Dévoiler et rendre intelligible ce mécanisme si terriblement humain qu’est le déni en n’oubliant aucune des stratégies dont chacun dispose pour s’aveugler: voici l’ambition du dernier opus de Serge Tisseron, Le Déni ou la fabrique de l’aveuglement, à paraître chez Albin Michel. Le psychiatre sort en cette rentrée un livre remarquable, qui vient éclaircir de manière très pointue ce mécanisme retors sur le plan aussi bien politique que personnel, tout en restant pédagogique. Balayant le vaste champ de l’étendue du déni, l’auteur débusque les recoins de notre psyché où il se niche et en révèle les ressorts cachés dans la société. « Le déni, ce n’est pas une erreur de jugement. C’est un bras de fer que l’on tente d’opposer à la réalité, aux autres et à précise-t-il. Si nos biais cognitifs constituent des erreurs d’appréciation censées nous simplifier la vie, le déni, lui, s’inscrit dans un désir de surtout ne rien voir par la négation pure et simple de la réalité. , analyse le psychiatre. L’ouvrage prend des allures de viatique tant il nous propose de nous attaquer aux dénis qui nous enferment et nous invite à rester curieux . , conclut Serge Tisseron. Et s’il n’y avait pas plus belle ambition?
