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L'évadé de Kâpîssâ
L'évadé de Kâpîssâ
L'évadé de Kâpîssâ
Livre électronique355 pages4 heures

L'évadé de Kâpîssâ

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À propos de ce livre électronique

L’évadé de Kâpîssâ Bob d’Abrant est un officier du Service Action. Envoyé en Afghanistan sous le couvert d’un groupe humanitaire, il est tombé dans un traquenard et le voici otage d’une bande de Talibans. Abandonné par son service, il risque d’être exécuté ainsi que l’ont été trois autres occidentaux. Une nuit, il entend des pas dans l’escalier de la cave où il est détenu et pense que son heure a sonné. Il se prépare à vendre chèrement sa peau… Engagez- vous dans cette surprenante aventure où le fantastique côtoie la réalité ! Découvrez l’étrange milieu dont font partie certains agents du Service Action. Ce groupe est complètement ignoré de la hiérarchie militaire française et du pouvoir politique en place. Qui sont ces êtres mystérieux, aux pouvoirs fantastiques, capables de se jouer des pièges tendus par leurs adversaires ? Quelles sont ces monstrueuses créatures en passe d’asservir la Terre et qui font régner la terreur et le crime par fanatiques interposés ? Seriez-vous capable de subir l’Initiation Majeure par les quatre Éléments, au péril de votre vie ? Imaginez-vous enfermé dans un scaphandre pouvant résister à de fantastiques pressions… Vous avez dû abandonner votre submersible endommagé. Vous êtes en train de couler en plein Atlantique, par plus de deux mille mètres de profondeur. Vos réserves d’air sont épuisées et vous êtes victime d’hallucinations étranges ! Lisez ce livre et vous serez amené à vous poser certaines questions. Est-ce uniquement de la science-fiction, ou bien le récit est-il tiré d’une certaine réalité ?
LangueFrançais
Date de sortie17 août 2012
ISBN9782312004457
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    Aperçu du livre

    L'évadé de Kâpîssâ - Jean-Pierre Soula

    cover.jpg

    L’évadé

    de Kâpîssâ

    Jean-Pierre SOULA

    L’évadé

    de Kâpîssâ

    La fantastique

    odyssée

    de Bob

    D’Abrant

    LES ÉDITIONS DU NET

    70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux

    du même auteur :

    « Le livre de la Genèse décrypté »  aux éditions Oxus

    © Les Éditions du Net, 2012

    ISBN : 978-2-312-00445-7

    Prologue

    Alors que débute le troisième millénaire, l'homme commence tout juste à prendre conscience que l'univers n'est pas celui qu'il croyait connaître. On a déjà découvert plus de deux-cents planètes extrasolaires, à des milliers d'années-lumière. Notre Terre abrite encore de nombreux mystères.

    Il ne se passe pas une semaine, un seul jour, sans qu'une nouvelle découverte ne vienne enrichir nos connaissances de la Nature, tant dans l'infiniment grand que dans l'infiniment petit. À l'exploration du Cosmos gigantesque s'oppose le monde des nano techniques, celui du millionième de millimètre dont nos ordinateurs représentent l'application la plus répandue. Pourtant nous avons conscience qu'il nous reste autant et sans doute davantage à découvrir que la somme du savoir acquise par l'humanité tout au long des millénaires de son histoire.

    Ce livre est dédié à tous les chercheurs sincères qui ont osé braver les interdits de la Science officielle, pour se lancer sur des voies de recherche parallèles et inavouées ou inavouables, sans avoir peur d'essuyer les foudres des «  gens sérieux ». Mon hommage s'adresse aux pionniers qui, dans le milieu des années cinquante, osèrent publier des ouvrages consacrés aux « petits hommes verts » terme ironique employé par leurs détracteurs pour les humilier, les tourner en dérision, à l'image de la bien triste Commission Condon qui, voulant trop bien faire, se contredit elle-même en publiant un rapport du même nom, lequel contenait justement ce qu'elle voulait cacher. Elle se couvrit ainsi de ridicule aux yeux de la population américaine et des chercheurs européens.

    Certains de ces derniers n'hésitèrent pas à lancer un cri d'alarme sur le danger représenté par des espèces non humaines installées sur Terre à notre insu (voir sur Internet, les sites concernant la trop fameuse Area 51, au Nevada ou le crash de Roswell).

    D'autres, osant aller plus loin, dévoilèrent la complicité d'une partie des responsables militaires ou politiques de leurs pays avec ces êtres venus d'autres mondes et le payèrent quelquefois de leur vie, ou reçurent de telles menaces de la part des fameux M.I.B. (Men In Black ), c’est à dire « les hommes en noir » — toujours revêtus de costumes sombres — qu'ils se turent à jamais... Et cela continue de nos jours !

    L'histoire elle-même est pleine de légendes et de mythes concernant ces visiteurs venus d'ailleurs : Announakis, célèbres géants de Sumer, originaires de la planète Nibiru, char volant d'Ezéchiel, « vimanas » ou plateaux volants des légendes indoues et tibétaines, statues colossales découvertes sur tous les continents, tracés du site de Nazca, dans les Andes, qui font penser à un gigantesque aérodrome...

    Les personnages de ce livre peuvent exister sous d'autres identités, qui sait ? Pour le lecteur familiarisé avec le mysticisme, ou sachant lire entre les lignes, il ne fait aucun doute qu'il ne s'agit pas tout à fait de fiction. Une certaine vérité leur apparaîtra, s'ils savent déchiffrer le symbolisme caché dans cet ouvrage.

    Cette histoire concerne les évènements actuels dont la violence met bien en relief les manipulations dont est victime une grande partie du genre humain. À se demander par là si certains dirigeants parmi les plus en vue ne sont pas en fait des marionnettes aux mains d'entités qui les téléguident tout en restant elles-mêmes dans l'ombre.

    Nous sommes effrayés par la violence et la barbarie des factions combattantes, par leur sectarisme et leur fanatisme vis à vis des gens qui ne pensent pas comme eux. Mais avons-nous vraiment réfléchi ? Est-ce que tout cela ne serait pas délibérément voulu par certaines formes de vie se nourrissant de la souffrance et de la haine dégagées par les humains ?

    Les personnages se sont révélés à l’auteur, au fur et à mesure qu’il avançait dans la rédaction de ce livre. À certains moments, il a semblé qu'une sorte de contact s'établissait pour lui suggérer la suite du récit. Les lecteurs familiarisés avec la recherche initiatique le comprendront aisément. Non, il ne s'agit pas de rêverie éveillée ou d'élucubrations ! L’auteur de cet ouvrage a les pieds bien dur terre. Il s'est toujours gardé du moindre contact avec des groupements plus ou moins « illuminés », avec des « allumés » comme l'on a coutume de le dire. Tout simplement, il bénéficie d'une vie assez bien remplie et de l'expérience due à son âge.

    Certains faits narrés dans cet ouvrage, certaines situations sont inspirés d'un vécu personne. Ces évènements sont, bien entendu, adaptés à l’atmosphère de ce roman. L’auteur a aussi puisé dans ses souvenirs de jeunesse où certaines anecdotes, révélées par son entourage familial mais aussi par les gens de son village — ignorant tout du phénomène OVNI puisque vivant à une époque où l'on n'en parlait pas encore — le mirent sur la voie de la recherche. On évoqua devant lui des observations qu'il était alors impossible d'expliquer car cela se passait il y a plus de soixante ans !

    Ces observations furent mises sur le compte d’inventions allemandes, puisque l’on était en pleine seconde guerre mondiale. Ainsi, en mars 1943, le père de l’auteur, vétéran de 14-18, qui était parti pêcher de nuit, avec trois ou quatre amis, au bord de la Méditerranée, en Algérie, aperçut dans le ciel nocturne (il devait être aux environs de minuit ) un énorme engin lumineux qu’ils prirent pour un dirigeable « Zeppelin ». L’objet éclairait la mer et la côte, comme en plein jour. Le phénomène dura plusieurs minutes, puis le « ballon dirigeable » fila dans le ciel à une vitesse fantastique. Les ultra-rationalistes en grinceront des dents. Tant pis ! Qu'ils aillent consulter leur dentiste.

