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La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction: Le vrai visage des histoires, #1
La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction: Le vrai visage des histoires, #1
La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction: Le vrai visage des histoires, #1
Livre électronique147 pages2 heures

La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction: Le vrai visage des histoires, #1

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À propos de ce livre électronique

Embarquez à la recherche d'un trésor caché au cœur des histoires...

Ce trésor, c'est le rêveur : un personnage discret, souvent en arrière-plan d'un récit dont un autre que lui est le héros. Cet autre, qui a pris toute la place jusque dans nos méthodes créatives, c'est le personnage principal ou protagoniste. Et pourtant, c'est bien le rêveur qui détient l'âme de l'histoire, lui donne ses thématiques profondes et sa tonalité émotionnelle.

Au travers de nombreux exemples tirés de films connus de tous, vous en découvrirez les multiples facettes : Jill dans Il était une fois dans l'Ouest, Holly dans Piège de cristal, Joseph Wladislaw dans Les Douze Salopards, ou encore l'adorable Fran Kubelik de La Garçonnière, parmi tant d'autres traités dans ce livre. En suivant sa trace au cœur de certains des plus beaux récits du cinéma, vont se révéler de surprenantes découvertes.

Les histoires sont des rêves

Dans ce premier volume de la collection Le vrai visage des histoires, vous allez découvrir une perspective inédite sur l'écriture de fiction. Elle offre aux auteurs, et à tous ceux qui aiment les grands récits, de nombreuses pistes pour enrichir la pratique de l'écriture, ou tout simplement redécouvrir les histoires que nous aimons tous.

Que vous soyez auteur chevronné ou débutant, romancier, scénariste, amateur passionné, ou simplement curieux de tout ce qui touche à l'imaginaire et à la création, ce livre vous invite à une totale remise en question de votre façon de voir les histoires et d'élaborer des récits de fiction.

LangueFrançais
ÉditeurMarc OMEYER
Date de sortie21 oct. 2021
ISBN9782492010002
La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction: Le vrai visage des histoires, #1

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    Aperçu du livre

    La Théorie du rêveur - Vers une révolution conceptuelle pour l'écriture de fiction - Marc Omeyer

    1.  Liste des films cités

    Voici la liste des films qui seront évoqués dans ce livre.

    Spoiler alert ! Pour évoquer les personnages et la structure de ces récits, je serai amené à dévoiler de grandes parties de leurs intrigues, et parfois à en révéler la fin. Avant de poursuivre cette lecture, peut-être souhaiteriez-vous découvrir ceux que vous ne connaissez pas encore.

    Il était une fois dans l’Ouest (C’era una volta il West) de Sergio Leone. Scénario : Sergio Leone, Sergio Donati, Dario Argento, Bernardo Bertolucci. 1968

    Titanic de James Cameron. Scénario : James Cameron. 1997

    Pretty Woman de Gary Marshall. Scénario : J.F. Lawton. 1990

    Rain Man de Barry Levinson. Scénario : Barry Morrow, Ronald Bass, d’après une histoire de Barry Morrow. 1988

    Douze Hommes en colère (12 Angry Men) de Sydney Lumet. Scénario : Reginald Rose, d’après sa pièce de théâtre. 1957

    Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) de Robert Aldrich. Scénario : Nunnally Johnson, d’après le roman de E.M. Nathanson. 1967

    La Mort aux trousses (North by Northwest) d’Alfred Hitchcock. Scénario : Ernest Lehman. 1959

    Piège de cristal (Die Hard) de John McTiernan. Scénario : Jeb Stuart et Steven E. de Souza, d’après Nothing lasts Forever de Roderick Thorp. 1988

    Chinatown de Roman Polanski. Scénario : Robert Towne. 1974

    Rocky de John G. Avildsen. Scénario : Sylvester Stallone. 1976

    La Garçonnière (The Apartment) de Billy Wilder. Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond. 1960.

    L’Enfer du dimanche (Any Given Sunday) de Oliver Stone. Scénario : John Logan et Oliver Stone, d’après une histoire de Daniel Pyne et John Logan. 1999

    Le Sourire de Mona Lisa (Mona Lisa Smile) de Mike Newell. Scénario : Lawrence Konner et Marc Rosenthal. 2003

    L’âge de glace (Ice Age) de Chris Wedge et Carlos Saldanha. Scénario : Michael Berg, Michael J. Wilson et Peter Ackerman, d’après une histoire de Michael J. Wilson. 2002

    Shrek d’Andrew Adamson et Vicky Jenson. Scénario : Ted Elliott, Terry Rossio, Joe Stillman, Roger S.H. Schulman, d’après le livre de William Steig. 2001

    2.  Le rideau se lève

    Il est seul, il a peur.

    Sa vie, sa triste et misérable vie, se joue désormais sur la décision que d’autres prendront. Il a perdu le pouvoir sur son destin, et le voilà aux mains d’étrangers qui ne le connaissent pas.

