Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Ecrire des Haïkus: Guide pratique
Ecrire des Haïkus: Guide pratique
Ecrire des Haïkus: Guide pratique
Livre électronique258 pages1 heure

Ecrire des Haïkus: Guide pratique

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Écrire des haïkus, c’est exprimer en quelques mots l’instant présent, les choses simples de la vie…

Le haïku, le plus petit poème du monde, est porteur de valeurs, de simplicité, de respect de la nature, d’écoute des autres…
Ce guide s’adresse aux animateurs d’ateliers et aux enseignants mais aussi à tout un chacun, enfant ou adulte, ayant l’envie de découvrir le poème court et de progresser vers la maîtrise d’une forme d’écriture originale et accessible à tous.
Écrire des haïkus, c’est exprimer sa personnalité, sa sensibilité, et sa vision du monde… Alors n’hésitez pas à explorer de nouveaux horizons, de nouvelles terres, de nouvelles voies…

Une méthode claire et concise qui vous initiera à l'art poétique des haïkus.

EXTRAIT

Le haïku est un poème, simple et dépouillé qui renferme un mot de saison, le kigo et une césure, le kireji. Comme le dit Frank Médioni « Le haïku est fragile comme l’aile d’un papillon, à la fois gracile et délicat, subtile orfèvrerie d’une extrême précision ». Cinq syllabes, puis sept, puis cinq, c’est peu ! Un sushi littéraire ! C’est l’art de la réduction. Comme pour la taille d’un bonzaï, il est nécessaire de couper ! Comme Verlaine, le haïjin « préfère l’impair, plus vague et plus soluble dans l’air ». La règle occidentale des « trois c » dit que c’est un genre concis, concret, ciblé. Il existe trois types de haïkus : le haïku de saison, le haïku de circonstance et le haïku satirique ou senryû dont le nombre de syllabes est identique mais dont la répartition est libre. La contrainte de la forme et du fond pousse à l’innovation et à la créativité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Patrick GILLET vit à Angers et enseigne l’écologie à l’Université. Auteur de romans, il a publié les recueils de haïkus Le Sac à paroles (2013), Bruissements de plume (2014), et en collaboration avec le photographe Yannick Le Boulicaut une anthologie bilingue de haïkus sur la Loire : Miroir de Loire (2014) avec une préface de Danièle Sallenave de l’Académie française. Patrick Gillet a obtenu le 2ème Prix au International Haïku Contest du Mainichi au Japon en 2012 et 2014.
LangueFrançais
Date de sortie14 mars 2017
ISBN9782909725970
Ecrire des Haïkus: Guide pratique

Lié à Ecrire des Haïkus

Livres électroniques liés

Arts du langage et discipline pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Ecrire des Haïkus

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Ecrire des Haïkus - Patrick Gillet

    « La lumière qui se dégage des choses, il faut la fixer dans les mots avant qu’elle ne se soit éteinte dans l’esprit. »

    Matsuo Bashô

    Avant-propos

    Ecrire des haïkus, c’est écrire un poème court accessible à tous. C’est exprimer en quelques mots l’instant présent, les choses simples de la vie. La vie quotidienne est pleine d’événements inattendus, de découvertes et d’émotions. Pas la peine de se prendre la tête pour le comprendre, il est bref, simple, et léger. Le haïku, le plus petit poème du monde, est porteur de valeurs, de simplicité, de respect de la nature, d’écoute des autres…

    Le haïku est un poème court d’origine japonaise. Si le haïku s’est répandu en Occident pour devenir un genre poétique c’est parce qu’il parle à tout le monde. Les ouvrages qui expliquent comment écrire des haïkus sont peu nombreux. Le Petit manuel pour écrire des haïkus de Philippe Costa (2000), est « une boîte à outils » littéraire pour « bricoler » des haïkus, La ronde des haïkus, de Kunihiko Fujii (2004), est un manuel écrit par un instituteur japonais traduit par Alain Kevern, Tout sur les haïkus, de Dominique Chipot (2006), L’art du haïku, de Vincent Brochard et Pascale Senk (2009), est à la fois un essai, un guide et une anthologie qui montre la voie d’un authentique art de vivre. Chou, hibou haïku, ouvrage collectif sous la direction de Jean Antonini (2011), fut le premier livre s’adressant aux enseignants et animateurs pour leur fournir des éléments pratiques sur le haïku à l’école. Récemment, des livres illustrés spécialement pour les enfants sont apparus : Sous la lune poussent les haïkus, une sélection de 9 haïkus de Ryôkan par Alain Serres (2011), Mon livre de haïkus, de Jean-Hugues Malineau (2012), Haïku mon nounours et Haïkus d’enfant et de rainette, de Gilles Brulet et Chiaki Miyamoto (2010, 2014).

    Après avoir animé un certain nombre d’ateliers d’écriture de haïkus avec des enfants en milieu scolaire et des adultes de tout âge, j’ai eu l’envie de vous faire partager mon expérience. On peut être un excellent poète ou haïjin sans pour autant être un animateur, un enseignant, ou un pédagogue pour animer un atelier d’écriture avec des enfants ou des adultes. Ce guide pratique a pour objectif de vous faire découvrir une méthode simple qui permet de faire progresser les enfants et les adultes vers la maîtrise d’une forme d’écriture originale et accessible à tous. Les jeunes découvriront que pour s’engager sur la Voie du Haïku pour atteindre la perfection, il est nécessaire de travailler encore et encore…

    Chapitre 1

    Qu’est-ce qu’un haïku ?