    Mais pour l'instant, vous êtes invité(e) à tourner cette page et, confortablement installé(e), à suivre nos héros vers le monde inconnu des Éons, ces êtres mystérieux venus de la nuit des temps, grâce à des passages connus d'eux seuls et que la Tradition a nommé Élohîm.

                                               J.S.                                         

    Chapitre N°1

    L’otage

         Depuis des heures, le prisonnier suffoque et  transpire, la tête enfoncée dans une épaisse cagoule malodorante, sans le moindre trou qui lui permette de respirer un peu mieux. Ses mains, attachées serrées dans son dos sont parcourues de douloureux élancements.

    Sa barbe de deux mois le gêne épouvantablement, d'autant qu'elle est remplie de vermine. N'en pouvant plus, il se met à hurler dans la langue de ses ravisseurs :

    ― P...n de b...l ! Enlevez-moi cette saleté de cagoule et détachez-moi les mains. Vous allez me faire crever à la fin ! C'est ce que vous voulez ? Alors il fallait me tuer tout de suite, bande de salopards !

    À l'odeur de terre humide et moisie qui règne en ces lieux, il pense qu'il doit s'agir d'un souterrain ou d'une cave creusée en pleine terre. Il voudrait bien qu'on lui apporte au moins à boire. De plus, il éprouve une énorme envie de soulager ses entrailles. Pour essayer d'oublier son inconfort, Bob D’Abrant se remémore les péripéties de sa terrible aventure.

    Tout  a commencé lorsqu’il a été convoqué au siège du « Service Action ». A l’issue de cette entrevue avec ses chefs, au mois de novembre dernier, la « boîte » l'a expédié en Afghanistan, ce qui fera six mois, au début du mois de juin. Auparavant, il avait mené à bien une mission en Espagne, au cours de laquelle, avec son équipe, il avait pu neutraliser à temps un groupe terroriste qui s'apprêtait à faire un carnage sur les plages de la Costa Dorada.

    Depuis son arrivée dans la trop célèbre région de Kâpissa, il agit en tant qu’humanitaire, tout en conservant sa fonction d'officier traitant d'un service de la DGSE, doté de moyens uniques au monde, dont un système inédit d'introspection psy. Cet appareil est capable de « retourner » un agent adverse, contre sa volonté.

    Il ressemble, en un peu plus gros, à un téléphone portable dernier cri, avec lequel il peut être facilement confondu par le profane. Il en possède également tous les périphériques connus avec cependant un équipement un peu spécial, sorte de casque à résille élastique. Il suffit d'en coiffer quelqu'un et le dispositif fait le reste.

    Mais pour notre otage d'autres préoccupations viennent dévier le cheminement de ses pensées. En effet, d'un endroit qu'il ne peut situer, s'élève soudain un vacarme ponctué de cris.

    Une voix suppliante s'élève. Bob reconnaît l’accent américain :

    ― Non ! Par pitié, ne me faites pas de mal, je ne suis qu'un simple ouvrier. Non ! Non ! Ahhh...  aaarrhr…

    La voix s'éteint sur un horrible gargouillis. Pas besoin d'être extralucide pour comprendre que le pauvre type vient d'être égorgé. Au même instant s'élève un chant de victoire poussé par cinq ou six salopards. Bob D’Abrant reconnaît au passage quelques mots d'afghan qu'il a pu retenir depuis le début de son séjour dans ce pays pourri. Cette atrocité confirme donc la certitude qu'il a été enlevé par des Talibans et non pas par des pilleurs de grands chemins comme il l’avait pensé tout d’abord.

    Cela s'est passé un après-midi, alors qu'il rentrait d'une mission de renseignement, à une centaine de kilomètres, au sud-est de Kaboul. Sa voiture a été interceptée par un groupe d'une dizaine d'hommes, en tenue locale traditionnelle et armés jusqu'aux dents.

