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02 - Fictions politiques (2) : nouvelles de la tyrannie

02 - Fictions politiques (2) : nouvelles de la tyrannie

DeHistoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle - Patrick Boucheron


02 - Fictions politiques (2) : nouvelles de la tyrannie

DeHistoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle - Patrick Boucheron

évaluations:
Longueur:
67 minutes
Sortie:
16 janv. 2018
Format:
Épisode de podcast

Description

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2017-2018Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècleFictions politiques (2) : nouvelles de la tyrannieSuivre les « narrateurs habiles et légers », d'accord, mais qu'est-ce que la légèreté ?Italo Calvino appelle « légèreté pensive » (pensosità) cet élan qui fait paraître pesante, inerte et opaque la frivolité (Leçons américaines, 1986)Boccace, Décaméron, neuvième nouvelle de la sixième journée : histoire d'une brigata spendericciaSept femmes, trois hommes et deux personnages historiques : Betto Brunelleschi et Guido CavalcantiTemps de l'histoire, temps de la narration et passé récent« Il se trouvait donc entre les colonnes de porphyre que l'on peut toujours voir, les tombeaux et la porte de San Giovanni, quand messire Betto, traversant à cheval la place de Santa Reparata avec sa compagnie, l'aperçut parmi ces sépultures et dit en accord avec ses amis : "allons lui chercher noise" (Andiamo a dargli briga) »Une accusation d'athéisme un peu cavalière« Se voyant encerclé, Guido leur répondit avec promptitude (prestamente) : "Seigneurs, vous êtes ici chez vous, livre à vous de me dire ce que vous vous semble" : puis ayant posé la main sur l'un de ces tombeaux qui étaient très hauts, il prit son élan et, doué qu'il était d'une parfaite légèreté (sì come colui che leggerissimo era), se retrouva de l'autre côté ; leur ayant échappé, il s'en alla »L'éloge, par Italo Calvino, du bond léger : « Que sa gravité recèle le secret de la légèreté, tandis que ce que beaucoup prennent pour la vitalité des temps, bruyante, agressive, trépignante et tapageuse, appartient au royaume de la mort, comme un cimetière d'automobiles rouillées »Historiciser notre lecture de la nouvelle : Giorgio Inglese, Francesco Baussi, Fosca Mariani ZiniQu'est-ce qu'un cas ? « La forme du cas a ceci de particulier qu'elle pose une question sans pouvoir donner la réponse, qu'elle nous impose l'obligation de décider mais sans contenir la décision elle-même — elle est le lieu où s'effectue la pesée mais non pas encore le résultat » (André Jolles, Formes simples, Paris, 1972)Le récit cadre de la sixième journée du Décaméron, le trait d'esprit comme morsure légère : « je veux vous rappeler que la nature de la répartie n'est pas de mordre comme un chien, mais comme une brebis »La chute ne sera pas mortelle : Guido Cavalcanti se dégage, Betto Brunelleschi se fait l'interprète de sa propre défaiteLa violence d'un magnat : « Et beaucoup se réjouirent de sa mort, car ce fut un bien triste citoyen » (Dino Compagni, Cronica, à propos de la mort en 1311 de Betto Brunelleschi)Retour à la cité (Christiane Klapisch-Zuber, 2006) : quand le magnat négocie sa réintégration dans le fonctionnement ordinaire des institutions communalesGuido Cavalcanti, « l'un des meilleurs dialecticiens du monde, excellent expert en philosophie naturelle » : loquens ut naturalisAverroès, les épicuriens et la leggiadria de GuidoMesser Brunetto, questa pulzelletta (Dante, Rime, sonnet 99)La brigata de Dante et de Guido Calvalcanti : une poésie du savoir (Emanuele Coccia et Sylvain Piron)Une société dantesque : fiction du cas, friction des normes1348 : histoire globale d'un événement de longue durée« Ceuls qui moururent/nul ne les pourroit nombrer/ Ymaginer, penser ne dire/Figurer, monstrer ne ecrire » (Guillaume de Machaut)Des textes de la pratique qui ne documentent que les à-côtés du désastreMillard Meiss, La peinture à Florence et à Sienne après la Peste noire (1951) : la peinture donne-t-elle à voir l'irruption de la mort ?Vasari et le déni de peste : « la chance prodigieuse de vivre au temps de Messire François Pétrarque »La peste n'est pas dépeinte, elle est peinte ; elle n'est pas décrite, elle est écrite (Georges Didi-Hubermann, « Feux d'images. Un malaise dans la représentation du XIVe siècle », préface à Millard Meiss)Défiguration de masse et décomposition de la ressemblance« Après ce bouleversement, la cité vécut en paix jusqu'en 1348, époqu
Sortie:
16 janv. 2018
Format:
Épisode de podcast

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Patrick Boucheron est né en 1965, à Paris. Après des études secondaires au lycée Marcelin Berthelot (Saint-Maur-des-Fossés) puis au lycée Henri IV (Paris), il entre à l'École normale supérieure de Saint-Cloud en 1985 et obtient l'agrégation d'histoire en 1988. C'est sous la direction de Pierre Toubert qu'il soutient en 1994 à l'université de Paris 1 sa thèse de doctorat d'histoire médiévale, publiée quatre ans plus tard sous le titre Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998 (Collection de l'EFR, 239).Maître de conférences en histoire médiévale à l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud de 1994 à 1999, puis à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à partir de 1999, il fut membre junior de l'Institut universitaire de France de 2004 à 2009. En 2009, il soutient à l'université de Paris 1 une habilitation à diriger des recherches intitulée La trace et l'aura et est élu professeur d'histoire du Moyen Âge dans cette même université en 2012. Il est, depuis 2015, président du conseil scientifique de l'École française de Rome. Il a été élu la même année professeur au Collège de France sur la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle ».