Vanity Fair France

VIEILLIR, DIT-ELLE

J’ai toujours aimé Laure Adler. Cela remonte à loin, à l’époque où elle présentait l’émission « Le Cercle de minuit » (1994-1997) sur le service public quand il avait encore de la gueule. À l’époque, j’étais chroniqueur télé pour et je me souviens d’une émission franchement délirante – on n’imaginerait plus ça aujourd’hui – où elle avait invité le gourou de l’hypnose, François Roustang, dont Emmanuel Carrère parle très bien dans son dernier bouquin, : alors qu’il est très mal, il va le voir, dit qu’il est au bord du suicide, ce à quoi Roustang répond : « Le suicide a mauvaise presse, mais il est parfois une solution. » Cela avait bien calmé l’écrivain bipolaire. Nous sommes donc au milieu des années 1990. Laure Adler (à l’époque elle s’habillait presque tout le temps en cuir) invite Roustang et décide de faire toute son émission sous hypnose. J’étais fasciné. Le lendemain, j’avais rédigé ma chronique sur cette première au monde, sans doute pour le moins osée et spectaculaire mais qui racontait néanmoins quelque chose. Elle divulguait une pratique qui semblait relever du charlatanisme alors qu’elle allait devenir courante un quart de siècle plus tard. Laure Adler a toujours été Du genre à inviter le philosophe trans Paul B. Preciado pour parler de Simone de Beauvoir. Au Décembre, un prix littéraire où nous siégeons tous les deux, créé en 1999 par Pierre Bergé (que Laure Adler connaissait depuis les années Mitterrand et qui lui a toujours fait confiance au point de la placer au conseil de surveillance du quand il a racheté le journal avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse), nous sommes souvent sur la même longueur d’onde. Le théâtre est sa passion. Elle a sans doute compris très tôt que, dans le milieu du journalisme culturel où tout le monde se doit d’être désormais polyvalent, seuls ceux et celles qui s’intéresseront au théâtre seront réellement prédominants. Elle y passe ses soirées, tout en animant une émission quotidienne sur France Inter (heureusement

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