    Ils ont fait sortir de la voiture Bob et ses deux compagnons, des gens du cru. Sans prononcer un seul mot, ils ont abattu les deux pauvres bougres, puis ont obligé le Français à monter dans son propre véhicule. Ils l'ont aussitôt ficelé et coiffé d'une cagoule opaque et puante. Ensuite ils sont partis à toute allure, au travers de chemins à peine tracés, vers une destination inconnue. Durant tout le trajet assez long, ils n'ont pas desserré les dents. Après de nombreux changements de direction, la voiture a enfin ralenti puis s'est arrêtée dans un grincement de freins.

    Bob en a été extrait sans ménagement puis traîné à l'intérieur d'une bâtisse où il a entendu plusieurs voix excitées. Il lui semble avoir traversé plusieurs pièces où il a pris quelques gnons au passage, un peu partout sur le corps. Puis on lui a fait descendre un escalier aux marches étroites et on l'a assis de force contre le mur d'une pièce à l'odeur pestilentielle. Certainement une cave où il est resté près de deux mois, malade à vomir, à cause de ces relents infects.

    Hier, on est venu le chercher, on l'a ligoté et recoiffé d'une cagoule puis on l'a transbahuté à bord d'une camionnette et redescendu dans un sous-sol, une heure plus tard.Depuis il est là, dans ce trou nauséabond, presque aussi puant que le précédent, sans que quiconque ne soit venu prendre de ses nouvelles. Il a très peu dormi, tenaillé par la faim et la soif auxquelles est venue s'ajouter l'envie de satisfaire un besoin naturel qui a augmenté d'heure en heure.

    Mais ce qui vient de se passer à côté, atténue pour l'instant son inconfort et, c'est le cœur battant la chamade, qu'il entend le bruit de plusieurs pas qui s'approchent. La porte branlante de la cave est poussée brutalement contre le mur puis deux paires de mains le saisissent sous les aisselles et le mettent debout. Sa cagoule lui est arrachée et une lumière jaunâtre, celle d'une ampoule crasseuse pendant du plafond, vient blesser ses rétines restées trop longtemps dans le noir. Devant lui, se tiennent quatre types aux uniformes sales, dépenaillés, barbus et hirsutes à souhait. Ils vocifèrent tous en même temps en gesticulant comme des hystériques. Finalement, celui qui paraît être le chef, s'adresse à D’Abrant dans un anglais approximatif :

    ― Toi, Français ? Américain ? Juif ? Ennemi de l’Islam !

    Bien qu'il ait parfaitement compris, Bob feint l'ignorance en haussant les épaules de façon significative et en secouant la tête d'un air interrogateur. L'un des barbus revient à la charge :

    ― Tu es espion d’Obama, d’Israël ?

    Notre ami continue un moment sa mimique interrogative puis répond enfin dans notre langue :

    ― Moi pas américain ! Français, humanitaire, secours aux Afghans.

    ― Mentir ! Toi Américain ! Vous envahir notre pays pour tuer nous, femmes, enfants !

    Cette fois, malgré les tortures que lui inflige son corps endolori, il commence à perdre patience. C'est d'une voix plus ferme qu'il insiste, en fixant son antagoniste :

    ― Mais non, bougre de connard ! Je te dis que je suis français, humanitaire, compris ?

    Malgré tout, l'autre semble impressionné et se calme un peu. Bob en profite pour leur faire comprendre qu'il est victime de besoins urgents. Le chef donne un ordre et l'un des gardes part en courant pour revenir quelques instants plus tard porteur d'un seau tout rouillé et d'une vieille boite de conserve remplie d'eau. On lui détache alors les mains, puis le groupe disparaît dans l'escalier après avoir éteint et refermé la porte de l'infecte cave.

                                                        *

    Des heures plus tard, il est réveillé par le fracas de la porte contre le mur rocheux. Deux énergumènes, armés de Kalachnikov apportent un plat contenant une nourriture innommable, un morceau de galette et une cruche d'eau. Bob a trop faim pour faire la fine gueule. Les deux gardiens le regardent manger sans dire un mot. Lorsqu'il a finit, l'un d'eux reprend le plat mais laisse la cruche à sa disposition. Cela signifie qu'il en a encore pour un sacré bout de temps à croupir dans cette cave.

