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Techniques avancées de la fiction: Guide pratique
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Livre électronique213 pages2 heures

Techniques avancées de la fiction: Guide pratique

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À propos de ce livre électronique

Pour vous guider dans l'écriture de vos romans, de vos nouvelles et de vos scénarios

Ce livre s'adresse à tous ceux qui veulent écrire de la fiction, débutants ou confirmés. Il attire l'attention sur des points-clés méconnus : Comment créer pour le héros un conflit entre plusieurs milieux ? Comment créer des personnages qui tiennent la route ? Comment choisir un point de vue narratif ? Quels décors choisir ? Comment créer la tension narrative : surprise, curiosité, suspense ? Comment créer une chute surprenante ? Etc.

Un guide pratique qui se base sur 7 questions-clés qui sont au départ de tout travail littéraire.

EXTRAIT

Dans la mesure ou le roman moderne raconte la confrontation du héros et du monde naturel et social, il est tout à la fois psychologique et social.
Il ne peut plus, à la manière ancienne, se limiter a être une biographie (individuelle) ou une chronique sociale (collective). Il doit être les deux à la fois, et souvent en même temps.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Louis Timbal-Duclaux, né en 1941 à Toulouse, est diplômé de l'École des hautes études commerciales (1963) et licencié en sociologie (1964).
Entré en 1966 au département des relations publiques du Gaz de France, Louis Timbal-Duclaux a poursuivi toute sa carrière dans cette branche. Actuellement il est responsable de la communication écrite à la Direction des études et recherches de l'Électricité de France.
LangueFrançais
Date de sortie28 juil. 2017
ISBN9791096918119
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    Aperçu du livre

    Techniques avancées de la fiction - Louis Timbal-Duclaux

    INTRODUCTION

    Plus et mieux pour raconter votre histoire

    Il y a maintenant plus de 15 ans que j’ai publié chez Ecrire Aujourd’hui les titres suivants :

    J’écris mon premier Roman.

    J’écris des Nouvelles et des Contes.

    J’écris mon premier Polar.

    Le travail du style littéraire (sur la rédaction détaillée du texte).

    Techniques du récit et composition dramatique (sur la construction des scénarios).

    Ces ouvrages, et d’autres, sont toujours valables et continuent à être édités. Toutefois, ma réflexion a progressé et j’ai pensé utile de publier ce livre comme complément aux précédents. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, de le lire en premier, car il est suffisamment autonome pour former un tout.

    Sept questions clés qui balisent ce livre.

    J’ai appris que, pour étudier une question, il fallait se poser les 7 questions clés : QQO CQPC (à retenir sous la formule : cucul haut, c’est cul pet !).

    Ces questions peuvent à leur tour être précisées à l’aide de prépositions. Par exemple : avec qui ? par qui ? pour qui ? etc , etc.

    Quand vous avez à construire une histoire (nouvelle, roman, scénarios) vous devez impérativement poser et résoudre ces questions au brouillon. Tant que ce ne sera pas fait, vous risquez de patauger...

    1 - Qui ? Ce sont les personnages. Qui veut quoi ? C’est le personnage du héros. Il désire quoi ? Le personnage ou l’objet qui est le but de sa quête. Poussé par qui ? C’est le personnage du mandateur (celui qui désigne au héros l’objet de sa quête). Au bénéfice de qui ? C’est le personnage du bénéficiaire de cette quête. Avec l’aide de qui ? C’est le personnage de l’auxiliaire. Contre qui ? C’est l’adversaire. Tant que vous n’avez pas déterminé ces personnages, vous n’avez pas tout votre sujet. Mais comment construire tous ces personnages ? Réponse : chapitre 7.

    2 - Fait quoi ? La réponse est le scénario qui détermine la séquence de vos épisodes, de vos actes et de vos scènes. Réponse générale dans mes livres précédents et le chapitre 5.

    3 - Où ? La réponse est dans le choix de vos décors : unique ou multiples. Réponse au chapitre 8.

    4 - Quand ? Renvoie à la question du temps. La succession des scènes. La construction du scénario (retours en arrière). Des éléments de réponse dans le chapitre 9.

    5 - Comment ? Comment les personnages vont-ils se comporter ? Et surtout : comment l’auteur va-t-il présenter l’histoire au lecteur ?