    Des hommes vont le juger sur la foi de préjugés, de convictions malveillantes sur ce qu’il est, sur qui il est. Pour eux, il est juste un danger pour la société, un délinquant qui a poussé comme une mauvaise graine dans un quartier mal famé de New York. Une menace qu’il faut mettre hors d’état de nuire. Quelque chose en lui a toujours su que cela finirait ainsi. Désormais, il est résigné. Il n’a plus envie de se battre. Se battre, c’est ce qu’il a le sentiment d’avoir fait toute sa vie. Pour être aimé, pour être accepté, pour être seulement vu tel qu’il est : un gamin qui n’a besoin que d’une chose, un peu d’amour. Quand sa mère est morte, il a compris que tout irait mal pour lui. Il a toujours senti que son père ne le comprenait pas. Ce père qui reprochait déjà à sa femme de trop le gâter. Ce père qui, lui, savait ce dont ce gosse avait besoin, comme son propre père l’avait su pour lui. Ce qu’il fallait, c’était le dresser, en faire un homme. Et c’est ce qu’il a fait. À coup de trique et d’insultes, d’invectives, de poings ou de ceinture. En le traitant au moindre écart de vermine ou de voyou. Alors, à force, pour exister, c’est ce que le gamin a fini par devenir.

    Aujourd’hui, dans ce tribunal, il sait bien qu’il n’y a aucune chance qu’on le voie autrement. Certainement pas les deux policiers qui l’encadrent dans la salle des prévenus. Certainement pas non plus les jurés, qui se sont retirés pour délibérer. Un voisin a affirmé sous serment l’avoir entendu menacer son père de mort ; une femme a témoigné l’avoir vu porter le coup de couteau fatal. Car son père a été assassiné. Et il est le coupable idéal. Pour ne rien arranger, une chaleur suffocante s’est abattue sur New York et toute la ville ne parle que du match des Yankees qui aura lieu ce soir. Les jurés voudront sans doute bâcler les délibérations pour échapper à l’atmosphère étouffante d’une salle sans climatisation et retrouver au plus vite leur petite vie. Voilà à quoi tient son destin. Il a 18 ans et sa vie est finie. Dans quelques heures, quelques minutes peut-être, il sera condamné à mort.

    À moins que parmi les douze jurés, il s’en trouve un pour vouloir creuser davantage. Un homme ou une femme qui ne se satisferait pas des apparences, qui aurait remarqué la négligence de l’avocat commis d’office. Qui accorderait plus d’importance à une vie humaine qu’à son confort personnel, ou à un match de baseball. Un homme qui prendrait à cœur sa responsabilité, celle que lui confère la justice des États-Unis : décider en son âme et conscience de la culpabilité d’un prévenu. Cet homme va exister. Dans le rêve du jeune accusé. Là, dans une pièce surchauffée de la Cour d’Assises de New York où il attend son jugement, tandis que les policiers font des paris sur les équipes et le résultat du match à venir, le jeune homme ferme les yeux. Quelques secondes. Comme accroché à un mince fil d’espoir, il se laisse emporter par l’ultime étincelle de la pulsion vitale qui vibre encore en lui. Y croire, y croire encore.

    Ce juré qui va tout changer, ce sera le juré numéro 8, joué par Henry Fonda. Le film, vous l’avez sans doute reconnu : il s’agit de Douze Hommes en colère, de Sydney Lumet, sur un scénario de Reginald Rose, d’après sa pièce de théâtre. Le jeune accusé, nous ne le voyons qu’une seule fois dans le film, quelques secondes en gros plan, à la fin de la séquence d’ouverture. Puis nous restons en permanence dans la pièce où le jury délibère. Et pourtant, il n’est question que de lui. C’est lui dont la vie est l’enjeu du film. C’est bien son rêve que nous vivons.

    Avec lui, nous venons de faire la connaissance d’un nouveau personnage présent dans toutes les histoires, celui dont il sera question tout au long de ce livre : le rêveur. Au fil des exemples que nous verrons, vous l’identifierez de plus en plus clairement, jusqu’à percevoir à quel point il est central pour le récit, et donc, pour le processus créatif. Le plus souvent, il est bien présent et actif dans l’intrigue et il sera aisé de comprendre son importance. Mais parfois, il est presque invisible, à peine aperçu comme dans Douze Hommes en colère.

    Au fil des pages, nous allons entrer dans le territoire des histoires et de la fiction, le territoire des conteurs. Nous allons tenter de remonter à la source du flot créatif, d’en identifier son langage. Nous allons tenter de comprendre d’où vient une histoire, qui la raconte et pourquoi. Nous allons entrer dans un domaine qui est le lieu même où se déploie le processus d’écriture, un domaine où s’aventurent tous les auteurs, tous les artistes de l’écrit et de l’imaginaire. C’est un espace mystérieux et obscur, où psychologie, symbolisme, inconscient et création se rejoignent, sans frontière. Cet espace, ce sont les abîmes de l’esprit humain, aux profondeurs de la conscience. Car c’est bien là précisément, que naissent les étoiles, ces étoiles que nous appelons histoires. C’est un pays où la raison est inutile, où la logique abdique. Un pays où les formes sont changeantes et mouvantes, où les émotions s’enchevêtrent.