    Est-ce une faveur due à sa qualité de (faux) membre d'organisation humanitaire qui a dû être enfin reconnue, toujours est-il qu'on lui laisse la lumière. Par contre on lui a passé une chaîne que l'on a cadenassée autour de ses chevilles mais ses mains sont libres. C'est déjà un progrès.

    Quelle heure peut-il bien être ? Est-ce le jour, la nuit ? Il a perdu la notion de temps car, bien entendu, on lui a pris tout ce qu'il possédait : montre, argent, portefeuille. Le point positif est que son portefeuille referme ses papiers « bidon » attestant sa qualité de délégué humanitaire. Ses geôliers ont dû pousser leur enquête et vérifier qu'il en était bien ainsi, ce qui est facilement prouvable.

    Et le temps s'égrène lentement, trop lentement coupé seulement deux fois par jour par les gardiens qui lui apportent à manger et prennent son seau pour le vider. Ce sont presque toujours les mêmes et il a fini par les connaître. Le petit gros, c'est Mahmoud et l'autre, le boiteux qui a aussi perdu un œil, Dieu sait comment, se nomme Lakhdar. Ce ne sont pas de mauvais bougres et ils ne semblent pas appartenir à la bande d'excités du premier jour. Il ne les a plus revus et espère bien ne plus les revoir.

    Voilà de nouveau les gardiens avec le repas. Tiens ! Ils ont une drôle de tête en le servant… Ils lui lancent des regards en coin qui semblent exprimer une contrariété et un autre sentiment que Bob ne tarde pas à interpréter comme de la pitié. Un frisson glacial lui parcourt l'échine.

    Il a compris. Par deux fois, il y a eu des exécutions d'otages, toujours avec la même barbarie. Naïvement, il s'était mis à penser que sa qualité d'humanitaire lui offrait une sorte de protection. Il s'est planté ! Cette fois, il en est certain, ça va être son tour... Épuisé par la tension nerveuse, D’Abrant s'est assoupi sans manger. Il a bu juste trois ou quatre gorgées d'eau pour apaiser le feu intérieur qui le dévore. De temps à autre, il refait surface.

    Il a l'impression d'avoir un accès de paludisme, tant il se sent brûlant et tremblant. D'atroces pensées hantent son cerveau enfiévré, il revoit des images prises sur internet, et montrant des suppliciés découverts au bord des routes ou dans des terrains vagues. Demain, c'est sûr qu’on le retrouvera ainsi !

    Il est peut-être trois heures du matin. Cette nuit est la dernière qu'il passe dans le monde des vivants. Il fait un retour sur sa vie passée : son enfance, entouré de ses parents, trop tôt disparus. Laura, la sœur de sa mère, qui les a recueillis, lui et son frère Roland, après le décès accidentel de ses parents alors qu'il n'avait que deux ans. Cette tante, qui resta volontairement célibataire pour les élever avec l'amour d'une véritable mère. L'école primaire, dans un petit village de l'Hérault, le lycée puis la Fac, à Montpellier, Polytechnique où il obtint son diplôme d'ingénieur. Les copains, les filles avec lesquelles il sortait... Tous ces visages tissent une espèce de sarabande autour de lui.

    Une grosse araignée, se balade sur le mur, non loin de lui. C'est sa copine. Pour tromper le temps, il capturait des insectes qu'il lui tendait. Au début, elle se méfiait et s'esquivait vers son nid : un trou dans le roc, à cinquante centimètres de là. Peu à peu, elle a pris l'habitude de sa présence et a fini par accepter ses offrandes.

    Cette nuit, il semble qu'elle est venue lui dire adieu. On dit que les animaux sentent le malheur arriver. Et bien les insectes doivent aussi le sentir, quoique l'araignée n'en fasse pas partie, puisqu'elle a huit pattes et non six. Bob se prend à ricaner : le voilà maintenant qui se met à compter les pattes des bestioles...