    - Comment choisir un genre ? réponse dans le chapitre 4.

    - Comment narrer ? réponse dans le chapitre 6.

    - Comment provoquer le plaisir de lire ? réponse dans le chapitre 10.

    - Comment surprendre par une chute inattendue ? réponse dans le chapitre 11.

    - Faut-il que l’auteur intervienne lui-même dans son récit ? réponse dans le chapitre 12.

    - Comment donner de l’épaisseur à votre récit ? réponse dans le chapitre 13.

    - En pratique, comment les grands auteurs s’y prennent-ils ? essai de réponse au chapitre 14 (avec trois exemples fameux).

    6 - Pourquoi ? Quelles sont les motivations des personnages (et, derrière eux, l’auteur) ? S’agit-il d’un combat de l’individu contre son milieu social (voir chapitre 1). Le héros est-il tiraillé entre plusieurs mondes d’appartenance ? (voir chapitre 2). Le héros et les autres, sont-ils à la recherche du bonheur ? De quels bonheurs ? (voir chapitre 3).

    7 - Combien ? Cette dernière question recoupe en pratique toutes les autres questions pour les préciser :

    - Qui ? combien de personnages ?

    - Fait quoi ? combien d’épisodes ?

    - Où ? combien de lieux ? (un seul ou plusieurs ?).

    - Quand ? Combien de temps ? (un seul ou plusieurs ?).

    - Comment ? Une seule voix narrative ou plusieurs ? Une fiction à chute ou pas ? Simple chute ou double chute ? Un retour en arrière ou plusieurs ? Etc.

    Retenez bien ces sept questions : Elles sont à la base de tout travail littéraire. Et pour résoudre votre problème d’écriture il faudra vous les poser souvent. Et tenter de répondre en les harmonisant aux autres.

    Bonne lecture et bonne écriture.

    Première Partie

    DÉTERMINER LE CADRE GÉNÉRAL DE

    VOTRE FICTION

    Pourquoi ? Comment ?

    Chapitre 1

    Pourquoi ?

    L’Essence du Roman : l’individu contre la société et leurs médiations

    Le roman moderne est né à la Renaissance en parallèle avec le développement de la conscience individualiste de la bourgeoisie.

    C’est un genre moyen, multiforme, à mi-chemin entre des genres plus anciens : de l’optimisme de l’épopée et du conte, et du pessimisme de la tragédie et du poème lyrique.

    Il raconte les aventures d’un héros imparfait dans un monde encore plus imparfait que lui.

    Cette connaissance est utile à tous ceux qui veulent écrire à leur tour un roman.

    I - Genèse du Roman Moderne

    Le genre romanesque naît à la Renaissance.

    Posons une définition que nous expliquerons ensuite. Cette définition est celle de Lukacs dans son essai Théorie du roman (1910) : Le roman est l’histoire de la recherche dégradée, par un héros dégradé, de valeurs authentiques, dans un monde dégradé, mais pas de la même manière, ni au même degré.

    Cette définition doit être comprise par rapport au genre antérieur de l’épopée. En effet le roman moderne naît dans le monde occidental à peu près à la même époque que les temps modernes, c’est-à-dire la Renaissance.

    Tout à la fois le roman appartient à l’ancien genre épique, mais constitue une importante variation par rapport à lui.

    La toile de fond de cette évolution, c’est donc l’avènement des Temps Modernes, marqués par toute une série de bouleversements socio-économiques :

    - Les grandes découvertes et la colonisation qui met en rapport, pour la première fois, l’Occident et les autres continents avec leurs civilisations différentes.

    - La fracture religieuse entre catholiques et protestants et les luttes et guerres qui ont suivi.

    - L’invention de l’imprimerie et la diffusion d’une culture écrite relativement libre par rapport aux traditions orales coutumières.

    - Enfin et surtout : la montée d’une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie marchande (puis industrielle et financière), entre le peuple paysan et la noblesse. Avec l’émergence d’une nouvelle valeur : l’individualisme, qui contraste avec les valeurs communautaires du Moyen Âge.

