Ecrire et être édité: Guide pratique
Par Victor Bouadjio
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À propos de ce livre électronique
Que vous écriviez déjà ou non, prêtez-vous à l'expérience suivante. C'est un exercice que nous vous proposons depuis longtemps dans Ecrire Magazine. Choisissez un thèmes quelconque, et rédigez un texte s'y rapportant, faisant deux à trois pages. Retravaillez le texte à fond et laissez le reposer quatre ou cinq jours. Réécrivez le en écartant impitoyablement tous les passages qui ne vous satisfont pas. Etes-vous satisfait du nouveau résultat ? Gardez maintenant ce texte dans un tiroir, et ne le ressortez qu'un mois ou deux plus tard.
Résultat : vous avez la nette impression que c'est quelqu'un d'autre, caché en vous, qui est l'auteur de ce travail que vous redécouvrez, et avec quelle fierté ! C'est cela l'écriture, et la plus grande satisfaction qu'un auteur puisse en tirer est de voir à travers elle, comme dans un miroir à multiples facettes, tous les personnages créatifs qui se trouvent à la fois réunis en lui.
La démarche de cet ouvrage pratique est de vous faire découvrir les nombreuses facettes de votre talent d'écrivain.
EXTRAIT
Le tout n'est pas de disposer d'un coin calme pour pouvoir écrire. Il faut aussi, et surtout, en avoir le temps. La très grande majorité des gens qui portent en eux un projet d'écriture ont une activité professionnelle qu'ils exercent à plein temps. Et peut-être même ce dilemme constitue-t-il, selon un certain principe lié aux situations contrariantes, le stimulant principal. A l'intéressé(e), alors, de mettre en place une gestion astucieuse de son temps pour insérer la pratique de l'écriture dans sa vie et dans son quotidien.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Français d''origine camerounaise, Victor Bouadjio est écrivain et directeur des éditions Ecrire Aujourd'hui. Après des études scientifiques à l'Université de Parie XI (Orsay) et aux Etats-Unis, il a enseigné pendant neuf ans dans le secondaire et à l'Université de Nantes (IUT) avant de se consacrer à l'écriture. Il a reçu le Grand Prix de l'Afrique noire en 1990 avec son roman, Demain est encore loin.
Il est vice-président des Anneaux de la Mémoire de Nantes.
En savoir plus sur Victor Bouadjio
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Aperçu du livre
Ecrire et être édité - Victor Bouadjio
CHAPITRE 1
AUTOUR DU TRAVAIL D’ÉCRITURE
LE CADRE DE TRAVAIL
Trouver un coin tranquille pour écrire ne va pas toujours de soi, sauf pour ceux qui vivent seuls. Les écrivains, sur la question, ont acquis depuis toujours la réputation d’êtres solitaires. Pascal n’écrivait-il pas, dans ses Pensées : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre » ? Le problème prend une tout autre dimension lorsque vous avez une famille et des enfants en bas âge. Prenant un long congé de maternité, certaines femmes font le projet de faire d’une pierre deux coups : élever leur enfant et écrire un livre qui les obsède depuis longtemps. Chemin faisant, elles s’aperçoivent que cela n’est aisé que si elles font appel à une nourrice qui prend chez elle Bébé pendant que le mari est au travail, et que les autres enfants sont à l’école. Elles pourront alors vraiment s’isoler et écrire en toute quiétude.
Cas extrême, bien que courant. En deçà, la cohorte des gens rêvant d’un ouvrage publié est impressionnante et, parmi les écueils rencontrés, la difficulté de disposer d’un lieu calme de travail figure en bonne place. Le projet d’écrire, la volonté de le faire sont pourtant là, qui s’intègrent dans les réalités quotidiennes (présence constante de la famille, d’amis, de collègues) et ne peuvent pas se concrétiser sans un cadre de travail approprié.
Certaines personnes sont incapables de se concentrer, ne serait-ce qu’une minute, à côté d’un appareil de musique, d’une télé en marche, d’un chat qui ronronne ou d’un chien qui est susceptible de se mettre brusquement à aboyer. Il leur appartient alors, s’ils désirent écrire sérieusement, de s’arranger pour trouver un endroit adéquat avant de commencer à écrire. Si vous vous savez incapable de rester à côté d’un poste de télévision sans être tenté de voir ce qui s’y passe, le plus sage serait de vous en éloigner. De même si vous ne pouvez pas supporter jusqu’à ce bruit caractéristique des réfrigérateurs qui sont branchés.
