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Le travail du style littéraire: Du scénario au manuscrit achevé
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Le travail du style littéraire: Du scénario au manuscrit achevé
Livre électronique187 pages2 heures

Le travail du style littéraire: Du scénario au manuscrit achevé

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À propos de ce livre électronique

Rien, mieux que le style, ne désigne un auteur.

Le style est son identité, sa marque, son empreinte. Les histoires passent, mais reste le style. Alors, refait-on son style ? Si on ne peut en effet le remplacer totalement par un autre, on peut néanmoins le cultiver, l'améliorer et le faire aimer.
Dans cet ouvrage, son troisième dans cette collection (après J'écris mon premier roman, J'écris des nouvelles et des contes), Louis Timbal-Duclaux nous propose notamment :
De la lisibilité au style : choix des mots, tournures des phrases, recherche du style, techniques de lisibilité, figures de style, cadence, ton, présence, grain, etc.
Techniques de base de la scène romanesque : narration, description, dialogue, portraits, etc.

Un ouvrage absolument indispensable à tous ceux qui désirent acquérir, quel que soit leur genre d'élection (roman, essai, nouvelle etc.), des techniques pour ajouter de la beauté à leurs textes.

EXTRAIT

Quand nous lisons une scène, nous avons l'impression de suivre un fil continu. En réalité, il n'en est rien : une scène romanesque - à la différence du théâtre - est par essence, hétérogène. Pour en prendre mieux conscience, je vous propose l'exercice suivant. Lire cette scène et déterminer la nature exacte de chaque paragraphe. Pour la situer, je vous précise qu'elle est tirée du chapitre IV de Le Rouge et le Noir de Stendhal et que c'est celle qui sert à l'auteur pour présenter son futur héros : Julien Sorel [...].

À PROPOS DE L'AUTEUR

Louis Timbal-Duclaux, né en 1941 à Toulouse, est diplômé de l'École des hautes études commerciales (1963) et licencié en sociologie (1964).
Entré en 1966 au département des relations publiques du Gaz de France, Louis Timbal-Duclaux a poursuivi toute sa carrière dans cette branche. Actuellement il est responsable de la communication écrite à la Direction des études et recherches de l'Électricité de France.
LangueFrançais
Date de sortie28 juil. 2017
ISBN9791096918140
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    Aperçu du livre

    Le travail du style littéraire - Louis Timbal-Duclaux

    A Thérèse,

    "Aurait-on le projet d’écrire

    si on n ‘avait pas lu ?

    Tout écrivain a d’abord été un lecteur,

    un admirateur, donc un imitateur".

    Jacques Laurent

    Roman du Roman (Folio)

    "Je tiens depuis toujours la fiction

    pour un art essentiellement rhétorique

    par quoi j‘entends

    que le romancier ou l’auteur de nouvelles

    nous persuade de partager une certaine

    vision du monde pendant le temps

    que dure notre lecture,

    réalisant ainsi,

    si l’expérience est couronnée de succès,

    un enchantement à s’absorber

    dans une réalité imaginée".

    David Lodge

    L’art de la fiction, Rivages

    Avant-propos

    But, méthode et plan de ce manuel

    Le but de ce manuel

    Dans cette collection Écrire Aujourd’hui, j’ai déjà publié deux autres livres : J’écris mon Premier Roman et J’écris des Nouvelles et des Contes.

    Axés sur la notion de genre, ces deux ouvrages mettent l’accent sur la charpente dramatique de ces types de récit. A savoir : le scénario. L’écriture détaillée des scènes n’y est évoquée que brièvement.

    Dans ce nouvel ouvrage, je me propose de combler cette lacune en décrivant de manière plus approfondie le détail de l’écriture des scènes des récits. Autrement dit répondre à la question : comment transformer un scénario en manuscrit achevé ?

    Un plan en deux parties

    Parce que tout le reste en dépend, le livre s’ouvre sur un chapitre consacré à la lecture : à la fois l’acte de lecture et son retentissement affectif et intellectuel sur le lecteur.

    La première partie est consacrée au niveau moyen du texte : la dramaturgie des scènes. Elle traite des techniques propres à la description, au portrait de personnages, au dialogue et au monologue.

    La seconde partie s’intéresse au détail du texte : la lisibilité et le style. Elle enseigne les techniques de la lisibilité et les paramètres à prendre en compte pour acquérir par relecture et amélioration, un style personnel.

    Le dernier chapitre reprend, sur un exemple précis, l’ensemble des notions du livre pour montrer leur mise en pratique.

    Niveaux de structure d’un roman et champ d’étude de ce livre

    Conseils d’utilisation

    Chaque chapitre a été conçu de manière relativement autonome. Vous pouvez donc, si vous le voulez, lire ces chapitres seuls, en fonction de vos besoins.

    Mais ce livre ne vous fera vraiment progresser que si vous mettez ses conseils en pratique. D’abord, en faisant les exercices qui terminent les chapitres. Ensuite, en conservant ce manuel sur votre table d’écrivain et en vous y reportant souvent en cas de besoin.