    L'heure a tourné. Il doit être quatre heures maintenant. La bestiole noirâtre est toujours là, attendant sans doute sa pitance qui ne vient pas, qui ne viendra plus ! « Araignée du matin, chagrin ». Cependant la fatigue a peu à peu raison de son énervement et ses angoisses.

    Il sombre lentement dans une sorte de sommeil léthargique, comme si on venait de l'anesthésier.

    Un rêve étrangement conscient envahit son esprit. Il est soudain transporté hors de son corps, à la manière des personnes qui sont victimes d'une N.D.E. ou expérience de coma dépassé. Il lui semble évoluer au sein d'une étrange civilisation dont les êtres de grande taille, comme lui (il mesure un mètre quatre-vingt-quinze) à la peau cuivrée s'adressent à lui pour le rassurer.

    Malheureusement, Bob ne comprend pas leurs paroles et pourtant, cette langue lui paraît familière. Lorsqu'il ouvre les yeux, à cause d'un bruit de pas dans l'escalier qui aboutit dans ce boyau rocheux, il ne sait plus s'il a rêvé ou réellement vécu cette sortie de son corps. Hélas ! La réalité revient brutalement en lui. Ces pas qui se rapprochent sont ceux de ses bourreaux ! Cette fois, c'est la fin !

    Instinctivement, il se met à prier, bien que très peu croyant : « Notre Père qui êtes aux cieux... » La porte s'ouvre, mais en douceur, contrairement aux autres fois. Il sent la panique le gagner et se dresse d'une pièce contre le rocher humide et rugueux. Il est prêt à tout tenter pour reculer l'instant fatal. C'est maintenant que son entraînement au combat à mains nues va lui servir.

    Il ne va pas se laisser égorger comme les autres, il n'est pas un mouton ! Il va y passer certes, il n'y a aucun doute là-dessus, mais ce ne sera pas sans combattre. Il sent son adrénaline inonder tout son être. La porte finit de se rabattre contre le mur et… C’est un gardien hagardqui apparaît, qui n’est autre que Mahmoud !

    On dirait qu'il s'est gavé de quelque saleté de drogue. Il avance comme un automate et se place au milieu de la cave sans rien dire. Bob réalise que l'afghan n'est pas drogué. Non, ce ne sont pas les symptômes présentés par quelqu'un qui s'est shooté. Il paraît tétanisé, arqué comme s'il était branché sur de la haute tension. Drôle tout ça !

    Maintenant ce sont les pas de trois ou quatre hommes qui se font entendre. Il se baisse et essaie d'arracher la chaîne du mur où elle est scellée. Peine perdue ! A l'instant où il se redresse, trois types dépenaillés et barbus à souhait, pénètrent dans la cave. Mais ce ne sont pas les fanatiques qui l'ont kidnappé. Il ne les connaît pas. Ceux-là sont grands, athlétiques et malgré leur accoutrement, ils paraissent de type occidental, en dépit de leurs barbes drues. Ils ont le teint bronzé, presque cuivré. Ils sont vêtus à la mode afghane.

    Le plus grand tient une arme, sorte de gros stylo. L'autre manipule un boîtier plat, de la taille d'un disque dur externe de pc et sur lequel clignote un voyant vert. Le dernier, un Afghan celui-là, porte un fusil d'assaut.

    Celui qui paraît être le chef doit avoir un peu plus de la quarantaine. Il est Grand, racé, les cheveux blonds cuivrés mi-longs, les yeux clairs. Le second est légèrement plus petit mais avec une carrure de lutteur. Apparemment, il ne doit pas travailler dans la dentelle. Son air décidé en dit long sur sa profession. Quant au dernier, il transporte un sac de toile en plus de sa kalachnikov. Pas de doute, ce sont des « collègues ». Oui mais de quel bord ?

