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Le désordre établi: Une saga Algérienne
Le désordre établi: Une saga Algérienne
Le désordre établi: Une saga Algérienne
Livre électronique221 pages2 heures

Le désordre établi: Une saga Algérienne

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À propos de ce livre électronique

Suivez Jalal et Zine du début de la Guerre d'Algérie en 1947 jusqu'à aujourd'hui, deux amis pris entre leurs rêves et les violences auxquelles ils doivent faire face.

Le roman prend pour fondement les conditions de vie en France et en Algérie depuis 1947 jusqu'à nos jours. Jalal et Zine sont deux adolescents amis. Ils subiront des drames qui depuis l’enfance forgeront âmes et esprits. Ceci dans un contexte du début de la Guerre d’Algérie. Ce roman est le mélange du rêve et des réalités dans un monde toujours plein de contradictions et d’antagonismes. C’est une vie décousue où tout se recoupe par des liens et des fils conducteurs invisibles à l’œil nu ! Zine rapporte à ses amis trois des quatre expériences sexuelles qui ont commencé sa jeune vie, mais la quatrième est la plus forte, Il est violé pendant un interrogatoire.
Les faits sont amenés comme « une récitation » qui plonge dans les réalités historiques et mordantes en s’écartant des stéréotypes. Adoptant un langage télégraphique et provocateur ou ne priment que les signaux à déchiffrer.
Ce roman répond à ceux qui veulent comprendre l’Algérie d’hier et de demain !

Découvrez un roman historique poignant qui retrace les drames de l'Algérie en même temps que les blessures de ses citoyens, tout en évitant les stéréotypes.

EXTRAIT

À l’époque, il n’avait vraiment pas grand-chose à dire mis à part ce qu’il ressentait sur le moment. S’il s’agissait de raconter sa jeunesse – son adolescence cela ne valait pas la peine. L’après-guerre a été difficile pour tout le monde. La période de l’occupation pas moins surtout pour les adultes. Les enfants eux ne pouvaient pas trop se rendre compte même si la faim les tenaillait de temps à autre.
Il convient de se replacer dans le contexte et dans l’époque. Dans un monde à part en marge de celui du pauvre pas du simple » pauvre » Mais de celui qui isolé à l’intérieur de lui-même, ne veut pas dire « fou ». Mais malheureux Parce que né dans un milieu où l’on ne se reconnaît pas. En se demandant : Ce que l’on fait parmi des gens qui nous sont si éloignés.
Cela est gravissime parce qu’il s’agît d’abord de sa propre famille et puis de tous ceux qui l’entourent de près ou de loin. Pour survivre, il faut donc se recréer un monde, qui double et recouvre le premier en le supplantant sans pour autant que l’on s’en aperçoive. C’est la « bipolarité » : Exécrable à vivre et à gérer.
Ce qui s’est passé depuis pourrait s’interpréter comme un épilogue ou le commencement de la fin d’une longue route. D’une longue route où il ne se serait rien passé tellement la mémoire est récalcitrante à rendre même un peu de ce qui tient à rester enfoui.
Pour dire les profondes blessures, voir les déchirements lancinants : permanents dans le quotidien durable. Et le quotidien c’est quoi ! Un naufragé ou un Naufrage. Dans le premier cas il reste l’espoir, même précaire – Dans le second il ne reste rien ou pas grand-chose. La tourmente nous fait errer sans chronologie. – C’est déjà l’enfer, puisqu’il y a errances. Mais il y a errances et errances.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Paris, Alain Fliti fait ses études supérieures à l’université Paris IX Dauphine en Sciences des Organisations et passe deux ans au Collège des Sciences Sociales et Économiques grâce à Jean d'Ormesson. Il est chroniqueur au Huffington Post et tient une chronique quotidienne sur Facebook.
LangueFrançais
Date de sortie12 juin 2019
ISBN9782851135773
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    Le désordre établi - Alain Fliti

    1

    À l’époque, il n’avait vraiment pas grand-chose à dire mis à part ce qu’il ressentait sur le moment. S’il s’agissait de raconter sa jeunesse – son adolescence cela ne valait pas la peine. L’après-guerre a été difficile pour tout le monde. La période de l’occupation pas moins surtout pour les adultes. Les enfants eux ne pouvaient pas trop se rendre compte même si la faim les tenaillait de temps à autre.

    Il convient de se replacer dans le contexte et dans l’époque. Dans un monde à part en marge de celui du pauvre pas du simple » pauvre » Mais de celui qui isolé à l’intérieur de lui-même, ne veut pas dire « fou ». Mais malheureux Parce que né dans un milieu où l’on ne se reconnaît pas. En se demandant : Ce que l’on fait parmi des gens qui nous sont si éloignés.

    Cela est gravissime parce qu’il s’agît d’abord de sa propre famille et puis de tous ceux qui l’entourent de près ou de loin. Pour survivre, il faut donc se recréer un monde, qui double et recouvre le premier en le supplantant sans pour autant que l’on s’en aperçoive. C’est la « bipolarité » : Exécrable à vivre et à gérer.

    Ce qui s’est passé depuis pourrait s’interpréter comme un épilogue ou le commencement de la fin d’une longue route. D’une longue route où il ne se serait rien passé tellement la mémoire est récalcitrante à rendre même un peu de ce qui tient à rester enfoui.

    Pour dire les profondes blessures, voir les déchirements lancinants : permanents dans le quotidien durable. Et le quotidien c’est quoi ! Un naufragé ou un Naufrage. Dans le premier cas il reste l’espoir, même précaire – Dans le second Il ne reste rien ou pas grand-chose. La tourmente nous fait errer sans chronologie. – C’est déjà l’enfer, puisqu’il y a errances. Mais il y a errances et errances.

    Il se dit voilà, Elle est morte¹ : Je vais essayer de tout me raconter, Vais-je pouvoir me remémorer l’essentiel d’abord : Puis le superflu nécessaire ensuite ? Conscient d’être incapable de tenir la chronologie des actes et des faits. La geste viendra plus tard avec la douleur due aux amplitudes de la souffrance.

    Il pensa Je n’ai pas construit ma vie c’est mon existence qui m’a tenu à l’écart de bien des contingences qu’exigeait pourtant ma nature. Quoique j’ai pu serrer de très près, souvent certains impératifs, pas toujours néfastes.

    Il ne se souvenait pas pour l’instant des premières années Ensuite oui Un petit enfant blond avec boucles à l’Anglaise sur petit costume marin. Une cour d’immeuble vétuste, mais son centre dévie « La Cité Durel », et le Talus. » Suzanne » : Ancienne pute, marchande de fleurs à la « sauvette » : Puis de cacahuètes, rue du Poteau, près de la Mairie du XVIIIème, et devant les cinémas à la porte Montmartre, à cette époque, 1943 – 1945 La France est occupée, de nombreuses femmes coopèrent avec « l’allemand » Le Boche », pour se nourrir. D’autre part inconscience. Les Juifs sont traqués, puis stockés « au Vel d’hiv », et conduit à Drancy. Puis c’est les camps, que l’on saura d’extermination Auchwitz Dachau Bergen Belsen et les autres. La Mère est une Polonaise de Radom près de Cracovie le doute La Mère est qualifiée de Juive Polonaise Tout le Monde est embarqué quai de Gesvres au n° 12, à la Préfecture de Police La Mère et les quatre enfants, pour y subir des « expertises » des mensurations, Têtes, Nez, corps, Verges circoncises sont-ce des Arabes ou des juifs ? Ils doivent le prouver ! – Dans l’attente, ils se retrouvent tous au camp de Drancy.

    Il aura dû : ils auront dû, ses frères et lui-même durant quasiment toute leur existence masquer leurs origines même leurs compagnes épouses ou non n’ont accepté « d’eux » – « qu’eux ».

    Leurs propres enfants ont gommé leurs ascendances consciemment ou non. Pourtant ! Israël Abraham Jésus Mahomet et les autres. Alors. Merde ! pour ceux qui rejettent Il pouvait leur cracher à la gueule ! Leur pisser à la « raie ». Parce que lui, il aura toujours aimé tout le monde tel quel. La vie dispose de nous tout autrement que nous le voudrions. Les sensations et les sentiments nous sont imposés plus souvent que de raison. Les maîtres à penser sont choisis par matraquages médiatiques, Au profit des pouvoirs établis – ça va faire du grabuge dans bientôt Parce que trop de chacun entrera en résistance – : Surtout la jeunesse que l’on ne concerne toujours en rien Sauf aux hécatombes périodiques.

    Il y eut donc Mai 68. Paroxysme des ras le bol : Conséquences des politiques d’égoïsmes économiques politiques et sociales : Qui amenèrent à baliser nauséabond depuis plus d’un demi-siècle.