    Ce manuel n’écrira pas à votre place, mais je souhaite qu’il puisse vous accompagner le plus loin possible sur les chemins passionnants de l’écriture.

    Bonne lecture et bon travail !

    Louis Timbal-Duclaux

    INTRODUCTION

    La lecture, base et but de l’écriture

    Le texte est une machine à lire

    Paul Valéry

    Pour nous, modernes, lecture et écriture sont tellement liées que nous n’y prêtons plus attention. Cela, parce qu’à l’école nous avons appris les deux ensemble. Or si nous élargissons notre regard au temps et à l’espace, cette liaison cesse. D’abord parce qu’ily a aujourd’hui dans le tiers-monde, des millions de gens, soit analphabètes, soit qui savent lire sans savoir écrire. Ensuite, parce que, même en France, aujourd’hui, une personne sur cinq est illettrée, c ‘est-à-dire qu ‘elle ne lit qu’à grand-peine des gros titres, bien qu’elle soit allée à l’école. Enfin parce qu’au Moyen Age et à la Renaissance, même en France, bien plus de gens savaient lire, tout en ignorant l’art d’écrire.

    Un processus bouclé : le lire-écrire

    Ainsi l’art d’écrire est toujours second par rapport à celui de lire et le présuppose triplement : au départ, à l’arrivée et à mi-chemin.

    Au départ : car il est matériellement impossible d’écrire sans se lire au fur et à mesure.

    A l’arrivée : car le but ultime de l’écriture, c’est la lecture. Pour soi-même (prise de notes), ou pour les autres (publication ou communication).

    A mi-chemin : car écrire, c’est forcément se relire plusieurs fois avant de remettre le texte achevé. J’estime ce va-et-vient à environ 8 fois (figure 1 ci-dessous).

    figure 1

    Ainsi, le processus lire-écrire est-il entièrement dialectique et réciproque.

    - Pour mieux lire, il faut apprendre à mieux écrire : les écrivains professionnels sont les meilleurs lecteurs.

    - Pour mieux écrire, il faut apprendre à mieux lire les autres et soi-même. Témoin, cette stagiaire : J’étais venue à un stage d’écriture, mais le principal bénéfice sera que je ne lirai plus comme avant.

    De fait, ce petit mot de lire recouvre une activité extrêmement complexe, à plusieurs étages.

    - Lire est d’abord une activité neurophysiologique du mouvement des yeux.

    - Lire est ensuite une activité neuropsychologique qui fait appel à la mémoire et à la compréhension.

    - Lire est enfin une activité totale de la personnalité du lecteur dans le triple moi de son trajet personnel.

    Mais tous ces niveaux sont en interaction permanente. Voyons-les.

    I. LES MÉCANISMES DE L’ACTE DE LECTURE

    La lecture est fondamentalement un processus de perception visuelle volontaire. Quand nous regardons un paysage, notre regard est large et global : nous saisissons d’abord les grandes masses, sans les analyser. A l’inverse, dans la lecture, nous sommes à trente centimètres environ de la feuille et nous dirigeons notre fovéa (le centre de la rétine plus riche en terminaisons nerveuses) sur les mots à lire. C’est comme un étroit faisceau de lumière qui balaie la ligne imprimée, le reste de la rétine ne percevant que très vaguement le reste du texte.

    Il a fallu attendre 1905 pour que nous commencions à comprendre le phénomène de lecture, avec le Dr Javal à la Sorbonne. Contrairement aux apparences, l’œil ne suit pas régulièrement la ligne imprimée, mais procède par bonds et arrêts. Ce n’est pas une caméra mobile, mais un appareil de photo fixe (sinon la photo est floue) (figure 2).

    Grosso modo, on peut résumer ainsi le mécanisme :

    - L’œil fait une première fixation, pendant environ 1/4 de seconde, et photographie un mot long ou un groupe de mots courts, qu’il met en mémoire à court terme.

    - Il fait un bon d’1/40e de seconde pour saisir le groupe de mots suivants.

    - Il fait une nouvelle fixation sur ce groupe.

    - Et ainsi de suite, jusqu’à la fin de la phrase.

    figure 2 - Le mécanisme de lecture

    - A ce moment, tous les mots additionnés dans la mémoire de travail à court terme font sens en relation des uns aux autres. L’esprit vide alors cette mémoire de travail, pour ne conserver que le sens dans la mémoire à moyen ou long terme.

    - Et ce processus continue jusqu’à la fin, si bien qu’après avoir fermé le livre, nous conservons le sens du texte, sans pour autant être capable de le réciter mot à mot.

    Bon et mauvais lecteurs

    De là découlent les techniques de lecture rapide ou efficace (développées dans des stages).

    - Le mauvais lecteur se croit obligé d’articuler en lisant, ce qui freine sa lecture à 180 mots par minute maximum. Alors que le bon lecteur ne lit que de l’œil, et peut ainsi doubler ou quadrupler cette vitesse sans perte de sens.

