BONNE NOUVELLE: après une trentaine de livres, Paul Auster écrit toujours sur ses cahiers Clairefontaine. “Je ne peux penser qu’avec un stylo à la main, nous confirme-t-il depuis sa maison de Brooklyn. D’abord, j’écris, ensuite je le tape à la machine à écrire, puis je le corrige, et enfin je le transmets à mon assistante qui le retranscrit sur ordinateur.” Un processus qui prouve encore son efficacité avec ce nouvel ouvrage partagé avec son beau-fils, le photographe Spencer Ostrander. Tous deux s’interrogent sur les tueries de masse américaines, aussi répandues que brutales. Sur les clichés en noir et blanc d’Ostrander, d’une bouleversante épure, qualifiés de “pierres tombales de notre chagrin collectif” par Auster, celui-ci déroule une analyse de la violence de son pays natal. Dont il a été, indirectement, victime…
Ce n’est pas la première fois qu’Auster mêle son écriture à l’image. En témoigne Gotham Handbook, confectionné avec l’artiste contemporaine française Sophie Calle et, bien sûr, ses propres films: Smoke, Brooklyn Boogie et Lulu on the Bridge. “Enfant, j’étais dingue de films, j’en regardais en boucle, tous genres confondus. Ça m’est.” La première est son épouse, Siri Hustvedt, formidable écrivaine et essayiste, et la seconde est sa fille, musicienne, déjà interviewée dans les pages de .