Et si, localement, malgré toute la diplomatie déployée il s’avère impossible de trouver un arrangement pour vous créer cet univers intérieur de travail alors que vous avez projet, volonté et temps, songez à trouver ce coin ailleurs. A condition, encore une fois, d’avoir du temps pour écrire. Et ça, c’est un autre problème.
LA DISPONIBILITÉ
Le tout n’est pas de disposer d’un coin calme pour pouvoir écrire. Il faut aussi, et surtout, en avoir le temps. La très grande majorité des gens qui portent en eux un projet d’écriture ont une activité professionnelle qu’ils exercent à plein temps. Et peut-être même ce dilemme constitue-t-il, selon un certain principe lié aux situations contrariantes, le stimulant principal. A l’intéressé(e), alors, de mettre en place une gestion astucieuse de son temps pour insérer la pratique de l’écriture dans sa vie et dans son quotidien.
Mais comment, après une pleine journée de travail, même dans son coin calme, vous mettre à écrire, sachant que le jour d’après, dès le saut du lit, il faudra que vous vous tourniez vers une autre journée de travail ? Dans ces conditions, les seules occasions restent les fins de semaine et les vacances. Les vacances, justement. Vous résoudrez-vous aisément à changer, à l’occasion des vacances, une occupation par une autre aussi prenante que l’est l’écriture, au lieu d’aller vous changer les idées ailleurs en prenant du bon temps ? Tout dépend, bien évidemment, du sérieux que vous accordez à votre projet d’écriture. Qui veut aller loin ménage sa monture, dit-on. Si vous voulez pouvoir écrire, il faut que vous vous en donniez le temps, malgré vos occupations habituelles, et en intégrant astucieusement l’agréable à l’utile. La joie que procure l’activité d’écrire est une joie qui se paie en retour : par l’effort, les privations, et par bien des sacrifices.
Certains grands écrivains qui se consacrent entièrement à leur œuvre, tels Robert Sabatier et Michel Ragon, déclarent gérer leur temps avec rigueur et méticulosité. Quant aux gens qui, n’ayant encore jamais publié d’ouvrage, doivent difficilement (souvent douloureusement) prélever du temps dans leur vie pour écrire, il conviendra qu’ils gèrent ce projet non pas comme quelque chose de facultatif (dès lors qu’ils ont commencé à écrire), mais comme une sérieuse entreprise individuelle à mener à bien, coûte que coûte. Il n’est pas possible d’écrire un ouvrage susceptible d’intéresser un éditeur et, partant, le public, sans lui consacrer beaucoup de temps et d’effort.
Enfin, une méthode pour tirer le maximum de profit de vos vacances, étant entendu que vous désirez les utiliser au mieux pour écrire, c’est de les entamer en ayant déjà jeté les bases du travail à accomplir. Être encore à vous interroger, au début des vacances, sur la forme et le genre (roman, essai, etc.) à donner à votre futur ouvrage, alors que vous auriez pu le faire longtemps à l’avance, c’est diminuer considérablement vos chances d’épuiser votre temps libre avec un bon résultat littéraire. Vous pouvez avoir, tout au long de l’année, établi le synopsis de votre livre, l’avoir peaufiné plusieurs fois, en avoir discuté avec conjoint et amis pour y déceler les faiblesses et les imperfections ; vous pouvez même l’avoir commencé et avancé de façon significative. Dans ce cas, tout le temps disponible sera utilisé à rédiger, à avancer, à se rapprocher de la fin (sinon de l’atteindre) de votre histoire.
Si vous êtes un travailleur acharné, avec 7 pages par jour et pour un mois de vacances, vous pouvez revenir muni de plus de 150 pages (en soustrayant les jours de vide, de fatigue et de sortie avec la famille), ce qui peut bien correspondre à un livre.
