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Techniques du récit et composition dramatique: Guide pratique
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Livre électronique226 pages7 heures

Techniques du récit et composition dramatique: Guide pratique

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À propos de ce livre électronique

Pour les romans, contes, nouvelles, pièces de théâtre, scénarios de films, etc.

Si vous savez raconter une histoire en public, vous avez déjà des dons de conteur. Mais encore faut-il les développer sur la durée d'un texte.
Ce manuel expose quatre manières de structurer une histoire `"qui se tienne". Il explique aussi les techniques des professionnels pour complexifier les histoires trop simples, ménager le suspense, créer de l'ironie dramatique. Ce manuel intéressera aussi bien les débutants que les auteurs confirmés : les auteurs de contes, romans, nouvelles ; les dramaturges de théâtre et de cabaret ; les scénaristes de cinéma, B.D., video, multimédias...

Une nouvelle édition de cet ouvrage pratique pour apprendre à rédiger une œuvre littéraire.

EXTRAIT

Le but de ce manuel est d'être une introduction à la dramaturgie, afin d'aider ceux qui veulent construire un récit cohérent et complet. Et cela, que ce récit soit un roman, une nouvelle, un conte, un scénario de film ou de BD, ou encore une pièce de théâtre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Louis Timbal-Duclaux, né en 1941 à Toulouse, est diplômé de l'École des hautes études commerciales (1963) et licencié en sociologie (1964).
Entré en 1966 au département des relations publiques du Gaz de France, Louis Timbal-Duclaux a poursuivi toute sa carrière dans cette branche. Actuellement il est responsable de la communication écrite à la Direction des études et recherches de l'Électricité de France.
LangueFrançais
Date de sortie28 juil. 2017
ISBN9791096918126
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    Aperçu du livre

    Techniques du récit et composition dramatique - Louis Timbal-Duclaux

    Rien n’est donné, tout est construit.

    Bachelard

    Le simple n’est que le résultat d’une simplification volontaire.

    Valéry

    Le plan n’est pas encore le style mais il en est la base : il le règle, le nourrit, le contient.

    Buffon

    Le conflit est l’âme de la tragédie.

    Aristote

    INTRODUCTION

    Un art central

    Construire le récit

    Le but de ce manuel est d’être une introduction à la dramaturgie, afin d’aider ceux qui veulent construire un récit cohérent et complet. Et cela, que ce récit soit un roman, une nouvelle, un conte, un scénario de film ou de BD, ou encore une pièce de théâtre.

    Dans la même collection Ecrire Aujourd’hui, j’ai déjà publié Le travail du style littéraire. Il concerne l’écriture détaillée des scènes d’un récit littéraire, tel que le roman ou la nouvelle. Ce nouveau livre est son complément indispensable qui se situe en amont : avant d’écrire ou de réaliser les scènes, il faut d’abord en concevoir la suite ordonnée.

    L’œuvre comme système signifiant

    Une œuvre littéraire présente deux aspects majeurs à ne pas confondre : la cohérence et la pertinence.

    On appelle cohérence le rapport interne des différents éléments de l’œuvre. Principalement : personnages, actions, lieux et temps qui doivent former un système : c’est-à-dire une structure organisée en fonction d’un but : l’effet sur le lecteur (ou message de l’œuvre).

    Par ailleurs, on appellera pertinence, le rapport externe et secondaire de l’œuvre à la réalité vécue. C’est un rapport vertical et non plus horizontal (voir schéma 1).

    Schéma 1 : Cohérence et pertinence

    A l’intérieur de l’œuvre elle-même, on distinguera deux niveaux d’analyse : le niveau général, ou stratégique, qui constitue la cohérence proprement dite. Et le niveau local, souvent appelé cohésion textuelle. C’est l’art de raccorder les phrases et les paragraphes entre eux par des moyens linguistiques.