    Les 4 genres anciens

    Deux genres dominaient précédemment : le conte et l’épopée. Le conte était essentiellement populaire et conservateur des valeurs populaires. De même, l’épopée célébrait essentiellement les valeurs chevaleresques de la noblesse. Ainsi, ces deux formes de récits sont à la fois conservatrices de l’ordre social, et à tonalité finale optimiste. Après une période de désordre, on célèbre, à la fin l’ordre social à nouveau retrouvé grâce à l’action du héros. Ce dernier partage les mêmes valeurs que son groupe social, et s’oppose essentiellement aux ennemis extérieurs à ce groupe (animaux féroces, bandits, envahisseurs...)

    Par contraste, deux autres genres, mettaient en lumière la rupture sociale entre le héros et le monde : la tragédie et la poésie lyrique.

    - La tragédie met en scène un héros en opposition profonde avec les valeurs de sa communauté, qui lutte contre elle, et qui finit par perdre tout, y compris sa vie.

    - De même, la poésie lyrique, de l’époque des troubadours évoquait l’amour impossible entre le chevalier et sa dame (voir par exemple le mythe de Tristan et Iseut qui ne peuvent s’aimer dans ce monde terrestre).

    Au total, les 4 genres littéraires de l’époque ont un point commun : la dominance des valeurs communautaires sur les valeurs individuelles.

    Cela s’explique bien par les conditions de vie de cette époque, marquée par les terribles fléaux que sont : la guerre, l’insécurité permanente, la famine et les épidémies. Ou bien l’individu s’intègre à son groupe social et participe à la nécessaire solidarité face au malheur ; ou bien il est rejeté dans les ténèbres extérieurs (bannissement, mort). C’est le mode de vie qui existe encore dans bien des peuples du tiers-monde.

    L’émergence du roman

    Le roman naît à la Renaissance et exprime essentiellement les valeurs de la nouvelle classe montante : la bourgeoisie. Avec ses nouvelles valeurs d’individualisme et d’intimité familiale, dans un monde nettement plus complexe et évolutif...

    Le héros n’est plus entièrement positif, comme dans l’épopée ou entièrement négatif, comme dans la tragédie : il devient plus complexe avec ses zones d’ombre et de lumière. D’où l’explication du terme de héros dégradé.

    D’autre part, face à ce héros dégradé, on ne trouve plus un monde monobloc avec les bons et les méchants, mais un monde dégradé beaucoup plus complexe et nuancé. Les classes sociales sont plus nombreuses et plus perméables. La naissance des nations et des Etats modernes brouille la belle simplicité des appartenances communautaires. La mobilité géographique, la naissance des grandes villes, le pluralisme religieux et idéologique, multiplient les appartenances. Le héros du roman moderne est ainsi un être déchiré de l’extérieur, au carrefour de plusieurs mondes : famille, village, patrie, profession, religion, philosophie de la vie, amour et sexualité, classe sociale...

    Un héros problématique

    Ainsi le héros de roman est-il, pour le moins problématique : vulnérable, imparfait, obsédé...

    Dans les cas les plus extrêmes ce peut être un héros démoniaque, fou ou criminel (comme on le voit aujourd’hui dans les thrillers américains). Ou encore un fanatique, prêt à tout pour servir un idéal idéologique (guerre, révolution...).

    Mais dans la plupart des cas, le héros de roman est simplement imparfait, et conscient, quelque part, de l’être. Ce qui ne l’empêche pas, bien au contraire, de se poser comme une conscience critique vis-à-vis du monde qui l’entoure. C’est en quelque sorte un borgne au pays des aveugles.

    Ce héros aspire à un monde meilleur et plus authentique, mais tout en sachant, quelque part en lui, qu’il n’a rien lui-même de parfait : il est lui-même un héros dégradé, dans un monde qui l’est aussi, mais pas au même degré, ni de la même façon. Par exemple il va aspirer à l’amour, mais dans un monde corrompu par l’argent (ou vice-versa). Ou encore, comme don Quichotte, il aspire au monde chevaleresque des ses pères, alors que le monde où il vit ne songe plus qu’a s’enrichir.

    Ce n’est pas un hasard si le roman est essentiellement une œuvre en prose : il exprime le prosaïsme du monde bourgeois.