Donc, si vous êtes vraiment décidé à écrire, vous pouvez toujours le faire, même si vous exercez une profession à plein temps. Il faut seulement bien tenir votre sujet, et avoir la ferme volonté de réaliser votre rêve. Cette volonté de parvenir à vos fins sera votre meilleur partenaire, qui vous donnera des idées pour contourner les difficultés qui paraissent, disons-le, infranchissables aux yeux de ceux qui hésitent devant l’effort à déployer.
L’AUTODISCIPLINE
Au lycée, à l’université, lorsque les professeurs dirigeaient plus ou moins notre travail, notre succès n’était pas pour autant garanti. Leur assistance nous aidait à placer des repères dans notre emploi du temps (devoir à remettre tel jour, étude de tel chapitre jusqu’à la page x, laisser tomber tels paragraphes inutiles, etc.), nous simplifiant nos études d’une certaine manière. Plus tard, quand nous décidons d’écrire un livre, nous sommes loin de ce contexte. Nous nous attaquons cette fois à une entreprise solitaire, considérablement plus ardue, où nous n’avons aucun professeur, aucun camarade assis à côté de nous et qui nous stimule par son acharnement au travail. Nous n’avons rien de tout cela. Nous avons même très peu de chance d’avoir à notre portée un écrivain auprès de qui nous irions demander conseil.
Notre seul bagage, c’est notre expérience de lecteur de livres, que nous allons devoir utiliser pour en écrire un autre ! Car il s’agit d’écrire un livre sur le modèle de l’un que nous avons pu lire et qui nous a plu. D’ailleurs, nous poursuivrons notre travail d’écriture sans cesser de lire d’autres livres, beaucoup d’autres. Lire, quand on écrit, c’est comme faire des exercices physiques quand on veut avoir un corps souple. Sait-on toujours que les écrivains sont de grands consommateurs de livres ? Certains avouent ne plus pouvoir écrire s’ils ne devaient plus lire leurs auteurs favoris.
Tout ceci pour dire que notre seule école, pour nous qui nous lançons dans l’écriture, activité solitaire par excellence, c’est la pratique des livres. Mais, bien évidemment, il ne suffira jamais de pratiquer les autres auteurs. Condition sans doute nécessaire, elle sera loin d’être suffisante.
Sans une rigoureuse discipline personnelle, il n’est guère possible de rédiger un texte de roman ou de nouvelle qui soit vraiment achevé, même aux yeux de son propre auteur. S’il y a un domaine où le hasard n’intervient pas, c’est bien celui-ci. Encore moins la chance !
L’autodiscipline ? Un nombre important de sollicitations extérieures tenteront constamment de vous éloigner de votre table de travail. Il s’agira d’y résister, de garder le cap, de continuer à amasser les pages, de garder le fil de votre histoire, de ne pas fausser compagnie à vos personnages. Vous ne pourrez y parvenir qu’en sachant repousser une violente envie de sortir pour des motifs futiles, refuser (courtoisement) une invitation qui tombe dans votre période de fertilité littéraire. Il s’agira de vous lever à 4 heures du matin pour vous mettre au travail, si vous écrivez mieux le matin que le soir, ou de vous coucher tard, à minuit ou à 1 heure du matin si c’est le contraire. Il s’agira de prendre une tasse de café pour chasser un état de somnolence au moment où vous progressez dans une phase de votre histoire, au lieu de vous laisser tomber sur le canapé et vous endormir, au risque de ne savoir où vous en étiez avant la pause.
Votre autodiscipline ira encore plus loin. Sachant comment votre alimentation influe sur votre esprit, sur son agilité, et l’importance qu’elle revêt dans la santé de tout travailleur sédentaire (en particulier de celui qui travaille toujours assis), vous ne pourrez plus vous permettre de vous nourrir n’importe comment. Si on connaît les aliments qui alourdissent, ceux qui se digèrent mal, on ne pense pas toujours à les éviter. Cela demande aussi une certaine dose d’autodiscipline.