    L’organisation de l’Europe n’y aura pas échappé. Tout le Monde s’en était rendu compte et cela en fit gerber plus d’un ! Sans pour autant que cela change peu ou prou. » Le tenancier reste un tenancier ». Quand il « tient » : Il ne lâche pas prise, sauf à y être forcé part plus tenace. Certain qu’il fallait en chercher les causes dans les peurs des hommes, quant à manquer du primordial, Ce qui les avait attachés aux habitudes des dogmes : Tandis que rien ne le pouvait être dans la réalité où tout est mouvances et conjectures.

    C’était là reconnaître à l’évidence que nous étions noués. Ce qu’un Président² appela « le nœud gordien », puisque nous continuions de vivre sur une immense étendue de malentendus. Il nous faut aller très profond dans les doctrines en d’autant d’organisations de vie, pour commencer de comprendre, qu’avant l’établissement des principales religions. Le Monde était réglé localement. La diversité des rites et leur compétition pouvaient être riches de liberté en ces temps où l’existentialisme était vraiment un humanisme. Avant les quasi-partages fluctuants : en Bouddhismes Judaïsmes Christianismes et Islam. Les temps modernes en amenèrent un cinquième : L’Athéisme » : comme antidote des précédents, cela sans pour autant faire périr les croyances ni atténuer les certitudes des uns ou des autres.

    Il revivait une petite partie de son enfance » Bougnole », en foulant le sable du quartier des hauteurs Quinze ans d’absence – Non pas qu’il escomptait retrouver les êtres et les choses en l’état :

    Mais il aurait tellement souhaité que l’on n’enfermât point les sites naturels Par des constructions modernes Comme presque partout.

    Il y retrouva son Père considérablement vieilli. L’oncle : Idem, grabataire de surcroît. Quant aux autres Les cousins ... Il eut la nette impression de se trouver en face de « vivants » « morts », remplis de torpeur. Le monde avait dû cesser de tourner pour eux depuis un très long temps déjà. Comme pour beaucoup d’autres êtres humains du lieu également. Par contre, les fils et les filles de ces cousins et autres voisins Ils les découvraient comme les anciens, le Nouveau Monde.

    Cette fourmilière n’avait plus rien à voir avec ce que fut l’esprit de leurs parents. On ne pouvait même pas parler de nouvelles générations Mais de mutants. Ceux-là préparaient bien le futur. On pouvait découvrir qu’il y avait vraiment très peu de différence entre ceux-ci et ceux d’Europe. Il fallait en tirer beaucoup d’espoir en même temps que de l’inquiétude, avec l’envie de les connaître mieux en les interpellant.

    Même évidemment avec des idées reçues. S’attirant des réponses indulgentes C’était dire combien sa génération et son monde n’étaient presque plus.

    Cela ne pouvait que faire du bien d’enfanter dans la douleur comme prix à payer pour un recyclage actualisation. Sans garantie salvatrice en prévention des lendemains.

    Il s’en retourna la « queue basse » – dans son Paris en France, apprenant par son cousin Jason la mort de l’oncle quelque quinze jours après son passage à Ghazaouet³. Il sut qu’il s’était laissé « partir ». Son propre père s’accrochait : Il bêchait son jardin en haïssant l’idée de finir dans un lit. Ses fils le combattaient pour maintenir en lui un reste de flamme.

    Mais nous étions là dans un monde à part un état dans un état de fait, de ce qui avait été vécu. Le beau le laid les luttes intestines stériles. Nécessité avait fait loi.

    !!!!!!!!!!!!!

    Djerba : une paillote le vent de la mer qui apporte une fraîcheur inégalable pour faire l’amour avec le sentiment de s’accomplir et de se découvrir en se réalisant.

    Après un moment, il reprit le journal de Julien Green » l’œil de l’ouragan «. Il se repaissait de ces lignes écrites un 22 mars. Qui nous confirmait bien notre insignifiance physique, tellement la vie de l’âme est faite pour contenir la mémoire à travers les contextes vécus. En effet, il est peu probable que dans un siècle seulement – Nous ayons laissé ne serait-ce que nos idées à reprendre pour faire réfléchir.

    Il se souvint d’une traversée maritime entre Ports vendre et Oran. Il avait Quatorze ans, et jouait les grands. Abordé par une très belle femme Lui dont la puberté fut très précoce : subît l’épreuve du feu, le soir même.

    Ceux qui ne se conforment pas à un modèle donnent l’impression d’être des marginaux. Faut-il donc à chaque changement, une guerre pour faire que l’homme se rapproche de l’homme ? Les gens respiraient la tristesse. La Jeunesse se sentait seule. Et cette liberté sexuelle, lâchée par des pouvoirs rétrogrades et conservateurs, n’allait rien résoudre en fait de liberté. !