    Ce dernier problème a été traité dans Le travail du style littéraire, et nous n’y reviendrons pas. Ce livre-ci n’envisage que le problème de la cohérence globale de l’œuvre, qui est le problème le plus difficile.

    En effet, contrairement aux apparences, le rapport de l’œuvre à la réalité est secondaire. Il peut être faible dans les genres imaginaires comme les contes et légendes. Ou au contraire fort dans les récits réalistes. Mais dans tous les cas, la cohérence de l’œuvre prime. Et c’est un problème difficile à résoudre, car il suppose d’avoir une vue globale, et un recul suffisant par rapport au détail de son travail d’auteur.

    I. LES PROBLÈMES

    Comment réaliser un récit complet structuré

    L’une des plaintes les plus fréquentes des participants à des ateliers d’écriture est le manque de capacité à charpenter un récit entier. Beaucoup disent : J’ai commencé à écrire une histoire, mais je n’arrive pas à la terminer. D’autres : II m’est relativement facile de coucher des mots sur le papier, d’imaginer des personnages ou des situations. J’ai fait des tas de tentatives, j’ai des brouillons plein mes tiroirs, mais je n’ai jamais réussi à produire une seule histoire (nouvelle, roman…) pleinement achevée. Ou encore : J’ai bien écrit quelques histoires, mais je ne suis pas satisfait de la fin. Et je ne sais pas ce qu’il faudrait faire pour la remanier.

    Tous touchent douloureusement du doigt une vérité évidente mais méconnue : écrire, ce n’est pas seulement aligner des mots à la suite sur le papier, au gré de son inspiration. C’est être capable de composer, c’est-à-dire de concevoir un plan d’ensemble qui règle et mette en forme cette inspiration, parfois généreuse, mais souvent désordonnée et aléatoire…

    De fait, beaucoup recherchent leur style et se focalisent sur l’assemblage harmonieux des mots dans la phrase. Mais une suite cohésive de phrases, même harmonieuses, n’a jamais fait un texte, si elles ne se succèdent qu’au hasard des idées. Buffon l’a bien dit : Le plan n’est pas encore le style, mais il en est la base. Avant de se focaliser sur le style des phrases, il est bon de concevoir un canevas d’ensemble du récit. Sans doute les fondations ne sont-elles pas encore la maison ; mais elles sont nécessaires pour qu’elle tienne debout. Avant de se lancer dan’ ‘a rédaction finale, il est bon de se constituer un canevas général du récit qu’on va raconter : un scénario.

    Peut-être, en cours de rédaction détaillée, ce scénario pourra-t-il être modifié, aménagé, voire complètement transformé… C’est une décision grave qu’il appartient à l’auteur d’assumer. Mais, dans tous les cas, ce changement n’aura été possible que parce qu’il existait déjà un scénario de départ.

    La peur paralysante des stéréotypes

    Autre obstacle de taille : la peur du stéréotype. Chacun se veut original dans l’écriture. Chacun veut marquer sa différence. Chaque moi se veut unique. Dans une perspective néo-romantique, on repousse toute imitation au profit d’une valeur sacrée : l’originalité.

    Moyennant quoi, on ne pourra jamais s’exprimer : car l’originalité absolue n’est autre que l’idiotie. Au sens propre du terme, l’idiot est celui qui parle une langue tellement personnelle (l’idiome) qu’elle n’est comprise que de lui seul. Il y a bien expression, mais pas communication !

    Briser les stéréotypes ? Bravo ! Mais avant de les briser, faut-il encore les connaître ! Et pour bien les connaître, encore faut-il bien les analyser et bien les assimiler soi-même. Ecoutons les leçons d’un vieux routier du scénario, Alfred Hitchcock : Mieux vaut partir d’un stéréotype pour aboutir à une œuvre personnelle, que de partir d’une œuvre personnelle qui finira par sombrer dans le stéréotype.

