Au Coeur D'un Homme: Lettre D’Un Serviteur À Son Maître Livre 1 : 1968

Par Maurice Levac

From the turmoil of the sixties emerges a longing for God. A child of this time endeavours to come to a better understanding of his generation and the world he lives in. A key to the present often lies in the past.

• Langue: Français
• Éditeur: Xlibris US
• Date de sortie: 14 mai 2013
• ISBN: 9781483610641

Maurice Levac

Biographie Sur les pas de Jésus, I'essentie l, c'est la Parole de Dieu. Soutenu au fil des ans par une vie de priéres, I'auteur a ceuvré comme enseignant, travailleur social et simple journalier dans I'agriculture, l'acériculture, la construction, la rénovation résidentielle ... ce qui I'a rapproché de personnes de tous les âges et milieux. Ces multiples rencontres n'ont cessé de Ie motiver dans sa recherche de la Divinité et dans sa quéte de réponses aux grandes interrogations de I'heure. Maurice Levac détient une maîtrise et une licence en théologie.

Aperçu du livre

Au cœur d’un homme

Lettre d’un serviteur à son maître

Livre 1: 1968

Maurice Levac

Copyright © 2013 by Maurice Levac.

Œuvre en page couverture : Maurice Levac, Habaquq, 1965

Photo Gilles Martin

ISBN:      Softcover      978-1-4836-1063-4

                Ebook          978-1-4836-1064-1

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Rev. date: 05/02/2013

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TABLE DES MATIÈRES

I.   SITIO

II.   UN MONDE SANS DIEU

III.   JE CROIS EN TOI

IV.   À LA RECHERCHE D’UN CHRIST PAUVRE ET SEUL…

CONCLUSION

"Si tu me dis: montre-moi ton Dieu,

je te dirai : montre-moi ton âme,

et je te montrerai mon Dieu."

Théophile d’Antioche à Autolycus

Préface

Les années soixante furent mouvementées; elles marquèrent indéniablement les gens de l’époque. Et ce n’est pas sans raison que certains contestèrent les valeurs du temps et se révoltèrent contre l’ordre établi.

C’est un moment de l’histoire où les jeunes choisissent de se faire entendre à plusieurs reprises. Ils remettent en question les préceptes de moralité qui ont guidé la société depuis des décennies. Ils parlent d’amour libre. Les drogues se font monnaie courante; certains y perçoivent l’expérience spirituelle définitive. Toute une génération renchérit le courant et trois jours de festivités s’improvisent à Woodstock. Un des leurs n’a-t-il pas entrevu la disparition éventuelle du christianisme et proclamé qu’ils (les Beatles) sont plus populaires que Jésus ?

L’année 1968 ne sera qu’une année parmi d’autres. La guerre au Vietnam bat son plein et, le 31 mars 1968, le président Johnson décide de ne pas se présenter au scrutin de novembre; à ce moment, il parle de division in the American house. Le 4 avril, c’est l’assassinat de Martin Luther King à Memphis au Tennessee avec tout le tumulte qui s’ensuit dans plusieurs villes américaines. Le 5 juin, un deuxième Kennedy, le sénateur Robert, tombe sous les balles d’un assassin. Au mois de juin, 290 arrestations et 130 blessés résultent des émeutes qui accompagnent les festivités de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal. On assaille de pierres et de bouteilles le premier ministre de l’époque. Au mois d’août, le congrès national du parti démocrate, à Chicago, devient un théâtre sanglant où plus de 5,000 jeunes s’énoncent contre cette guerre au Vietnam.

En Chine, depuis quelques années, les jeunes avec un Petit Livre rouge règnent incontestés. En France, au mois de mai, les étudiants occupent la Sorbonne et, accompagnés d’ouvriers, envahissent les rues de Paris. Une vague se déferle qui envoûte le pays. En Tchécoslovaquie, les 20 et 21 août, une puissance militaire saccage le printemps de Prague. Au Mexique, le 2 octobre, à quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques, le corps policier tire pendant des heures sur les étudiants assemblés place des Trois-Cultures. Le 25 juillet, le pape Paul VI n’a-t-il pas publié l’encyclique Humanae Vitae; l’Église ne sera plus la même. D’ailleurs, chez certains, ne retrouve-t-on pas un engouement pour cette nouveauté : la théologie de la mort de Dieu !

L’année 1968 ! Ce manuscrit est le journal d’un de ces jeunes avec sa manière bien à lui de faire son chemin et de trouver sa vérité…

Nota : des noms fictifs seront attribués aux personnes mentionnées dans ce journal afin de préserver leur anonymat.

CHAPITRE PREMIER

SITIO

Première partie

I

<<< Depuis longtemps, les nuages avaient obscurci le ciel pour ne jamais cesser de l’assombrir. La pluie tombait toujours menaçante. Dépaysée sous le vent aigre, la nature n’osait même plus espérer quelques moments de répit. Elle s’abandonnait à la fureur d’une eau qui flagelle, d’un vent qui étouffe, d’une nuit qui damne.

À l’abri d’une toile, quelques soldats reposaient tandis qu’un des leurs était en sentinelle. L’homme n’avait pas encore respiré ses vingt ans et déjà ce qu’il voyait, ce qu’il entendait, ce qu’il ressentait, l’inquiétait. Un destin qu’il ignorait toujours, bien que subi servilement, l’avait tiré hors d’un milieu aisé pour le clouer aux supplices des belligérants. Son seul dieu, ce hasard, n’avait eu qu’à faire miroiter quelques idées de grandeur, de civisme, pour réussir à leurrer sa victime loin d’un monde égoïste et complaisant vers une colonie sacrifiée. Or, l’homme avait éprouvé une certaine joie, un bonheur, à quitter ses compagnons blasés dans un monde moderne sans croyance, sans honneur, sans loi sauf celle du plaisir.

Mais ce sentiment fut aussi éphémère qu’il avait été vague. Devant l’imminence du danger, le trouble avait regagné le cœur de celui qui s’était, un instant, affranchi. Certes, c’était un bon départ; mais en route, quel faux pas l’avait détourné de cette quiétude qui, peu à peu, l’avait envahi pour ensuite se faire néant dans un cœur d’homme.

Tout trempé des averses continuelles, le soldat étudiait, d’un œil très suspect, le moindre déplacement dans les alentours.