Fin 1996, Virginie Despentes et son éditeur, Florent Massot, étaient photographiés pour Technikart par Philippe Munda. Nous avions prévu de les habiller en mariés, mais le styliste ignorait que Virginie était si grande, et Florent, si mince. Ils avaient donc échangé leurs costumes, lui posant en robe, assis sur ses genoux à elle, vêtue d’un smoking. Je les ai interviewés dans la foulée, sans qu’ils se changent. Une image assez prophétique. Les débuts de Virginie Despentes ressemblent à une suite d’heureux hasards. Florent Massot s’occupe alors d’un fanzine de culture hiphop, 1Tox. Elle lui a envoyé une cassette de sa musique, du trip-hop, qu’il trouve trop molle. Comme il est aussi éditeur, elle lui a fait parvenir le manuscrit de Baise-moi, avec un titre écrit façon tag. « Je l’ai encore, c’est l’une des rares choses que j’ai gardées. Whaou! c’était vraiment conforme au titre: la langue de notre génération, celle de la Street culture qui existait dans la littérature américaine et pas en France. »
Ils se rencontrent dans un bar près de la gare Montparnasse, où elle débarque de chez ses parents, en Bretagne. « Je n’avais aucune idée de ce à quoi elle pouvait ressembler, il n’y avait Son manuscrit a été refusé par plusieurs éditeurs, parfois par des lettres affirmant: