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Couloir N° 34: Roman
Couloir N° 34: Roman
Couloir N° 34: Roman
Livre électronique82 pages1 heure

Couloir N° 34: Roman

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À propos de ce livre électronique

Le récit de l'horreur qui se cache dans le couloir N°34.

" Je ne pus m'empêcher de m'approcher et de demander à celui qui venait de parler comment il se faisait qu'il ait pu assister à cet effrayant spectacle.
" Erreur de couloir ! Dans cette bousculade, on s'est retrouvés au N°32... Juste le temps de voir ça...
On nous a ramenés ici peu de temps après...
" Le spectacle n'était guère mieux ici avec ces rats dévorant les condamnés tombés dans leurs cages !...
" Au N°32, ce n'était finalement qu'une variante...
" Je suis en train de vivre ici des contraires insoupçonnés sous ce ciel artificiel d'une immense verrière qui n'est elle-même que le reflet d'un ciel nouveau".

Découvre l'horreur qui se cache dans le couloir N°34... Vous n'en sortirez pas indemne !

EXTRAIT

Je n’avais pas vu venir mon tour.
Je sentais bien que quelque chose m’échappait et que bientôt je comprendrais les raisons de ma présence ici avec tous ces gens que je ne connaissais pas.
Je n’avais pas cette indifférence que manifestait mon voisin en disant à Jeanne, sa femme, de ne pas s’inquiéter : j’avais envie de savoir.
J’ai toujours eu envie de savoir !
Le vieil homme et sa femme qui me suivaient entrèrent en même temps que moi dans la grande salle. Une rumeur sourde et continue emplissait l’espace.
Nous nous trouvions dans une sorte d’immense crypte où la lumière du jour ne pénétrait que par un dôme situé au faîte de la construction dont les dimensions paraissaient irréelles : on eût dit que le toit de verre ne reposait sur aucun mur, comme en sustentation dans l’air alentour.
Les limites, si elles existaient, se perdaient dans la foule qui se répandait jusqu’à l’horizon de ma vue.
Et pourtant, de l’extérieur, dans le vide où nous nous trouvions, nous ne pouvions apercevoir qu’une muraille presque aveugle vers laquelle des hommes et des femmes nous dirigeaient avec douceur.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ancien Avocat de Cour d’Assises, Antoine Duport prend sa retraite avec un lourd bagage de souvenirs et d’expériences à Rio de Janeiro où il devient définitivement écrivain après avoir déjà livré un roman en langue portugaise lors de l’un de ses voyages précédents. Sportif de haut niveau (Championnat de France de Chasse sous-marine et Championnat du monde de vitesse Windsurf) il poursuit ses activités nautiques avec la même passion que l’écriture. Engagé dans une unité combattante pendant la guerre d’Algérie il attendra près de cinquante ans avant de publier « MEKTOUB - une section d’intervention dans les Aurès - 1959/1962 » outre une trentaine d’autres romans.
LangueFrançais
Date de sortie11 oct. 2018
ISBN9782378774257
Couloir N° 34: Roman

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    Aperçu du livre

    Couloir N° 34 - Antoine Duport

    Chapitre premier

    « Vous êtes ici chez vous ! »

    Tels furent les premiers mots qui parvinrent à mon oreille.

    Une femme entièrement nue tenant entre ses mains une sorte de bloc-notes me faisait signe d’entrer à la suite d’un autre individu derrière lequel je me trouvais depuis plusieurs heures, sous un vaste porche donnant accès à une salle dont je ne percevais pas les dimensions. Au milieu de celle-ci se tenaient un grand nombre de personnes, nues elles aussi.

    Derrière moi, à perte de vue, une longue file de gens patientaient.

    Autant que je m’en souvienne, j’avais du passer quatre ou cinq heures à attendre mon tour devant cette haute muraille ressemblante à ces remparts des anciennes fortifications, percée d’une porte unique et de minuscules œillères, qui, au lieu d’être verticale comme les meurtrières, faisaient des fentes horizontales à intervalles réguliers ressemblant à des yeux qui nous regardaient.

    Il ne faisait ni chaud ni froid.

    Aucun signe apparent ne permettait d’identifier l’endroit où cette foule et moi-même, qui étions rangés là en une ligne sinueuse et mouvante, attendions patiemment qu’il nous fût permis d’entrer.

    – Cela me rappelle les châteaux forts que l’on dessinait quand nous étions enfants, avais-je dit à mon voisin qui tenait par la main une femme paraissant plus âgée que lui, en montrant du doigt la haute muraille de pierre qui s’élevait devant nous.

