encore s’amuser. Il n’est pas prêt à être stable en amour.

    Angélik fait la moue.

    — Samuel et lui doivent bien s’entendre, fais-je remarquer.

    — Pourquoi dis-tu cela ? interroge Kaïna.

    — Parce qu’ils sont deux tombeurs, affirmé-je en nouant mes cheveux en une queue de cheval.

    — Dit la fille qui est elle-même une tombeuse, lance Angie qui enfile un paréo sur son bikini.

    — Justement, je sais reconnaître ceux de mon espèce.

    J’ai appris depuis longtemps à vivre avec cette étiquette de belle femme sexy. Un peu comme d’autres accusent le coup d’être super intelligentes. Mais cette beauté a été surexploitée durant mes années de mannequinat, donc je ne la vois plus comme un aspect positif. Je l’utilise consciemment à certaines occasions pour obtenir ce que je désire, mais je sais bien qu’elle m’est aussi un obstacle. Comme pour les gens qui me croient idiote car, selon eux, il est inconcevable qu’une belle femme puisse être dotée d’une intelligence. De plus, certaines femmes anxieuses me voient comme une menace pour leur intégrité psychologique ou leur relation amoureuse, car elles ont peur de se faire voler leur chum. Pourtant, je ne toucherais jamais à un homme déjà engagé.

    Mes cheveux blond pâle, mes yeux bleus en amande, ma bouche charnue et mes pommettes hautes et saillantes forment un ensemble parfait pour les photographes. Objectivement parlant, et d’un point de vue technique, je suis belle. Mais ça fait longtemps que je ne vois plus cela comme une qualité.

    Kaïna, qui réfléchissait à mon propos, prend la parole.

    — Samuel est très discret. Je n’entends pas parler de sa vie amoureuse. Mais je ne crois pas qu’il ait de la difficulté à trouver une femme consentant à réchauffer son lit.

    — J’imagine !

    Nous sommes toutes les trois vêtues pour la baignade.

    — Alors, c’est quoi, ton cadeau ? s’informe Angie avec gaieté.

    L’excitation de Kaïna se dessine sur son visage. Elle marche vers la table de chevet sur laquelle un écrin rectangulaire est posé. Elle l’apporte et le tend à Angélik et moi. Angie l’agrippe fermement.

    — Un collier ?

    La boîte a effectivement la forme parfaite pour un bijou de ce genre, mais je doute qu’un tel présent fasse autant réagir Kaïna.

    — C’est sûr que non. Elle ne serait pas aussi heureuse, déclaré-je.

    — Ouvrez-la.

    Je me colle sur Angie pendant qu’elle s’exécute. Une photo du condo de Kaïna prend tout l’espace de la boîte chic. Sur l’image, on y voit un bandeau en diagonale, probablement ajouté à l’ordinateur, sur lequel est écrit « Vendu ».

    — Tu as vendu ton condo ? demande Angie.

    — Non. Regardez sous la feuille.

    Je soulève délicatement le papier. Une clé s’y trouve.

    Cute ! dis-je en souriant.

    Angie plisse les yeux en signe d’incompréhension.

    — Je vais mettre mon condo à vendre. Nicolas m’a demandé d’emménager ici, avec lui.

    — C’est super ! s’écrie Angie en enlaçant Kaïna.

    Je me joins à elles pour un câlin de groupe.

    — Tu te sens prête ? questionné-je.

    — Nic est loin d’être comme mon ex. Je lui fais confiance.

    Kaïna a été trompée par le seul mec avec qui elle a habité. Depuis ce temps, elle avait de la difficulté à faire confiance aux hommes. Jusqu’à Nicolas.

    — Félicitations !

    — Merci ! répond-elle d’un ton

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