    C’est là, quelque part dans un cerveau humain, qu’une histoire va naître, comme un enfant dans le ventre de sa mère. C’est là que l’histoire va se développer. Elle se fortifiera et se précisera ensuite, dans un second temps, par la lumière crue de l’analyse, de la réflexion, de la construction. Mais, même quand elle sortira au grand jour, sous forme de film ou de livre, de pièce de théâtre, de bande dessinée ou de poésie, elle n’oubliera jamais sa nature. Elle est née d’un rêve. Elle est née rêve.

    3.  Les histoires sont des rêves

    Douze Hommes en colère vient de nous donner une première occasion de faire la connaissance du rêveur. Mais puisque nous allons parler de rêve, et que chaque langue a ses mots pour définir cet espace bien particulier de l’esprit humain, encore faut-il s’entendre sur le sens de ce terme. Par rêve, je n’entends pas une simple rêverie ou un fantasme. Je n’entends pas non plus les rêves qui peuplent parfois nos nuits, et dont nous nous souvenons plus ou moins clairement au réveil. Par rêve, j’entends la pulsion vitale dans son expression la plus intense. Une pulsion qui mobilise, dans un état de concentration absolue, toutes les énergies internes d’un individu ; qui y associe la sphère émotionnelle et les plus hautes facultés intellectuelles ; qui ouvre grands les champs de l’inconscient, débride l’imagination et la créativité. Une pulsion qui nous arrache à notre environnement sensoriel et nous propulse dans une dimension mystérieuse : celle où naissent les œuvres d’art, les théories scientifiques, les créations, les inventions, les intuitions et les visions qui transforment nos vies. Par rêve, j’entends non seulement l’activité la plus intense d’un individu pris isolément, mais aussi la dimension la plus élevée, et peut-être la plus complexe, de l’espèce humaine.

    Oui, les histoires sont des rêves et dans chaque histoire il y a un rêveur. C’est ce que nous allons découvrir ensemble. Mais quand on part ainsi à l’aventure, pour faire de nouvelles découvertes, il est bon de voyager léger. Il faut savoir emporter peu de bagages avec soi, mettre de côté ce que l’on sait ou croit savoir, laisser en arrière nos modes de pensée, nos habitudes, notre façon de voir le monde. Il faut se livrer au voyage, le nez au vent, l’esprit déjà ouvert et attentif, les yeux brillants de curiosité. Les merveilles que l’on découvrira n’en brilleront que davantage. Il en va de même au pays de l’écriture et de la création. En matière de fiction, nos cerveaux sont habitués à accorder toute la prééminence au personnage principal. On l’appelle le protagoniste. C’est lui le plus actif, celui que l’intrigue va suivre tout au long du récit. C’est lui que l’on voit, qui occupe l’espace et les scènes. C’est lui qui est au premier plan, dans la lumière. Et pourtant, ce protagoniste n’est pas, tant s’en faut, le personnage qui donne à l’histoire sa puissance, sa vérité et même sa cohérence. Le cœur du récit, et donc celui qui doit être au cœur du processus créatif pour l’auteur, c’est le rêveur. Pour le percevoir clairement, il faudra opérer un léger réglage mental. Je vous invite à un changement radical de perspective. Ce sera sans doute le plus grand défi de ce livre. Il faut, d’une certaine façon, entraîner son esprit à mettre le protagoniste au second plan. Mais si vous êtes prêt à faire cet effort, vous découvrirez une surprenante vérité au cœur de tous les récits que vous aimez, une vérité qui vous semblera bientôt, comme à moi, une évidence : dans une histoire, tous les chemins mènent au rêveur, car tous partent de lui.

    Nous emprunterons plusieurs pistes pour aller à sa rencontre, au fil d’exemples de films connus de tous. Chacun de nous a une approche personnelle des récits, son mode d’analyse et de fonctionnement, sa propre compréhension, sa sensibilité unique dans son rapport aux histoires. Certaines de ces pistes conviendront donc mieux à certains d’entre vous qu’à d’autres. Mais chacun, je l’espère, trouvera dans les pages qui suivent les éléments pour saisir pleinement qui est le rêveur, ce qui le caractérise et en quoi il peut s’avérer précieux pour le processus d’écriture.

    4.  Sur la piste d’un trésor caché

    Commençons tout de suite ce voyage avec un grand classique du cinéma.

    Les Douze Salopards

    Durant la Seconde Guerre

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