La grâce de Lagrasse
Nous ne serions pas capitaine d’un bateau vert et blanc comme dans la chanson de Diane Tell, mais nous nous ferions bien inviter, nous aussi, pauvre femme, à passer confinés au cœur même de l’espace réservé aux chanoines, « en clôture », selon la terminologie consacrée, chez les augustins de l’abbaye de Lagrasse, dans les Corbières, au sud de Narbonne. C’est à quoi furent conviés, tour à tour, la douzaine d’écrivains qui témoignent dans un livre troublant faisant entendre les mots des gens de foi comme des hommes de doute : les agnostiques Pascal Bruckner et Jean-Paul Enthoven, qui ont noué – l’exquise expression est signée Enthoven ; l’athée désespéré Boualem Sansal, qui confie de saint Augustin, sur lequel nos chanoines à l’habit blanc ont choisi de régler leurs pas, furent la cause de de son frère : voulant d’abord devenir chrétien comme l’évêque d’Hippone, il finit par se jeter dans les bras des Témoins de Jéhovah et sa famille ne le revit jamais : atteste Sansal ; Sylvain Tesson, qui a la religion de la malice : ; Jean-Marie Rouart qui avoue que le choix ; Franz-Olivier Giesbert qui veut croire que ; Frédéric Beigbeder qui :
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