    I. L’origine du haïku

    Le haïku est un poème court d’origine japonaise de 17 syllabes écrit sur une ligne verticale. La forme occidentale est un tercet formé de trois vers respectivement de 5/7/5 syllabes. Le haïku est une forme microscopique de poésie, le plus petit poème du monde ! Le haïku tire son origine du tanka de 31 syllabes formé d’un verset de 17 syllabes 5/7/5 et d’un verset 7/7 de 14 syllabes. Dans le haïkaï, les premiers vers sont composés par un poète, auquel un autre ou plusieurs ajoutent des vers pour former un texte continu. Peu à peu, on prit l’habitude de détacher le premier verset appelé hokku. Les haïkaï-hokku devinrent ainsi des haïkus. Ainsi naît une forme abrégée qui sera nommée haïku à la fin du XIXème siècle.

    Le haïku est un poème, simple et dépouillé qui renferme un mot de saison, le kigo et une césure, le kireji. Comme le dit Frank Médioni « Le haïku est fragile comme l’aile d’un papillon, à la fois gracile et délicat, subtile orfèvrerie d’une extrême précision ». Cinq syllabes, puis sept, puis cinq, c’est peu ! Un sushi littéraire ! C’est l’art de la réduction. Comme pour la taille d’un bonzaï, il est nécessaire de couper ! Comme Verlaine, le haïjin « préfère l’impair, plus vague et plus soluble dans l’air ». La règle occidentale des « trois c » dit que c’est un genre concis, concret, ciblé. Il existe trois types de haïkus : le haïku de saison, le haïku de circonstance et le haïku satirique ou senryû dont le nombre de syllabes est identique mais dont la répartition est libre. La contrainte de la forme et du fond pousse à l’innovation et à la créativité.

    Le haïku permet de rendre compte du spectacle de la nature et d’exprimer les émotions quelle procure selon les saisons, les éléments, la mer, la montagne, les animaux, les plantes… C’est une réponse sur le sens de la vie sous une multitude de formes, le bruit de l’eau, la course des nuages, le vol d’un oiseau, la chute d’une plume... Il suffit d’observer, d’écouter, de sentir… Les haïkus sont des petits cailloux semés sur le chemin… Ils sont légèreté, simplicité, silence… C’est le poème de la capture de l’éphémère, et du sentiment d’unité avec le monde… Le haïku tente de saisir « la note essentielle ». Selon Eric Dussert, « Il doit faire vibrer l’instant et rendre compte de l’éphémère lorsqu’il touche paradoxalement au permanent ou à l’universel ». Il doit soulever le voile du monde et en exprimer la surprise renouvelée, l’instant unique, la note bleue… Pour la poète Valérie Rouzeau « le haïku est une épiphanie », un moment où l’être perçoit avec une acuité forte sa relation au monde. Selon Maurice Coyaud, « Le haïku tire sa dynamique du vide. Telle elle la vertu de son insignifiance : elle lui confère une sorte d’apesanteur qui lui permet de se déployer dans entrave dans toutes les directions ».

    Le terme haïku créé par Shiki Masaoka (1867-1902) désigne une forme poétique dont la paternité est attribuée à Bashô Matsuo (1644-1694), qui appartient à une famille de samouraï. Dans un monastère, il plante un bananier, un bashô, offert par l’un de ses disciples, ce qui lui vaut son pseudonyme. Il écrit ses haïkus lors de randonnées à pied et à cheval à travers le Japon. Ses poèmes peignent la nature et sont souvent insérés dans des textes en prose sous la forme de carnets de voyage. Comme le dit Bashô, un haïku « c’est simplement ce qui arrive en tel lieu, à tel moment ». Buson Yosa (1715-1783) a écrit que « L’essence du haïku est d’utiliser l’ordinaire en s’en libérant, en le transcendant ». Shiki Masaoka (1867-1902) connu sous le nom de plume de Shiki qui signifie « Petit coucou » est considéré comme le père du haïku moderne. Il dit dans « La goutte d’encre « comme j’avais écarté la moindre feuille de papier vierge pour me consacrer exclusivement à la préparation de mon examen, je notai un haïku sur l’abat-jour. Mais déjà un autre se formait. Puis un autre. En peu de temps, l’abat-jour entier fut couvert de haïkus ». Plus tard, Santoka (1882-1940) prône l’abandon du rythme 5-7-5 et du mot de saison, préconisant une forme entièrement libre…

    Bashô a enseigné quelles devaient être les qualités d’un haïku. Un bon haïku doit être imprégné de shiori c’est-à-dire un sentiment de sympathie envers les gens, la nature, et la vie en général. Le sabi et le wabi sont de première importance. Sabi se traduit par la « rouille », la « patine du temps ». Le sabi inclut la notion d’usure, d’ancienneté, de vieillissement… Le sens du sabi poétique ce sont les notions de solitude, de tristesse… Wabi est un état de l’âme imprégné de simplicité et de tranquillité. Toujours selon Bashô, un bon haïku doit réunir des principes opposés tels que fueki, l’immuable et ryûkô, l’éphémère. On trouve des exemples dans les principes masculins, stables, tels que le soleil, la lumière… et les principes féminins instables comme la lune, les ténèbres… Le haïku de Bashô, Vieille mare, est considéré comme un chef-d’œuvre de concision, de simplicité et de puissance symbolique. Dans son ouvrage Du haïku, Etiemble a consacré quarante pages à ce petit poème de neuf mots (sept mots en japonais) ! Depuis qu’une grenouille a plongé dans une vieille mare, le haïku se propage comme

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1