L’épouse du président ukrainien est devenue sa précieuse ambassadrice. En visite en France, elle braque les projecteurs sur le désarroi des siens
Du Parlement européen à la famille royale d’Angleterre en passant par la France, elle impose sa douce autorité
Sa famille éclatée reste en Ukraine : son mari est en danger constant ; ses enfants, à demi cachés, continuent d’aller à l’école
Interview Caroline Mangez
Paris Match. Nous sommes dans une période de fêtes. À quand remonte votre dernier repas de famille ?
Olena Zelenska. C’était l’hiver dernier, avant guerre ; mon mari, nos enfants, nos parents et quelques-uns de nos amis étaient là. La météo était inhabituelle, je me souviens des enfants célébrant saint Nicolas sous la pluie. Il est difficile de nous réunir à présent, et c’est triste. À vrai dire, nos enfants rêvaient d’un sapin, alors que pour moi l’atmosphère ne s’y prêtait guère. Je n’avais pas la force de décorer la maison, de penser à des cadeaux. Cette année, pour les Ukrainiens, c’est moins joyeux. Notre seul vœu est de parvenir à la victoire, à la paix.
Il y a près d’un an, votre vie a basculé. Entrer en résistance plutôt que fuir a-t-il été une décision difficile ?
Nous avons suivi les recommandations des services de sécurité. Et je suis très contente que nous ayons pu rester dans notre pays. Aujourd’hui, mon équipe et moi travaillons activement, même si une part de nos vies a été mise entre parenthèses. Plus rien ne peut être prévu et nos enfants sont privés d’enfance, mais nous allons continuer de nous défendre et de