    - Le mauvais lecteur se croit obligé de lire mot à mot en faisant une focalisation par mot. Le bon lecteur ne bouge pas son œil plus vite (c’est impossible), mais à chaque fixation, il embrasse un champ visuel plus large : plusieurs mots au lieu d’un seul.

    - Le mauvais lecteur est peureux : à la moindre difficulté, il revient en arrière (fait une régression). Le bon lecteur est hardi : face à une difficulté, il ne freine pas, il accélère en faisant le pari qu’elle se résoudra par les mots qui suivent (et non qui précèdent).

    - Le mauvais lecteur lit lentement et tout à une vitesse uniforme. Le bon lecteur lit vite en moyenne, mais il est flexible : il accélère dans les passages faciles ou de peu d’intérêt, il se permet même de sauter du texte. Mais il est aussi capable de ralentir ou de s’arrêter si le texte est difficile, savoureux ou passionnant.

    - Le mauvais lecteur lit tout texte de manière globale et uniforme : une circulaire comme un annuaire ou un roman. Le bon lecteur est stratégique : il fait une lecture sélective avec un but précis. Il ne lit pas son texte de la même manière pour corriger la ponctuation ou tester son euphonie.

    - Le mauvais lecteur lit le texte présent. Le bon lecteur anticipe sur le texte futur : il cherche à deviner la pensée de l’auteur.

    - Le mauvais lecteur considère les livres comme des idoles à vénérer de loin : il préfère les belles reliures aux contenus ou ne lit que pour passer le temps. Le bon lecteur considère les livres comme des outils de connaissance ou de plaisir. Il n’hésite pas à entremêler ses pensées avec celles de l’auteur : en cochant, en soulignant, en écrivant en marge (et même en déchirant les pages !).

    - Le mauvais lecteur croit qu’il a appris à lire à l’école primaire. Le bon lecteur croit qu’il peut se perfectionner jusqu’à sa mort.

    - Enfin et surtout, le mauvais lecteur est forcément aussi un mauvais écrivain. Et c’est ce qui nous intéresse particulièrement ici. Car pour écrire pour un vaste public, il faut connaître à fond les phénomènes de la lisibilité.

    Un bref retour historique

    Le verbe lire date de la fin du XIe siècle en français. Il vient du latin légère qui signifie prendre, cueillir.

    Lisible apparaît au XVe siècle, c’est-à-dire à la Renaissance, avec l’invention de l’imprimerie, dans son premier sens de lisibilité matérielle (une écriture lisible).

    En anglais : Legible.

    Mais le second sens de lisibilité linguistique (de l’anglais : readable) n’apparaît qu’au XIXe siècle sous la plume de l’écrivain Charles Nodier : au sens de facile à comprendre.

    Le philosophe anglais Herbert Spencer, dans sa Philosophy of Style (1852), étudie les mécanismes de la lisibilité linguistique en rapport avec la syntaxe de la phrase. En 1905, à la Sorbonne, Javal découvre le mécanisme physiologique de la lecture, mais c’est surtout aux États-Unis que la recherche progresse désormais avec Leveley, Pressey, Gray, Leary, Lorge, Kerr, Dale, Chall. Mais surtout Flesch et Gunning qui proposent, vers 1950, des formules de lisibilité qui tendent à prédire dans quelle mesure un texte sera lu par quel public de quel niveau (1).

    En Belgique, ces travaux sont repris par De Lansheere, Abraham Moles à Strasbourg, Richaudeau à Lille et à Paris.

    En France, Foucambert s’appuie sur ces travaux dans L’Association française pour la Lecture, pour développer la lecture populaire.

    II. CES TROIS LECTEURS QUI SONT EN NOUS

    Le moteur de la curiosité

    Qu’est-ce qui pousse le lecteur à lire ? Essentiellement la curiosité, le besoin d’en savoir plus. Au début du texte, c’est le désir de savoir ce qui se cache sous le titre et la couverture.

    Tout au long du texte, c’est le besoin de compléter les informations acquises, par de nouvelles qui répondent au besoin d’en savoir encore plus. Vers la fin du texte, le désir de savoir comment toute cette histoire va se terminer... Si ce désir d’en savoir toujours plus cessait, le livre nous tomberait des mains et nous abandonnerions la lecture.

    C’est donc un art important de l’auteur que de savoir maintenir chez son lecteur cette curiosité qui est le moteur même de l’acte de lecture. C’est particulièrement évident pour les romans à suspense qui exploitent à fond ce mécanisme d’attente ; mais, dans une moindre mesure, cela l’est aussi pour tout roman et même tout texte.

    Um état de rêverie

    Toutefois, pour aller plus loin, ce concept de curiosité doit être analysé dans sa complexité. Dans quel état sommes-nous en lisant ? Dans une sorte de rêverie. Dans un état intermédiaire entre la vigilance totale de l’esprit branché sur le monde extérieur, et le rêve nocturne où le sujet est totalement la proie de son imaginaire propre.

    Bien sûr, nous savons quelque part, que nous sommes assis en train de lire le livre, parce que nous le tenons entre les mains ; mais en même temps nous sommes dans l’histoire, en train de vivre des aventures auxquelles

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