    Ainsi le roman moderne exprime les aventures imparfaites d’un héros imparfait dans un monde encore plus imparfait que lui. La seule chose qui reste parfaite est l’idéal du héros : ses valeurs authentiques qui, sur le mode plus ou moins formulé, organisent sa vision du monde.

    Mais, il va de soi que ces valeurs peuvent être fort différentes : à la fois à cause de l’époque du monde du roman et du héros lui-même. Et donc différentes d’un roman à l’autre. D’où une grande variété de romans possibles.

    II - La typologie générale des romans

    Très schématiquement, on peut considérer, avec Lukacs, quatre grands types de romans. Cela en fonction des rapports qui s’établissent entre le héros et le monde.

    1 - Le roman de l’idéalisme abstrait

    Il se caractérise par la grande activité d’un héros idéaliste, dont la conscience est trop étroite par rapport à la complexité récente du monde. Le prototype en est don Quichotte poursuivant son idéal chimérique de chevalerie dans un monde embourgeoisé. Le Julien Sorel de Le Rouge et le Noir de Stendhal est aussi (en plus complexe), dans ce cas : il rêve d’héroïsme napoléonien dans le monde bourgeois de la monarchie de Juillet. Madame Bovary aussi.

    2 - Le Roman psychologique

    Il est orienté par l’analyse de conflits de la vie intérieure d’un héros non plus actif, mais largement passif face aux évènements. A l’inverse, ce héros a une conscience trop large pour se satisfaire du monde prosaïque et conventionnel de son époque. Exemple : L’éducation sentimentale de Flaubert. Son héros passe beaucoup de temps à regretter les occasions perdues sur un mode nostalgique. A force de s’analyser, il oublie de vivre, et le regrette à la fin... C’est le cas du Swann de Proust (tome 1 de la Recherche).

    3 - Le roman d’apprentissage

    Dans ce type de roman, le héros finit par résoudre son problème entre lui et le monde en auto limitant son idéal. Tout à la fois, à la fin, il n’accepte ni le monde tel qu’il est, ni ne renonce définitivement à ses valeurs, mais décide de tempérer son idéal dans un monde possible ou vivable. Faisant ainsi preuve d’une certaine maturité adulte, par rapport à sa révolte adolescente. Exemple : le Wilhelm Meister de Gœthe.

    4 - Le roman existentialiste contemporain

    A partir de 1920 en Europe, le roman moderne va encore plus loin : il met en doute l’identité stable du héros. On trouve cette tendance chez des novateurs comme Proust, Joyce ou Kafka. Chez des philosophes existentialistes comme Camus ou Sartre. Ou encore dans le mouvement du Nouveau Roman avec Nathalie Sarraute, Roble Grillet, Claude Simon, et certains autres... Dans un monde où règne désormais la marchandise, on assiste à une sorte de désintégration ou de dissolution du héros, broyé par les bureaucraties ou les contraintes de l’économie, ou les totalitarismes divers.

    Pour exprimer cette débandade, le roman lui-même part en débandade en remettant en cause ses bases même : identité du héros, structure narrative, stabilité du narrateur, etc...

    Six types de romans de genre

    D’une certaine manière, ces quatre formes de roman se succèdent au fil des siècles. Mais, en même temps, il ne se suppriment pas : ils coexistent et entrent en concurrence. Si bien que, dans la production actuelle, on trouve finalement 6 types de romans :

    - Les romans épiques à l’ancienne (James Bond)

    - Les romans contes de fées à l’ancienne (Delly, Barbara Cartland)

    - Les romans idéalistes à la manière des don Quichotte activistes

    - Les romans psychologiques à héros passif.

    - Les romans d’apprentissage à héros mûrissant.

    - Les Nouveaux romans déstructurés et problématiques.

    Si vous voulez écrire un roman, cette grille peut servir à vous situer.

    III - Les techniques du romancier

    L’humour ou l’ironie du romancier

    De la définition même que nous avons donné du roman moderne, découle une conséquence très importante : l’impossibilité pour le romancier de s’identifier totalement à son héros.

    Pour montrer un héros dégradé dans un monde dégradé, le romancier doit dépasser la conscience de son héros, s’en distancer quelque peut...

    Selon les cas, ce nécessaire recul peut être assimilé à de l’humour (compatissant), ou de l’ironie (un peu hostile).

    Il faut à la fois

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