    Il m’avait longuement regardé, comme s’il ne comprenait pas le sens de mes paroles. Ses yeux, aux iris très pâles, étaient humides.

    Puis il me dit :

    – De mon temps, il y avait des ponts-levis avec des chaînes, des mâchicoulis et des meurtrières, sans oublier les douves pleines d’eau bleue, les nuages blancs dans le ciel et les petits personnages aux cheveux rouges qui levaient les bras pour nous saluer, ou pour nous dire leur fraternité, comme ces soldats allemands sortant de leurs tranchées pendant la dernière guerre !

    – C’était le temps de l’école maternelle… Avait ajouté sa compagne… Moi, je mettais des avions dans le ciel… Pas des nuages blancs… De petits avions jaunes avec de grandes hélices… Des petits avions qui lâchaient des bombes sur le toit des maisons…

    La soixantaine, chauve et visiblement mal en point, l’homme qui tient la main de cette femme me parle de son enfance comme si c’était hier.

    Il a peut-être perdu la mémoire et recompose un passé qui n’est pas le sien.

    Nombreux sont ici ceux qui n’ont plus de souvenirs que ceux de l’imagination, comme on le découvrira plus tard.

    Un long monologue que j’écoute en silence tout en détaillant le corps vieilli de celle qu’il appelle Jeanne.

    De fait, nous sommes tous plus ou moins vieux dans cette longue file d’attente. On remarque bien quelques jeunes gens parmi nous, mais ils ne sont pas très nombreux. Il y a même des nouveau-nés et de jeunes enfants que le personnel de l’endroit pousse sur de longs chariots où ils ont été mis côte à côte.

    « … J’étais orphelin… J’ignorais totalement ce que cela pouvait bien signifier alors, car j’étais orphelin de naissance, si je puis dire…

    « … Ma mère, morte en couches et mon père fusillé en Indochine par les viets…

    « Ils avaient dû me concevoir pendant une permission de mon père qui s’en était retourné à Dien Bien Phu où sa section tout entière était tombée aux mains des assaillants de la fameuse cuvette…

    « … Ce n’est que bien plus tard, dans les orphelinats des pupilles de la Nation où l’on m’avait placé que les autres enfants sans famille, enfants de supposés héros, devaient m’apprendre ce que dissimulait ce mot d’orphelin…

    «  C’est dire si je me trouvais dépourvu de tristesse ou d’un quelconque sentiment de frustration : j’ignorais tout de ce que je n’avais pas eu !

    « … Il n’est pas toujours bon de savoir la vérité !... C’est pourquoi je viens d’expliquer à Jeanne qu’il ne sert à rien de chercher à savoir ce que nous faisions ici… »

    Le vieux bonhomme – il faisait vraiment beaucoup plus que l’âge qu’il m’avouera plus tard – continua comme cela pendant au moins une heure, sans s’arrêter.

    La femme qui l’accompagnait, restait là à regarder la pointe de ses pieds nus dont les doigts étaient déformés par des rhumatismes articulaires, pendant tout le temps qu’il parlait, avec une sorte de componction silencieuse, qui, sans savoir pourquoi, me la faisait plaindre.

    Nous devions être dans un de ces repaires internationaux de naturistes à voir la quantité de personnes dépourvues de vêtements qui se trouvaient là et dont beaucoup parlaient des langues que je n’avais jamais entendues.

    La femme de l’entrée qui venait de m’accueillir et qui ne cessait de répéter à tous les arrivants « Vous êtes ici chez vous ! » ainsi que tout le personnel chargé de maintenir le bon ordre dans la longue file d’attente stationnant devant l’entrée de ce que j’appellerai plus tard « le Domaine » étaient nus comme nous tous.

    Pour passer le temps, je regardai sans en avoir l’air (de peur d’être pris pour un détraqué) chacun de ces sexes qui, pour la première fois, s’offraient ainsi à ma vue librement.

    Comme les visages, les sexes étaient tous différents, ceux des hommes, tombant

    entre leurs jambes en une multitude d’images incongrues et ceux des femmes, plus ou moins visibles sous des toisons effilochées de toutes les couleurs,

    L’âge de tous ces gens et l’état quasi général de décrépitude de leurs corps me rappelaient les images horribles des camps de la mort de Pologne où la nudité des êtres, comme ici, ajoutait à l’humiliation d’une population affamée et malade, aux prises avec une discipline collective venue d’ailleurs.

    La civilisation ayant

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