Philippe Val : quelque chose en lui d’Émile Zola
Il faut être bien décidé à ne jamais jamais jamais laisser passer une occasion de s’amuser pour faire claquer son titre en rose fluo sur une couverture violette et veloutée comme une peau de pêche. Surtout quand on publie un dictionnaire philosophique. Ainsi va Philippe Val.
Le journaliste porte à un tel point d’incandescence sa conscience de la folie du monde, de la bêtise et du désespoir que ça l’oblige à insuffler de Il y réussit plus-que-parfaitementParce que son écriture, toujours combative, souvent cruelle, a de l’humour. Un humour qui enthousiasme sa mélancolie. De ce point de vue, ce livre est son grand œuvre. L’ancien directeur de y met bout à bout, via l’arbitraire étudié des entrées d’un dictionnaire, tout ce qui constitue sa vaillante foi, s’il vous plaît. D’emblée Philippe Val en avertit le lecteur : il ne se place dans le sillage du de Voltaire que pour la forme qui, a contrario de sa grande sœur l’encyclopédie, prétend ne pas vous assommer de son poids. Sur le fond, il n’y a chez Philippe Val ni Dieu ni transcendance – mais un maître, Émile Zola, un des rares noms propres (avec Nicolas Hulot, Martin Luther King, Mila, Edgar Morin et Woody Allen) à figurer dans ce dictionnaire. L’auteur de est son héros. Zola, comme disait son père, qui lui a prédit, quand il voulait en terminale : – titre de la puissante autobiographie qu’il publia en 2019.
