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Jour et nuit, nuits et jours: Opus I - Récit d’un homme bien ordinaire
Jour et nuit, nuits et jours: Opus I - Récit d’un homme bien ordinaire
Jour et nuit, nuits et jours: Opus I - Récit d’un homme bien ordinaire
Livre électronique74 pages50 minutes

Jour et nuit, nuits et jours: Opus I - Récit d’un homme bien ordinaire

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À propos de ce livre électronique

Un homme en proie à l’alcoolisme raconte sa vie, sa mort, et sa quête de rédemption, y compris son expérience depuis l’au-delà. Avec fluidité et sous une pointe d’humour, "Jour et nuit, nuits et jours – Opus I – Récit d’un homme bien ordinaire" vous dévoile des coutumes rurales, des anecdotes piquantes, des expressions pittoresques, le tout agrémenté de dessins, gravures et croquis réalisés par l’auteur.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jack Roydman puise son inspiration de ses expériences vécues dans différentes régions de France, notamment le Forez et le Lyonnais. Il a déjà écrit deux ouvrages : "La Révélation", publié chez Le Lys Bleu Éditions en 2021, et "Des larmes, des armes et des âmes", paru à la Maison d’édition Spinelle en 2023.
LangueFrançais
Date de sortie5 mars 2024
ISBN9791042213688
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    Aperçu du livre

    Jour et nuit, nuits et jours - Jack Roydman

    Une mise en bière particulière

    ou mes mémoires d’outre-tombe

    Une vraie vie de famille

    En 2024, j’aurais fêté mes 105 printemps, ce qui serait fort bien, seulement voilà : le gros problème, c’est que je n’étais déjà plus de ce monde dès l’âge de 70 ans ; je loge en effet depuis la fin de l’année 1989 avec mes parents et ma sœur dans le caveau familial, sis au numéro 3 de la rangée D du petit cimetière communal du Châtelet, près d’Ambert et dans le département du Puy-de-Dôme. Désormais, je suis étendu dans un beau cercueil en chêne verni – à l’origine – et doublé de moleskine, allongé bien comme il faut au-dessus de la petite sœur et près de papa, lui-même disposé sur son épouse, notre maman. Nous sommes donc réunis tous les quatre comme naguère, fort occupés à présent à manger les pissenlits par la racine.

    L’origine et la cause principale de mon décès sont probablement dues à un mal qui me rongeait de l’intérieur depuis déjà quelques années et qui s’est insidieusement propagé dans la structure d’un organe vital.

    Si, par hasard, le célèbre docteur Knock, instruit par le triomphe de la médecine moderne de l’entre-deux-guerres, avait bien voulu m’examiner, il aurait certainement pu faire un excellent diagnostic précoce. Je l’imagine volontiers me présenter sur l’une de ses magnifiques planches colorées, la vue détaillée indiquant les effets ou plutôt les méfaits de la cirrhose sur mon pauvre foie, un organe devenu atrophié, protubérant et peu appétissant, du fait de l’excès de boisson.

    Malheureusement, ce médecin réputé et émérite avait très vraisemblablement quitté le misérable monde d’en haut. De plus, ce qui apparaît comme certain, c’est que toute une vie de débauche et de soûleries, ça ne pardonne pas ! À mon âge, je méritais bien le monde d’en bas, j’en conviens à présent très volontiers.

    Je ne sais pas trop comment se sont passés mon décès ni mes funérailles, j’étais sans doute ailleurs et je n’avais certainement pas toute ma tête. Je suis revenu à mes esprits – au sens propre et au sens figuré – peu après ma mise en bière et lorsque mon cercueil fut déposé sur celui de ma petite sœur. La présence réconfortante de ma famille toute proche a certainement dû me stimuler et réveiller mes sens.

    Je me souviens qu’il faisait si froid que je me suis mis à claquer des dents… Comme pour faire honneur à ma famille et malgré mes 70 ans, je portais beau : j’étais vêtu d’un magnifique costume bleu pétrole (le pantalon et la veste de l’un de mes amis) de ma chemise blanche et de la seule cravate que je possédais, et donc ma préférée. Bref, à cette occasion, on m’avait mis sur mon trente-et-un.

    Nous ne sommes pas si mal installés malgré le manque de lumière ; j’ai d’ailleurs gardé quelque temps la fâcheuse habitude de chercher la poire qui pendait au-dessus de mon lit et qui éclairait la chambre de mon vivant, bien que je sois à présent étendu dans ce qui ressemble davantage à une chambre froide.

    Bien sûr, en ce qui me concerne, j’aurais tant aimé croquer une pomme, revoir le jour et contempler le ciel, toucher l’herbe et humer à nouveau la terre, mais cela n’est désormais pas possible ni même envisageable. Le code a changé et la plupart de ces sens nous sont désormais interdits ; il paraît que les nouveaux arrivants au club des morts éprouvent tous les mêmes regrets pendant une bonne quarantaine ou cinquantaine d’années.

    Il faut que nous nous contentions de notre triste condition et je m’occupe dans mon étroit cercueil du mieux que je peux. On rapporte volontiers l’expression suivante : être muet comme une tombe ; cependant, et contrairement à ce que l’on pense généralement, les tombeaux n’appartiennent pas au monde du silence.

    Mes parents étaient peu loquaces toute leur vie durant et vous pensez bien qu’ils ne bavardent guère plus après leur décès.

    Toutefois, je parle constamment à ma petite Augustine chérie, située sous moi et à droite de notre maman ; ce bébé, mon bébé, qui aurait atteint ses 5 ans en début d’année 1929 restera perpétuellement dans mon cœur.

    J’échange également et épisodiquement, des messages avec mes voisins ; par exemple,

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