    Autrement dit : pour démarrer, n’ayez pas peur des stéréotypes ; mais en cours de route, grâce à votre inspiration, vous pourrez toujours les subvertir pour faire œuvre personnelle.

    Reste à savoir quels sont ces fameux stéréotypes du récit. Ils ne sont pas si évidents que cela, puisqu’il a fallu attendre longtemps pour en faire une théorie solide, comme on va l’expliquer.

    II. LE CONCEPT DE DRAMATURGIE GÉNÉRALE

    La critique des spécialistes

    Le projet de dramaturgie générale à tous les médias se heurte, dès l’abord, à la critique des spécialistes des différents genres qui mettent immédiatement l’accent sur le caractère spécifique de leur média chéri.

    - Le dramaturge, spécialiste d’écriture théâtrale, s’écriera : Attention ! On n’écrit pas une pièce de théâtre comme un roman ! La mise en scène théâtrale impose des contraintes spécifiques de jeu scénique, que nul ne saurait transgresser !

    - Le scénariste de film, lors de son premier cours, dira à ses élèves : Attention ! L’écriture de films impose des contraintes spécifiques de tournage, que nul ne saurait transgresser ! Tout ce que vous écrirez devra être filmable. Un film n’a rien à voir avec un roman !

    Le romancier dira : "Attention ! Un roman est fondamentalement un objet à lire dans la durée. Il impose ses règles spécifiques, qui le distinguent fortement de la nouvelle ou du scénario ou de la pièce de théâtre, etc.".

    - Le scénariste de BD s’écriera : "Attention ! Tout ce qui est écrit sur un scénario de BD doit pouvoir être traduit en dessins successifs. Rien à voir avec d’autres genres !…

    Bref, chacun met l’accent sur le caractère spécifique de son métier. Ne serait-ce que pour le valoriser. Pour exhiber sa différence aux yeux du monde ! Déjà au Moyen Age, les corporations de la viande se déchiraient en luttes intestines pour être reconnues tour à tour comme équarrisseurs, bouchers, tripiers et charcutiers, chacun déniant à l’autre le droit d’empiéter sur son territoire !

    Et c’est de bonne guerre : plus on dispose d’un monopole et plus cher on prétend le faire payer… !

    La réalité des adaptations multiples

    Après la thèse, l’antithèse. Force est de constater le nombre élevé d’œuvres littéraires qui ont été adaptées d’un média à un autre, et d’un genre à un autre. Et qui continuent à l’être, chaque jour.

    - Adaptation d’un mythe antique en roman, puis en nouvelle, puis en pièce de théâtre, puis en opéra, puis en film, puis en scénario de TV, puis en B.D… (exemples : L’Odyssée d’Homère, le mythe d’Orphée, celui d’œdipe…).

    - Adaptation d’une œuvre tragique ou épique au registre comique (exemple : L’Iliade d’Homère devient La belle Hélène d’Offenbach).

    - Réciproquement, à l’heure actuelle, de nombreux scénarios de films deviennent des romans (exemple : Indiana Jones de Spielberg est vendu en livre de poche, collection J’ai lu).

    On n’en finirait pas de citer des milliers d’autres exemples…

    Or, dans tous ces cas, ce qui est le plus souvent conservé, malgré la différence des médias, c’est ce qu’il faut bien considérer comme un invariant relatif : la structure dramatique de l’œuvre.

    On objectera que certaines adaptations trahissent l’œuvre originale. C’est vrai. Mais l’exception confirme la règle. S’il y a trahison, c’est qu’il y avait quelque chose à trahir ! Et c’est évidemment la structure dramatique elle-même, qui constitue le cœur de l’œuvre, qui a été trahie.

    Ce qui renforce notre thèse :

    1) Une œuvre littéraire est fondamentalement constituée par sa structure dramatique, qui est - relativement - indépendante du média dans lequel elle s’exprime (sinon le concept d’adaptation perdrait son sens).