    Parce que chez l’adulte il y a très vite aberration par polissage. Tandis que chez l’adolescent, il y a aucune différence entre le sentiment et l’acte. Tout est et reste pur instinctivement. Ceux qui disent avoir trouvé se sont bien leurrés. Ils n’ont rien apporté ni rien donné – sauf pris égoïstement et brutalement Encore un rêve sinon un mirage de plus. Encore un monde qui s’écroule Les autochtones qui s’en rendent bien compte ont une pitié dangereuse. Le poison s’infiltre et fait tache d’huile. À croire qu’en occident l’Amour est une extrême-onction. Juste retour des choses pour ceux d’Europe qui se sont persuadés d’avoir tout inventé à partir de pauvres mécaniques. Peu s’en rendent compte C’est peut-être tant mieux. Puisque peu peuvent se remettre en question et le centième de ceux-là ont les moyens de s’échapper pour se reconstruire autrement et ailleurs.

    La période du Ramadhan fait que la nuit est une fête pour les jeunes hommes : Tout est permis sans subir aucune critique ni aucun reproche » on se vérifie » : En vivant des instants de qualité, où les sens chauffés à blanc sont aux paroxysmes, et les phantasmés sont de bonnes soupapes pour la sensualité avec la virilité pour piliers. » Ici, on a l’âme belle ». Il se rappela avoir lu deux romans : Le premier » Septembre » à Tunis⁴ qui nous ramenait dans un univers Kafkaien : Revoyant la chambre de la grand-mère, et elle : pisser sous elle. Il ne faut pas se laisser vieillir ». L’autre : » Un garçon en l’air. ⁵ Il s’agit également d’une incontinence mais cette fois – chez l’enfant L’enfance et la sénilité ! sont deux caps difficiles. Le corps se fait, l’autre se défait l’esprit également. Tout nous ramène aux sources de la vie. Celle de notre chair tourmentée et de notre esprit torturé.

    Il apprit la mort de son père. Jusqu’à là, il croyait à l’immortalité, voici qu’il fut confronté avec la précarité.

    Il pensa, J’ai vécu mille et un jours avec eux dans eux sur eux à leurs côtés Au milieu des sourdes batailles livrées à mon corps contre les leurs Ce ne furent pas toujours des victoires racontables Mais sûrement aussi quelques défaites souhaitables et souhaitées.

    Nous étions dans l’été Ils avaient subi toute la guerre à Paris, habitant près des « fortifs⁶ » : porte Montmartre à cinq minutes du vieux marché aux puces où se trouve maintenant « le périphérique » à deux pas également « de la grande chaumière » qui abrita ses amis les gitans. La cité Durel accueillit une très grande dame » Rom » – Thérèse leur Reine, disait-on ! Comme pour Édith Piaf des milliers de personnes l’accompagnèrent à sa dernière demeure : à commencer par lui. Sa fille entrevue : restera pour lui sans conteste, la plus belle femme qu’il vît jamais. Il se prit à souhaiter que sa descendance fût nombreuse parce qu’il aima ces gens. À cet instant, il pensa à la « grosse Suzanne ». La marchande de fleurs et de cacahuètes à la sauvette.

    On dit qu’elle coucha avec les Allemands pendant la guerre. En vérité : Elle renseignait les FFI, sur ordre. Elle le prit en sympathie C’était une sorte de madame « Roza » ⁷ qui protégeait les enfants les plus pauvres et les plus seuls.

    L’année scolaire venait de se terminer. Cette année-là, il prit conscience d’une différence » raciale », puisqu’on le traita de « sale » Raton, et tantôt de « sale » Juif.

    Le terme qui le mît hors de lui, fût surtout celui de » sale ». Il rapporta le tout à la maison. Ses parents lui firent admettre qu’effectivement leurs origines les différenciaient de quelques-uns. Ce n’était pas de toute la France « Notre » cher pays étant constitué d’un amalgame invraisemblable d’ethnies, et d’une heureuse superposition de races : qui en faisait toute sa richesse. Pendant que s’abâtardissaient ceux qui refusaient le sang nouveau. Il sut dorénavant qu’il aurait à se défendre en tant que minorité. Ce qui forgeait sa tolérance et ses forces. Mais également un repli en soi. C’est ainsi qu’il comprit mal : que l’on tint sous le joug des

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