    Le type trapu envoie une poussée au pauvre Mahmoud qui va s'affaler sur un tas de vieux chiffons crasseux, dans le coin de la cave. Le chef s'adresse au prisonnier sur un ton amical mais dans lequel Bob discerne une certaine fermeté :

    ― Vous êtes Robert D’Abrant, alias Bob ?

    Le prisonnier acquiesce d'un signe de tête, on ne peut plus surpris d'avoir affaire à des Français.

    ― Colonel Stéphane Loran. Voici mon adjoint, le capitaine Franck Wirth et Messaoud Taoufik, un ami de longue date, ajoute-t-il en désignant l'Afghan. Nous faisons partie de la confrérie.

    Il annonce cela sur un ton qui montre qu'il sait pas mal de choses sur Bob, lequel comprend que ce n'est pas la peine de finasser. Autant jouer franc-jeu puisque ces trois-là sont venus le délivrer et donc lui sauver la vie.

    ― C'est exact. Je travaille pour « la boîte », avec le grade de capitaine.

    ― Nous savons que vous deviez recevoir votre quatrième barrette lors de votre retour en France.

    Durant ce temps, Wirth fouille le gardien toujours affalé sur son tas de chiffons et finit par trouver une clef avec laquelle il s'empresse de délivrer Bob de ses chaînes. Sans lui laisser le temps de les remercier les deux hommes extirpent du sac de toile, des vêtements semblables à ceux qu'ils portent. Ils les lui tendent puis, dès que Bob les a revêtus par-dessus ses habits occidentaux, ils l'entraînent hors de la cave. Ils remontent au rez-de-chaussée et pénètrent dans une grande pièce où gisent pêle-mêle une vingtaine d’énergumènes.Les deux agents spéciaux virent brutalement de la table centrale trois zombies qui tombent lourdement à terre et Bob reconnaît en eux ses ravisseurs.

    Loran l'invite à s'asseoir tandis que Franck Wirth tire des provisions d'un sac posé sur la table et qu'il a dû abandonner là, avant de descendre délivrer Bob. Puis il s'active à préparer du café et un plat qu'il fait réchauffer sur un réchaud à gaz qui se trouvait là.

    D’Abrant s'inquiète tout de même devant cette apparente nonchalance :

    ― Mon colonel, vous ne pensez pas qu'il serait plus prudent de filer ?

    ― Ne vous en  faites pas ! Ils ne  risquent pas de sortir du potage où nous les avons plongés à l'aide de ce gadget qui possède des fonctions très spéciales que nous vous expliquerons bientôt.

    Il montre alors à l'ex-otage, le boîtier qui ressemble à un disque dur. Puis il ajoute :

    ― Il est urgent pour vous d'avaler quelque chose de chaud pour reprendre un peu d'énergie car vous faites vraiment peur à voir.

    ― Avant toute chose, je voudrais vous remercier ainsi que le capitaine Wirth pour m'avoir tiré de ce pétrin. Sans vous, j'étais bon pour la morgue et pas plus tard que ce matin. Je ne l'oublierai jamais, mon colonel !

    ― Je suis sensible à votre reconnaissance. Mais laissez tomber le « mon colonel », voulez-vous ? Mon prénom est Stéphane et vous connaissez aussi celui de Wirth. Nous sommes ici en tant que combattants, donc tous égaux !

    Comme le visage de Bob exprime une vive reconnaissance et en même temps une interrogation bien justifiée, le colonel Loran ajoute :

    ― Car nous sommes appelés à rester ensemble un long moment.

    ― Très bien, mon... heu, Stéphane ! Mais vous venez de dire que nous allons nous côtoyer assez longtemps ?

    ― Vous recevrez toutes les explications lorsque nous serons loin d'ici. Pour le moment, hâtez-vous de prendre ces comprimés destinés à vous redonner du tonus et mangez.

    Il tend deux cachets bleus à D’Abrant qui les accepte et les avale aussitôt en s'aidant d'une tasse de café brûlant que Wirth vient justement de retirer du réchaud. Le repas vite expédié, ils sortent de l'habitation, un immeuble branlant de trois étages perdu dans un coin infect entouré de montagnes. Avant de quitter la maison, Wirth a ouvert

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