    2) Cette structure dramatique s’exprime par un script, c’est-à-dire un texte écrit. Long ou court, précis ou détaillé, peu importe. Mais dans tous les cas suffisant pour donner à l’œuvre son visage essentiel, sinon unique.

    La source : l’art de conter

    La raison en est bien simple. A l’origine, toute histoire, tout récit est oral. Et toute la source des œuvres littéraires se situe en une seule : l’art de raconter une histoire en public (souvent le soir, au coin du feu, devant un groupe d’amis). Ce n’est que tardivement que cet art de base s’est différencié :

    - selon les genres : poésie lyrique, épopée, tragédie, comédie, roman…

    - selon les médias : théâtre, livre, cinéma, BD, vidéo, etc.

    Si, tout petit déjà, vous saviez captiver un auditoire de parents ou d’amis, en racontant des histoires, vous possédez l’essentiel des aptitudes pour structurer un récit. Mais ces aptitudes naturelles doivent être travaillées et approfondies pour accéder au stade du professionnel et des œuvres publiables.

    Tel est le but de cet ouvrage. Il allie la réflexion théorique à la mise en pratique détaillée.

    Mais avant de rentrer dans le détail, il convient d’approfondir le concept central de ce livre : la structure dramatique d’un récit.

    III. LES TROIS COMPOSANTES DE LA DRAMATURGIE

    Quatre définitions

    A travers les définitions du dictionnaire de ces 4 termes clés, nous allons définir notre problème : intrigue, scénario, dramaturgie, script

    Bien que fortement liés, ces termes vont s’avérer complémentaires pour définir notre objet. Cela, selon le schéma 2 (page suivante).

    Schéma 2 : Le triangle dramaturgique

    1. L’intrigue

    • Intriguer : 1. Embarrasser et/ou étonner quelqu’un en excitant sa curiosité. Ex. : Sa disparition intriguait ses voisins.

    2. Mener une intrigue, recourir à l’intrigue : manœuvrer en vue d’une fin. Ex. : Il intriguait pour obtenir ce poste.

    • Intrigant(e) : 1. Adjectif qui embarrasse, qui suscite l’étonnement ou la perplexité ou la curiosité de quelqu’un. Ex. : Une situation intrigante.

    2. Substantif : une personne qui manœuvre en vue d’obtenir un avantage. Ex. : C’est un intrigant.

    • Intrigue : 1. Ensemble de combinaisons secrètes et/ou compliquées (synonyme de manœuvres).

    2. Liaison amoureuse, souvent clandestine et brève.

    3. Ensemble des événements principaux et successifs d’un roman, d’une pièce de théâtre, d’un film (synonyme de : action, scénario).

    2. Le scénario

    • Du latin scenarium.

    1. Scène de théâtre aménagée pour le jeu des acteurs.

    2. Décors successifs placés sur cette scène.

    3. Par extension (moderne) : succession des actes et des scènes qui sont prévus pour être joués dans ces décors.

    4. (moderne) : succession des actions (d’un film) comprenant des indications techniques et les dialogues (synonyme : script).

    5. Par extension : tout processus devant se dérouler selon un ordre préétabli.

    • Scénariste : Personne qui écrit des scénarios de films, de bandes dessinées… (pour le théâtre, on dit plutôt dramaturge).

    3. La dramaturgie

    • Drame : 1. En histoire littéraire : genre théâtral alliant le pathétique et le réalisme (tragique ou comique). Ex. : le drame bourgeois (au 18e siècle), le drame romantique (au 19e siècle).

    2. Par opposition à comique, toute pièce ou œuvre littéraire à caractère pathétique ou tragique.

    3. Par extension : suite d’événements malheureux, tragiques ou terribles (synonyme de tragédie, catastrophe). Ex. : Un drame passionnel.

    4. Formes : le drame, le mélodrame, le psychodrame…

    Dramatique :1. Ouvrage littéraire destiné au théâtre.

    2. Qui a un caractère palpitant, émouvant, poignant…

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