APPRENDRE A TAPER A LA MACHINE
Que vous écriviez pour être publié ou pour votre propre plaisir, la dactylographie, autrefois réservée aux secrétaires et à certains écrivains, s’est généralisée et, pourrait-on ajouter, démocratisée. Pour pas cher, on peut désormais trouver, même d’occasion, des machines à écrire donnant des textes de très bonne qualité. Si vous êtes un écrivain qui se cherche encore, il ne serait pas sage de tomber dans la polémique qui oppose la plume à la machine à écrire. Certains grands écrivains peuvent se permettre d’opter pour leur stylo auquel ils restent affectivement attachés, parce qu’ils gagnent assez bien leur vie pour pouvoir s’offrir les services d’une secrétaire qui retape leur texte manuscrit. Car aucun éditeur, de nos jours, n’envisagera même de lire votre texte s’il n’a pas été dactylographié. A moins qu’il n’ait rêvé que c’est le prochain Goncourt…
Il y a aussi les traitements de texte. C’est souvent qu’on entend des gens exprimer (parfois avec véhémence) leur désintérêt pour ces programmes de dactylographie et de mise en page électroniques. Lorsqu’on essaie d’aller plus loin dans la discussion, on est surpris de s’apercevoir que ces antitraitements de texte
n’avaient encore jamais essayé cette technique d’écriture, et que leur position dérive davantage de la peur de l’informatique que d’une déception suite à une pratique de la chose. Faux problème. Si vous avez vraiment essayé d’abandonner la plume pour le clavier et si cogiter devant un écran qui reluit vous perturbe définitivement, là on peut vous comprendre. Avant de fantasmer sur le manuscrit de votre livre devenu célèbre, et manuscrit coté tant de milliers de francs, il faut auparavant l’avoir publié, ce livre !
Quand il ouvre l’enveloppe contenant votre manuscrit, l’éditeur s’attend à trouver un texte lisible, propre, bien organisé, qui ne lui posera strictement aucun problème au plan de la graphie. Il ne se livrera jamais à une étude graphologique pour savoir s’il y a un écrivain qui sommeille en vous et qui a besoin d’être révélé au public. Ce qu’il va faire, et vous vous en doutez, c’est se mettre à lire pour essayer de prendre connaissance de votre histoire et de sa qualité littéraire. Si le déchiffrage de votre texte est pénible, vous voilà d’emblée avec un sérieux handicap, car le pauvre éditeur n’a pas reçu seulement votre texte, mais plus d’une centaine dans le mois !
Apprendre à taper à la machine est un investissement que vous ne regretterez jamais. Si vous n’avez pas de quoi vous offrir une machine à écrire, songez à emprunter celle d’un(e) ami(e) mais, encore une fois, vous en trouverez certainement une d’occasion qui vous donnera satisfaction. Ouvrez les journaux gratuits qui pullulent dans toutes les villes aujourd’hui, vous trouverez une annonce de machine à vendre pour moins de 350 F. A peine plus chère qu’un livre.
LIRE, LIRE, LIRE
Lire beaucoup non seulement constitue pour l’esprit un exercice de mise en forme (comparable, encore une fois, au sport pour la forme physique), c’est aussi un moyen d’enrichir son vocabulaire et de s’habituer à la pratique des mots pour exprimer clairement sa pensée, comme le font les grands écrivains. Tout lire, ratisser large : livres, journaux, magazines… Tout ce qui est fait avec un certain soin, ou qui est susceptible d’instruire ou de renseigner. Et on sait comment, de nos jours, l’offre est pléthorique ! L’une des plus belles richesses de la pensée humaine, et des moins onéreuses, est l’accès à la lecture, à la lecture au long cours. Dans quelle ville, quel village n’existe-t-il pas aujourd’hui une bibliothèque ? Combien vous coûtera, pour un an, une carte de bibliothèque ? A peine plus que le prix d’un quotidien ! Et elle vous donnera droit aux prêts de disques, cassettes, microfilms et, si vous ne trouvez pas assez de calme chez vous pour travailler, vous pouvez venir lire tranquillement à la bibliothèque et, à certaines heures, écrire aussi. Ce pourrait être tout un art que de savoir utiliser ces services. Car il y en a beaucoup plus qu’on ne le sait, et qui résident dans la formation et les compétences des bibliothécaires. Ceux-ci connaissent la plupart des écrivains, leurs livres qu’ils ont lus et dont ils pourront vous dire l’essentiel, séance tenante. Voudrez-vous savoir, en vue de vous documenter, quel penseur a écrit sur tel sujet qui vous occupe ? Avant de vous égarer dans les encyclopédies, interrogez votre bibliothécaire. Vous saurez, au moins, vers quelle encyclopédie vous
