Immortalité de Salman Rushdie
La fatwa, les amis de Rushdie, ses lecteurs, Rushdie lui-même, avaient fini par ne plus y penser.
Il vivait, à New York, une vie presque normale.
Il n’avait plus, depuis des années, qu’une sécurité discrète, presque invisible.
Et je me rappelle ce jour, peu après son élection, où le président Emmanuel Macron nous avait reçus autour d’un café et s’était étonné qu’il soit si peu protégé : « Je n’ai pas l’âme d’un martyr ! avait répondu Salman en riant, je ne suis qu’un écrivain ! pourquoi en voudrait-on, autant, à un écrivain ? »
Eh bien il se trompait.
Ce genre de tueurs ne lâche jamais.
Vous pouvez les mépriser, oublier les chasseurs de primes ou les fous que l’Histoire lâche à vos trousses, la meute, elle, ne vous oublie pas.
Et c’est ce qu’a sans doute compris mon ami dans les secondes d’effarement, avant qu’il ne perde connaissance, où il a compris que, comme Samuel Paty, comme le père Jacques Hamel, comme Daniel Pearl, on voulait le décapiter.
Aujourd’hui, il lutte contre la mort.
Déferle sur le monde un vent de terreur et d’horreur.
Et je n’ai le cœur à rien, sinon à attendre, guetter les rares nouvelles qui filtrent de
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